Les études de haut niveau nécessitent une préparation appropriée. Intégrer la faculté de droit requiert des préalables. Le concours d’entrée en médecine est précédé d’une intense année préparatoire, et il y a même des prérequis pour l’école d’infirmières.

Les programmes universitaires ont des conditions préalables car, avant de suivre un cours de haut niveau, les étudiants doivent être préparés. Cela leur garantit une base de connaissances et d’expérience afin de pouvoir avancer vers des concepts plus complexes.

La Torah et les mitsvot ont également quelques prérequis de base. Il y a généralement une hiérarchie d’émotions quand il s’agit d’accomplir la Torah et les mitsvot, et l’on ne peut pas sauter de niveaux parce que chacun d’entre eux s’appuie sur l’autre.

1. La révérence et le respect de D.ieu « de niveau inférieur »

Les sages disent : « S’il n’y a pas de révérence, il n’y a pas de sagesse ». Pour accéder à la sagesse de la Torah et des mitsvot, il existe un « préalable » ; il est nécessaire d’avoir un niveau fondamental de respect envers D.ieu.1 Il s’agit d’un niveau accessible et inférieur de crainte et de respect, mais néanmoins incontournable pour servir D.ieu comme il convient. C’est lorsque l’on se sent si impressionné par D.ieu que l’on n’oserait jamais Lui désobéir. C’est le sentiment qui émerge de la méditation sur la présence de D.ieu dans le monde physique et les mondes spirituels, suivie de la pratique effective des mitsvot.

2. L’amour de D.ieu « de niveau inférieur »

Accomplir la Torah et les mitsvot est une condition préalable, c’est seulement alors que l’on peut gravir les échelons et ressentir l’amour de D.ieu. Ce niveau s’appelle Ahavat olam ou « amour issu du monde ». C’est un amour qui s’acquiert en transférant l’amour des plaisirs matériels aux plaisirs spirituels. Il est naturel d’aimer les plaisirs physiques. Mais plutôt que d’aimer la glace à la vanille, on peut s’entraîner à aimer le Créateur de la glace à la vanille en reconnaissant que, comparée à D.ieu, une chose telle que la glace n’a aucune valeur. Puisque cette nourriture dépend de D.ieu pour son existence, elle est transitoire, par opposition à D.ieu, qui est réel et éternel. Qui ou quoi mérite plus l’amour ? Une fois que l’on comprend que D.ieu est la véritable source de tous les plaisirs physiques – et par conséquent beaucoup plus grand qu’eux –, on peut déplacer son amour du domaine du monde à celui de l’infini.

3. La révérence et le respect de D.ieu « de niveau supérieur »

Les sages disent également : « S’il n’y a pas de sagesse, il n’y a pas de révérence. » Accomplir la Torah et les mitsvot est une condition préalable au niveau supérieur de la crainte, qui ne concerne pas les pouvoirs et les capacités de D.ieu, mais D.ieu lui-même.

Une révérence de niveau inférieur peut être comparée à la crainte d’un roi, qui est essentiellement basée sur les aspects « extérieurs » du roi : sa puissance et son pouvoir. Plus le roi est puissant, plus la crainte est grande. Le niveau supérieur, en revanche, est similaire au sentiment de honte et d’insignifiance éprouvé en présence de la vraie grandeur. À ce niveau, on perd complètement son sens de soi. On n’est pas seulement en admiration devant D.ieu ; on suspend entièrement son égo. Il ne s’agit pas de s’abstenir de donner suite à ses désirs au nom de D.ieu ; on ne ressent aucun désir ! On cesse de se sentir comme étant une identité distincte de D.ieu. On se sent être véritablement un avec Lui.

4. L’amour de D.ieu « de niveau supérieur »

Le niveau supérieur de révérence est une condition préalable à un amour intense de D.ieu, dans lequel une personne ne permet pas à sa condition matérielle de lui dissimuler D.ieu. Ce niveau est appelé Ahava rabbah, un « grand amour ». Ce type d’amour passionné de D.ieu est un avant-goût du monde à venir.

Cependant, cet amour intense n’est pas accessible à tous. Il est offert en cadeau par D.ieu à quelques privilégiés qui ont réussi à « gravir les échelons » des niveaux précédents, à atteindre une maturité émotionnelle et à perfectionner leur service de D.ieu.

Pour le reste d’entre nous, l’essentiel est de continuer à grimper.

Un petit bout de Tanya : La crainte de D.ieu est une condition préalable au service de D.ieu. Cependant, elle n’est que la base.

(Inspiré du chapitre 43 du Tanya)