Première lecture – Richone

La révolte

16:1 Après l’épisode des explorateurs, Kora’h, au sens figuré, se mit à l’écart, prenant ses distances avec l’autorité de Moïse. La lignée de Kora’h était à tous points de vue remarquable : il était le cousin germain de Moïse, le fis aîné de Yitshar, qui était le second fils de Kehat (après Amram), qui était lui-même le second fils de Lévi.1 Kora’h était d’avis que, puisque les deux fils d’Amram (Moïse et Aharon) détenaient les plus hautes fonctions du peuple (guide et grand prêtre), lui devait être le prochain dans la lignée à se voir décerner un poste honorable, dans la mesure où il était le fils du frère suivant d’Amram dans la lignée, Yitshar. Aussi, lorsque Moïse, agissant sur l’ordre de Dieu, nomma un fils d’Ouziel, le frère cadet d’Amram, au poste de chef de la famille de Kéhat,2  Kora’h enragea. Il mena sa révolte avec ses propres fils,3 avec ses voisins Datan et Aviram fils d’Eliav,4 et avec On fils de Pélet. Ces trois derniers étaient tous descendants de Ruben et campaient au sud du Tabernacle5 à côté des descendants de Kéhat, campant également dans le même emplacement.6

2 Ils défièrent Moïse avec deux cent cinquante hommes issus des enfants d’Israël. Le groupe comprenait les douze chefs de l’assemblée désignés par la communauté, mais ses intégrants étaient pour la plupart des chefs des tribunaux, des hommes de renom, issus presque tous de la tribu de Ruben.

3 Vêtus de robes de laine teintes en turquoise, ils se rassemblèrent tous contre Moïse et Aharon, et leur demandèrent si un tel vêtement nécessitait des franges. Moïse répondit affirmativement. Alors ils tournèrent la réponse en ridicule, affirmant que, si l’ajout d’une frange comptant un seul fil teint de turquoise à un vêtement qui n’est pas teint de cette façon rend le vêtement admissible, comment se faisait-il que le port d’un vêtement entièrement confectionné en laine teinte de turquoise n’était pas autorisé faute de franges ? Par cela, ils voulaient impliquer que, le peuple entier étant saint, il n’avait nul besoin de dirigeants d’exception. Ils dirent à Moïse et Aharon : « Vous prenez trop d’honneurs pour vous-mêmes, car l’assemblée entière – tous les siens – est sainte, comme en témoigne le fait qu’ils entendirent tous la voix de Dieu au mont Sinaï, et que l’Éternel est au milieu d’eux. Pourquoi donc vous élevez-vous au-dessus de la communauté de l’Éternel ? »

4 Lorsque Moïse entendit cela, il tomba sur sa face.

Moïse appelle à la raison

5 Moïse se releva et parla à Kora’h et à toute son assemblée, disant : « En ce moment, tous les esprits sont emportés. Dieu m’a ordonné de mener une épreuve, que nous ferons alors le matin, et, à travers cette épreuve, l’Éternel fera savoir qui sont ceux qui tiendront le rôle des Lévites, Ses serviteurs, et qui sont devenus par Son moyen suffisamment sanctifiés pour tenir celui de prêtres, puis Il rapprochera de Lui ces deux groupes. Il n’autorisera que celui qu’Il aura choisi, le groupe des prêtres, pour se consacrer à Lui. »

6 Puis il affirma : « C’est un sentiment très noble que d’aspirer à être un grand prêtre ; moi aussi, je voudrais l’être. Mais cela n’est pas possible, car, contrairement aux païens, qui reconnaissent dans le monde de nombreuses forces à l’œuvre et désignent nombre de prêtres, rites et temples pour les servir, notre peuple sert le Dieu unique comme un seul corps, et par conséquent n’a besoin que d’un seul grand prêtre. Aussi, comme Dieu me l’a enjoint à votre égard, vous effectuerez l’épreuve suivante. Faites ceci, Kora’h et toute son assemblée : allez jouer le rôle de prêtres. Prenez pour vous des pelles à braises,

L’épreuve de l’encens

7 mettez-y du feu, et placez-y de l’encens devant l’Éternel demain. Le plus élevé des rites du Temple,7 l’encens, peut également devenir mortel – en effet, Nadav et Avihou moururent pour en avoir fait usage d’une façon non autorisée.8 Aussi, je vous préviens : puisque vous êtes dans l’erreur, il se peut bien que le même sort vous attende. L’homme que l’Éternel choisira est Aharon, qui est déjà le saint et qui, contrairement à vous, restera vivant. Voici que vous est adressé un sérieux avertissement, fils de Lévi ; vous avez pris une trop grande responsabilité sur vous-mêmes. » Cependant, en dépit de la crédibilité établie de Moïse, les rebelles ne firent pas cas de sa mise en garde. Kora’h pensait qu’il survivrait quoi qu’il arrive, car il avait vu par vision prophétique qu’il aurait des descendants illustres. Cette prophétie était correcte, mais pour la seule raison que ses fils, qui se trouvaient alors à ses côtés, se repentiraient par la suite, préservant ainsi sa lignée.

