celui qui est dans ce cercueil a accompli tous les commandements gravés sur les Tables de la loi contenus dans cette Arche – Comme expliqué en détail dans le Midrach (Mekhilta).
קִיֵּים זֶה כׇּל מַה שֶּׁכָּתוּב בָּזֶה
Et, interroge la guemara, comment les Enfants d’Israël ont-ils laissé à Moïse le soin d’emporter les ossements de Joseph ? Auraient-ils été assez ingrats pour ne pas s’en occuper eux-mêmes si Moïse ne l’avait pas fait ? Pourtant il est écrit (Jos. 24, 32) : « Et les ossements de Joseph que les Enfants d’Israël avaient remontés d’Égypte, on les enterra à Sichem, dans la pièce de terre que Jacob avait acquise pour cent kecita, des fils de ‘Hamor, père de Sichem, qui devint un héritage pour les enfants de Joseph. » Donc, après la mort de Moïse, l’ensemble du peuple transporta les ossements de Joseph lors de la traversée du Jourdain !
En outre, pourquoi « les Enfants d’Israël » prirent-ils la relève de Moïse, et non pas les descendants de Joseph ? Ceux-ci auraient-ils refusé cette tâche si les autres ne s’en étaient pas occupé ? Pourtant ils respectaient leur ancêtre, puisqu’ils l’enterrèrent à Sichem « qui devint un héritage pour les enfants de Joseph » !
וְאִי לָא עֲסִיק בֵּיהּ מֹשֶׁה יִשְׂרָאֵל לָא הֲווֹ מִיעַסְקִי בֵּיהּ וְהָכְתִיב וְאֶת עַצְמוֹת יוֹסֵף אֲשֶׁר הֶעֱלוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל מִמִּצְרַיִם קָבְרוּ בִשְׁכֶם וְתוּ אִי לָא אִיעֲסַקוּ בֵּיהּ יִשְׂרָאֵל בָּנָיו לָא הֲווֹ מִיעַסְקִי בֵּיהּ וְהָכְתִיב וַיִּהְיוּ לִבְנֵי יוֹסֵף לְנַחֲלָה
En réponse à cette seconde question, la guemara affirme que les descendants de Joseph s’effacèrent devant le reste du peuple en se disant : laissons les autres agir, car c’est un plus grand honneur pour notre ancêtre d’être transporté par une multitude que par nous, qui sommes peu nombreux. Et en réponse à la première question, on peut maintenir pareillement, que du vivant de Moïse, les autres s’étaient effacés devant lui en se disant : laissons-le faire, car c’est un plus grand honneur pour notre père d’être pris en charge par un homme plus important que nous.
אָמְרוּ הַנִּיחוּ לוֹ כְּבוֹדוֹ בִּמְרוּבִּים יוֹתֵר מִבְּמוּעָטִין וְתוּ אָמְרוּ הַנִּיחוּ לוֹ כְּבוֹדוֹ בִּגְדוֹלִים יוֹתֵר מִבִּקְטַנִּים
« On les enterra à Sichem. » Pourquoi à Sichem ? Rabbi ‘Hama fils de Rabbi ‘Hanina a expliqué – Les Enfants d’Israël déclarèrent : nous allons ramener les restes de Joseph à Sichem, là même où il avait été enlevé et vendu par ses frères.
קָבְרוּ בִּשְׁכֶם מַאי שְׁנָא בִּשְׁכֶם אָמַר רַבִּי חָמָא בְּרַבִּי חֲנִינָא מִשְּׁכֶם גְּנָבוּהוּ וְלִשְׁכֶם נַחְזִיר אֲבֵידָתוֹ
Le texte biblique semble se contredire. Dans le Livre de l’Exode (Ex. 13, 19), il est écrit : « Moïse (et non le reste du peuple) prit les ossements de Joseph avec lui », et dans le verset du Livre de Josué déjà cité (24, 32), il est écrit – « Et les ossements de Joseph que les Enfants d’Israël avaient remontés d’Égypte… » !
