« L'âme de l'homme est la lanterne de D.ieu. » — Proverbes 20, 27

Une âme est placée dans un corps et dans le monde pour qu’elle diffuse sa lumière à toute la création.

À l’époque du Temple, les flammes de la Ménorah diffusaient une lumière sainte au monde entier.

À la différence de la Ménorah du Temple qui comprenait sept flammes, celle que nous allumons aujourd'hui à ‘Hanouka en comprend huit. De plus, la Ménorah du Temple était placée à l’intérieur de ce dernier, tandis que la Ménorah de ‘Hanouka doit être placée « sur le seuil extérieur de la porte », ou devant une fenêtre bien visible de la rue.

La Ménorah

Les sept flammes de la Ménorah font référence à la perfection telle qu’elle se décline dans l’ordre naturel, illustrée par les sept jours de la semaine et les sept attributs de la psychologie humaine.

Au sein de la très diversifiée communauté des humains, certains brillent par leur ‘Hessed (amour, bonté), d'autres par leur Guevourah (rigueur, crainte de D.ieu); d’autres encore personnifient Tiféret (harmonie, compassion), Netsa’h (ambition), Hod (humilité, dévotion), Yessod (communication) ou Mal’hout (royauté, réceptivité).

La Ménorah du Temple fut ciselée à partir d’un seul bloc d'or, à l’instar des âmes qui proviennent toutes d’une seule et même source. Les flammes étaient tournées vers le centre de la Ménorah, tout comme les âmes restent orientées vers leur source unique, aspirant toutes au même but ultime. Toutes sont pareillement « une parcelle du divin d’En-Haut », chacune avec sa propre personnalité.

À l’époque du Saint Temple, quand la Divinité était dévoilée, les sept lampes constituaient une illumination suffisante.

Toutefois, les lumières de ‘Hanouka qui repoussent l’obscurité de l’exil doivent transcender les limites de l’ordre de la nature. Une telle lumière est produite par les huit bougies que nous allumons à ‘Hanouka. Car le chiffre huit désigne une lumière qui transcende toute limite.

L’Huile

L’huile symbolise l'essence d’une chose. Elle est distincte et séparée, pourtant elle infiltre tout ce qui l’entoure : l’huile flotte à la surface de tous les autres liquides, mais, alors que les autres liquides restent en place une fois répandus, l’huile, comme l’âme, pénètre tout et s’infiltre au plus profond de chaque chose. En souillant l’huile sacrée de la Ménorah, les Grecs tentèrent de détruire l’essence de l’âme juive.

La Mèche

Une mèche sans huile ne produit qu’une faible lumière. Une vie sans Torah et Mitsvot – bien que brûlant du désir de se lier à D.ieu – est incapable d’entretenir sa flamme. Elle peut éprouver d’intenses moments d’extase spirituelle, mais manquant de l’huile essentielle de la substance du divin, elle s’éteint bien vite, ne réussissant pas à amener une lumière durable dans le monde.

Mais lorsque la mèche est trempée dans l’huile puis allumée, elle se fait le vecteur de cette huile et la transforme en une lumière régulée et stable.

Les Flammes

Les lumières de ‘Hanouka sont sacrées. Nous n’avons pas le droit d’en faire un quelconque usage, seulement de les regarder. Ainsi affirmons-nous la suprématie de la lumière divine sur notre humanité limitée.

L’effort de la vie est de canaliser la lumière du jour pour qu’elle illumine la nuit : nous nous efforçons de cultiver tout ce qui est bon et divin, et de diriger ces ressources positives pour surmonter et transformer les aspects négatifs du « côté obscur » de la création. Ce processus était symbolisé par l’allumage de la Ménorah du Temple : allumée avant la fin du jour et placée dans le Sanctuaire, la Ménorah irradiait son éclat divin par delà les murs du Temple vers le monde obscur au dehors.

Il arrive que l’obscurité envahisse le Temple telle une marée noire submergeant un phare, éteignant la Ménorah et souillant son huile sainte. Des circonstances où nous ne pouvons plus puiser dans le jour pour éclairer la nuit.

Dans des moments pareils, nous devons chercher la « petite fiole d’huile pure » là où elle se cache, l’essence de la création qui est intacte et inaltérable. Nous devons dépasser les dimensions apparentes du « jour » et de la « nuit » afin de dévoiler la particularité originelle de la lumière et des ténèbres.

Placée en un endroit d’où elle peut être vue de la rue, la Ménorah de ‘Hanouka nous enseigne que nous devons diffuser la lumière de la Torah à tout notre entourage.

Allumée après la tombée de la nuit, la Ménorah de ‘Hanouka nous rappelle que même dans nos moments les plus sombres, la lumière de la connaissance peut briller intensément ; alors la délivrance et le Machia’h seront à notre portée si nous décidons d’allumer aujourd’hui ne serait ce qu’une autre petite flamme.