Ils sont duveteux. Ils sont jaunes. Ils émettent de petits sons adorables. Les poussins sont les petites choses les plus parfaites, à une exception près : ils ne volent pas encore. Ils ne sont tout simplement pas assez matures.
Lorsqu’une mitsva est accomplie dans son intégralité, mais manque de motivation et de sentiment, elle est comparée à un oisillon qui ne peut pas voler. Elle peut remplir toutes les conditions, mais elle ne peut pas s’élever et s’unir à D.ieu comme elle pourrait le faire si elle était imprégnée d’émotion, de kavana.
Les deux émotions – l’amour et la crainte – sont comme des ailes qui élèvent la mitsva pour qu’elle atteigne son plein potentiel. De même qu’un oiseau casher à qui il manquerait les ailes serait toujours techniquement « casher » (bien que manquant cruellement d’un élément clé de son statut d’« oiseau »), une mitsva pratiquée sans motivation est techniquement « casher » et reste une mitsva, mais manque d’un ingrédient essentiel.
Pourquoi la kavana est-elle si cruciale dans une mitsva ? Parce que la mitsva elle-même est une activité tout à fait physique, réalisée avec des objets très banals. La réalité physique opère dans l’illusion qu’elle possède son existence propre, et D.ieu n’est pas apparent sur la planète Terre. Étant donné que les mitsvot sont réalisées avec des objets physiques qui, de par leur nature même, dissimulent la Divinité, pour qu’une mitsva puisse traverser l’illusion et s’élever vers le Ciel, elle a besoin d’un élan spirituel. La nature spirituelle – et l’effort émotionnel et mental – de la kavana sert de moteur spirituel qui propulse une mitsva de sorte qu’elle puisse s’élever et s’unir à D.ieu.
Cela ne signifie pas qu’il faille rechercher la passion spirituelle pour elle-même. Ce serait comme une personne assoiffée qui regarde avec envie un verre d’eau fraîche sans en prendre une gorgée pour étancher sa soif. Le but de la spiritualité est de susciter un amour intense et un désir ardent de D.ieu qui ne peuvent être satisfaits qu’en buvant réellement Sa Torah et en accomplissant Ses mitsvot.
Lorsque vous avez le « corps » de la mitsva associé à son « âme », la mitsva est arrivée à maturité.
Un petit bout de Tanya : Une mitsva « mature » est accomplie avec passion, lui permettant de s’élever vers le Ciel et de s’unir à D.ieu.
(Inspiré du chapitre 40 du Tanya)
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