קָשׁוּ קְרָאֵי אַהֲדָדֵי כְּתִיב וַיִּקַּח מֹשֶׁה אֶת עַצְמוֹת יוֹסֵף עִמּוֹ וּכְתִיב וְאֶת עַצְמוֹת יוֹסֵף אֲשֶׁר הֶעֱלוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל וְגוֹ׳
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
Rabbi ‘Hama fils de Rabbi ‘Hanina a expliqué : quand une bonne action est entreprise par une première personne mais terminée par une autre, tout le mérite en revient à cette dernière.
אָמַר רַבִּי חָמָא בְּרַבִּי חֲנִינָא כָּל הָעוֹשֶׂה דָּבָר וְלֹא גְּמָרוֹ וּבָא אַחֵר וּגְמָרוֹ מַעֲלֶה עָלָיו הַכָּתוּב עַל שֶׁגְּמָרוֹ כְּאִילּוּ עֲשָׂאוֹ
Rabbi El‘azar ajoute – Et si la première personne s’est interrompue volontairement, elle déchoit aussi de sa grandeur, car il est écrit (Gen. 38, 1) : « Il advint en ce temps-là que Yehouda descendit... » – Parce qu’il prit la défense de Joseph en s’opposant à sa mise à mort (ibid. 37, 26) mais ne le ramena pas sain et sauf à son père.
רַבִּי אֶלְעָזָר אוֹמֵר אַף מוֹרִידִין אוֹתוֹ מִגְּדוּלָּתוֹ דִּכְתִיב וַיְהִי בָּעֵת הַהִיא וַיֵּרֶד יְהוּדָה
Selon Rabbi Chemouel bar Na‘hmani, celui qui entreprend une bonne action sans la mener à terme risque de perdre également sa femme et ses enfants, car il est écrit (ibid. 38, 12) – « la fille de Chou‘a, la femme de Yehouda, mourut », et aussi (ibid. 46, 12) : « ‘Er et ‘Onan moururent. »
רַבִּי שְׁמוּאֵל בַּר נַחְמָנִי אָמַר אַף קוֹבֵר אִשְׁתּוֹ וּבָנָיו דִּכְתִיב וַתָּמׇת בַּת שׁוּעַ אֵשֶׁת יְהוּדָה וְגוֹ׳ וּכְתִיב וַיָּמׇת עֵר וְאוֹנָן
Rav Yehouda a rapporté cette explication de Rav – Pourquoi Joseph s’est-il référé, de son vivant, à ses « ossements » pour parler de lui-même, en disant (ibid. 50, 25) : « vous ferez remonter d’ici mes ossements », et non « vous me ferez remonter » ? Il a employé cette expression pour se punir de son absence de réaction au manque de respect de ses frères à l’égard de son père. Ignorant encore son identité, ses frères lui parlèrent de Jacob en le présentant comme « ton serviteur, notre père » à maintes reprises (ibid. 43, 28 et 44, 31), et il ne s’y est pas opposé.
אָמַר רַב יְהוּדָה אָמַר רַב מִפְּנֵי מָה נִקְרָא יוֹסֵף עֲצָמוֹת בְּחַיָּיו מִפְּנֵי שֶׁלֹּא מִיחָה בִּכְבוֹד אָבִיו דְּקָאָמְרִי לֵיהּ עַבְדְּךָ אָבִינוּ וְלָא אֲמַר לְהוּ וְלָא מִידֵּי
Et Rav Yehouda a rapporté cette explication de Rav – ou, selon une autre version, Rabbi ‘Hama fils de Rabbi ‘Hanina a déclaré – pourquoi Joseph est-il mort avant ses frères plus âgés, comme le laisse entendre le verset (Ex. 1, 6) « Joseph mourut, (puis) ses frères et toute cette génération » ? Parce qu’il a fait preuve à leur égard d’abus de pouvoir.
