Lois des téfiline : Chapitre Trois
1. Il y a huit lois dans la confection des téfiline qui sont toutes des lois dites à Moïse sur le Sinai. C’est pourquoi, elles sont toutes indispensables, et si l’une d’elles n’est pas respectée, elles [les téfiline] sont invalides. Ce sont : il faut [1] qu’elles soient carrées, et cousues en carré, [les mesures doivent être exactes de sorte que] les diagonales soient celles d’un carré [c'est-à-dire égales à 1,4 fois le côté], et les quatre angles soient égaux, [2] qu’il y ait sur la peau de [la téfila de] la tête la forme d’un chine [gaufré] sur les [faces] droite et gauche, [3] que les passages [inscrits sur les parchemins] soient enveloppés dans un morceau de tissu, [4] qu’un poil soit enroulé autour du tissu, et c’est ensuite qu’elles sont introduites dans leurs compartiments, [5] qu’elles soient cousues au moyen de tendons [d’animaux], [6] qu’un espace soit fait dans l’étui [la peau qui recouvre les parchemins] pour introduire les lanières, qui coulissera ainsi dans le repli [de la peau de l’étui], [7] que les lanières soient noires, [8] que le nœud soit un nœud précis ayant la forme d’un dalet.
2. Comment les téfiline de la tête sont-elles confectionnées ? On prend un cube de bois à faces égales. Si sa hauteur est supérieure ou inférieure à sa largeur, cela ne porte pas à conséquence ; il faut simplement prêter attention au fait que sa longueur soit égale à sa largeur. On y fait trois entailles, de manière à ce qu’il y ait quatre saillies, comme ceci [cf. dessin]. On prend une peau, que l’on humecte avec de l’eau, et on recouvre [de cette peau] la forme en bois, en introduisant la peau dans chaque entaille. Alors qu’elle est encore mouillée, on la pince de part et d’autre de manière à former un chine de trois branches sur la [face] droite par rapport à celui qui porte les téfiline, et un chine de quatre branches sur la [face] gauche.
3. La peau est laissée sur [la forme en] bois jusqu’à ce qu’elle sèche. Puis, elle est retirée de la forme en bois, ayant alors quatre compartiments vides. Un [des quatre] passage[s inscrits sur un parchemin] est introduit dans chaque compartiment. Une partie de la peau est alors repliée en dessous, et cousue des quatre coins. Dans la peau qui est en dessous, une partie semblable à un ourlet [cf. supra § 1 note] est laissée pour introduire les lanières, et [cette partie] est appelé ma’boret [passage].
4. Comment les téfiline du bras sont-elles confectionnées ? On prend un bloc de bois, dont la longueur et la largeur sont égales, et dont la hauteur est d’un doigt, légèrement supérieure ou légèrement inférieure. [Ce bloc] est recouvert de la peau mouillée, qui demeure ainsi sur la forme jusqu’à ce qu’elle sèche. La peau est alors retirée, et les quatre passages [écrits sur un seul parchemin] sont introduits à la place du bois, et une partie de la peau est repliée et cousue des quatre coins. On laisse de la peau une partie semblable à un ourlet pour [introduire] les lanières.
5. Comment les parchemins sont-ils disposés dans la téfila de la tête ? Le [parchemin qui contient] le dernier passage, Veaya im chamoa, est introduit dans le premier compartiment sur la droite par rapport à celui qui porte les téfiline, [le parchemin qui contient le passage] Chema [est placé dans le compartiment] à côté, [le parchemin qui contient le passage] Veaya ki yaviakha [est placé] dans le troisième compartiment, à côté [du parchemin qui contient le passage] Chema, et [le parchemin où est écrit le dernier passage,] Kadech li [se trouve] dans le quatrième compartiment, qui est sur le côté gauche par rapport à la personne qui porte les téfiline. De cette manière, une personne qui fait face à celui qui porte les téfiline lira les passages dans l’ordre, comme ceci [cf. dessin, qui est l’ordre dans lesquels ils se trouvent dans la Torah]. Si cette disposition n’est pas respectée, elles [les téfiline] sont invalides.
6. [Les quatre passages de] la téfila du bras sont écrits sur quatre colonnes d’un seul long parchemin, comme un rouleau de la Torah, dans l’ordre [dans lequel ils se trouvent] dans la Torah, comme ceci [cf. dessin]. S’ils sont écrits sur quatre parchemins distincts et introduits dans un seul compartiment, cela est valable, et il n’est pas nécessaire de les coller.
7. Lorsque l’on enroule les parchemins, de la tête ou du bras, on les enroule de la fin au début, de telle manière que lorsque l’on ouvre un parchemin, on lise le passage du début à la fin.
8. Avant d’introduire les parchemins dans leurs compartiments, on les enveloppe d’un tissu, avec un poil [enroulé] sur le tissu, et ils sont alors introduits dans leurs compartiments. Ce poil doit être un poil d’un animal domestique ou d’un animal sauvage pur [permis à la consommation], même nevéla ou tréfa. Il est devenu coutume d’enrouler un poil de queue de veau.
9. Pour coudre les téfiline, on utilise uniquement des tendons d’un animal domestique ou d’un animal sauvage pur, même nevéla ou tréfa. On prend les tendons au niveau de la métatarse de l’animal domestique ou sauvage pur, qui sont [des tendons] blancs. S’ils sont durs, on les ramollit avec des pierres ou ce qui est semblable, jusqu’à ce qu’ils deviennent comme du lin. Ils sont filés et entrelacés, et sont alors utilisés pour coudre les téfiline et les colonnes du rouleau de la Torah.
