même s’il a fait en secret, « de la main à la main », la charité – à propos de laquelle il est écrit (Prov. 21, 14) : « Un don en secret apaise la colère » – il ne sera pas quitte du jugement de la géhenne. אֲפִילּוּ עוֹשֶׂה צְדָקָה בַּסֵּתֶר דִּכְתִיב מַתָּן בַּסֵּתֶר יִכְפֶּה אָף וְגוֹ׳ לֹא יִנָּקֶה מִדִּינָהּ שֶׁל גֵּיהִנָּם
Où l’Écriture adresse-t-elle une mise en garde aux arrogants ? Rava rapporte que Ze‘èrei l’a tirée de ce verset (Jér. 13, 15) : « Écoutez, prêtez l’oreille, ne soyez pas hautains. » Rav Na‘hman bar Yits‘hak la déduit d’ici (Deut. 8, 14) : « Ton cœur s’élèvera et tu oublieras l’Éternel ton Dieu. » Autrement dit, l’orgueilleux en vient à oublier le Créateur. Or il est écrit (ibid. 8, 11) – « Garde-toi, de peur d’oublier l’Éternel ton Dieu », אַזְהָרָה לְגַסֵּי הָרוּחַ מִנַּיִן אָמַר רָבָא אָמַר זְעֵירִי שִׁמְעוּ וְהַאֲזִינוּ אַל תִּגְבָּהוּ רַב נַחְמָן בַּר יִצְחָק אָמַר מֵהָכָא וְרָם לְבָבֶךָ וְשָׁכַחְתָּ וּכְתִיב הִשָּׁמֶר לְךָ פֶּן תִּשְׁכַּח אֶת ה׳ אֱלֹהֶיךָ
et Rabbi Avin a déclaré au nom de Rabbi El‘a : dans l’Écriture, les trois expressions hichamer, « garde-toi », pèn, « de peur », et al « ne [fais pas ceci] », introduisent toujours un interdit. וְכִדְרַבִּי אָבִין אָמַר רַבִּי אִילְעָא דְּאָמַר רַבִּי אָבִין אָמַר רַבִּי אִילְעָא כׇּל מָקוֹם שֶׁנֶּאֱמַר הִשָּׁמֶר פֶּן וְאַל אֵינוֹ אֶלָּא בְּלֹא תַּעֲשֶׂה
Rav ‘Avira a exposé en public l’enseignement suivant – parfois au nom de Rav Assi et parfois au nom de Rav Ami – tout arrogant finit par être rapetissé, car il est dit (Job 24, 24) : « Élevés, ils sont rapetissés et disparaissent. Rabaissés, ils meurent comme tous, et comme la tête d’un épi ils se flétrissent. » On aurait pu croire qu’ils survivent dans le monde. Aussi le verset a-t-il ajouté : « Et disparaissent. » דָּרֵשׁ רַב עַוִּירָא זִמְנִין אָמַר לַהּ מִשְּׁמֵיהּ דְּרַב אַסִּי וְזִמְנִין אָמַר לַהּ מִשְּׁמֵיהּ דְּרַב אַמֵּי כׇּל אָדָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ גַּסּוּת הָרוּחַ לְסוֹף מִתְמַעֵט שֶׁנֶּאֱמַר רוֹמּוּ מְּעַט וְשֶׁמָּא תֹּאמַר יֶשְׁנוֹ בָּעוֹלָם תַּלְמוּד לוֹמַר וְאֵינֶנּוּ
Cependant, si l’arrogant s’amende, il meurt en son temps comme Avraham notre père, car il est dit : « Rabaissés, ils meurent comme tous [ka-kol] » C’est-à-dire comme Avraham, Isaac et Jacob, à propos desquels il est écrit respectivement : « Et l’Éternel bénit Avraham en toutes choses [ba-kol] » (Gen. 24, 1) ; « J’ai mangé de tout [mi-kol] » (ibid. 27, 33) ; « Jacob répondit ... j’ai tout [khol] » (ibid. 33, 10–11). S’ils ne s’amendent pas, « Et comme la tête d’un épi ils se flétrissent. » וְאִם חוֹזֵר בּוֹ נֶאֱסָף בִּזְמַנּוֹ כְּאַבְרָהָם אָבִינוּ שֶׁנֶּאֱמַר וְהֻמְּכוּ כַּכֹּל יִקָּפְצוּן כְּאַבְרָהָם יִצְחָק וְיַעֲקֹב דִּכְתִיב בְּהוּ בַּכֹּל מִכֹּל כֹּל וְאִם לָאו וּכְרֹאשׁ שִׁבֹּלֶת יִמָּלוּ

Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)

Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.

