n’a cessé de sombrer. Personne n’implore la Miséricorde en notre faveur, personne ne demande si nous sommes en paix. Sur qui peut-on s’appuyer ? Sur notre Père céleste. אָזְלָא (וְדַלְדַּלָהּ) [וְנָוְולָה] וְאֵין שׁוֹאֵל וְאֵין מְבַקֵּשׁ עַל מִי יֵשׁ לְהִשָּׁעֵן עַל אָבִינוּ שֶׁבַּשָּׁמַיִם
Aux temps pré-messianiques, l’insolence grandira ; les prix des denrées augmenteront ; la vigne produira son fruit, mais le vin sera cher. L’État deviendra hérétique sans que personne ne puisse lui adresser le moindre reproche, car tout le peuple sera corrompu. Les Sages étant en voie de disparition, leur maison de réunion à l’extérieur de la ville deviendra le repaire de jeunes gens dévergondés et un lieu de prostitution. La Galilée sera détruite, et la région de Gablan deviendra une terre désolée. Les habitants de la frontière erreront de ville en ville sans inspirer de pitié. בְּעִקְבוֹת מְשִׁיחָא חוּצְפָּא יִסְגֵּא וְיוֹקֶר יַאֲמִיר הַגֶּפֶן תִּתֵּן פִּרְיָהּ וְהַיַּיִן בְּיוֹקֶר וּמַלְכוּת תֵּהָפֵךְ לְמִינוּת וְאֵין תּוֹכַחַת בֵּית וַועַד יִהְיֶה לִזְנוּת וְהַגָּלִיל יֶחֱרַב וְהַגַּבְלָן יִשּׁוֹם וְאַנְשֵׁי הַגְּבוּל יְסוֹבְבוּ מֵעִיר לְעִיר וְלֹא יְחוֹנְנוּ
La sagesse des scribes sera altérée, ceux qui craignent le péché seront vilipendés et la vérité disparaîtra. Les jeunes feront blêmir le visage des Anciens, et les Anciens resteront debout devant les jeunes. Le fils insultera son père, la fille se lèvera contre sa mère et la bru contre sa belle-mère. Chacun aura des ennemis dans sa maison. La face de la génération sera comme la face d’un chien. Le fils n’aura pas honte devant son père. Dans ces conditions, qui reste notre seul appui ? Notre Père céleste. » וְחַכְמוֹת סוֹפְרִים תִּסְרַח וְיִרְאֵי חֵטְא יִמָּאֵסוּ וְהָאֱמֶת תְּהֵא נֶעֱדֶרֶת נְעָרִים פְּנֵי זְקֵנִים יַלְבִּינוּ זְקֵנִים יַעַמְדוּ מִפְּנֵי קְטַנִּים בֵּן מְנַוֵּול אָב בַּת קָמָה בְאִמָּהּ כַּלָּה בַּחֲמוֹתָהּ אוֹיְבֵי אִישׁ אַנְשֵׁי בֵיתוֹ פְּנֵי הַדּוֹר כִּפְנֵי הַכֶּלֶב הַבֵּן אֵינוֹ מִתְבַּיֵּישׁ מֵאָבִיו וְעַל מָה יֵשׁ לָנוּ לְהִשָּׁעֵן עַל אָבִינוּ שֶׁבַּשָּׁמַיִם
§ Selon Rav, le décret évoqué au début de la michna porte seulement sur les couronnes de sel agrémentées de peintures au soufre, mais celles de myrte et de rose restent permises. Selon Chemouel, même celles de myrte et de rose sont interdites, mais pas les couronnes de joncs et de laîche. Et selon Lévi, celles de joncs et de laîche aussi sont interdites. Et de fait, ajoute la guemara, ainsi a enseigné Lévi dans son recueil de baraïtot : celles de joncs et de laîche aussi sont interdites. (גְּמָ׳) אָמַר רַב לֹא שָׁנוּ אֶלָּא שֶׁל מֶלַח וְגׇפְרִית אֲבָל שֶׁל הֲדַס וְשֶׁל וֶורֶד מוּתָּר וּשְׁמוּאֵל אוֹמֵר אַף שֶׁל הֲדַס וְשֶׁל וֶורֶד אָסוּר שֶׁל קָנִים וְשֶׁל חִילָת מוּתָּר וְלֵוִי אָמַר אַף שֶׁל קָנִים וְשֶׁל חִילָת אָסוּר וְכֵן תָּנֵי לֵוִי בְּמַתְנִיתֵיהּ אַף שֶׁל קָנִים וְשֶׁל חִילָת אָסוּר
