Un jeune garçon tend son contrôle de maths à son père, avec un gros 20/20 rouge en haut de la feuille.

« Je suis déçu, fils, dit le père. Tu crois que tu connais vraiment les maths ? Pourtant, je suis sûr que si on te faisait passer un examen d’algèbre à l’université, tu ne réussirais pas. » Le fils demeure hébété…

Bien sûr, aucun père ne dirait une telle chose à un jeune enfant. L’enfant est seulement jugé sur sa connaissance des tables de multiplications, pas sur des maths qui sont au-dessus de ses capacités.

Il en va de même pour le héros du Tanya : le Beinoni (la personne qui lutte intérieurement, mais qui agit parfaitement extérieurement, ne succombant jamais à ses tentations). Contrairement à un tsadik (une personne parfaitement vertueuse), il ne peut pas susciter en lui un niveau constant d’amour de D.ieu qui musellerait en permanence les désirs de son âme animale. Il luttera constamment, et il devra mobiliser toutes ses énergies uniquement pour maintenir sa perfection comportementale.

Cependant, ce n’est pas parce qu’il ne réussit pas pleinement dans sa perfection émotionnelle que cela rend son service de D.ieu « faux ». Bien que son amour de D.ieu fluctue tout au long de la journée, il peut toujours y accéder pendant la prière. D.ieu ne s’attend pas à ce qu’il soit un tsadik, et ne le juge selon un niveau qui est au-delà de ses capacités. Il n’est donc pas important qu’il ne soit pas à la hauteur d’être un tsadik ; sa tâche est d’exceller à être un Beinoni ; telle est sa vérité.

Dans le tabernacle, un verrou central fixait toutes les planches ensemble d’un bout à l’autre du mur en passant par le milieu. Ceci symbolise spirituellement le fait que, tout comme chaque planche avait son noyau – ou sa vérité – intérieure, chaque personne possède un niveau de service divin qui est authentique pour elle.

Et c’est ce niveau que nous devons nous efforcer d’atteindre à 100 %.

Un petit bout de Tanya : D.ieu s’attend à ce que j’excelle, mais dans le cadre de la capacité naturelle qu’Il m’a accordée.

(Inspiré du chapitre 13 du Tanya)