Que signifie l’expression « et comme la tête d’un épi » ? Rav Houna et Rav ‘Hisda en débattent. L’un y voit une référence à la barbe d’un épi, et l’autre, à l’épi lui-même. D’après le premier avis, l’expression « et comme la tête d’un épi » s’explique très bien. Mais d’après le second Sage qui l’applique à l’épi lui-même, pourquoi est-il écrit : « la tête d’un épi » ? Rav Assi répond – et, à une époque antérieure, l’École de Rabbi Yichma‘el avait enseigné de même – l’arrogant est arraché du monde par le Saint béni soit-Il, « comme la tête de l’épi », c’est-à-dire les plus hauts épis bien visibles, récoltés en premier par le propriétaire qui entre dans son champ. מַאי וּכְרֹאשׁ שִׁבֹּלֶת רַב הוּנָא וְרַב חִסְדָּא חַד אָמַר כִּי סָאסָא דְשִׁיבַּלְתָּא וְחַד אָמַר כְּשִׁיבּוֹלֶת עַצְמָהּ בִּשְׁלָמָא לְמַאן דְּאָמַר כִּי סָאסָא דְשִׁיבַּלְתָּא הַיְינוּ דִּכְתִיב וּכְרֹאשׁ שִׁבֹּלֶת אֶלָּא לְמַאן דְּאָמַר כִּי שׁוּבַּלְתָּא עַצְמָהּ מַאי וּכְרֹאשׁ שִׁבֹּלֶת אָמַר רַב אַסִּי וְכֵן תָּנָא דְּבֵי רַבִּי יִשְׁמָעֵאל מָשָׁל לְאָדָם שֶׁנִּכְנָס לְתוֹךְ שָׂדֵהוּ גְּבוֹהָה גְּבוֹהָה הוּא מְלַקֵּט
Quel est le sens du verset (Is. 57, 15) : « Car ainsi a dit Celui qui est haut et élevé... Il est avec celui qui est contrit et humble d’esprit » ? Rav Houna et Rav ‘Hisda en débattent. L’un comprend – avec Moi, celui qui est contrit et humble (Je l’élève vers Moi), tandis que l’autre traduit – Moi Je M’abaisse pour me retrouver avec celui qui est contrit et humble. וְאֶת דַּכָּא וּשְׁפַל רוּחַ רַב הוּנָא וְרַב חִסְדָּא חַד אָמַר אִתִּי דַּכָּא וְחַד אָמַר אֲנִי אֶת דַּכָּא
Et cette seconde explication est plausible, puisque le Saint béni soit-Il a laissé de côté toutes les hautes montagnes et les collines élevées, décidant en définitive de faire résider Sa Présence sur le mont Sinaï, sans le surélever. וּמִסְתַּבְּרָא כְּמַאן דְּאָמַר אֲנִי אֶת דַּכָּא שֶׁהֲרֵי הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא הִנִּיחַ כׇּל הָרִים וּגְבָעוֹת וְהִשְׁרָה שְׁכִינָתוֹ עַל הַר סִינַי וְלֹא גָּבַהּ הַר סִינַי לְמַעְלָה
Rav Yossef a déclaré : il faut toujours prendre exemple sur son Créateur. Le Saint béni soit-Il a laissé de côté toutes les hautes montagnes et les collines élevées, pour en définitive faire résider Sa Présence sur le mont Sinaï. Il a laissé de côté tous les bons arbres, pour faire résider Sa Présence sur un petit buisson épineux, lors de sa révélation à Moïse dans le buisson ardent (Ex. 3, 2). אָמַר רַב יוֹסֵף לְעוֹלָם יִלְמַד אָדָם מִדַּעַת קוֹנוֹ שֶׁהֲרֵי הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא הִנִּיחַ כׇּל הָרִים וּגְבָעוֹת וְהִשְׁרָה שְׁכִינָתוֹ עַל הַר סִינַי וְהִנִּיחַ כׇּל אִילָנוֹת טוֹבוֹת וְהִשְׁרָה שְׁכִינָתוֹ בַּסְּנֶה
