Le tannage des peaux d’animaux constitue le av melakha de méabed et est interdit le Chabbat.1

Méabed dans le Mishkan

Les peaux de béliers et les peaux de ta’hach étaient tannées pour être utilisées comme couvertures pour le Mishkane. Le processus de tannage impliquait de tremper les peaux dans un mélange salé2 pour extraire leur humidité afin d’éviter la décomposition. Ensuite, elles étaient battues pour les rendre lisses et flexibles.

Marinage

Pour la plupart d’entre nous, l’application pratique de cette melakha concerne la préparation des aliments.3 Une composante importante du processus de tannage consiste à préserver la peau en la trempant dans une solution salée. Dans les temps anciens, il était courant de conserver les en les salant ou en les marinant. Comme cela ressemble si étroitement à l’acte interdit de tannage, les Sages ont étendu l’interdiction aux activités qui impliquent la préparation d’une saumure pour mariner les aliments.

C’est pourquoi la saumure et l’eau salée ne peuvent pas être fabriquées en grande quantité le Chabbat, car cela apparaît comme étant en vue de mariner un aliment. Même en petites quantités, ils ne peuvent être préparés qu’avant le repas auquel ils seront utilisés, et le mélange ne doit pas contenir plus des deux tiers de sel.4 Cette loi est particulièrement importante les années où le Séder de Pessa’h tombe le soir du Chabbat. Dans ce cas il est préférable de préparer l’eau salée nécessaire pour le karpas avant le coucher du soleil. Si l’on a oublié de la préparer à l’avance, seule une toute petite quantité d’eau salée pourra être préparée le soir.5

D’autre part, on ne devra pas saupoudrer du sel sur certains légumes ou aliments qui sont généralement marinés dans une saumure.6 Par exemple, il est interdit de saler une salade de concombres, car les cornichons salés sont une variété de concombres. Cependant, si l’on ajoute d’autres ingrédients immédiatement après, il est permis de saler les concombres, car alors le salage des légumes ne ressemble pas à une marinade ou à une conserve.7 Par conséquent, on peut saler une salade si l’on ajoute du vinaigre et de l’huile juste après. Il est également interdit de tremper une quantité importante de ces légumes dans du sel ; on ne peut le faire qu’un à la fois et pour une consommation immédiate. Les aliments qui ne sont généralement pas marinés et qui ne sont pas très affectés par le sel (autre que l’ajout de goût), peuvent être salés, même plusieurs à la fois, à condition que cela soit fait pour un repas qui commencera sous peu.8

Une autre approche

Jusqu’à présent, nous avons expliqué que les actions associées au marinage et à la conservation des aliments sont interdites en raison de leur similitude avec le tannage. Il s’agit du point de vue de Rachi.9 Maïmonide,10 cependant, ne fait pas le lien entre le marinage et méabed ; il tient que le processus de marinage des aliments peut être considéré comme une forme de cuisson et fait l’objet d’une interdiction d’ordre rabbinique en tant qu’extension de la melakha de bichoul – cuire.

Les opinions de Rachi et de Maïmonide sont rapportées dans des écrits halakhiques ultérieurs et dans le Choul’hane Aroukh, le Code de Loi juive.