Ils saccagent [mevazbezin], c’est-à-dire annulent le châtiment mérité par leurs pères dans le monde à venir, en déclarant devant Lui – le Juge suprême : « Maître du monde ! Puisque Tu es appelé à les châtier, pourquoi les as-Tu affligés par notre disparition ? » ; autrement dit, notre mort va leur servir d’expiation et leur éviter la punition qui devait s’abattre sur eux !
שֶׁמְּבַזְבְּזִין דִּין אֲבִיהֶם לֶעָתִיד לָבוֹא אוֹמְרִים לְפָנָיו רִבּוֹנוֹ שֶׁל עוֹלָם מֵאַחַר שֶׁאַתָּה עָתִיד לִיפָּרַע מֵהֶן לָמָה הִקְהֵיתָה שִׁינֵּיהֶם בָּם
§ Rabbi El‘a bar Yevérekhya a déclaré – Sans la prière du roi David, tous les Enfants d’Israël auraient dû gagner leur pain comme vendeurs de graisse ou en exerçant d’autres métiers salissants ; en effet, il est écrit dans le psaume – la prière du roi David : « Donne-leur, Éternel, une respectabilité » (Ps. 9, 21). Rabbi El‘a bar Yevérekhya a aussi enseigné : sans la prière du prophète ‘Habakouk, deux disciples des Sages devraient partager le même vêtement pour couvrir leur nudité et ainsi pouvoir étudier la Tora, tant leur dénuement serait grand. Il est écrit en effet (Hab. 3, 2) : « Éternel, j’ai entendu Ta renommée, j’ai révéré Ton œuvre [c’est-à-dire Ta Tora], Éternel, au cours des années [bekérev chanim], fais-la vivre. » Le texte de l’Écriture n’étant pas vocalisé, au lieu de lire – bekérev chanim, « au cours des années », on peut lire bikrov chenayim, « quand deux se rapprochent » – et comprendre ainsi le sens du verset : « fais vivre » ceux qui révèrent Ton œuvre en se vouant à l’étude de la Tora, de sorte qu’ils ne soient pas contraints de se réunir à deux sous le même manteau.
אָמַר רַבִּי אִילְעָא בַּר יְבֶרֶכְיָה אִלְמָלֵא תְּפִלָּתוֹ שֶׁל דָּוִד הָיוּ כׇּל יִשְׂרָאֵל מוֹכְרֵי רְבָב שֶׁנֶּאֱמַר שִׁיתָה ה׳ מוֹרָה לָהֶם וְאָמַר רַבִּי אִילְעָא בַּר יְבֶרֶכְיָה אִלְמָלֵא תְּפִלָּתוֹ שֶׁל חֲבַקּוּק הָיוּ שְׁנֵי תַּלְמִידֵי חֲכָמִים מִתְכַּסִּים בְּטַלִּית אַחַת וְעוֹסְקִין בַּתּוֹרָה שֶׁנֶּאֱמַר ה׳ שָׁמַעְתִּי שִׁמְעֲךָ יָרֵאתִי ה׳ פׇּעׇלְךָ בְּקֶרֶב שָׁנִים חַיֵּיהוּ אַל תִּקְרָא בְּקֶרֶב שָׁנִים אֶלָּא בְּקֵרוּב שְׁנַיִם
Rabbi El‘a bar Yevérekhya a aussi enseigné – Deux disciples des Sages cheminant ensemble sans échanger des paroles de Tora méritent d’être brûlés, car il est dit à propos des prophètes Elie et Élisée (II Rois 2, 11) : « Ils poursuivaient leur chemin en parlant, et voici un char de feu attelé de chevaux de feu qui les sépara l’un de l’autre. » Le verset laisse entendre qu’ils sont restés sains et saufs parce qu’ils parlaient de la Tora ; sans ces paroles, ils auraient mérité d’être brûlés.