Rabbi El‘azar a déclaré : l’arrogant mérite d’être abattu comme un arbre ayant servi à un culte idolâtre. En effet, il est écrit ici (Is. 10, 33) – « Et ceux de haute taille sont abattus », et il est écrit là-bas (Deut. 7, 5) : « Et vous abattrez leurs arbres ayant servi à l’idolâtrie. » אָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר כׇּל אָדָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ גַּסּוּת הָרוּחַ רָאוּי לְגַדְּעוֹ כַּאֲשֵׁירָה כְּתִיב הָכָא וְרָמֵי הַקּוֹמָה גְּדוּעִים וּכְתִיב הָתָם וַאֲשֵׁירֵיהֶם תְּגַדֵּעוּן
Et Rabbi El‘azar a encore déclaré – L’arrogant ne ressuscitera pas, car il est dit (Is. 26, 19) : « Réveillez-vous et chantez, résidents de la poussière. » Il n’est pas écrit « qui êtes couchés dans la poussière » – qui inclurait tous les morts – mais « résidents de la poussière ». Celui qui s’est abaissé jusqu’à avoisiner la poussière de son vivant (l’humble), se relèvera lors de la résurrection des morts. וְאָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר כׇּל אָדָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ גַּסּוּת הָרוּחַ אֵין עֲפָרוֹ נִנְעָר שֶׁנֶּאֱמַר הָקִיצוּ וְרַנְּנוּ שֹׁכְנֵי עָפָר שֹׁכְבֵי בֶּעָפָר לֹא נֶאֱמַר אֶלָּא שֹׁכְנֵי עָפָר מִי שֶׁנַּעֲשָׂה שָׁכֵן לֶעָפָר בְּחַיָּיו
Et Rabbi El‘azar a ajouté dans la même veine – La Présence divine se lamente sur l’arrogant, car il est dit (Ps. 138, 6) : « Et [sur] le hautain, de loin Il se désolera. » וְאָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר כׇּל אָדָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ גַּסּוּת הָרוּחַ שְׁכִינָה מְיַלֶּלֶת עָלָיו שֶׁנֶּאֱמַר וְגָבֹהַּ מִמֶּרְחָק יְיֵדָע
Rav ‘Avira – ou, selon une autre version, Rabbi El‘azar – a exposé en public cet enseignement : viens et constate que le Saint béni soit-Il n’agit pas comme un être de chair et de sang. Dans la société, un homme haut placé accorde de l’importance et se rallie à ses égaux, et non aux gens simples, alors que le Très-Haut accorde de l’importance aux gens simples, puisqu’il est dit (ibid.) : « Car l’Éternel réside dans les hauteurs et Il voit celui qui est humble. » דָּרֵשׁ רַב עַוִּירָא וְאִיתֵּימָא רַבִּי אֶלְעָזָר בֹּא וּרְאֵה שֶׁלֹּא כְּמִדַּת הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מִדַּת בָּשָׂר וְדָם מִדַּת בָּשָׂר וָדָם גָּבוֹהַּ רוֹאֶה אֶת הַגָּבוֹהַּ וְאֵין גָּבוֹהַּ רוֹאֶה אֶת הַשָּׁפֵל אֲבָל מִדַּת הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא אֵינוֹ כֵּן הוּא גָּבוֹהַּ וְרוֹאֶה אֶת הַשָּׁפֵל שֶׁנֶּאֱמַר כִּי רָם ה׳ וְשָׁפָל יִרְאֶה
