‘Hanouka est une fête juive annuelle qui dure huit jours. Mais elle revendique aussi d’être le début de la civilisation occidentale. Non pas la civilisation juive, qui était déjà ancienne à l’époque du premier ‘Hanouka au deuxième siècle avant l’ère commune, et pas non plus la civilisation grecque qui était aussi ancienne. Mais la rencontre de l’Occident avec le judaïsme, de la raison avec la révélation, d’Athènes avec Jérusalem : c’est cela qui a commencé à ‘Hanouka.

« L’homme – disait un ancien philosophe grec – est la mesure de toutes choses. » La Bible n’est pas d’accord : « La crainte du Seigneur, dit-elle, est le commencement de la sagesse. » Qui a raison ? Un grand débat sur D.ieu et l’homme réside au cœur même de l’Occident. Du Sinaï à Babylone, des lions aux croisés, des Guerres de religion à l’époque des Lumières – et de la Révolution, de Staline à Jean-Paul II, de l’eugénisme à la croyance que la vie est sacrée et du mondialisme à un respect pour les États individuels – même Israël ! –, cela reste la question centrale. Athènes et Jérusalem sont toujours ce qu’elles ont toujours été, les jumeaux ennemis de la civilisation occidentale.

‘Hanouka commémore une victoire miraculeuse dans une guerre qui eut lieu en 167 avant l’ère commune. Un royaume gréco-macédonien, centré sur ce qui est aujourd’hui la Syrie, avait tenté d’interdire la religion juive dans sa patrie en Judée et de la remplacer par la culture hellénique. De nombreux juifs soutinrent de fait cet objectif. Mais ce n’est pas une surprise, car l’hellénisme avait un énorme attrait.

L’hellénisme semblait avoir tout pour plaire. Il était moderne, sophistiqué et intellectuellement gratifiant. Il offrait la richesse, la santé, l’art et le glamour. Il représentait le ticket d’entrée à une civilisation impériale. L’hellénisme offrait l’opportunité de penser grand.

Le judaïsme était à l’extrémité opposée de l’échelle des valeurs. Il était vieux, petit et pauvre. Il n’avait pas d’empire. Il n’avait rien d’autre à offrir que la foi, la confiance, l’amour et la force. Mais ces choses, s’avère-t-il, sont des éléments dont le cœur humain ne peut se passer.

C’est ainsi que le miracle arriva. Un petit groupe, brûlant de foi, en vient à vaincre un empire.

Il y a, bien sûr, une explication rationnelle ; il y en a toujours une. « L’État syro-grec était sur son déclin », « Les Juifs avaient des lignes de communication courtes », « Ils maîtrisaient les tactiques de guérilla », « Les Grecs étaient trop sûrs d’eux-mêmes », « La Judée ne valait pas les os d’un soldat macédonien de toute façon ». Si les explications rationnelles vous suffisent, faites votre choix.

Mais si vous pensez que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas », si vous pensez qu’il y a plus dans la vie que des particules mouvantes, si vous respectez la science sans lui vouer un culte, bref, si vous doutez que l’homme est D.ieu, alors émerveillez-vous devant la lumière d’un miracle brillant dans les sombres jours de l’hiver.