וְאָמַר רַבִּי אִילְעָא בַּר יְבֶרֶכְיָה שְׁנֵי תַּלְמִידֵי חֲכָמִים הַמְהַלְּכִין בַּדֶּרֶךְ וְאֵין בֵּינֵיהֶן דִּבְרֵי תוֹרָה רְאוּיִן לִישָּׂרֵף בָּאֵשׁ שֶׁנֶּאֱמַר וַיְהִי הֵמָּה הֹלְכִים הָלוֹךְ וְדַבֵּר וְהִנֵּה רֶכֶב אֵשׁ וְגוֹ׳ טַעְמָא דְּאִיכָּא דִּיבּוּר הָא לֵיכָּא דִּיבּוּר רְאוּיִן לִישָּׂרֵף
Rabbi El‘a bar Yevérekhya a aussi enseigné : si deux disciples des Sages habitant la même ville ne se montrent pas compréhensifs l’un envers l’autre en matière de Halakha, ils en viendront finalement à se quereller – l’un sera tué involontairement par l’autre qui, ipso facto, devra s’exiler dans une ville de refuge. En effet, il est dit à propos de la ville refuge (Deut. 4, 42) : « Pour que s’y enfuie le meurtrier qui a tué son prochain sans [le] savoir [da‘at]. » Or, il n’est pas d’autre « savoir » que celui de la Tora, ainsi qu’il est écrit (Osée 4, 6) : « Mon peuple se taira faute de savoir [apprendre l’un de l’autre]. »
וְאָמַר רַבִּי אִילְעָא בַּר יְבֶרֶכְיָה שְׁנֵי תַּלְמִידֵי חֲכָמִים הַדָּרִין בְּעִיר אַחַת וְאֵין נוֹחִין זֶה לָזֶה בַּהֲלָכָה אֶחָד מֵת וְאֶחָד גּוֹלֶה שֶׁנֶּאֱמַר לָנֻס שָׁמָּה רוֹצֵחַ אֲשֶׁר יִרְצַח אֶת רֵעֵהוּ בִּבְלִי דַעַת וְאֵין דַּעַת אֶלָּא תּוֹרָה שֶׁנֶּאֱמַר נִדְמוּ עַמִּי מִבְּלִי הַדָּעַת
Rabbi Yehouda fils de Rabbi ‘Hiya a déclaré – Tout disciple d’un Sage qui s’applique à l’étude de la Tora alors qu’il est dans la difficulté, sa prière est entendue, car il est dit (Is. 30, 19) : « En effet, peuple qui est à Sion, qui est assis [en train d’étudier] à Jérusalem, tu ne verseras plus de pleurs ; Il accueillera avec bienveillance ta voix suppliante, quand Il t’entendra, Il te répondra. » À qui s’applique cette promesse ? À celui qui n’a pas délaissé l’étude malgré ses maigres ressources, puisqu’il est écrit ensuite (au verset 20) : « L’Éternel vous accordera du pain dans la détresse et de l’eau dans la pénurie. »
אָמַר רַבִּי יְהוּדָה בְּרֵיהּ דְּרַבִּי חִיָּיא כׇּל תַּלְמִיד חָכָם הָעוֹסֵק בַּתּוֹרָה מִתּוֹךְ הַדְּחָק תְּפִלָּתוֹ נִשְׁמַעַת שֶׁנֶּאֱמַר כִּי עַם בְּצִיּוֹן יֵשֵׁב בִּירוּשָׁלִָם בָּכוֹ לֹא תִבְכֶּה חָנוֹן יׇחְנְךָ לְקוֹל זַעֲקֶךָ כְּשׇׁמְעָתוֹ עָנָךְ וּכְתִיב בָּתְרֵיהּ וְנָתַן ה׳ לָכֶם לֶחֶם צָר וּמַיִם לָחַץ
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
Selon Rabbi Abahou, on rassasie ce disciple de la Tora du rayonnement de la Présence divine, puisqu’il est dit à la fin du verset : « Tes yeux verront ton Maître. » Selon Rabbi A‘ha bar ‘Hanina, le rideau masquant la Présence divine ne se ferme pas non plus devant lui, car il est dit : « Ton Maître ne sera plus caché » de sorte que tu pourras bénéficier de Ses bienfaits.