Les tentatives de réconciliation de Moïse

8 Moïse essaya alors de raisonner Kora’h, s’adressant à lui sur un ton conciliant. Il dit à Kora’h : « De grâce, écoute ! », mais ce dernier s’y refusa. Ainsi, avant que la révolte ne s’étende, Moïse s’adressa à l’entière tribu de Lévi, disant : « Écoutez, enfants de Lévi !

9 Est-ce donc peu pour vous que le Dieu d’Israël vous ait distingués de l’assemblée d’Israël pour vous rapprocher de Lui, pour effectuer le service dans le Tabernacle de l’Éternel, et pour vous tenir devant l’assemblée afin d’officier pour elle par vos chants au cours de l’offrande des sacrifices ? »

10 Ensuite, s’adressant à Kora’h : « Il t’a rapproché, toi et tous tes frères – les enfants de Lévi – avec toi pour vous donner la distinction dont Il a exclu le reste du peuple ». Puis, se tournant vers la tribu, il reprit : « Et vous réclamez encore la prêtrise ?! »

11 S’adressant ensuite à nouveau à Kora’h, Moïse conclut : « Ainsi donc, pour toutes ces raisons, toi et toute ton assemblée qui est réunie avec toi, vous êtes en train de vous rebeller, non contre moi, mais contre l’Éternel, car c’est par Sa parole que j’ai remis la prêtrise à Aharon et ses descendants. Qu’est donc Aharon pour que vous vous plaigniez de lui ? »

12 Après s’être adressé à Kora’h, Moïse convoqua Datan et Aviram, les fils d’Eliav, cherchant à se réconcilier avec eux. (On, le fils de Pélet, bien qu’ayant été un des instigateurs originaux, s’était ensuite repenti.) Mais Datan et Aviram dirent : « Nous ne monterons pas. » Ils prophétisèrent ainsi à leur insu leur propre destin, car, comme il sera décrit plus loin, ils moururent en tombant dans les profondeurs de la terre.

13 Ils reprirent : « Est-ce peu que tu nous aies promis de nous faire entrer dans un pays ruisselant de lait et de miel de dattes et de figues,9 et qu’en réalité tu nous aies fait sortir d’un pays ruisselant de lait et de miel de dattes et de figues, c’est-à-dire d’Égypte, pour nous tuer dans le désert, et prétendre encore exercer l’autorité sur nous ?

Deuxième lecture – Cheni

14 Ce n’est pas seulement que tu nous as fait sortir d’une terre luxuriante : tu ne nous as pas non plus conduits dans un pays ruisselant de lait et de miel de dattes et de figues, ni même donné en héritage des champs et des vignes, comme tu l’avais promis. Même si tu fais crever les yeux de ces hommes [un euphémisme pour “nos yeux”], nous ne monterons pas. »

15 Après ces arguments, Moïse comprit que de toute évidence les deux cent cinquante rebelles n’aspiraient pas simplement à la grande prêtrise, comme il l’avait cru à l’origine, mais qu’à l’instar de Kora’h ils se rebellaient contre son rôle de dirigeant et contre la désignation d’Aharon. S’ils avaient seulement prétendu à la grande prêtrise, l’épreuve de l’encens aurait suffi à éteindre leurs arguments. Cependant, à présent qu’il était devenu évident qu’ils remettaient en cause la direction de Moïse et la nomination d’Aharon comme grand prêtre, Moïse s’en affligea profondément et dit à l’Éternel : « Ne considère l’offrande d’encens qu’ils présenteront demain matin d’aucune manière que ce soit ; ne la considère pas comme un rite de sacrifice, et ne les punis donc pas pour l’avoir offerte. Ce n’est pas seulement qu’ils aspirent à la grande prêtrise : ils se rebellent contre Tes ordres au sens général. Pour cette raison, je Te prie de ne pas même consumer la portion qui leur revient des sacrifices quotidiens offerts par l’assemblée. Punis-les, en revanche, de façon à démontrer que le châtiment leur est infligé pour s’être révoltés contre l’autorité que Tu m’as conférée. Car comment se peut-il qu’ils m’accusent d’abuser de mon autorité ? Je n’ai pas pris d’âne à un seul d’entre eux, pas même à titre de remboursement de l’âne que j’employai pour ma femme et mes enfants lorsque je retournai en Égypte pour le bien du peuple. Et pas à un seul d’entre eux j’ai fait du mal. » Dieu souscrit à la demande de Moïse de ne pas considérer l’encens des rebelles comme un rite de sacrifice, acte qui les rendrait passibles de la peine de mort. Cela servirait seulement d’épreuve destinée à démontrer qui d’entre eux est un vrai prêtre et qui ne l’est pas.10

16 Dans cet esprit, Moïse dit à Kora’h : « Toi et toute ton assemblée vous présenterez devant l’Éternel – toi, eux et Aharon – demain.

