Qu’est-ce qu’une Ménorah ?
Le mot « ménorah » signifie « lampe » en hébreu et désigne généralement soit le chandelier d’or à sept branches que l’on allumait quotidiennement dans le Tabernacle, puis dans le Saint Temple de Jérusalem, soit le chandelier à huit flammes que l’on allume pendant les huit nuits de la fête juive de ‘Hanouka.
La Ménorah du Temple
D.ieu indique à Moïse l’apparence que doit avoir la ménorah.1 Façonnée par martelage d’un unique bloc d’or pur, elle comprend une tige centrale d’où s’élèvent six branches en diagonale. À l’extrémité de chacune des branches, ainsi que sur la tige centrale, se trouvent des coupes destinées à recevoir l’huile d’olive et les mèches. La ménorah est une œuvre d’une grande complexité, comportant neuf fleurs décoratives, onze bulbes et vingt-deux coupes inversées.

La ménorah était placée dans le Saint (Kodech), la même pièce du Tabernacle qui abritait la table des pains de proposition (Choul’hane) et l’autel d’or des encens (mizbéa’h hazahav). Chaque jour, Aaron le Grand Prêtre (ou ses successeurs) allumait la ménorah.
Fabriquée dans le désert avec le reste du Tabernacle, la ménorah fut apportée en Terre Promise, où on continua de l’allumer fidèlement à Chilo, Nov et dans les autres lieux où le Tabernacle fut érigé. Lorsque Salomon construisit le premier Temple à Jérusalem, la ménorah y fut allumée jusqu’à ce que ce Temple soit détruit par Nabuchodonosor de Babylone.
Lorsque le second Temple fut construit par Ezra, une nouvelle ménorah fut façonnée et allumée chaque jour. Ceci nous amène directement au second type de ménorah.
La Ménorah de ‘Hanouka
Au IIe siècle avant l’ère commune, la Terre Sainte était gouvernée par les Séleucides (Gréco-Syriens), qui cherchèrent à contraindre le peuple d’Israël à accepter la culture et les croyances grecques au détriment de l’observance des mitsvot et de la croyance en D.ieu. Contre toute attente, une poignée de Juifs fidèles, dirigée par Judah le Maccabée, vainquit l’une des plus puissantes armées de la terre, chassa les Grecs du pays, reconquit le Saint Temple et le reconsacra au service de D.ieu.
Lorsqu’ils voulurent allumer la ménorah, ils ne trouvèrent qu’une unique fiole d’huile d’olive qui avait échappé à la souillure des Grecs. Ils allumèrent la ménorah et, miraculeusement, cette provision d’huile prévue pour un jour dura huit jours, jusqu’à ce qu’ils puissent préparer une nouvelle huile pure.
Pour perpétuer la mémoire de ces miracles et les faire connaître, les Sages instituèrent la fête de ‘Hanouka.
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Chaque soir de ‘Hanouka, une nouvelle flamme est allumée : une le premier jour, deux le deuxième jour, etc., jusqu’à ce que huit flammes brûlent la huitième nuit. Une bougie supplémentaire est ajoutée, appelée chamach (littéralement « serviteur ») avec laquelle on allume les flammes. L’objet rituel servant à allumer les flammes de ‘Hanouka est appelé ménorah (ou ‘hanoukia en hébreu moderne).
La Ménorah du Temple et la Ménorah de ‘Hanouka : ce qui les distingue

La ménorah de ‘Hanouka peut s’inspirer du modèle original, avec quelques différences importantes :
- La ménorah du Temple se composait de sept branches, tandis que la ménorah de ‘Hanouka en compte huit (plus le chamach).
- La ménorah du Temple était faite d’or, tandis que la ménorah de ‘Hanouka peut être réalisée dans n’importe quel matériau (résistant au feu).
- La ménorah du Temple était allumée à l’intérieur, tandis que la ménorah de ‘Hanouka est allumée à l’extérieur, près de la porte donnant sur la rue (bien que dans de nombreuses communautés, la coutume soit de l’allumer à l’intérieur près d’une porte ou d’une fenêtre).
