Il y a des moments où je me sens comme une éplucheuse professionnelle. Des bananes aux oranges, des pommes aux œufs, je passe bien trop de temps à éplucher les aliments pour mes petits. C’est presque un emploi à plein temps ! Les enfants trépignent d’impatience pour manger les bonnes choses sous l’épluchure.
Une grande partie de la réalité est recouverte d’une écorceLes fruits et les noix ne sont pas les seules choses ayant une écorce qui doit être enlevée. Une grande partie de la réalité est recouverte d’une écorce, une couche qui dissimule la divinité présente dans le monde. Par exemple, lorsqu’un succulent morceau de viande crépitant sur un barbecue est associé à un excellent vin rouge, cela semble n’évoquer rien d’autre que le plaisir du corps et être en apparence dénué de toute finalité sainte. Mais éplucher l’écorce signifie révéler la vérité : qu’un bon steak et un repas satisfaisant peuvent permettre de se concentrer lors d’une profonde étude de la Torah. Lorsqu’une personne a faim ou est distraite, sa capacité de concentration est faible. Prendre un délicieux repas assure que la personne pourra être totalement présente pour étudier.
Il existe d’autres « conditions préalables » à l’étude. Comme le dit une fois le grand sage Rava : « Le vin et le fumet rendent mon esprit plus réceptif. » Il fit ce qu’il fallait pour détendre son cerveau, en buvant un verre de vin pour se préparer à s’approfondir dans l’étude de la Torah.
Raconter une bonne blague ne semble pas non plus être saint d’aucune manière. Pourtant, ce même grand Rava avait l’habitude de commencer chaque leçon de Torah avec un peu d’humour pour ouvrir les cœurs et les esprits de ses élèves. Une mauvaise humeur n’est guère propice à l’étude ; il savait que le rire allait détendre les esprits de ses élèves et leur permettre d’être plus réceptifs à ses enseignements. À bien des égards, Rava « a épluché l’écorce du fruit ».
Le mot hébreu pour écorce est kelipa, le nom de ce qui « cache » la divinité. Cependant, dans la kelipa il y a deux catégories.
La première est kelipat nogah, la kelipa qui contient un peu de lumière. Avec un peu de créativité, la plupart des choses dans ce monde peuvent être utilisées dans un but noble en épluchant l’écorce pour en révéler le potentiel intérieur caché (pensez aux steaks et aux blagues). Mais il y a des choses qui sont hors limites, désignées par la Torah comme étant inaptes à être utilisées pour le service de D.ieu. Un exemple de cette catégorie de kelipa est un aliment non-kasher, qui ne peut être consommé comme source d’énergie, pas même pour accomplir de grandes choses. Les actes interdits par la Torah ne peuvent jamais être « épluchés ».
Donc, oui, cet « épluchage » est bien un travail à temps plein : c’est être conscient de la façon dont je peux utiliser le monde physique pour améliorer mon service spirituel, tout en rejetant ce qui n’est pas permis selon la Torah.
Un petit bout de Tanya : éplucher les couches de l’existence physique révèle que je peux servir D.ieu 24 h/24 h, et pas uniquement à la synagogue.
(Inspiré du chapitre 7 du Tanya)
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