17 Que chacun de tes partisans prenne sa pelle à braises et y mette de l’encens, et que chacun présente sa pelle à braises devant l’Éternel, les deux cent cinquante pelles, et toi et Aharon, prenez chacun sa pelle. »

18 Alors, le lendemain matin chacun prit sa pelle à braises, y mit du feu et y mit de l’encens ; et ils se tinrent à l’entrée à la cour de la Tente de la Rencontre avec Moïse et Aharon. 19 Kora’h réunit l’assemblée entière contre eux à l’entrée de la cour de la Tente de la Rencontre ; il avait passé la nuit à circuler parmi le peuple pour convaincre les gens qu’il agissait aussi en leur nom. Au cours de la rébellion, il y eut un moment où les fils de Kora’h regrettèrent de s’y être impliqués, mais la fermeté leur manquant de faire cas de leur regret, ils continuèrent à agir comme s’ils en étaient pleinement convaincus.11 Kora’h et ses deux cent cinquante hommes offrirent alors leur encens, et Aharon offrit le sien. Ainsi que Moïse le Lui avait demandé, cette fois-ci Dieu ne répondit pas à cette offrande non autorisée. À ce moment-là, la gloire de l’Éternel apparut devant toute l’assemblée sous la forme d’une colonne de nuée.

Troisième lecture – Chelichi

La colère de Dieu ; le plaidoyer de Moïse

20 Puisque Kora’h avait incité le peuple entier à se ranger de son côté, l’Éternel parla à Moïse, lui demandant de transmettre Ses paroles12 à Aharon, et dit :

21 « Séparez-vous de cette assemblée, et Je les consumerai à l’instant ! »

22 Ils tombèrent sur leurs faces et dirent : « Éternel, Dieu qui connaît les esprits de toute chair et qui peut sonder les pensées de tous : si un seul homme faute, serais-Tu en colère contre toute l’assemblée ? Un roi mortel doit punir tous ses sujets s’il ne sait pas lequel a fauté contre lui. Mais Tu sais parfaitement qui de Tes sujets a fauté – Kora’h, l’instigateur de toute cette affaire –, et qui a simplement été emporté par l’effervescence générale – tous les autres. Pourquoi alors les anéantir tous ? »

23 L’Éternel accepta cet argument. Il parla à Moïse, disant :

24 « Tu as raison de dire que ceux qui ont été emportés par la rhétorique des instigateurs ne doivent pas subir un châtiment aussi sévère que celui destiné à l’instigateur lui-même. Mais tu te trompes si tu penses que Kora’h a été le seul instigateur. Parle à l’assemblée en disant : “Écartez-vous de la demeure de chacun des trois instigateurs : Kora’h, Datan et Aviram.” »13

25 Après le départ de la nuée, la foule se dispersa et chacun alla vers sa tente, veillant à ne pas s’approcher des tentes de Kora’h, Datan et Aviram, tandis que Kora’h et ses deux cent cinquante hommes offraient leur encens dans la Tente de la Rencontre.14 Suivant les instructions de Dieu, Moïse se rendit à la tente de Kora’h, dressée dans le camp lévite, non loin de la Tente de la Rencontre, et demanda à tous ceux qui se trouvaient à proximité de se mettre à l’écart. Ensuite il se releva et se rendit aux tentes de Datan et d’Aviram, dans le camp de Ruben, beaucoup plus éloignées, afin d’avertir tout le monde aux alentours de prendre également ses distances. Il emmena avec lui un entourage imposant – le suivaient les anciens d’Israël –, dans l’espoir que cela encouragerait Datan et Aviram à changer leur position.15

26 Mais les deux hommes se montrèrent inflexibles, et alors Moïse parla à l’assemblée en disant : « Éloignez-vous, s’il vous plaît, des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez rien qui leur appartienne, de peur que vous ne périssiez dans le désastre qui les frappera bientôt à cause de toutes leurs fautes. »

27 La plupart du peuple s’éloigna alors d’autour de la demeure de Kora’h, de Datan et d’Aviram, indiquant qu’ils avaient cessé de suivre Kora’h et qu’ils revenaient sous l’égide de Moïse. Mais Datan et Aviram sortirent de leurs tentes et se tinrent dressés, défiants, à l’entrée de leurs tentes avec leurs femmes, leurs enfants et leurs nourrissons.

