D’une manière tellement humaine, nous oscillons parfois entre des sentiments de grandeur et d’incompétence. Un moment, nous sommes le cadeau de D.ieu à la planète, et le suivant, nous voilà submergés par des sentiments d’insignifiance, nous considérant comme de viles créatures du fait de nos désirs si bas. Pour dissiper ces deux idées fausses, le Tanya nous aide à atteindre « la bonne taille » à nos propres yeux, en comprenant que nous n’atteindrons peut-être jamais la perfection d’un tsadik, mais que notre lutte intérieure ne nous définit pas pour autant comme mauvais.

Nous oscillons entre des sentiments de grandeur et d’incompétence

Il y a autre chose que le Tanya clarifie. À nous seuls, nous échouerions probablement. Si nous étions livrés à nous-mêmes, notre âme animale serait extrêmement puissante et gagnerait de nombreuses batailles contre notre âme divine. L’âme animale exprime son opinion (qui n’est qu’un « pieux mensonge »), et l’âme divine exprime la sienne (soit honnête et véridique), mais un verdict final doit être rendu.

C’est là que D.ieu Lui-même nous aide, comme le disent nos sages : « [Le mauvais penchant se renforce chaque jour,… et] si le Tout-Puissant ne l’aidait pas [le bon penchant], il ne pourrait pas le surmonter. » Notre âme divine reçoit une dose supplémentaire de sainteté qui est pour elle une « aide » et l’encourage à vaincre.

En même temps, pour étouffer tout sentiment de suffisance ou de complaisance lorsque nous faisons ce qui est juste, nous sommes avertis d’« être à tes propres yeux comme un rasha [“pécheur”] ». Il ne s’agit pas de penser que nous sommes réellement des pécheurs, mais que nous sommes comme eux : sous la surface de notre personnalité se trouve une âme animale qui s’emploie à nous pousser au péché. Cependant, avec l’aide de D.ieu, nous surmontons ses désirs, nous efforçant constamment de garder le contrôle de notre comportement.

L’âme animale se calme-t-elle jamais ? Oui. Quand un Beinoni – le juif moyen qui contrôle ses pensées, ses paroles et ses actes – prie (le Chéma et la Amida) en éprouvant un intense amour de D.ieu, l’âme animale « s’endort » et devient latente, ce qui interrompt son boniment.

Et le reste de la journée ? Pour la plupart d’entre nous, la plus grande partie de celle-ci est consacrée à la gestion du front intérieur, à s’assurer que l’âme divine sorte victorieuse de ce monde d’incessant conflit interne.

Un petit bout de Tanya : Pendant la prière, nous pouvons éprouver un soulagement temporaire des désirs de notre âme animale.

(Inspiré du chapitre 13 du Tanya)