רַבִּי אֲבָהוּ אוֹמֵר מַשְׁבִּיעִין אוֹתוֹ מִזִּיו שְׁכִינָה שֶׁנֶּאֱמַר וְהָיוּ עֵינֶיךָ רֹאוֹת אֶת מוֹרֶיךָ רַבִּי אַחָא בַּר חֲנִינָא אָמַר אַף אֵין הַפַּרְגּוֹד נִנְעָל בְּפָנָיו שֶׁנֶּאֱמַר וְלֹא יִכָּנֵף עוֹד מוֹרֶיךָ
On revient à présent à notre michna. « Rabban Chim‘on ben Gamliel a déclaré au nom de Rabbi Yehochoua : depuis la destruction du Temple, il n’y a pas de jour sans malédiction. » Et, ajoute Rava, la malédiction grandit de jour en jour, car il est dit (Deut. 28, 67) – « Le matin, tu diras – “Si ce pouvait être le soir”, et le soir tu diras : “Si ce pouvait être le matin”. » Quel matin attendra-t-on avec impatience ? Si tu dis que c’est le lendemain matin, comment sait-on qu’il sera meilleur que la veille ? Donc, à l’évidence, il faut comprendre le verset ainsi : la situation s’aggravant de jour en jour, on en viendra chaque soir à regretter la journée précédente.
רַבָּן שִׁמְעוֹן בֶּן גַּמְלִיאֵל אוֹמֵר מִשּׁוּם רַבִּי יְהוֹשֻׁעַ מִיּוֹם שֶׁחָרַב בֵּית הַמִּקְדָּשׁ אֵין וְכוּ׳ אָמַר רָבָא בְּכׇל יוֹם וָיוֹם מְרוּבָּה קִלְלָתוֹ מִשֶּׁל חֲבֵירוֹ שֶׁנֶּאֱמַר בַּבֹּקֶר תֹּאמַר מִי יִתֵּן עֶרֶב וּבָעֶרֶב תֹּאמַר מִי יִתֵּן בֹּקֶר הֵי בֹּקֶר אִילֵימָא בֹּקֶר דְּלִמְחַר מִי יָדַע מַאי הָוֵי אֶלָּא דַּחֲלֵיף
Mais si la malédiction grandit chaque jour, par quel mérite le monde survivra-t-il ? Grâce à la récitation de la Kedoucha de-sidra, l’ordre des versets de la Kedoucha (Is. 6, 3 ; Ez. 3, 12 et Ex. 15, 18, avec leur traduction en araméen), et également grâce à la réponse de l’assemblée : « Que Son grand Nom soit béni dès à présent et à tout jamais », dite lors du Kadich prononcé à la fin d’un cours de Agada. Dans ces deux cas, le peuple entier s’associe à une étude de la Tora et à une sanctification du Nom de Dieu, assurant ainsi la perpétuation du monde, puisqu’il est dit (Job 10, 22) : « Terre obscure comme la nuit opaque, des ombres du trépas sans ordre » ; d’où nous déduisons qu’en revanche, s’il y a un ordre – allusion à l’ordre des versets de la Kedoucha – le monde sortira de sa nuit opaque.
