1

Sept symbolise l’ordre naturel, car D.ieu a créé le monde en six jours et s’est reposé le septième, qu’Il sanctifia, créant ainsi le saint Chabbat. Sept représente donc l’ensemble de la Création, c’est-à-dire la Nature.

Huit, d’un autre côté, étant supérieur à sept, symbolise le surnaturel. Le cerveau humain est une création de D.ieu et appartient à la Nature. L’intelligence humaine est donc limitée à l’ordre naturel. Tout ce qui est au-dessus et au-delà de la nature est également au-dessus et au-delà de la compréhension humaine.

2

D.ieu, le Créateur de la Nature, est évidemment au-dessus de celle-ci. C’est pourquoi il nous est impossible de comprendre D.ieu, ou Ses voies. Il y a beaucoup de choses que nous pouvons connaître et comprendre à propos de D.ieu : nous savons qu’Il est le Créateur – à partir du monde qu’Il a créé ; nous savons qu’Il est sage et puissant – à partir des merveilles que nous voyons dans la nature ; nous savons qu’Il est bon et bienveillant, parce que nous voyons Sa bonté et Sa bienveillance dans notre vie quotidienne. Mais même cette connaissance ne peut pas être une connaissance parfaite, et en aucun cas une connaissance de D.ieu Lui-même. Nous pouvons savoir quelque chose de ce que D.ieu fait, mais pas de ce que D.ieu est.

De même, la Torah et les Mitsvot, que D.ieu nous a données et qui contiennent la sagesse et la volonté de D.ieu, sont elles aussi au-delà de notre compréhension, sauf de façon limitée – dans la mesure où D.ieu les a révélées et nous les a fait connaître. Cependant, ce qu’il y a de merveilleux au sujet de la Torah et des Mitsvot, c’est que plus nous étudions la Torah et plus nous accomplissons les Mitsvot dans notre vie quotidienne, plus nous devenons attachés à la sagesse et à la volonté de D.ieu. Et en étant attachés à D.ieu, nous ne sommes plus limités à nos propres ressources humaines : nous devenons à même de puiser dans le « réservoir » illimité de la sagesse divine. En d’autres termes, plus nous observons de Mitsvot, plus nous les comprenons. Il s’ensuit, par conséquent, que la manière de comprendre les Mitsvot de D.ieu est de les accomplir en premier lieu. Dire : « Je veux d’abord les comprendre, puis ensuite les accomplir » serait comme de dire : « Je veux savoir nager avant d’entrer dans l’eau ».

3

L’approche et l’attitude juives sont celles de Naasseh VeNishma – nous ferons (en premier) et (alors) nous comprendrons. C’est ainsi que nous avons accepté la Torah et les Mitsvot au mont Sinaï. À l’époque de ‘Hanouka, le peuple juif dut faire face à une sérieuse remise en question de cette vision et de ce mode de vie. Puis vint Antiochus, le roi grec de Syrie, dont le règne s’étendait sur Erets Yisrael. Les Grecs, à cette époque, avaient beaucoup de philosophes et de savants, qui croyaient qu’il n’existait rien de plus élevé que le cerveau humain et l’intelligence humaine. Ils ne croyaient pas au vrai D.ieu, le Créateur, parce qu’ils ne comprenaient pas D.ieu, et selon eux, tout ce qui ne pouvait pas être compris, n’était pas digne de croyance.

Le roi syrien Antiochus de l’histoire de ‘Hanouka eut l’idée de forcer les Juifs à abandonner leur mode de vie et à suivre, à la place, le mode de vie grec. Il voulait forcer les Juifs à abandonner l’observance de toutes les Mitsvot qui lui paraissaient « déraisonnables ». Parmi les Mitsvot qu’il fit interdire, se trouvait aussi celle de la Brit Mila (la circoncision), qui se fait le huitième jour après la naissance d’un garçon juif. Quant à la Torah, Antiochus tolérait que les Juifs l’étudient comme un livre de littérature, ou d’histoire, ou d’autre chose, du moment qu’ils ne croyaient pas qu’elle leur avait été donnée par D.ieu.

4

Pour la première fois dans l’histoire juive, le mode de vie juif entra en collision frontale avec le mode de vie grec. Ce fut une lutte inégale, car Antiochus avait de son côté de grandes armées bien équipées, disséminées dans tout le pays avec l’ordre de mettre à mort tout Juif, homme, femme ou enfant, qui désobéirait aux ordres du roi. Dans ces circonstances, un certain nombre de Juifs acceptèrent le nouvel ordre et c’est l’avenir même du peuple juif qui fut alors en grand danger.

Heureusement, une poignée de Juifs, dirigée par Mattityahou et ses fils, résista ouvertement à Antiochus. Ils maintinrent allumée la flamme de la vraie foi en D.ieu, et, avec l’aide de D.ieu, leur lutte qui semblait sans espoir aboutit à une victoire complète pour les Juifs restés fidèles à leur foi, refusant tout compromis avec l’ennemi.

5

La victoire des Juifs contre les Grecs ne fut pas seulement une victoire miraculeuse sur le champ de bataille, mais une grande victoire spirituelle, la victoire de la lumière sur les ténèbres. Cette victoire de l’esprit fut soulignée par le miracle de l’huile : une petite fiole d’huile d’olive pure, non souillée par les Grecs, fut trouvée dans le Beth Hamikdach fraichement réinauguré, et au lieu de n’alimenter le feu de la Ménorah qu’un seul jour, elle lui permit miraculeusement de briller pendant huit jours.

Les huit jours de ‘Hanouka et les huit lumières de ‘Hanouka nous rappellent que la victoire qui donna lieu à cette fête des Lumières ne fut pas seulement une victoire « surnaturelle » des « faibles sur les puissants » et des « peu nombreux sur les nombreux », mais aussi une victoire pour la vision du monde et le mode de vie juifs, démontrant que la véritable façon d’aborder la Torah et les Mitsvot n’est pas à travers l’intelligence humaine limitée, mais avant tout par l’accomplissement concret des Mitsvot.

6

‘Hanouka nous rappelle aussi que le peuple juif n’est pas soumis aux lois de la nature, comme les autres peuples et les autres nations. Tant qu’il existe ne serait-ce qu’une minorité de Juifs qui demeurent fidèles à D.ieu et à Sa Torah et Ses Mitsvot, dans toute leur pureté et leur sainteté, sans concession ni compromis, il n’y a aucun pouvoir sur terre qui puisse avoir raison d’eux.