Lois de la mezouza : Chapitre Six

1. Une maison [ou une pièce] doit répondre à dix conditions pour que celui qui y habite ait l’obligation d’y mettre une mezouza. Si une seule de ces conditions n’est pas remplie, il n’a pas l’obligation [d’y mettre] une mezouza. Ce sont : [1] qu’elle ait une surface supérieure ou égale à quatre coudées sur quatre coudées, [2] qu’elle ait deux montants, [3] qu’elle ait un linteau, [4] qu’elle ait un toit, [5] qu’elle ait des portes, [6] que la hauteur de l’entrée soit supérieure ou égale à dix coudées, [7] que la maison soit profane, [8] qu’elle soit faite pour y habiter, [9] qu’elle soit faite pour une habitation digne, [10] qu’elle soit faite comme demeure permanente.

2. [Application de la condition n°1] Une maison qui n’a pas quatre coudées sur quatre coudées ne nécessite pas de mezouza. Si elle est ronde ou pentagonale, et inutile de mentionner [si elle a quatre côtés] mais rectangulaire, dès lors que sa surface est égale à seize coudées carrées, il incombe [d’y mettre] une mezouza.

3. [Application de la condition n°2] Une excédra, qui est une structure avec trois murs et un toit, bien qu’il y ait deux piliers sur le quatrième côté, ne nécessite pas de mezouza, car les piliers sont faits pour faire tenir le toit, non comme montants. De même, un toit qui n’a pas de murs, mais tient sur des piliers de part et d’autre, bien que cela ait la forme d’une maison, ne nécessite pas [de mezouza], car il n’y a pas de montants. En effet, ces piliers sont faits pour tenir le toit [et non comme montants].

4. [Application des conditions n°3 et n°6] Une maison qui a des montants de part et d’autre, et un arc au-dessus des deux montants, à la place du linteau, si les montants ont une hauteur supérieure ou égale à dix téfa’him, cela nécessite une mezouza. S’ils n’ont pas [une hauteur de] dix téfa’him, elle ne nécessite pas [une mezouza], car il n’y a pas de linteau.

5. [Application de la condition n°4] Une pièce qui n’a pas de toit ne nécessite pas de mezouza. Si une partie [de la pièce] est recouverte d’un toit et une partie est découverte, il me semble que si la partie recouverte est du côté de l’entrée , il incombe [d’y mettre] une mezouza. On met les portes, et ensuite, on fixe la mezouza.

6. [Application de la condition n°7] Le Mont du temple, les loges et les cours [du Temple], les synagogues, et les maisons d’étude, dans lesquels ne se trouvent pas de pièce destinée à l’habitation, ne nécessitent pas [de mezouza], parce qu’ils sont saints. Une synagogue de village, où les hôtes demeurent, nécessite une mezouza. De même, une synagogue en ville nécessite [une mezouza] s’il y a une pièce destinée à l’habitation, nécessite [une mezouza]. Toutes les portes dans le Temple n’avaient pas de mezouzot, à l’exception de la porte de Nikanor et [les portes] intérieures par rapport à celle-ci, et la loge de Parhedrin, car cette loge servait d’habitation pour le grand prêtre durant les sept jours où il était séparé [de sa maison pour la préparation à Kippour].

7. [Application de la condition n°8] Une réserve pour la paille, une étable, un bûcher, et les [autres] entrepôts ne nécessitent pas de mezouza, ainsi qu’il est dit : « tes maisons », [c'est-à-dire une] maison qui t’est spécifique, ce qui exclut celles-ci et ce qui est semblable. C’est pourquoi, une étable [utilisée également par] des femmes pour se parer nécessite une mezouza, car elle sert d’habitation. Une loge [à l’entrée d’un jardin par exemple, cf. fin du §], une excédra [même avec quatre murs], un balcon, un jardin, et un enclos ne nécessitent pas de mezouza, parce qu’ils ne servent pas d’habitation. Si des maisons qui nécessitent une maison donnent sur ces endroits, ils nécessitent une mezouza.