Rav ‘Hisda – ou, selon une autre version, Mar ‘Oukva – a déclaré : le Saint béni soit-Il dit au sujet de l’arrogant – Moi et lui ne pouvons cohabiter dans le monde, car il est dit (ibid. 101, 5–6) – « Quiconque, dans l’ombre, calomnie son prochain, Je l’anéantirai. Des yeux hautains, et un cœur enflé d’orgueil, lui [oto], Je ne puis le supporter. » Le texte de l’écriture n’étant pas vocalisé, au lieu de oto, on peut lire ito, et traduire : « avec lui, Je ne peux cohabiter. » D’aucuns appliquent cet enseignement aux médisants, mentionnés au début du verset : « Quiconque, dans l’ombre, calomnie son prochain, Je l’anéantirai. » אָמַר רַב חִסְדָּא וְאִיתֵּימָא מָר עוּקְבָא כׇּל אָדָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ גַּסּוּת הָרוּחַ אָמַר הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא אֵין אֲנִי וָהוּא יְכוֹלִין לָדוּר בָּעוֹלָם שֶׁנֶּאֱמַר מְלׇשְׁנִי בַסֵּתֶר רֵעֵהוּ אוֹתוֹ אַצְמִית גְּבַהּ עֵינַיִם וּרְחַב לֵבָב אֹתוֹ לֹא אוּכָל אַל תִּקְרֵי אֹתוֹ אֶלָּא אִתּוֹ לֹא אוּכָל אִיכָּא דְּמַתְנֵי לַהּ אַמְּסַפְּרֵי לָשׁוֹן הָרָע שֶׁנֶּאֱמַר מְלׇשְׁנִי בַסֵּתֶר רֵעֵהוּ אוֹתוֹ אַצְמִית
Rabbi Alexandri a déclaré – L’arrogant, est troublé et anéanti même par un petit vent, car il est dit (Is. 57, 20) : « Les méchants (opposés aux humbles mentionnés auparavant par le prophète) sont comme une mer agitée. » Si la mer, qui contient une grande quantité de revi‘iot d’eau, est troublée par un petit vent, à plus forte raison une personne qui n’a qu’un revi‘it de sang dans le cœur – Chaque pulsation faisant sortir l’équivalent d’un revi‘it, soit environ 80 cm3 de sang. אָמַר רַבִּי אֲלֶכְּסַנְדְּרִי כׇּל אָדָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ גַּסּוּת הָרוּחַ אֲפִילּוּ רוּחַ קִימְעָא עוֹכַרְתּוֹ שֶׁנֶּאֱמַר וְהָרְשָׁעִים כַּיָּם נִגְרָשׁ וּמָה יָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ כַּמָּה רְבִיעִיּוֹת רוּחַ קִימְעָא עוֹכַרְתּוֹ אָדָם שֶׁאֵין בּוֹ אֶלָּא רְבִיעִית אַחַת עַל אַחַת כַּמָּה וְכַמָּה
Rav ‘Hiya bar Achi a rapporté cette recommandation de Rav : le disciple d’un Sage doit avoir un huitième d’un huitième – c’est-à-dire une quantité infinitésimale – d’orgueil, pour faire face à ceux qui auraient tendance à le mépriser et afin que ses paroles soient écoutées. Et, ajoute Rav Houna fils de Rav Yehochoua, cette infime mesure d’orgueil, le couronne telle la barbe parant l’épi, ajoutant à la respectabilité du Sage. Rava dit de même : le Sage gonflé d’orgueil mérite d’être frappé d’anathème, et il en va ainsi pour celui qui en est totalement dépourvu, car il n’est pas respecté. אָמַר רַב חִיָּיא בַּר אָשֵׁי אָמַר רַב תַּלְמִיד חָכָם צָרִיךְ שֶׁיְּהֵא בּוֹ אֶחָד מִשְּׁמוֹנָה בִּשְׁמִינִית אָמַר רַב הוּנָא בְּרֵיהּ דְּרַב יְהוֹשֻׁעַ וּמְעַטְּרָא לֵיהּ כִּי סָאסָא לְשׁוּבַּלְתָּא אָמַר רָבָא בְּשַׁמְתָּא דְּאִית בֵּיהּ וּבְשַׁמְתָּא דְּלֵית בֵּיהּ