28 Moïse dit : « Par ceci, vous saurez que c’est l’Éternel qui m’a envoyé accomplir tous ces actes, comme celui de désigner Aharon comme grand prêtre, ses fils comme prêtres ordinaires, et Elitsafan comme chef de la famille de Kéhat, et que je n’ai pas eu moi-même cette idée.

29 Si ces hommes meurent comme meurent tous les hommes et que le sort de tout homme est également le leur, c’est que l’Éternel ne m’a pas envoyé.

30 Mais si l’Éternel fait une création nouvelle, à savoir que la terre ouvre sa bouche, les engloutisse, eux et tout ce qui leur appartient, et qu’ils descendent vivants dans l’abîme, vous saurez que ces hommes ont offensé l’Éternel, et que je n’ai parlé qu’en me fondant sur Son autorité. Si l’Éternel créa la terre avec le potentiel qu’elle ouvre sa bouche, que ce potentiel se manifeste maintenant ! Et s’Il ne l’a pas fait, qu’Il la crée à nouveau ! »

La mort des rebelles

31 Comme il acheva de prononcer toutes ces paroles, le sol sous ses pieds se fendit.

32 La terre « ouvrit sa bouche », autrement dit un trou s’ouvrit16 qui engloutit Kora’h,17 Datan, Aviram18 et leurs maisons, leurs jeunes enfants compris, et tous les hommes qui étaient avec Kora’h – à part les deux cent cinquante hommes qui étaient alors en train d’offrir de l’encens – et tous leurs biens.

33 Eux et tout ce qui leur appartenait descendirent vivants dans l’abîme ; la terre les recouvrit, et ils furent éliminés de la communauté.

34 Tous les enfants d’Israël qui étaient autour d’eux s’enfuirent au tumulte de leurs cris, car ils dirent : « Fuyons, de peur que la terre ne nous engloutisse également ! »

35 En même temps que Kora’h, Datan, Aviram et les maisons de leurs partisans étaient engloutis par la terre, un feu jaillit de devant l’Éternel et consuma les deux cent cinquante hommes qui avaient offert l’encens dans la Tente de la Rencontre.19

Les encensoirs

17:1 L’Éternel parla à Moïse, disant :

2 « Même si J’ai accepté de ne pas considérer l’encens des rebelles comme un rite de sacrifice qui les aurait rendus passibles de la peine de mort, leur encens M’a bien été offert. Aussi,20 dis à Eléazar, le fils d’Aharon le prêtre, de retirer les pelles à braises de la zone du feu et de jeter le feu (les charbons) qu’elles contiennent, parce qu’elles sont devenues sanctifiées pour avoir servi à offrir de l’encens à Dieu, et que ceci les rend désormais interdites à l’usage profane.

3 Ce sont les pelles à braises de ceux qui ont fauté tout en sachant que cela leur coûterait la vie. Les artisans en feront des plaques battues pour le revêtement de l’autel extérieur, car ils les ont portées devant l’Éternel, et de ce fait elles sont devenues sanctifiées. Elles serviront comme rappel de cette révolte pour les enfants d’Israël. »

4 Le prêtre Eléazar prit alors les pelles de cuivre qu’avaient apportées les victimes du feu, et les artisans les battirent afin d’en faire un fin revêtement pour l’autel,

5 comme un rappel pour les enfants d’Israël afin qu’aucun homme étranger à la lignée d’Aharon ne s’en approche pour y brûler de l’encens devant l’Éternel, afin de ne pas être semblable à Kora’h et son assemblée, comme l’Éternel le dit à travers Moïse concernant Aharon.

6 Le lendemain, l’entière assemblée des enfants d’Israël récrimina contre Moïse et Aharon, disant : « Vous avez tué le peuple de l’Éternel ! Cet encens est d’évidence une potion mortelle : il a tué Nadav et Avihou,21 et à présent, les deux cent cinquante juges ! »

7 Mais, tandis que l’assemblée était réunie contre Moïse et Aharon, ils se tournèrent vers la Tente de la Rencontre, et voici que la nuée la couvrit et se manifesta la gloire de l’Éternel.

8 Comprenant cela comme un signe que Dieu cherchait à S’adresser à eux, Moïse et Aharon vinrent devant la Tente de la Rencontre.

