Déchirer, le av melakha de koréa, est interdit le Chabbat. Comme nous le verrons ci-dessous, koréa dans le Mishkane faisait partie du processus de couture. En tant que tel, le av melakha se définit comme étant l’acte de déchirer avec l’intention de recoudre la déchirure en utilisant au moins deux points de suture.1 Koréa ne s’applique pas seulement aux matériaux tissés ; deux éléments attachés l’un à l’autre de manière permanente peuvent constituer la melakha de koréa s’ils sont déchirés avec l’intention de les rattacher plus étroitement.2 Ces actions, cependant, seraient seulement considérées que des toladot de koréa, car elles diffèrent de la manière dont koréa était accomplie dans le Mishkane.
Koréa dans le Mishkane
Le toit du Mishkane était fait de tapisseries cousues ensemble. Parfois, ces tapisseries se déchiraient et, afin de les recoudre ensemble, la déchirure devait être élargie pour permettre une couture droite et uniforme.3 Cette action est la source de la melakha de koréa.
Certaines autorités soutiennent que le koréa implique toute déchirure effectuée dans un but utile, même si la déchirure ne sera pas recousue.4 Par exemple, arracher un morceau de papier aluminium d’un rouleau afin d’envelopper de la nourriture. De plus, ils disent que l’interdiction de koréa comprend également le fait de déchirer une chose entière en deux, et ne se limite pas à détacher deux choses qui étaient attachées comme c’était le cas dans le Mishkane.5
L’Admour Hazakène n’est pas d’accord avec ces deux points. Il suit le point de vue de Tossafot6 et du Ritva7 qui soutiennent que seul le déchirement avec l’intention de rattacher relève de l’interdiction de koréa. D’autres sortes de déchirures sont seulement des interdits d’ordre rabbinique.8 Il tient aussi que l’action de déchirer une chose entière en deux parties n’est pas du tout incluse dans le melakha ; celle-ci consiste seulement dans le fait de déchirer deux éléments qui étaient précédemment attachés.9
Cela clarifie un certain nombre de problèmes qui sont souvent mal compris. La plupart des gens supposent que la raison pour laquelle le papier toilette en rouleau ne doit pas être utilisé le Chabbat est que le fait de le déchirer constituerait une transgression de l’interdiction de koréa. Cependant, de ce que nous avons appris, il ressort que selon l’Admour Hazakène, il n’y a aucun problème de koréa avec du papier toilette, car le rouleau est un tout et koréa ne s’applique pas à déchirer un tout en deux (ou plus). Cependant, déchirer le papier toilette à une taille spécifique, généralement en le déchirant sur la ligne perforée, est interdit car cela constitue une autre melakha : me’hatekh, découper. Même si l’on ne fait pas attention à couper un morceau à une taille donnée, cela reste interdit en raison du problème de tikoun keli, qui est l’acte de rendre quelque chose plus utilisable le Chabbat. Une autre action que les gens attribuent à tort à koréa est le fait d’ouvrir des emballages de barres chocolatées ou des paquets de café ou de sucre. Bien que faire cela le jour du Chabbat soit en effet délicat et que certaines considérations halakhiques doivent être respectées, koréa n’en fait généralement pas partie.
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