וְאֶלָּא עָלְמָא אַמַּאי קָא מִקַּיַּים אַקְּדוּשָּׁה דְסִידְרָא וְאַיְּהֵא שְׁמֵיהּ רַבָּא דְּאַגַּדְתָּא שֶׁנֶּאֱמַר אֶרֶץ עֵיפָתָה כְּמוֹ אֹפֶל צַלְמָוֶת וְלֹא סְדָרִים הָא יֵשׁ סְדָרִים תּוֹפִיעַ מֵאוֹפֶל
Notre michna ajoute : « Depuis la destruction du Temple, la rosée ne tombe plus pour la bénédiction et les fruits ont perdu leur saveur. » Une baraïta rapporte au nom de Rabbi Chim‘on ben El‘azar : « Avec la disparition de la pureté, les fruits ont perdu leur saveur et leur parfum. Avec la disparition des dîmes, qui ne sont plus prélevées, les céréales ont perdu leur suc », c’est-à-dire ce qu’il y a de meilleur : la graisse, ou ‘hèlev, la dîme elle-même étant appelée ‘hèlev (Nbres 18, 12).
וְלֹא יָרַד טַל לִבְרָכָה וְנִיטַּל טַעַם פֵּירוֹת וְכוּ׳ תַּנְיָא רַבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן אֶלְעָזָר אוֹמֵר טׇהֳרָה בִּטְּלָה טַעַם וָרֵיחַ מַעֲשֵׂר בִּיטֵּל שׁוֹמֶן דָּגָן
À ce propos, la guemara raconte : Rav Houna trouva une belle datte odorante. Il la prit et l’enveloppa dans son châle. Raba, son fils, survint et lui dit : « Je sens le parfum d’une belle datte. » Rav Houna lui répondit : « Mon fils, tu dois être pur si tu es encore sensible au parfum des fruits. » Il la lui donna. Sur ces entrefaites, Aba, le fils de Raba bar Rav Houna, arriva. Raba bar Rav Houna prit la datte et la donna à son fils. Rav Houna lui déclara : « Mon fils ! Tu as réjoui mon cœur par ta pureté, mais tu m’as aussi fait grincer des dents en offrant à ton fils la datte que je t’ai donnée. » Cette histoire illustre le dicton populaire : « Un père aime ses enfants, et ceux-ci aiment plus leurs propres enfants que leur père. »
רַב הוּנָא אַשְׁכַּח תּוֹמַרְתָּא דְּחִינוּנִיתָא שַׁקְלַהּ כַּרְכַהּ בְּסוּדָרֵיהּ אֲתָא רַבָּה בְּרֵיהּ אֲמַר לֵיהּ מוֹרְחִינָא רֵיחָא דְּחִינוּנִיתָא אֲמַר לֵיהּ בְּנִי טׇהֳרָה יֵשׁ בְּךָ יַהֲבַהּ נִיהֲלֵיהּ אַדְּהָכִי אֲתָא אַבָּא בְּרֵיהּ שַׁקְלַהּ יַהֲבַהּ נִיהֲלֵיהּ אֲמַר לֵיהּ בְּנִי שִׂמַּחְתָּ אֶת לִבִּי וְהִקְהֵיתָה אֶת שִׁינַּי הַיְינוּ דְּאָמְרִי אִינָשֵׁי רַחֲמֵי דְּאַבָּא אַבְּנֵי רַחֲמֵי דִּבְנֵי אַבְּנֵי דְּהָווּ לֵיהּ
Rav A‘ha bar Ya‘acov éleva Rav Ya‘acov, le fils de sa fille. Quand il eut grandi, Rav A‘ha bar Ya‘acov lui demanda de lui apporter de l’eau pour étancher sa soif. Rav Ya‘acov refusa en lui disant : « Je ne te dois pas respect et obéissance, car je ne suis pas ton fils ! » Cette histoire illustre le dicton populaire : « Un enfant dit à son grand-père maternel : “Élève-moi, élève-moi, car je ne suis que le fils de ta fille et ne serai donc pas tenu par les obligations filiales.” »
רַב אַחָא בַּר יַעֲקֹב אִיטַּפַּל בֵּיהּ בְּרַב יַעֲקֹב בַּר בְּרַתֵּיה כִּי גְדַל אֲמַר לֵיהּ אַשְׁקְיַין מַיָּא אָמַר לוֹ לָאו בְּרָיךְ אֲנָא וְהַיְינוּ דְּאָמְרִי אִינָשֵׁי רַבִּי רַבִּי בַּר בְּרַתָּךְ אֲנָא
MICHNA Lors du siège de Jérusalem par les armées de Vespasien, les Sages décrétèrent que les couronnes des mariés et l’usage du irouss (cet enseignement sera expliqué dans la guemara) seraient dorénavant interdits.