Quatrième lecture – Revii

Tout le peuple est impliqué

9 L’Éternel parla à Moïse, disant :

10 « Le fait que le peuple se plaigne du sort qui a frappé à Kora’h et ses partisans – et laisse encore entendre que tout le peuple, “le peuple de Dieu”, est également saint –22 indique qu’en fait il a souscrit à ses vues. Tu ne peux plus prétendre que seul Kora’h était coupable et qu’eux ont simplement été emportés par l’effervescence générale.23 Aussi, éloignez-vous, toi et Aharon, de cette assemblée et Je les consumerai en un instant ! » Moïse et Aharon tombèrent sur leurs faces, car à présent ils ne trouvaient plus aucun argument pour prier en faveur du peuple.24

Enrayer la plaie

11 Comme Dieu l’avait annoncé à propos de ce qui surviendrait si les frontières entre les catégories spirituelles du peuple venaient à être abolies,25 le peuple commença à mourir à cause de l’épidémie. Mais, heureusement, Moïse se souvint que, lorsqu’il était au ciel pour recevoir la Torah, l’ange de la mort lui avait révélé que l’encens servait à écarter la plaie. Moïse demanda alors à Dieu s’il devait l’arrêter ainsi, et Dieu répondit affirmativement. Moïse dit à Aharon : « Prends la pelle à braises, mets-y du feu du sommet de l’autel, mets-y de l’encens, et apporte-le rapidement à l’assemblée et fait rachat pour eux, car l’ange de la mort, l’instrument de la colère divine, est sorti de devant l’Éternel, et la plaie a commencé. »

12 Aharon prit la pelle à braises, comme Moïse l’avait dit, et courut au milieu de la communauté, et, effectivement, la plaie avait commencé à se répandre parmi le peuple. Il y posa l’encens et fit rachat pour le peuple.

13 Il se tint entre les morts et les vivants, et la plaie cessa.

14 Le nombre de ceux qui moururent dans la plaie fut de quatorze mille sept cents ; chiffre en plus de ceux qui moururent à cause de l’affaire de Kora’h.

15 Mais l’ange de la mort protesta qu’Aharon l’empêchait d’exécuter l’ordre de Dieu. Aharon lui répondit alors qu’il agissait sur l’injonction de Moïse, qui seul accomplissait ce que Dieu lui ordonnait. Aharon retourna auprès de Moïse à la cour, hors de l’entrée de la Tente de la Rencontre, accompagné de l’ange de la mort, et ils demandèrent alors à Dieu qui des deux avait raison. Dieu répondit qu’Aharon avait raison, et la plaie fut ainsi arrêtée. Ce fut la façon dont Dieu prouva au peuple que, tout comme l’encens peut tuer, il peut également sauver de la mort, et que seule la faute entraîne le châtiment.

Cinquième lecture – ‘Hamichi

Les bâtons des princes

16 Par la mort de certains des rebelles, engloutis dans la terre, Dieu avait définitivement prouvé qu’Il avait choisi Moïse comme Son émissaire ; en consumant les rebelles qui offraient l’encens, Dieu avait prouvé que Sa volonté était qu’Aharon soit le grand prêtre. Mais, en outre, Dieu voulait montrer qu’Aharon méritait cette distinction pour ses propres mérites et non pour ceux de Moïse, en dépit du rôle joué par lui dans l’affaire du veau d’Or.26 L’Éternel parla à Moïse, disant :

17 « Annonce aux enfants d’Israël que tu prendras d’eux un bâton par maison paternelle – autrement dit, un de chacun de leurs chefs de tribu conformément aux maisons de leurs pères, douze bâtons en tout – et inscriras le nom de chacun sur son bâton.

18 Prends en outre27 le bâton d’Aharon, et le nom d’Aharon, tu l’inscriras sur le bâton de Lévi, car, bien que la tribu de Lévi soit répartie en prêtres et en Lévites, il faut un seul bâton par chef de maison paternelle.

19 Tu placeras ces treize bâtons dans la Tente de la Rencontre, devant l’Arche du Témoignage, où Je Me réunis avec vous.

20 L’homme que Je choisirai, son bâton fleurira, et ainsi J’apaiserai les plaintes des enfants d’Israël qu’ils débitent contre vous, Me débarrassant d’eux. »

21 Moïse parla aux enfants d’Israël et chacun de leurs chefs lui remit un bâton, un par chef conformément aux maisons de leurs pères, douze bâtons en tout, et Moïse plaça le bâton d’Aharon parmi leurs bâtons, les leurs autour du sien,28 de sorte qu’ils ne puissent pas dire par la suite qu’il aurait fleuri du fait d’être plus proche de l’Arche.

22 Moïse déposa les bâtons devant l’Éternel dans la Tente de la Rencontre, qui abritait l’Arche du Témoignage.

23 Le lendemain Moïse vint à la Tente du Témoignage, et voici que le bâton d’Aharon pour la maison de Lévi avait fleuri. Plus précisément, il avait donné naissance à des fleurs, qui tombèrent, et sur le bâton avaient poussé des bourgeons, qui produisirent ensuite des amandes mûres. Cela signifiait que celui qui contreviendrait à Son choix pour la prêtrise serait puni aussi rapidement que mûrissent les amandes.

24 Moïse retira tous les bâtons de devant l’Éternel et les exposa devant tous les enfants d’Israël, avec les fleurs qui étaient tombées du bâton d’Aharon avant qu’y poussent des amandes. Ils virent, et chacun prit son bâton.