D’après la suite de notre michna, lors du siège de Jérusalem par les armées de Vespasien, les Sages interdirent également l’usage du irouss. Qu’est-ce qu’un irouss, interroge la guemara ? Rabbi El‘azar affirme qu’il s’agit d’un tambourin avec une peau tendue d’un seul côté ; on fait cliqueter ses grelots en le secouant. Raba bar Rav Houna, raconte la guemara, avait fait pour son fils un tambour que l’on bat avec des baguettes. Son père, Rav Houna, vint et le cassa, lui expliquant qu’il ne fallait pas s’en servir de peur qu’on le confonde avec un tambourin à la peau tendue d’un seul côté qui produit des sons identiques. Va, dit-il, fais-lui plutôt, pour éviter toute confusion, un tambourin en tendant une peau sur le bord d’une jarre ou sur le bord d’un récipient d’une contenance de trois lougim. וְעַל הָאִירוּס מַאי אִירוּס אָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר טַבְלָא דְּחַד פּוּמָּא רַבָּה בַּר רַב הוּנָא עֲבַד לֵיהּ לִבְרֵיהּ טַנְבּוּרָא אֲתָא אֲבוּהּ תַּבְרֵיהּ אֲמַר לֵיהּ מִיחַלַּף בְּטַבְלָא דְּחַד פּוּמָּא זִיל עֲבֵיד לֵיהּ אַפּוּמָּא דְחַצְבָּא אוֹ אַפּוּמָּא דִקְפִיזָא

Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)

Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.

La michna continue : « Lors de la guerre de Titus, les Sages interdirent les couronnes des mariées. » Quelles sont les couronnes de mariées visées par l’interdiction rabbinique ? Raba bar bar ‘Hana a expliqué au nom de Rabbi Yo‘hanan : ce sont des couronnes dorées représentant en gravure une ville tout en or. Une baraïta confirme cet enseignement : « Quelles sont les couronnes des mariées interdites par les Sages ? Il s’agit des couronnes représentant en gravure une ville tout en or. Mais on peut leur confectionner une coiffe en feutre. » בְּפוּלְמוּס שֶׁל טִיטוּס גָּזְרוּ עַל עַטְרוֹת כַּלּוֹת וְכוּ׳ מַאי עַטְרוֹת כַּלּוֹת אָמַר רַבָּה בַּר בַּר חָנָה אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן עִיר שֶׁל זָהָב תַּנְיָא נָמֵי הָכִי אֵיזֶהוּ עַטְרוֹת כַּלּוֹת עִיר שֶׁל זָהָב אֲבָל עוֹשֶׂה אוֹתָהּ כִּיפָּה שֶׁל מֵילָת
Un Tana a enseigné : « Les Sages ont aussi interdit le dais des mariés. » Qu’est-ce que le dais des mariés ? Il s’agit d’étoffes écarlates avec des plaques dorées. Une baraïta confirme cet enseignement : « Le dais des mariés défendu par les Sages est constitué d’étoffes écarlates avec des plaques dorées. En revanche, il est permis d’en faire en papyrus et d’y suspendre tout ce qu’on veut » – notamment des châles et des turbans. תָּנָא אַף עַל חוּפַּת חֲתָנִים גָּזְרוּ מַאי חוּפַּת חֲתָנִים זְהוֹרִיֹּת הַמּוּזְהָבוֹת תַּנְיָא נָמֵי הָכִי אֵלּוּ הֵן חוּפַּת חֲתָנִים זְהוֹרִיֹּת הַמּוּזְהָבוֹת אֲבָל עוֹשֶׂה פַּפִּירִית וְתוֹלֶה בָּהּ כֹּל מַה שֶּׁיִּרְצֶה