מַתְנִי׳ בְּפוּלְמוּס שֶׁל אַסְפַּסְיָינוּס גָּזְרוּ עַל עַטְרוֹת חֲתָנִים וְעַל הָאִירוּס
Lors de la poursuite de cette guerre par Titus, cinquante-deux ans plus tard, les Sages décrétèrent que les couronnes des mariées seraient elles aussi interdites et qu’un homme n’enseignerait pas le grec à ses enfants.
בְּפוּלְמוּס שֶׁל טִיטוּס גָּזְרוּ עַל עַטְרוֹת כַּלּוֹת וְשֶׁלֹּא יְלַמֵּד אָדָם אֶת בְּנוֹ יְווֹנִית
Lors de la dernière phase de cette guerre ayant conduit à la destruction du Temple, les Sages décrétèrent que la mariée ne devait plus sortir en palanquin à travers la ville, mais par la suite, nos maîtres levèrent cet interdit et permirent à la mariée de sortir en palanquin à travers la ville.
בְּפוּלְמוּס הָאַחֲרוֹן גָּזְרוּ שֶׁלֹּא תֵּצֵא הַכַּלָּה בְּאַפִּרְיוֹן בְּתוֹךְ הָעִיר וְרַבּוֹתֵינוּ הִתִּירוּ שֶׁתֵּצֵא הַכַּלָּה בְּאַפִּרְיוֹן בְּתוֹךְ הָעִיר
Voici à présent les changements intervenus après la disparition de Sages éminents : depuis la mort de Rabbi Mèir, les auteurs de paraboles, sachant concevoir des allégories pour illustrer une halakha, ont disparu (voir Sanhédrin 38b) ; depuis la mort de Ben ‘Azaï, les sages véritablement assidus à l’étude ont disparu (voir Yebamot 63b) ; depuis la mort de Ben Zoma, les exégètes, sachant interpréter le texte biblique afin d’en déduire une halakha, ont disparu (voir Berakhot 12b) ; depuis la mort de Rabbi ‘Akiba qui pouvait interpréter chaque lettre de l’Écriture (voir Sanhédrin 51b), l’honneur du à la Tora a disparu ; depuis la mort de Rabbi ‘Hanina ben Dossa, les hommes comme lui, capables d’accomplir des actions miraculeuses (voir Ta‘anit 25a), ont disparu ; depuis la mort de Rabbi Yossè le Petit, les hommes véritablement pieux ont disparu. Et pourquoi était-il surnommé « le Petit » ? Parce qu’il était le plus petit, c’est-à-dire le moins brillant d’entre les hommes pieux.
מִשֶּׁמֵּת רַבִּי מֵאִיר בָּטְלוּ מוֹשְׁלֵי מְשָׁלִים מִשֶּׁמֵּת בֶּן עַזַּאי בָּטְלוּ הַשַּׁקְדָנִים מִשֶּׁמֵּת בֶּן זוֹמָא בָּטְלוּ הַדַּרְשָׁנִים מִשֶּׁמֵּת רַבִּי עֲקִיבָא בָּטַל כְּבוֹד הַתּוֹרָה מִשֶּׁמֵּת רַבִּי חֲנִינָא בֶּן דּוֹסָא בָּטְלוּ אַנְשֵׁי מַעֲשֶׂה מִשֶּׁמֵּת רַבִּי יוֹסֵי קְטֹנְתָּא פָּסְקוּ חֲסִידִים וְלָמָּה נִקְרָא שְׁמוֹ קְטֹנְתָּא שֶׁהָיָה קְטֹנְתָּא שֶׁל חֲסִידִים
Depuis la mort de Rabban Yo‘hanan ben Zacaï, l’éclat de la sagesse a disparu. Depuis la mort de Rabban Gamliel l’Ancien, l’honneur dû à la Tora a disparu – on n’avait plus la force d’étudier debout (voir Meguila 21a) – et la pureté et l’ascétisme ont dépéri. Depuis la mort du Cohen Gadol Rabbi Yichma‘el ben Pavi, qui alliait la sagesse à la richesse, l’éclat de la prêtrise a disparu (Pessa‘him 57a). Depuis la mort de Rabbi, la modestie et la crainte du péché ont disparu.
