L’assemblage et la construction d’une structure permanente sont interdits le Chabbat, et constituent le av melakha de boné.1 Cela inclut l’ajout à une structure existante ainsi que le nivellement du sol pour le rendre plus utilisable.2 Cette melakha englobe un large éventail d’activités interdites et une étude sérieuse du sujet permettra de s’assurer que l’on observe correctement ses lois. Nous allons en explorer ici certains des principes de base.

Boné dans le Michkane

Les murs du Michkane étaient faits de planches de bois spécialement conçues qui étaient insérées dans des socles au sol et reliées les unes aux autres. La construction de ces murs et du toit qui était tendu au-dessus d’eux sont la source de la melakha de boné.

Édifier une structure au sol

Le Michkane, dont la construction est la source de toutes les activités interdites le Chabbat, était une structure au sol. C’est pourquoi la melakha de boné interdit de créer toute structure permanente sur le sol. Cela inclut les clôtures, les poteaux, les maisons et les abris. Paver un chemin avec des dalles3 ou creuser un trou dans le sol pour y ranger des objets4 sont également considérés comme relevant de boné, car ces actions rendent l’espace apte à un usage constructif.

Améliorations de la maison

Ajouter quelque chose à une structure existante de manière permanente est considéré comme construire, et constitue une transgression de la melakha de boné.5 Cela inclut de nombreuses réparations typiques faites dans un logement, comme fixer une poignée de porte, planter un clou dans le mur ou remettre une porte sur ses gonds. Aux fins de notre discussion, les gros appareils électroménagers tels que les réfrigérateurs sont considérés comme des structures à part entière,6 et tout ce qui est interdit de faire sur une structure l’est également avec eux.

Assemblage d’un appareil électroménager

Nous allons maintenant nous intéresser à binyane bekélim – l’assemblage d’objets ou d’ustensiles mobiles, ce qui inclut des choses telles que l’assemblage d’une nouvelle poussette pour bébé ou d’un meuble. Le Talmud7 affirme clairement qu’il n’y a pas d’interdiction de construire (boné) ou de détruire (sotèr) des objets mobiles. Néanmoins, tout au long du Talmud, nous trouvons des interdictions d’assembler ou de réparer de tels objets.8 Plusieurs explications sont proposées pour résoudre cette apparente contradiction. Certaines autorités9 affirment que la réparation ou la construction d’objets mobiles n’est pas du tout incluse dans l’interdiction biblique de boné, et que les problèmes qui les concernent impliquent d’autres interdictions bibliques (comme maké bepatich – porter le dernier coup de marteau) ou des garde-fous rabbiniques. Toutefois la Halakha acceptée ne suit pas cette opinion, et dans de nombreux cas, assembler un objet mobile sera considéré comme boné à part entière.10 De même, revisser quelque chose qui s’est détaché est considéré comme boné. Les Sages ont interdit de remonter ensemble des éléments qui se sont détachés, même sans les serrer, car ils craignaient que l’on en vienne à les serrer et que l’on transgresse ainsi la melakha.11

Lorsqu’un objet est assemblé pour être utilisé pendant une courte période et qu’il sera démonté avant la fin du Chabbat, il est possible de dire que le boné n’est pas du tout transgressé.12 C’est un argument utile pour permettre aux enfants de jouer avec des Lego et des jeux de construction qui sont généralement démontés peu de temps après avoir été construits.13 Une autre raison de les y autoriser est le fait que leur mode d’utilisation habituel est d’être construit puis défait. Chaque fois qu’une chose fonctionne de cette manière, elle n’est pas considérée comme une melakha. Par exemple, fermer ou ouvrir une porte le Chabbat n’est pas considéré comme une transgression de boné et sotèr (construire et démolir), même si la fermeture de la porte ferme effectivement une ouverture (ce qui serait généralement une activité de type boné), parce que la façon dont une porte fonctionne est qu’elle se ferme et s’ouvre régulièrement. Il en va de même pour les jouets d’enfants.14 L’usage de chaises pliantes et d’autres objets similaires est autorisé le Chabbat car cela n’implique pas d’assemblage de pièces ; la chaise est entièrement construite et il suffit de la déplier pour lui donner sa forme.15

Structures temporaires

Comme nous l’avons mentionné, la melakha de boné implique l’assemblage et la construction d’une structure permanente. Les Sages ont étendu l’interdiction à la création de structures temporaires, car ils craignaient que cela ne conduise à la construction d’une structure permanente.16 Bien qu’il ne soit pas dans le cadre de cet article d’entrer dans les détails de ce qui est considéré comme un abri temporaire et ce qui ne l’est pas, il suffit de dire que la création de tout espace abrité de taille importante, en particulier s’il est créé pour se protéger des éléments, est interdite le Chabbat.17 Il est permis d’ajouter à une couverture (qui abrite sur la largeur d’un palme) déjà en place avant Chabbat.18 Par conséquent, si une bâche a été installée avant Chabbat (et abrite sur plus d’un palme), elle peut être étendue pendant Chabbat pour fournir plus d’ombre.19 L’extension de l’auvent d’une poussette est également permise pendant Chabbat,20 car c’est son mode d’utilisation habituel qui peut être comparé à l’ouverture et à la fermeture d’une porte, comme cela a été mentionné précédemment. On peut soutenir que la même logique devrait s’appliquer à un parapluie, mais de nombreuses grandes autorités halakhiques21 mettent fortement en garde contre l’utilisation d’un parapluie le jour de Chabbat, ce qui est devenu la pratique acceptée.22

Activités courantes à éviter :

  • Attacher un manche à balai à un balai.
  • Assembler un lit de bébé en reliant différentes parties.
  • Ouvrir un parapluie.