וְאָמַר רַב יְהוּדָה אָמַר רַב וְאִיתֵּימָא רַבִּי חָמָא בְּרַבִּי חֲנִינָא מִפְּנֵי מָה מֵת יוֹסֵף קוֹדֶם לְאֶחָיו מִפְּנֵי שֶׁהִנְהִיג עַצְמוֹ בְּרַבָּנוּת
Deux dernières explications se rapportant à Joseph – Il est écrit : « On fit descendre [hourad] Joseph en Égypte. Potiphar, un courtisan de Pharaon, l’acheta » (ibid. 39, 1). Le retour en arrière du verset est superflu, le transport de Joseph en Égypte ayant déjà été indiqué précédemment (ibid. 37, 28). Aussi, au lieu de hourad, Rabbi El‘azar suggère de lire horid – « Il fit déchoir » les astrologues de Pharaon de leur grandeur quand il fut le seul à pouvoir interpréter les rêves de Pharaon.
וְיוֹסֵף הוּרַד מִצְרָיְמָה אָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר אַל תִּיקְרֵי הוּרַד אֶלָּא הוֹרִיד שֶׁהוֹרִיד אִיצְטַגְנִינֵי פַּרְעֹה מִגְּדוּלָּתָן
« Potiphar, un courtisan de Pharaon, l’acheta. » Rav affirme qu’il l’avait acheté pour entretenir avec lui des relations homosexuelles. L’ange Gabriel vint et le castra puis le mutila [pheir‘o] du membre en question. Cette explication est confirmée par un indice scripturaire. En effet, ici, le courtisan ayant acheté Joseph est appelé Potiphar, alors que plus loin (41, 45), l’Écriture le nomme Potiphéra.
וַיִּקְנֵהוּ פּוֹטִיפַר סְרִיס פַּרְעֹה אָמַר רַב שֶׁקְּנָאוֹ לְעַצְמוֹ בָּא (גַּבְרִיאֵל) [מִיכָאֵל] וְסֵירְסוֹ בָּא גַּבְרִיאֵל וּפֵירְעוֹ מֵעִיקָּרָא כְּתִיב פּוֹטִיפַר וּלְבַסּוֹף פּוֹטִיפֶרַע
§ Suite de notre michna – « Qui, à nos yeux, a été traité, après sa mort, plus dignement que Moïse inhumé par le Saint béni soit-Il Lui-même. » La guemara commente les versets se rapportant aux derniers jours de la vie de Moïse. Il raconte, après avoir demandé d’entrer en Erets-Israël (Deut. 3, 26) – « L’Éternel me dit : c’en est assez pour toi [rav lakh]. » Rabbi Lévi a déclaré – Quand Kora‘h et ses acolytes se rebellèrent contre lui, Moïse annonça leur fin prochaine en employant l’expression « assez ». Cette formule cassante était indigne d’un Juste, jugé avec une extrême rigueur ; par mesure de rétorsion, le Saint béni soit-Il lui annonça dans les mêmes termes que Sa décision de ne pas le laisser entrer en Terre promise était irrévocable. Moïse avait déclaré à Kora‘h et ses partisans – « C’en est assez pour vous » (Nbres 16, 7) et, en conséquence, le Saint béni soit-Il lui dit : « C’en est assez pour toi. »
מִי לָנוּ גָּדוֹל מִמֹּשֶׁה וְכוּ׳ וַיֹּאמֶר ה׳ אֵלַי רַב לָךְ אָמַר רַבִּי לֵוִי בְּרַב בִּישֵּׂר בְּרַב בִּישְּׂרוּהוּ בְּרַב בִּישֵּׂר רַב לָכֶם בְּרַב בִּישְּׂרוּהוּ רַב לָךְ
Autre explication – L’expression rav lakh signifie : un nouveau dirigeant spirituel doit te succéder sans délai. Qui était-ce ? Josué.
דָּבָר אַחֵר רַב לָךְ רַב יֵשׁ לְךָ וּמַנּוּ יְהוֹשֻׁעַ
Troisième explication : « C’en est assez pour toi » – Arrête tes supplications afin qu’on ne dise pas : combien le Maître est dur et sourd aux prières, et combien le disciple est obstiné ! Et pourquoi Moïse reçut-il une sanction aussi sévère pour sa faute ? L’École de Rabbi Yichma‘el a cité en réponse ce dicton populaire : « La charge est en fonction de la force du chameau » ; autrement dit, on est plus exigeant pour une personne d’exception.