- La ménorah du Temple était allumée durant le jour, tandis que nous allumons la ménorah de ‘Hanouka à la tombée de la nuit, la laissant brûler dans la nuit.2
Le Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie, explique que ces différences ont une signification. Le chiffre sept représente l’ordre naturel du monde, comme en témoignent les sept jours de la création et les sept jours de la semaine. Le chiffre huit représente un dépassement de la nature : le surnaturel, le transcendant. Le Temple était un lieu de sainteté et de révélation divine, et les sept lumières de la ménorah suffisaient à éclairer le Temple et le monde environnant. De nos jours, l’obscurité spirituelle est plus présente dans le monde, et la présence divine est voilée. Nous devons aller au-delà des limitations de la nature et puiser dans un niveau supérieur de sainteté pour illuminer l’obscurité extérieure. Les huit flammes de nos ménorot de ‘Hanouka illuminant la nuit transforment le monde en un réceptacle de divinité et de lumière.3
Joyeux ‘Hanouka !
Questions fréquentes sur la Ménorah
Qu’est-ce qu’une ménorah et où est-elle utilisée ?
Une ménorah, qui signifie « lampe » en hébreu, désigne généralement soit le chandelier d’or à sept branches allumé quotidiennement dans le Saint Temple de Jérusalem, soit la lampe à huit flammes allumée chaque soir de ‘Hanouka.
En quoi la ménorah du Temple diffère-t-elle de celle de ‘Hanouka ?
La ménorah du Temple avait sept branches, était faite d’or et était allumée chaque jour. La ménorah de ‘Hanouka (également appelée ‘hanoukia) possède huit branches, à allumer pendant les huit jours de la fête, ainsi qu’un chamach — une branche supplémentaire utilisée pour allumer les autres.
Quelle est l’histoire de la ménorah de ‘Hanouka et pourquoi l’allume-t-on pendant huit jours ?
La ménorah de ‘Hanouka perpétue le souvenir du miracle qui eut lieu lors de la réinauguration du Second Temple de Jérusalem. Après que les Maccabées eurent chassé leurs oppresseurs grecs et repris possession du Saint Temple, ils ne trouvèrent que suffisamment d’huile non contaminée pour allumer la ménorah pendant un jour. Miraculeusement, elle dura huit jours, jusqu’à ce qu’ils puissent préparer une nouvelle huile pure, d’où la pratique d’allumer la ménorah de ‘Hanouka pendant huit jours.
Quels matériaux sont acceptables pour fabriquer une ménorah de ‘Hanouka ?
La ménorah de ‘Hanouka peut être réalisée dans n’importe quel matériau résistant au feu. Contrairement à la ménorah du Temple, il y a beaucoup de place pour la créativité, à condition que les huit branches soient alignées et qu’il y ait un support distinct pour le chamach.
La ménorah du Temple avait-elle des branches arrondies ou droites ?
Historiquement, la ménorah du Temple a été représentée avec des branches courbes, comme on peut le voir sur l’Arc de Titus. Les sources juives traditionnelles, en revanche, y compris Maïmonide et Rachi, la représentent avec des branches droites s’élevant en diagonale.
Quel combustible est utilisé dans la ménorah ?
Pour la ménorah du Temple, seule l’huile pure pouvait être utilisée. Pour la ménorah de ‘Hanouka, tout combustible sûr et fiable, sans odeur, qui produit une flamme stable est acceptable (y compris les bougies), mais l’huile d’olive est idéale.
Comment procéder à l’allumage de la ménorah de ‘Hanouka ?
La ménorah de ‘Hanouka est allumée de gauche à droite, mais les bougies sont placées de droite à gauche. Une bougie auxiliaire, appelée chamach, est utilisée pour allumer les autres bougies. La première nuit, une bougie est allumée. Chaque nuit suivante, une bougie supplémentaire est allumée jusqu’à ce que les huit bougies (en plus du chamach) soient allumées la dernière nuit.
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