8. C’est pourquoi, les portes des cours, les portes des allées (mavoï) et les portes des cités et des villes nécessitent toutes une mezouza, car des maisons qui nécessitent une mezouza donnent sur celles-ci. Même dans un cas où dix maisons donnent l’une sur l’autre, si [la maison] la plus intérieure nécessite une mezouza, toutes nécessitent [une mezouza]. C’est pourquoi, ils [les sages] ont dit : « Une porte d’un jardin qui donne sur une cour [où se trouve une maison nécessitant une mezouza] nécessite une mezouza ».

9. [Application de la condition n°9] Les latrines, un établissement de bains, un mikve, un atelier de tannage, et ce qui est semblable, ne nécessitent pas de mezouza, car ils ne sont pas destinés à une habitation digne. [Application de la condition n°10] Une soucca durant la fête de Souccot et une maison sur un bateau ne nécessitent pas de mezouza, car ce ne sont pas des demeures permanentes. Les deux cabanes d’un potier , l’une derrière l’autre, la [cabane] extérieure ne nécessite pas de mezouza, car [son utilisation] n’est pas permanente . Les magasins sur les places de marché ne nécessitent pas [de mezouza], parce qu’ils ne sont pas utilisés de manière permanente comme demeure.

10. Quand une maison a plusieurs portes, même si une seule d’entre elles est généralement empruntée pour sortir et entrer, il incombe de mettre une mezouza à chaque porte. Une petite porte entre une résidence et l’étage supérieur nécessite une mezouza. Quand il y a une pièce [séparée] à l’intérieur d’une maison, même une pièce qui donne sur une autre pièce, il est nécessaire de mettre une mezouza sur la porte de la pièce intérieure, sur la porte de la pièce extérieure, et sur la porte de la maison, car toutes [ces pièces] sont utilisées comme habitation et sont permanentes.

11. Quand il y a une entrée entre la maison d’étude ou la synagogue et sa maison, si l’on a l’habitude de sortir et d’entrer par cette porte, elle nécessite une mezouza. [Quand il y a] une entrée entre deux maisons, on se réfère au gond de la porte [pour déterminer la position de la mezouza] ; la mezouza est fixée du côté où le gond apparaît.

12. Où fixe-t-on la mezouza ? À l’intérieur de l’entrée, dans le téfa’h extérieur [de l’entrée], au début du tiers supérieur de la porte. Si elle est fixée au-dessus, cela est valide, à condition qu’elle se situe au minimum à un téfa’h du linteau. Il faut la fixer du côté droit par rapport à celui qui entre dans la maison. Si on la fixe du côté gauche, cela est invalide. Une maison qui appartient à [plusieurs] associés nécessite une mezouza.

13. Un homme doit être scrupuleux à [l’accomplissement du commandement de la] mezouza, car c’est une obligation qui incombe constamment à tout un chacun. [Ainsi,] à chaque fois qu’il entrera et sortira [de chez lui], il se trouvera face à l’unité du nom du Saint Béni soit-Il, se souviendra de son amour pour Lui. Il se réveillera de son sommeil et de son quotidien dans les vanités du temps. Il prendra conscience qu’il n’est rien d’autre que la connaissance du Créateur du monde qui dure éternellement. Il reviendra ainsi immédiatement à ses esprits, et suivra le chemin des droits. Les sages d’antan ont dit : « Qui a des téfiline sur sa tête et sur son bras, des tsitsit sur son vêtement, et une mezouza sur sa porte, peut être assuré qu’il ne fautera point, car il aura de nombreux rappels. Ce sont des anges qui l’empêcheront de fauter, comme il est dit : « Un ange du Seigneur est posé près de ceux qui Le craignent, et les fait échapper ».

Béni soit D.ieu qui donne Son assistance.