דָּבָר אַחֵר רַב לָךְ שֶׁלֹּא יֹאמְרוּ הָרַב כַּמָּה קָשֶׁה וְתַלְמִיד כַּמָּה סָרְבָן וְכׇל כָּךְ לָמָּה תָּנָא דְּבֵי רַבִּי יִשְׁמָעֵאל לְפוּם גַּמְלָא שִׁיחְנָא
« Il leur déclara : je suis âgé de cent vingt ans aujourd’hui, je ne pourrai plus sortir et venir » (Deut. 31, 2). Le mot « aujourd’hui » paraît superflu ? Moïse a déclaré : je célèbre aujourd’hui mon cent vingtième anniversaire ; il est mort le jour même de son anniversaire. On peut en déduire que le Saint béni soit-Il complète les années des Justes au jour et au mois près, suivant la promesse (Ex. 23, 26) : « Je remplirai le nombre de tes jours. »
וַיֹּאמֶר אֲלֵיהֶם בֶּן מֵאָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה אָנֹכִי הַיּוֹם שֶׁאֵין תַּלְמוּד לוֹמַר הַיּוֹם הַיּוֹם מָלְאוּ יָמַי וּשְׁנוֹתַי לְלַמֶּדְךָ שֶׁהַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מַשְׁלִים שְׁנוֹתֵיהֶם שֶׁל צַדִּיקִים מִיּוֹם לְיוֹם וּמֵחֹדֶשׁ לְחֹדֶשׁ דִּכְתִיב אֶת מִסְפַּר יָמֶיךָ אֲמַלֵּא
« Je ne pourrai plus sortir et venir. » Qu’a-t-il voulu dire par là ? Qu’il n’avait plus la force physique d’aller et venir ? Pourtant il est écrit (Deut. 34, 7) : « Et Moïse était âgé de cent vingt ans lorsqu’il mourut ; son regard ne s’était point terni, et sa vigueur n’était point épuisée » ! En outre, il est écrit (ibid. v. 1) – « Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nebo » et on a enseigné dans une baraïta : « Il y avait là douze échelons et Moïse les franchit d’une seule enjambée » !
לֹא אוּכַל עוֹד לָצֵאת וְלָבוֹא מַאי לָצֵאת וְלָבוֹא אִילֵימָא לָצֵאת וְלָבֹא מַמָּשׁ וְהָכְתִיב וּמֹשֶׁה בֶּן מֵאָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה בְּמוֹתוֹ לֹא נָס לֵחֹה וּכְתִיב וַיַּעַל מֹשֶׁה מֵעַרְבֹת מוֹאָב אֶל הַר נְבוֹ וְתַנְיָא שְׁתֵּים עֶשְׂרֵה מַעֲלוֹת הָיוּ שָׁם וּפְסָעָן מֹשֶׁה בִּפְסִיעָה אַחַת
Rabbi Chemouel bar Na‘hmani a rapporté cette explication de Rabbi Yonathan – L’expression « sortir et venir » doit être prise au sens figuré. Moïse n’avait plus la possibilité de recevoir et de transmettre les paroles de la Tora : les portes de la sagesse lui étaient obstruées.