§ D’après notre michna, lors de la guerre menée par Titus, les Sages décrétèrent qu’un homme n’enseignerait pas le grec à son fils. Une baraïta nous apprend dans quelles circonstances cette décision a été prise : « Lors de la guerre fratricide des deux rois asmonéens qui se disputaient le pouvoir, Hyrcan se trouvait hors des murailles de Jérusalem et cernait la Ville sainte avec l’appui des légions romaines, tandis que Aristobule se trouvait à l’intérieur avec ses partisans. Chaque jour, les assiégés descendaient des dinars dans une boîte à l’aide d’une corde et on leur hissait en échange des agneaux pour les deux offrandes collectives quotidiennes. וְשֶׁלֹּא יְלַמֵּד אֶת בְּנוֹ יְווֹנִית תָּנוּ רַבָּנַן כְּשֶׁצָּרוּ מַלְכֵי בֵּית חַשְׁמוֹנַאי זֶה עַל זֶה הָיָה הוּרְקָנוֹס מִבַּחוּץ וְאַרִיסְטוֹבֻּלוּס מִבִּפְנִים בְּכׇל יוֹם וָיוֹם הָיוּ מְשַׁלְשְׁלִין דִּינָרִים בְּקוּפָּה וּמַעֲלִין לָהֶן תְּמִידִים
Parmi les assiégés, il y avait un vieillard qui comprenait le grec littéraire et avait donc accès à la sagesse grecque. S’adressant aux assiégeants dans le langage de la sagesse grecque, il leur déclara : “Tant que mes compagnons maintiendront le Service, ils ne seront pas livrés en vos mains”. Le lendemain, les assiégés descendirent des dinars dans une boîte, comme à l’accoutumée, mais les autres leur hissèrent un cochon en échange. Quand celui-ci arriva à mi-hauteur de la muraille, il y planta ses onglons et toute la terre d’Israël trembla à cause de la profanation du Nom de son Roi. À ce moment-là, les Sages déclarèrent : “Maudit soit l’homme qui élèvera des cochons, et maudit soit l’homme qui enseignera à son fils la sagesse grecque”. » הָיָה שָׁם זָקֵן אֶחָד שֶׁהָיָה מַכִּיר בְּחׇכְמַת יְווֹנִית לָעַז לָהֶם בְּחׇכְמַת יְווֹנִית אָמַר לָהֶן כׇּל זְמַן שֶׁעוֹסְקִים בַּעֲבוֹדָה אֵין נִמְסָרִין בְּיֶדְכֶם לְמָחָר שִׁלְשְׁלוּ לָהֶם דִּינָרִים בְּקוּפָּה וְהֶעֱלוּ לָהֶם חֲזִיר כֵּיוָן שֶׁהִגִּיעַ לַחֲצִי חוֹמָה נָעַץ צִפׇּרְנָיו נִזְדַּעְזְעָה אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל אַרְבַּע מֵאוֹת פַּרְסָה
Et, conclut la guemara, c’est à propos de cette année-là qu’une michna enseigne (Mena‘hot 64b) : en principe, l’orge pour l’offrande du ’Omer apportée le deuxième jour de Pessa‘h (voir Lév. chap. 23) et le blé pour les Deux Pains de Chavou‘ot doivent provenir de champs proches de Jérusalem, pour qu’ils n’aient pas le temps de sécher. Mais en l’occurrence, il fallut faire venir l’orge pour le ’Omer de Gagot Tserifim, et le