10. Les téfiline sont cousues en carré. Il est une loi acceptée au sein du peuple juif de faire trois points de chaque côté, soit au total douze points pour [la téfila] du bras comme pour celle de la tête. Si l’on fait dix ou quatorze [coutures], cela est valide. Dans chaque point, il faut que le fil passe des deux côtés [au-dessus et en dessous].
11. Il faut que l’entaille [entre chaque compartiment] de la téfila de la tête atteigne l’endroit de la couture. [Toutefois,] même si l’entaille n’atteint pas l’endroit de la couture, dès lors qu’elle est discernable, de sorte que les quatre saillies sont visibles, elles [les téfiline] sont valides. Mais si l’entaille n’est pas discernable, elles sont invalides. Il faut faire passer dans chaque entaille, sur la peau [extérieure des compartiments], un fil ou une fine corde pour faire séparation entre chaque compartiment. Il est une coutume répandue de faire passer l’un des tendons utilisés pour la couture dans chacune des trois entailles.
12. Comment les lanières sont-elles confectionnées ? On prend une lanière de peau dont la largeur est égale [ou supérieure à] la longueur d’un grain d’orge. Si elle est plus large, cela est valide. La longueur de la lanière de la téfila de la tête [doit être] suffisante pour entourer la tête, faire le nœud, et étendre les lanières de part et d’autre jusqu’au nombril ou légèrement au-dessus. La lanière [de la téfila] du bras doit être suffisamment longue pour entourer le bras, attacher le nœud, et étendre la lanière jusqu’au majeur pour faire sur celui-ci trois tours et attacher. Si les lanières sont plus longues que les mesures susmentionnées, cela est valide.
13. On introduit la lanière de la tête dans son repli, on laisse [la longueur de lanière correspondant à] la taille de la tête, et on fait un nœud carré ayant la forme d’un dalet. Ce nœud, tout érudit doit l’apprendre. Il est impossible de définir sa forme par écrit ; il faut qu’il soit vu. De même, pour la [téfila du] bras, on fait un nœud ayant la forme d’un youd. La lanière du bras doit coulisser dans le nœud, afin de pouvoir élargir et rétrécir quand on désire l’attacher sur le bras.
14. Les lanières des téfiline de la tête comme du bras, leur surface extérieure doit être noire, ceci est une loi dite à Moïse sur le Sinaï. En revanche, le dos des lanières, étant donné qu’il est intérieur, [même] s’il est vert ou blanc, cela est valide. Il ne doit [toutefois] pas être rouge, de crainte qu’elles [les lanières] se retournent, et cela est une honte pour celui [qui les porte]. Le dos des lanières doit toujours avoir la même couleur que l’étui ; si [celui-ci est] vert, il doit être vert, et si [celui-ci est] blanc, il doit être blanc. Il est beau que les téfiline soient entièrement noirs, l’étui ainsi que toute la lanière [même le dos de celle-ci].
15. La peau dont on recouvre les téfiline [c'est-à-dire l’étui] et dont on fait les lanières est la peau d’un animal domestique ou d’un animal sauvage pur, même nevéla ou tréfa. Si l’on a utilisé à cet effet [la peau d’un animal] impur, ou de l’or, elles sont invalides. La peau de la lanière doit avoir été travaillée expressément à cet effet. En revanche, la peau de l’étui n’a aucunement besoin d’être travaillée ; même si on l’a faite [comme une] matsa [c'est-à-dire sans la travailler avec de la farine et du sel], elle est valide. Dans plusieurs endroits, il est coutume de confectionner [l’étui des téfiline] avec une peau [comme une] matsa [car elle est alors plus rigide].
16. Seul un juif peut confectionner des téfiline ; [en effet,] la confection [des téfiline] est considérée comme l’écriture [de celles-ci], du fait du chine fait dans la peau, comme nous l’avons expliqué. C’est pourquoi, si elles sont confectionnées ou cousues par un non juif, elles sont invalides. De même, toute personne invalide pour l’écriture [des téfiline] ne doit pas non plus les confectionner.
17. Une téfila de la tête ne doit pas être changée en téfila du bras, mais une [téfila] du bras peut être changée en [téfila] de la tête, parce qu’on ne doit pas diminuer dans la sainteté. De même, la lanière de la téfila de la tête ne doit pas servir à la téfila du bras. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si elles ont déjà été portées. En revanche, des téfiline de la tête qui n’ont jamais été portées, il est permis d’en faire [des téfiline pour] le bras. Comment procède-t-on ? On la recouvre d’une peau, de manière que cela forme un seul [étui, et non quatre compartiments visibles], et on l’attache sur le bras.
18. Si les coutures des téfiline se déchirent, [la règle suivante est appliquée] si [a] deux coutures l’une à côté de l’autre [se déchirent] ou [b] trois coutures, même non juxtaposées, elles [les téfiline] sont invalides. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les [téfiline] vieilles. En revanche, pour les [téfiline] neuves, tant que la base est intacte, elles sont valides. [Les téfiline] sont définies comme neuves si l’on peut tenir une partie de la peau où la couture s’est déchirée, et [la peau] est ferme et ne se rompt pas. Si l’on ne peut pas tenir [cette partie] sans qu’elle [la peau] ne se rompe, elles sont [appelées téfiline] vieilles.
19. Une lanière qui s’est déchirée ne doit ni être rattachée, ni être cousue. Plutôt, elle est enlevée, enterrée, et remplacée. Le reste d’une lanière [déchirée] est invalide, s’il n’a pas une longueur et une largeur supérieure ou égale à la mesure susmentionnée. Il faut prêter attention que la face des téfiline [noire] soit au-dessus quand on les attache sur le bras et sur la tête [et qu’elles ne se retournent pas].
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