אָמַר רַבִּי שְׁמוּאֵל בַּר נַחְמָנִי אָמַר רַבִּי יוֹנָתָן לָצֵאת וְלָבוֹא בְּדִבְרֵי תוֹרָה מְלַמֵּד שֶׁנִּסְתַּתְּמוּ מִמֶּנּוּ שַׁעֲרֵי חׇכְמָה
Ce jour-là, « Moïse et Josué allèrent et ils se tinrent près de la tente d’assignation » (Deut. 31, 14). Un Tana a enseigné à ce propos – « Le Chabat où Moïse mourut fut partagé entre deux dirigeants : la fonction de meneur lui fut retirée dans le courant de la journée et transmise à Josué. »
וַיֵּלֶךְ מֹשֶׁה וִיהוֹשֻׁעַ וַיִּתְיַצְּבוּ בְּאֹהֶל מוֹעֵד תָּנָא אוֹתָהּ שַׁבָּת שֶׁל דְּיוֹ זוּגֵי הָיְתָה נִיטְּלָה רְשׁוּת מִזֶּה וְנִיתְּנָה לָזֶה
On a enseigné dans une baraïta – « Rabbi Yehouda a déclaré : nous n’aurions pu exprimer de notre propre chef l’idée qui ressort de cette analyse du texte biblique. Où Moïse est-il mort ? Sur le territoire de Reouven, car il est écrit (ibid. 34, 1) : “Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nebo.” Or, Nebo se trouvait dans le territoire de Reouven, car il est écrit : “Et les fils de Reouven bâtirent ‘Hechbon, El‘aleh et Kiryataïm. Nebo, Ba’al Mé’on…” (Nbres 32, 37–38).
וְתַנְיָא אָמַר רַבִּי יְהוּדָה אִילְמָלֵא מִקְרָא כָּתוּב אִי אֶפְשָׁר לְאוֹמְרוֹ הֵיכָן מֹשֶׁה מֵת בְּחֶלְקוֹ שֶׁל רְאוּבֵן דִּכְתִיב וַיַּעַל מֹשֶׁה מֵעַרְבֹת מוֹאָב אֶל הַר נְבוֹ וּנְבוֹ בְּחֶלְקוֹ שֶׁל רְאוּבֵן קָיְימָא דִּכְתִיב וּבְנֵי רְאוּבֵן בָּנוּ וְגוֹ׳ וְאֶת נְבוֹ וְגוֹ׳
La baraïta ajoute que le nom Nebo est prédestiné, car trois prophètes [nevïim] y trouvèrent la mort : Moïse, Aaron et Myriam.
נְבוֹ שֶׁשָּׁם מֵתוּ שְׁלֹשָׁה נְבִיאִים מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן וּמִרְיָם
Et où Moïse est-il enterré ? Dans le territoire de Gad, car il est écrit à propos de ce dernier (Deut. 33, 21) : “Il vit [qu’il devait prendre] pour lui les prémices (c’est-à-dire les territoires de Si‘hon et ‘Og, conquis en premier), car là le législateur (Moïse) est enfoui, il a accompli la justice de l’Éternel et Ses jugements à l’égard d’Israël.” Quelle est la distance entre le territoire de Reouven et celui de Gad ? Quatre mils (environ 5 km). Qui a transporté la dépouille de Moïse sur cette distance ?
וְהֵיכָן מֹשֶׁה קָבוּר בְּחֶלְקוֹ שֶׁל גָּד דִּכְתִיב וַיַּרְא רֵאשִׁית לוֹ וְגוֹ׳ וּמֵחֶלְקוֹ שֶׁל רְאוּבֵן עַד חֶלְקוֹ שֶׁל גָּד כַּמָּה הָוֵי אַרְבָּעָה מִילִין אוֹתָן אַרְבָּעָה מִילִין מִי הוֹלִיכוֹ
À l’évidence, conclut Rabbi Yehouda, l’Écriture suggère cette idée hardie que nous n’aurions pu énoncer de nous-mêmes, à savoir que Moïse fut porté sur les ailes de la Présence divine. Pendant ce temps, ajoute-t-il, les anges du Service disaient – “Il a accompli la justice de l’Éternel et Ses jugements à l’égard d’Israël”, et le Saint béni soit-Il déclarait – “Qui M’assistera (à présent) contre les malfaisants (en les réprimandant en Mon nom), qui M’aidera contre les artisans d’iniquité” (Ps. 94, 16). »