blé pour les Deux Pains de la vallée de ’Eyn Sokher – c’est-à-dire qu’il fallut les faire venir de régions éloignées de la Ville sainte parce que les assiégeants avaient rasé ses environs. אוֹתָהּ שָׁעָה אָמְרוּ אָרוּר אָדָם שֶׁיְּגַדֵּל חֲזִירִים וְאָרוּר אָדָם שֶׁיְּלַמֵּד לִבְנוֹ חׇכְמַת יְווֹנִית וְעַל אוֹתָהּ שָׁנָה שָׁנִינוּ מַעֲשֶׂה וּבָא עוֹמֶר מִגַּגּוֹת צְרִיפִים וּשְׁתֵּי הַלֶּחֶם מִבִּקְעַת עֵין סוֹכֵר
Le langage de la sagesse grecque a-t-il réellement été interdit à l’époque de Titus, interroge la guemara ? Pourtant Rabbi Yehouda ha-Nassi, qui a vécu des générations plus tard, a déclaré : « Pourquoi parler le syriaque en Erets-Israël ? Il faut utiliser soit la langue sainte, l’hébreu, soit la langue grecque, qui est une belle langue. » De même, à l’époque des Amoraïm, Rav Yossef demanda à ses coreligionnaires babyloniens : « Pourquoi parler l’araméen ? Il faut utiliser soit la langue sainte, l’hébreu, soit la langue perse, la langue officielle du pays. » Comment Rabbi Yehouda ha-Nassi pouvait-il encourager l’usage de la langue grecque s’il avait été interdit par ses prédécesseurs d’apprendre le langage de la sagesse grecque ? אִינִי וְהָאָמַר רַבִּי בְּאֶרֶץ יִשְׂרָאֵל לָשׁוֹן סוּרְסִי לָמָּה אֶלָּא אִי לְשׁוֹן הַקּוֹדֶשׁ אִי לְשׁוֹן יְווֹנִית וְאָמַר רַב יוֹסֵף בְּבָבֶל לְשׁוֹן אֲרַמִּי לָמָּה אֶלָּא אוֹ לְשׁוֹן הַקּוֹדֶשׁ אוֹ לָשׁוֹן פָּרְסִי
Réponse : la langue grecque est une chose, et la sagesse grecque est une autre chose. לְשׁוֹן יְווֹנִית לְחוּד וְחׇכְמַת יְווֹנִית לְחוּד
Et la sagesse grecque a-t-elle réellement été interdite, interroge encore la guemara ? Pourtant Rav Yehouda a rapporté au nom de Chemouel que Rabban Chim‘on ben Gamliel s’était appliqué à lui-même le verset (Lam. 3, 51) – « [Le spectacle qui s’offre à] mon œil accable mon âme à cause de toutes les filles de ma ville » – parce qu’il constatait avec tristesse le fait suivant : « La famille de mon père, qui était Nassi avant moi, comptait mille enfants. Cinq cents étudiaient la Tora, et les cinq cents autres étudiaient la sagesse grecque. Et seulement deux d’entre eux ont survécu à la révolte de Bar Kokhba : moi-même, ici, en Erets-Israël, et mon cousin en Asie Mineure ». Il ressort de ce témoignage que les membres de la famille du Nassi connaissaient la sagesse grecque ! וְחׇכְמַת יְווֹנִית מִי אֲסִירָא וְהָאָמַר רַב יְהוּדָה אָמַר שְׁמוּאֵל מִשּׁוּם רַבָּן שִׁמְעוֹן בֶּן גַּמְלִיאֵל מַאי דִּכְתִיב עֵינִי עוֹלְלָה לְנַפְשִׁי מִכֹּל בְּנוֹת עִירִי אֶלֶף יְלָדִים הָיוּ בְּבֵית אַבָּא חֲמֵשׁ מֵאוֹת לָמְדוּ תּוֹרָה וַחֲמֵשׁ מֵאוֹת לָמְדוּ חׇכְמַת יְווֹנִית וְלֹא נִשְׁתַּיֵּיר מֵהֶן אֶלָּא אֲנִי כָּאן וּבֶן אֲחִי אַבָּא בְּעַסְיָא