מִשֶּׁמֵּת רַבָּן יוֹחָנָן בֶּן זַכַּאי בָּטַל זִיו הַחׇכְמָה מִשֶּׁמֵּת רַבָּן גַּמְלִיאֵל הַזָּקֵן בָּטַל כְּבוֹד הַתּוֹרָה וּמֵתָה טׇהֳרָה וּפְרִישׁוּת מִשֶּׁמֵּת רַבִּי יִשְׁמָעֵאל בֶּן פִּאָבִי בָּטְלָה זִיו הַכְּהוּנָּה מִשֶּׁמֵּת רַבִּי בָּטְלָ[ה] עֲנָוָה וְיִרְאַת חֵטְא
GUEMARA Une baraïta rapporte d’autres signes de décadence apparus à cette époque. Rabbi Pin‘has ben Yaïr affirme : « Depuis la destruction du Temple, les membres de la confrérie particulièrement méticuleuse dans l’accomplissement des commandements, ainsi que les hommes de haute extraction, devenus démunis, sont humiliés par des bâtards rendus impudents par leurs richesses, et se couvrent la tête de honte. Les hommes capables d’accomplir des actions miraculeuses (voir Ta‘anit 25a) sont méprisés, les hommes violents et les médisants l’emportent. Personne ne recherche le bien du peuple d’Israël, personne n’implore la Miséricorde en sa faveur, personne ne demande s’il est en paix.
[גְּמָ׳] תָּנוּ רַבָּנַן רַבִּי פִּנְחָס בֶּן יָאִיר אוֹמֵר מִשֶּׁחָרַב בֵּית הַמִּקְדָּשׁ בּוֹשׁוּ חֲבֵרִים וּבְנֵי חוֹרִין וְחָפוּ רֹאשָׁם וְנִדַּלְדְּלוּ אַנְשֵׁי מַעֲשֶׂה וְגָבְרוּ בַּעֲלֵי זְרוֹעַ וּבַעֲלֵי לָשׁוֹן וְאֵין דּוֹרֵשׁ וְאֵין מְבַקֵּשׁ וְאֵין שׁוֹאֵל
Dans ces conditions, qui reste notre seul appui ? Notre Père céleste. »
עַל מִי לָנוּ לְהִשָּׁעֵן עַל אָבִינוּ שֶׁבַּשָּׁמַיִם
Rabbi Eli‘ézer le Grand déclare : « Depuis le jour de la destruction du Temple, les Sages ont commencé à ressembler à de simples précepteurs, et les précepteurs à des bedeaux et les bedeaux à des personnes du commun, et le niveau d’instruction des personnes du commun
רַבִּי אֱלִיעֶזֶר הַגָּדוֹל אוֹמֵר מִיּוֹם שֶׁחָרַב בֵּית הַמִּקְדָּשׁ שָׁרוֹ חַכִּימַיָּא לְמֶהֱוֵי כְּסָפְרַיָּא וְסָפְרַיָּא כְּחַזָּנַיָּא וְחַזָּנַיָּא כְּעַמָּא דְאַרְעָא וְעַמָּא דְאַרְעָא
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