מְלַמֵּד שֶׁהָיָה מֹשֶׁה מוּטָּל בְּכַנְפֵי שְׁכִינָה וּמַלְאֲכֵי הַשָּׁרֵת אוֹמְרִים צִדְקַת ה׳ עָשָׂה וּמִשְׁפָּטָיו עִם יִשְׂרָאֵל וְהַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא אוֹמֵר מִי יָקוּם לִי עִם מְרֵעִים מִי יִתְיַצֵּב לִי עִם פּוֹעֲלֵי אָוֶן
D’après Chemouel, l’Éternel prononça cette oraison funèbre sur Moïse (Eccl. 8, 1) : « Qui est comparable au sage et sait trouver un compromis (entre Moi et Mes enfants quand ils méritent une punition) » ? Selon Rabbi Yo‘hanan, le Saint béni soit-Il demanda (Job 28, 12) : « Et la sagesse, où la trouver (maintenant que Moïse est mort) » ? Pour Rav Na‘hman, Il déclara (Deut. 34, 5) : « Là mourut Moïse, le serviteur de l’Éternel ». Selon Semalyon, Il dit : « Là mourut Moïse, le grand scribe (maître) d’Israël. »
וּשְׁמוּאֵל אָמַר מִי כְּהֶחָכָם וּמִי יוֹדֵעַ פֵּשֶׁר דָּבָר וְרַבִּי יוֹחָנָן אָמַר הַחׇכְמָה מֵאַיִן תִּמָּצֵא וְרַב נַחְמָן אָמַר וַיָּמׇת שָׁם מֹשֶׁה וְגוֹ׳ סְמַלְיוֹן אָמַר וַיָּמׇת שָׁם מֹשֶׁה סָפְרָא רַבָּה דְּיִשְׂרָאֵל
On a enseigné de même dans une baraïta – « Rabbi Eli‘ézer le Grand a déclaré – Une voix céleste proclama dans tout le camp d’Israël, s’étendant sur une superficie de douze mils carrés : “Là mourut Moïse, le grand scribe d’Israël.” D’aucuns déduisent d’une analogie sémantique que Moïse n’est pas mort au sens habituel du terme. Il est écrit dans ce verset – “Là mourut Moïse”, et il est écrit ailleurs (Ex. 34, 28) – “Il fut là avec l’Éternel.” Dans ce dernier cas, Moïse se tenait devant le Saint béni soit-Il pour Le servir, et il en va de même ici ; Moïse est monté au ciel et continue à servir Dieu. »
תַּנְיָא רַבִּי אֱלִיעֶזֶר הַגָּדוֹל אוֹמֵר שְׁנֵים עָשָׂר מִיל עַל שְׁנֵים עָשָׂר מִיל כְּנֶגֶד מַחֲנֵה יִשְׂרָאֵל בַּת קוֹל מַשְׁמִיעַ וְאוֹמֵר וַיָּמׇת מֹשֶׁה סָפְרָא רַבָּה דְּיִשְׂרָאֵל וְיֵשׁ אוֹמְרִים לֹא מֵת מֹשֶׁה כְּתִיב הָכָא וַיָּמׇת שָׁם וּכְתִיב הָתָם וַיְהִי שָׁם עִם ה׳ מָה לְהַלָּן עוֹמֵד וּמְשַׁמֵּשׁ אַף כָּאן עוֹמֵד וּמְשַׁמֵּשׁ
« Il l’enterra là dans la vallée, dans le pays de Moab, en face de Beit Pe‘or » (Deut. 34, 6). Selon Rabbi Bérékhya, il y a ici un paradoxe : le texte biblique donne trois indications pour localiser la sépulture de Moïse et pourtant « Aucun homme n’a connu sa tombe » (ibid.).
וַיִּקְבֹּר אוֹתוֹ בַגַּיְ בְּאֶרֶץ מוֹאָב מוּל בֵּית פְּעוֹר אָמַר רַבִּי בֶּרֶכְיָה סִימָן בְּתוֹךְ סִימָן וַאֲפִילּוּ הָכִי וְלֹא יָדַע אִישׁ אֶת קְבֻרָתוֹ
À ce propos, Rabbi Bérékhya raconte : les autorités romaines ayant conquis Erets-Israël dépêchèrent un envoyé à
וּכְבָר שָׁלְחָה מַלְכוּת הָרְשָׁעָה אֵצֶל
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