Selon Rav Na‘hman bar Yits‘hak, il faut bannir le moindre soupçon d’orgueil, car on ne saurait faire peu de cas du verset : « Tout cœur hautain est une abomination pour l’Éternel. » אָמַר רַב נַחְמָן בַּר יִצְחָק לָא מִינַּהּ וְלָא מִקְצָתַהּ מִי זוּטַר דִּכְתִיב בֵּיהּ תּוֹעֲבַת ה׳ כׇּל גְּבַהּ לֵב
‘Hizkiya a déclaré – La prière d’une personne n’est entendue que si elle rend son cœur aussi tendre que la chair, car il est dit (Is. 66, 23) : « Il arrivera chaque mois... toute chair viendra se prosterner (prier) devant Moi, dit l’Éternel », mais pas l’arrogant, incapable d’attendrir son cœur. אָמַר חִזְקִיָּה אֵין תְּפִלָּתוֹ שֶׁל אָדָם נִשְׁמַעַת אֶלָּא אִם כֵּן מֵשִׂים לִבּוֹ כְּבָשָׂר שֶׁנֶּאֱמַר וְהָיָה מִדֵּי חֹדֶשׁ בְּחׇדְשׁוֹ [וְגוֹ׳] יָבֹא כׇּל בָּשָׂר לְהִשְׁתַּחֲווֹת וְגוֹ׳
Rabbi Zèra dit de même : à propos d’un ulcère s’étant formé sur la chair [bassar], l’Écriture emploie l’expression « et qu’il se soit guéri » (Lév. 13, 18), mais pas à propos d’un homme [adam] frappé d’affections lépreuses (ibid. 13, 2 et 9). Cette différence suggère que celui qui est tendre comme la chair guérit facilement de ses maux, contrairement à l’arrogant dur comme la terre [adama]. אָמַר רַבִּי זֵירָא בָּשָׂר כְּתִיב בֵּיהּ וְנִרְפָּא אָדָם לָא כְּתִיב בֵּיהּ וְנִרְפָּא
Rabbi Yo‘hanan explique : les lettres du mot adam sont les initiales de èfer (la cendre, la poussière), dam (le sang), mara (la bile). Créé à partir de la poussière, et voué à y retourner, rempli de liquides visqueux l’homme n’a aucune raison de s’enorgueillir ! De même, les lettres du mot bassar (la chair) sont les initiales de boucha (la honte), serou‘ha (putride ; bien que serou‘ha s’écrive avec un samekh, cette lettre et le sin sont interchangeables) et rima (un ver). L’homme est un être de chair, pitoyable, né d’une goutte putride, et la proie des vers après sa mort. Selon d’autres, le sin et le chin étant représentés dans l’Écriture par le même signe graphique (ש), le sin de bassar suggère que la demeure de l’homme, comparé à une ombre fugitive, est semblable au Cheol, la demeure des morts. אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן אָדָם אֵפֶר דָּם מָרָה בָּשָׂר בּוּשָׁה סְרוּחָה רִמָּה אִיכָּא דְּאָמְרִי שְׁאוֹל דִּכְתִיב בְּשִׁין
Rav Achi a déclaré – Tout arrogant finit par être rabaissé, car il est dit à propos des affections lépreuses : אָמַר רַב אָשֵׁי כׇּל אָדָם שֶׁיֵּשׁ בּוֹ גַּסּוּת הָרוּחַ לְסוֹף נִפְחָת שֶׁנֶּאֱמַר