Effacer des lettres ou enlever de l’encre pour créer un espace vide suffisamment grand pour écrire au moins deux lettres à sa place constitue la av melakha de mo’hek.1 Essentiellement, mo’hek est le contraire de kotev (écrire), et les mêmes paramètres s’appliquent. Ainsi, au niveau biblique, il est seulement interdit d’effacer une encre qui ne s’efface pas facilement, sur une surface où l’encre peut adhérer et ne pas baver.

Mochék dans le Michkane

Les murs du Michkane étaient faits de planches de bois d’acacia. Pour savoir exactement comment elles devaient être attachées les unes aux autres, des lettres étaient marquées sur chaque planche. Si une lettre erronée était écrite, elle était effacée et la lettre correcte était écrite à sa place.2 L’effacement de ces lettres est à l’origine de la melakha de mo’hek.3

L’effacement « constructif ».

Dans le Michkane, mo’hek était pratiqué lorsqu’une lettre était mal écrite et devait être effacée pour pouvoir être réécrite ; par conséquent, l’interdiction biblique fait référence à l’effacement ou au retrait d’une marque dans l’intention d’écrire ou de dessiner autre chose à sa place.4

Certaines autorités5 soutiennent que si l’effacement lui-même est constructif (par exemple, effacer un élément d’une liste encombrée pour la rendre plus ordonnée), c’est inclus dans l’interdiction biblique, même si cela n’a pas été fait dans l’intention de réécrire.

Le fait d’enlever de la cire ou des taches qui masquent un mot dans un livre est également considéré comme mo’hek ; dans la mesure où les mots sont à présent lisibles, on considère qu’ils ont été effacés et réécrits.6

Ajouts rabbiniques

Les Sages ont étendu la melakha de manière à inclure l’effacement d’une chose qui s’efface facilement, même si elle se trouve sur une surface où elle ne serait pas restée.7 Ils ont également interdit l’effacement même si l’on n’a pas l’intention de réécrire quelque chose à sa place.

Par conséquent, il n’est pas permis de déchirer un emballage le jour du Chabbat s’il y a des mots sur l’emballage qui seront brisés par la déchirure.8

Gâteaux, biscuits et chocolat

Le Rama9 écrit qu’il n’est pas permis de couper un gâteau sur lequel se trouvent des mots faits de chocolat, de glaçage, etc., car couper les lettres est un problème relevant de mo’hek. Le Rav Ye’hezkel Landau10 n’est pas d’accord et soutient qu’il n’y a pas là de problème de mo’hek. Le Michna Beroura11 conclut que même si l’on ne peut pas couper un tel gâteau, on peut se fier à la décision permissive du Rav Landau lorsqu’il s’agit de manger quelque chose qui comporte des mots. L’Admour Hazakène12 ne semble pas être d’accord avec cette permission, et il ne l’autorise que pour les enfants.

Pour cette raison, il est conseillé d’éviter d’acheter pour Chabbat des gâteaux portant des formes ou des lettres. Si une personne a acheté un tel gâteau, elle peut éviter le problème en coupant la couche supérieure du glaçage ou en retirant les lettres avant de couper le gâteau.13 Couper le gâteau avant Chabbat et le laisser dans sa configuration originale est également une option, et il n’y a pas de problème de mo’hek lorsque les gens prennent un morceau et brisent les mots qui ont été formés par les morceaux de gâteau séparés placés les uns à côté des autres.14

Lorsque des lettres sont imprimées en relief sur un aliment, comme un biscuit ou du chocolat, de nombreuses autorités15 soutiennent qu’il n’y a pas du tout de problème de mo’hek et que l’on peut briser l’aliment même si l’on ne le mange pas. L’opinion de l’Admour Hazakène16 est toutefois que de tels aliments peuvent seulement être mangés mais pas brisés à l’avance. Les bonhommes de pain d’épice et autres aliments ayant une forme particulière peuvent être mangés,17 à condition qu’ils n’aient pas la forme d’une lettre.18

Livres et puzzles

Les autorités halakhiques19 débattent de la question de savoir si l’on peut ouvrir le Chabbat un livre dont les lettres sont écrites sur les bords des pages, car les mots sont brisés lorsque le livre est ouvert. L’Admour Hazakène20 présente les deux opinions et conclut que la coutume est d’être permissif. La même décision s’appliquerait à la rupture d’un puzzle le Chabbat.21

Activités courantes à éviter :

  • Essuyer un tableau blanc.
  • Déchirer un emballage sur lequel sont imprimés des mots.
  • Effacer des mots écrits de façon incorrecte.