Sixième lecture – Chichi

25 Afin de faire savoir encore que le sacerdoce faisait corps avec Aharon,29 l’Éternel dit à Moïse : « Remets le bâton d’Aharon devant l’Arche du Témoignage comme rappel et comme signe pour les rebelles que J’ai choisi les descendants d’Aharon pour la prêtrise, et que cette décision est irrévocable. Cela mettra fin à leurs plaintes contre Moi. Aussi, Je n’aurai pas à les punir et ils n’auront pas à mourir. »

26 Et ainsi agit Moïse ; comme l’Éternel lui avait ordonné, ainsi fit-il.

27 Les enfants d’Israël acceptèrent la distinction entre eux-mêmes et les prêtres, mais s’adressèrent encore à Moïse, disant : « Voici que, du fait de cette distinction, nous sommes en danger constant de mort : nous périrons, nous sommes tous perdus !

28 Nous sommes libres d’entrer dans la cour du Tabernacle, mais quiconque s’approche trop près et entre dans le Tabernacle de l’Éternel, même par erreur, sera frappé de mort ! Avons-nous été destinés à vivre dans la crainte permanente de périr ainsi ? »

La garde du Sanctuaire

1 Dieu réitéra donc Ses injonctions à la tribu de Lévi de protéger le Sanctuaire contre l’empiétement de la part des autres Juifs, rendant cette fois les Lévites responsables au cas où ils ne pourraient l’empêcher. L’Éternel demanda à Moïse de transmettre à Aharon : « Toi, tes fils – autrement dit les prêtres – et ta maison paternelle – la famille lévite de Kéhat –, vous porterez sur vous l’iniquité associée au Sanctuaire. C’est vous qui serez punis si un quelconque non-Lévite touche par inadvertance ce qui vous a été confié – le mobilier du Tabernacle et ses ustensiles – ;30 aussi, veillez à ce qu’ils restent à l’écart. En outre, toi et tes fils avec toi, vous porterez l’iniquité associée à votre prêtrise, autrement dit vous serez punis si un Lévite essaie de faire quelque chose qui est seulement permis à un prêtre ; aussi, assurez-vous qu’ils ne tentent pas d’agir ainsi.

2 Mobilise également tes autres frères de la tribu de Lévi, la tribu de ton père – les descendants de Guerchon et de Merari –, car ils devront t’accompagner dans la surveillance des espaces du Sanctuaire pour empêcher tout accès à des non-Lévites afin qu’ils ne touchent pas ce qui a été confié à leurs familles, et devront également te servir comme gardiens d’entrée, trésoriers et superviseurs. Mais, encore une fois, toi seul et tes fils avec toi pourrez servir comme prêtres devant la Tente du Témoignage.

3 Les Lévites garderont ta responsabilité et celle de toute la Tente de la Rencontre, mais ils ne s’approcheront pas des ustensiles saints ou de l’autel afin que ni eux ni toi ne mouriez.

4 Ils te rejoindront et garderont la charge de la Tente de la Rencontre pour tout le service de la Tente, veillant à ce qu’aucun profane ne s’approche de vous lorsque vous exercez vos fonctions.

5 Vous devez garder la charge du Sanctuaire et la charge de l’autel afin que la colère divine ne soit plus jamais dirigée contre les enfants d’Israël, comme ce fut le cas après que le peuple eut accusé Moïse et Aharon d’avoir décimé le peuple de Dieu.31

6 Car voici que J’ai pris vos frères, les Lévites, d’entre les enfants d’Israël ; ils vous sont donnés en cadeau afin que vous les employiez dans le service offert à l’Éternel, autrement dit pour accomplir le service de la Tente de la Rencontre dans les postes de gardiens d’entrée, trésoriers et superviseurs.

7 Et vous et vos fils veillerez à votre prêtrise dans toutes les affaires concernant quiconque touche l’autel situé en dehors de la Tente de la Rencontre, et concernant quiconque touche ce qui est au-delà du rideau de séparation,32 et vous devrez garantir que vous seuls irez servir comme prêtres. Je vous ai accordé votre prêtrise comme un présent de service, et vous porterez la responsabilité vis-à-vis de n’importe quel non-Lévite qui s’approcherait par inadvertance ; mais tout étranger qui s’en approcherait intentionnellement sera mis à mort. »

Les redevances des prêtres

8 Dieu détaille à présent les dons que le peuple versera à Son intention et qui seront remis aux prêtres en échange de leurs responsabilités. D’un point de vue contextuel, ces lois auraient dû être enseignées dans le livre du Lévitique en même temps que les autres lois concernant la prêtrise. Cependant, Dieu les donne ici afin d’indiquer le caractère irrévocable de la nomination d’Aharon – même au-delà de ce qui fut signifié en faisant fleurir et fructifier son bâton. Le fait que certains de ces dons soient remis aux prêtres, y compris en dehors du contexte de leur service au Temple, atteste que la prêtrise reste leur prérogative même quand ils ne sont pas en service.33 L’Éternel dit à Moïse de transmettre à Aharon34  : « Voici que, joyeusement, Je t’accorde la charge de préserver Mes offrandes élevées de toute impureté. Ainsi, en t’assignant cette responsabilité, Je t’accorde toutes les choses saintes que les enfants d’Israël offrent à Mon intention. Je te les accorde en signe de distinction et en lot éternel pour tes descendants.

