La melakha de kochèr est l’acte de lier en faisant un nœud. Bien que la plupart des nœuds soient interdits dans le cadre de cette melakha, que ce soit par une interdiction d’ordre biblique ou rabbinique, certains sont autorisés.

Kochèr dans le Mishkane

Un colorant bleu particulier était utilisé pour les couvertures (yerioth) du Mishkane. Ce colorant était obtenu d’une créature marine appelée le ‘hilazone. Pour attraper le ‘hilazone, les pêcheurs faisaient des filets avec des cordes qui étaient nouées ensemble.1

La littérature halakhique décrit deux types de nœuds en ce qui concerne la melakha de kochèr :

a) « Kechèr oumane », un nœud d’artisan. Bien que la Michna2 donne quelques exemples d’un kechèr oumane, il est difficile de déterminer précisément quels nœuds sont inclus dans cette définition. En pratique, tout nœud qui est très serré et qui ne se déferait pas de lui-même est considéré comme un kechèr oumane. Cela inclut évidemment des nœuds sophistiqués comme les nœud marins et aussi des nœuds moins compliqués comme le simple double nœud qui est communément fait pour attacher ses chaussures.3

b) « Kechèr chel kayama », un nœud durable, signifiant qu’au moment où le nœud est fait, celui qui le noue n’a pas l’intention de le défaire à un moment donné. Selon la loi rabbinique, du moment qu’un nœud est destiné à rester noué plus de 24 heures, il est considéré comme un kechèr chel kayama.4

Selon Maïmonide,5 on ne transgresse l’interdiction biblique de kochèr qu’en faisant un nœud qui est à la fois un kechèr chel kayama et un kechèr oumane. S’il ne s’agit que de l’un et non de l’autre, la prohibition est rabbinique. Si ce n’est ni un kechèr chel kayama ni un kechèr oumane, il est permis.

Cependant, Rachi6 soutient que l’interdiction biblique de kochèr désigne la réalisation d’un kechèr chel kayama, que le nœud soit ou non un kechèr oumane. Dès lors, il est permis de faire un nœud avec l’intention de le dénouer le même jour.

La Halakha suit l’interprétation de Rachi.7 Néanmoins, nous veillons à appliquer la rigueur des deux opinions. Dès lors, il est interdit de faire un nœud destiné à rester noué plus de 24 heures, selon Rachi. Dans le même temps, fabriquer un kechèr oumane est interdit même si l’on a l’intention de le dénouer le même jour.8

Activités courantes à éviter

  • Attacher les extrémités d’un sac poubelle avec un double nœud.9
  • Attacher ses chaussures avec un double nœud.
  • Fermer un sac en plastique en faisant un nœud.10

La plupart du temps, ces problèmes peuvent être évités en nouant d’une manière autorisée, comme en faisant un nœud coulant (qui n’est pas un vrai nœud) ou une boucle. Une boucle est généralement faite en enroulant d’abord les deux cordes l’une autour de l’autre, puis en formant une boucle. L’enroulement initial de la corde est un type de nœud, mais il est permis car il se défait facilement tout seul. La boucle sur le dessus (qui n’est pas un nœud en soi car elle se détache facilement en tirant simplement sur l’une des cordes) est ce qui le maintient fermement en place.11 ​​Par conséquent, une boucle n’est pas assez serrée pour être considérée comme un kechèr oumane mais elle peut être un kechèr chel kayama si l’on n’a pas l’intention de la défaire le même jour. Faire une boucle avec l’intention de la détacher le même jour, comme c’est souvent le cas, est autorisé.