Je partais de zéro. J’étais tellement peu en forme que 10 minutes d’effort sur mon vélo elliptique étaient quelque chose d’énorme. Mais j’ai lentement travaillé jusqu’à atteindre une demi-heure, trois fois par semaine, et je me suis installée dans cette routine. Un jour, je me suis sentie prête à en faire plus. Je me suis accrochée, et au bout de mes 30 minutes habituelles, j’ai continué à pédaler. « Juste cinq minutes de plus », me suis-je dit ; pourtant chaque tour de pédale était épuisant, bien plus dur que toutes les 30 minutes d’entraînement qui précédaient. C’était une vraie guerre.

Spirituellement, ça marche aussi comme ça.

La Torah dit (Malachie 3, 18) : « Et vous reviendrez et vous verrez la différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert D.ieu et celui qui ne Le sert pas. »

Les deux premières catégories sont simples à comprendre : la différence entre un homme juste et un homme méchant. La seconde partie de la phrase n’est-elle qu’une simple répétition, redisant la même chose avec des mots différents ?

Le Talmud explique que ce n’est pas le cas. « Celui qui ne Le sert pas » est un Juif qui étudie quelque chose 100 fois, ce qui était la norme au temps du Talmud. « Celui qui Le sert » est le Juif qui se fait le devoir d’étudier son texte juste une fois de plus, ce qui constitue un effort comparable à l’ensemble des 100 premières fois.

« Celui qui ne Le sert pas » désigne quelqu’un de parfait, mais pour qui ce n’est pas dur de l’être. Il peut même être un Beinoni, quelqu’un de parfait dans la pensée, la parole et l’action. Il aime naturellement étudier la Torah, prier et « être bon ». Il est à l’aise dans son statu quo et, même s’il lui prend envie d’agir de façon inappropriée, il peut facilement étouffer ce désir. Telle est son habitude. Il peut être une « sainte-nitouche », mais cela ne s’appelle pas servir D.ieu.

Et puis, il y a « celui qui sert D.ieu ». C’est l’individu qui sort de sa zone de confort et qui a besoin de se motiver activement pour « gagner » la guerre contre ses mauvais désirs.

Et cela est tout aussi dur, sinon plus dur encore, que tout ce qu’il a jamais fait, ce qui rend son effort égal ou supérieur à tout ce qu’il a déjà accompli. La marque de quelqu’un considéré comme servant D.ieu est qu’il se bat.

Parce que D.ieu apprécie l’effort.

Un petit bout de Tanya : Ma musculation spirituelle commence là où mon confort se termine.

(Inspiré du chapitre 15 du Tanya)