9 Celles qui t’appartiendront seront notamment issues des sacrifices de sainteté supérieure, à partir du moment où le feu commencera à consumer les portions placées sur l’autel : la chair de toutes les offrandes de paix communautaires des enfants d’Israël (les deux agneaux accompagnant les deux pains offerts à Chavouot),35 toutes leurs offrandes de grain,36 la chair de toutes leurs offrandes de faute,37 la chair de toutes leurs offrandes de culpabilité,38 et les biens volés à un converti sans héritiers qui est mort depuis – qu’ils reviennent à Moi du fait qu’il ne se trouve personne d’autre à qui les rendre.39 Les sacrifices mentionnés ici devront être traités par toi et tes fils comme des sacrifices de sainteté supérieure, ce qui signifie que

10 tu les mangeras uniquement là où les sacrifices de sainteté supérieure peuvent être consommés : dans la cour du Tabernacle. Tout prêtre mâle pourra en manger ; ainsi donc, ils devront être traités comme saints par toi.

Les redevances des prêtres (suite)

11 Et te reviendra encore : ce qui est prélevé, en tant que présents des enfants d’Israël à Mon intention, de toutes leurs offrandes de balancement – un pain de chacun des quatre groupes de dix pains accompagnant les offrandes de reconnaissance ;40 la poitrine et la cuisse droite des offrandes de paix individuelles ;41 et la poitrine, la cuisse droite et la patte avant de l’offrande de paix du Nazir et deux des vingt pains les accompagnant.42 Ces offrandes sont considérées comme des sacrifices de moindre sainteté ; aussi, Je les offre, non seulement à toi et à tes fils, mais également à tes filles avec toi comme une portion éternelle. Tout membre rituellement non impur de ta maison, y compris vos épouses, pourra en manger à n’importe quel endroit du camp.

12 La portion de choix de l’huile d’olive et les portions de choix du vin et du grain, dont les premières devront être offertes par les enfants d’Israël à l’Éternel (leur terouma),43 Je te les donne.

13 Les premiers fruits de tout ce qui pousse dans leur pays, qu’ils apporteront à l’Éternel,44 seront à toi ; tout membre de ta maison qui ne soit pas rituellement impur pourra en manger.

14 Tout ce qui est mis en interdit45 en Israël t’appartiendra.

15 Tout premier né de la matrice de n’importe quelle bête dont les premiers-nés doivent être présentés à l’Éternel, que ce soit de l’homme46 ou de la bête,47 t’appartiendra. Mais tu devras faire racheter le fils premier-né de l’homme, et tu pourras racheter le premier-né mâle du seul animal qui rend spirituellement impur s’il est mangé sur lequel porte cette loi (l’âne).48

16 Le rachat du premier-né de l’homme se fera à partir de l’âge d’un mois selon l’évaluation déjà indiquée,49 à savoir cinq sicles d’argent selon la valeur du sicle sacré, qui est de vingt guéra.50

17 Mais le bœuf premier-né, le mouton premier-né ou le bouc premier-né, tu ne les rachèteras pas, car ils doivent être traités comme des sacrifices saints : on aspergera leur sang sur l’autel et l’on brûlera leurs graisses avec l’intention qu’elles soient une offrande de feu agréable à l’Éternel,

18 mais leur chair sera pour toi. Elle est classée comme de moindre sainteté, tout comme la poitrine balancée et la cuisse droite des offrandes de paix individuelles, et elle t’appartiendra pour la consommation, pour vous-mêmes, vos épouses, vos enfants et vos maisons pendant les deux jours (plus la nuit qui les sépare) suivant leur abattage.

19 Pour résumer : toutes les portions réservées des animaux sanctifiés comme des offrandes que les enfants d’Israël réservent pour l’Éternel, Je te les accorde, à toi ainsi qu’à tes fils et tes filles, comme portion éternelle. C’est une alliance éternelle devant l’Éternel, semblable à celle que J’ai scellée au moyen du sel – qui non seulement ne se corrompt jamais mais qui agit au contraire comme agent de conservation – pour toi et tes descendants avec toi. Toi et tes descendants garderez la prêtrise pour toujours – même après la destruction du Temple, lorsque vous ne serez plus en mesure de servir activement en tant que prêtres –51 et, par votre garde du Sanctuaire, vous préserverez la vie de vos frères juifs. »

20 L’Éternel dit à Aharon : « Je t’ai offert tous ces dons afin que tu n’aies pas à cultiver la terre pour gagner ta vie, et que tu puisses te consacrer à Mon service au nom du peuple. Aussi, tu n’hériteras d’aucune part de leur pays et n’auras nulle part avec eux lors du partage des butins de guerre. C’est Moi ta part et ton héritage parmi les enfants d’Israël.

Septième lecture – Chevii

Les redevances des Lévites

21 Aux Lévites, voici que J’ai accordé comme héritage toutes les dîmes de grain, de vin et d’huile que le peuple d’Israël est tenu d’offrir52 en contrepartie du service qu’ils accomplissent, le service de la Tente de la Rencontre.

22 Les Lévites doivent veiller à ce que les enfants d’Israël non-lévites ne s’approchent plus de la Tente de la Rencontre, de peur qu’ils ne se rendent coupables de faute et ne meurent.

23 Les Lévites accompliront le service de la Tente de la Rencontre au nom du peuple,53 et ils porteront la culpabilité de l’iniquité du peuple dans le cas où l’un de ses membres y pénétrerait ; c’est une règle éternelle pour toutes les générations. Comme les prêtres, ils n’auront pas d’héritage de terre parmi les enfants d’Israël,

24 car J’ai donné la dîme des enfants d’Israël en héritage aux Lévites. Ces dîmes ne sont pas saintes (et peuvent être mangées n’importe où et dans n’importe quelles conditions de pureté rituelle), mais tant que les Lévites n’en auront pas prélevé la portion des prêtres (comme cela sera décrit), elles sont considérées comme aussi saintes que n’importe quelle autre offrande d’élévation que tout enfant d’Israël réserve pour l’Éternel pour la raison que la portion des prêtres s’y trouve encore incluse et que les Lévites ne peuvent pas en manger. C’est pourquoi Je leur dis qu’ils n’auront pas d’héritage de terre parmi les enfants d’Israël non-Lévites. »

Les redevances des prêtres aux Lévites

25 Dieu acheva ainsi de S’adresser à Aharon au sujet des présents offerts aux prêtres et aux Lévites en échange de leurs responsabilités. L’Éternel parla alors à Moïse à propos de l’obligation propre aux Lévites de remettre aux prêtres une partie des présents reçus, disant :

26 « Parle aux Lévites et dis-leur : “Lorsque vous prendrez la dîme des enfants d’Israël que Je vous donne de leur part comme votre héritage, vous en réserverez une portion (terouma) pour l’Éternel – la dîme de la dîme.

27 Votre terouma sera considérée pour vous comme aussi sainte que la terouma que prélèvent les non-Lévites de leurs produits agricoles, à savoir du grain de la grange et du produit du pressoir (le vin et l’huile d’olive), et toutes les lois qui s’appliquent à leur terouma s’appliquent à la vôtre.

28 Ainsi réserverez-vous également la terouma pour l’Éternel de toute votre production d’aliments, qui, dans votre cas, est constituée des dîmes que vous aurez prélevées des enfants d’Israël, dont vous remettrez la terouma de l’Éternel à Aharon le prêtre.

29 Si vous recevez votre dîme d’un non-Lévite avant qu’il ait prélevé la terouma de ses produits, vous réserverez d’entre tous ces cadeaux tous les cadeaux dus à l’Éternel, c’est-à-dire la terouma qu’il aura réservée et en outre le dixième de ce que tu auras reçu de lui. La terouma, c’est-à-dire la partie qui en sera consacrée, sera prélevée de sa part de choix.”

MAFTIR

30 Dis-leur encore, au sujet de la terouma qu’ils doivent prélever de leur dîme : “Une fois que vous aurez mis en réserve sa partie de choix, le reste sera considéré pour les Lévites comme produit non saint de la grange et comme produit du pressoir.

31 Vous et votre maison pourrez le manger n’importe où, car c’est votre salaire en échange de votre service dans la Tente de la Rencontre.

32 Vous ne serez coupables d’aucune faute à cet égard lorsque vous en mangerez ou en rendrez le reste impur dès que vous en prélèverez la partie de choix pour le prêtre. En revanche, vous vous rendrez coupables dans le cas où vous en aurez mangé ou l’aurez rendue impure avant cela ; vous aurez volé des biens des prêtres, et il vous faudra payer pour cela. De façon analogue, vous ne profanerez pas en les mangeant les produits sanctifiés des enfants d’Israël – les dîmes qu’ils vous ont remises mais dont vous n’avez pas encore prélevé de teroumapour ne pas mourir.” »54