La guemara explique : dans le cas de la maison de Raban Gamliel, c’est différent, car ils étaient en liens étroits avec les autorités et c’est pour cette raison qu’il leur était permis d’apprendre la sagesse grecque. Une baraïta le confirme : « Se couper les cheveux sur le devant en laissant une grande mèche à l’arrière revient à se comporter comme des païens qui arborent cette mèche en l’honneur de leurs divinités. Néanmoins on permit à Avtolos ben Reouven de se couper les cheveux de cette façon, en laissant une mèche, parce qu’il était en liens étroits avec les autorités. De même, on permit d’enseigner la sagesse grecque aux membres de la maison de Rabban Gamliel parce qu’ils étaient en liens étroits avec les autorités. » שָׁאנֵי שֶׁל בֵּית רַבָּן גַּמְלִיאֵל דִּקְרוֹבִין לַמַּלְכוּת הֲווֹ דְּתַנְיָא מְסַפֵּר קוֹמֵי הֲרֵי זֶה מִדַּרְכֵי הָאֱמוֹרִי אַבְטוֹלוֹס בֶּן רְאוּבֵן הִתִּירוּ [לוֹ] לְסַפֵּר קוֹמֵי שֶׁהוּא קָרוֹב לַמַּלְכוּת שֶׁל בֵּית רַבָּן גַּמְלִיאֵל הִתִּירוּ לָהֶן חׇכְמַת יְווֹנִית מִפְּנֵי שֶׁקְּרוֹבִין לַמַּלְכוּת
Suite de notre michna : « Lors de la dernière guerre, on décréta que la mariée ne sortirait plus en palanquin à travers la ville. » Pourquoi ? Par pudeur. בְּפוּלְמוּס הָאַחֲרוֹן גָּזְרוּ שֶׁלֹּא תֵּצֵא כַּלָּה בְּאַפִּרְיוֹן וְכוּ׳ מַאי טַעְמָא מִשּׁוּם צְנִיעוּתָא
« Depuis la mort de Rabban Yo‘hanan ben Zacaï, poursuit notre michna, l’éclat de la sagesse disparut. » Une baraïta mentionne d’autres signes de déclin apparus à la mort de Tanaïm (dont certains ont déjà été mentionnés dans la michna – en 49a) : « Depuis la mort de Rabbi Eli‘ézer, qui était comme un Rouleau vivant de la Loi orale (voir Sanhédrin 68a), le Rouleau de Tora a été enfoui. Depuis la mort de Rabbi Yehochoua, les bons conseils et les réflexions avisées à l’encontre des hérétiques ont disparu (voir ‘Haguiga 5b). Depuis la mort de Rabbi ‘Akiba, les bras de la Tora, c’est-à-dire les raisonnements profonds et les déductions exégétiques ont disparu, et les sources de la sagesse sont obstruées. מִשֶּׁמֵּת רַבָּן יוֹחָנָן בָּטְלָה הַחׇכְמָה תָּנוּ רַבָּנַן מִשֶּׁמֵּת רַבִּי אֱלִיעֶזֶר נִגְנַז סֵפֶר תּוֹרָה מִשֶּׁמֵּת רַבִּי יְהוֹשֻׁעַ בָּטְלָה עֵצָה וּמַחְשָׁבָה מִשֶּׁמֵּת רַבִּי עֲקִיבָא בָּטְלוּ זְרוֹעֵי תוֹרָה וְנִסְתַּתְּמוּ מַעְיְינוֹת הַחׇכְמָה
Depuis la mort de Rabbi El‘azar ben ‘Azarya qui alliait la richesse à l’érudition, les couronnes de la sagesse ont disparu, car il est écrit (Prov. 14, 24) : “Leur richesse – une couronne pour les Sages.” Depuis la mort de Rabbi ‘Hanina ben Dossa, les hommes capables d’accomplir des actions miraculeuses ont disparu. Depuis la mort d’Aba Yossè fils du Petit, les hommes pieux ont disparu. Et pourquoi est-il appelé “Aba Yossè fils du Petit” ? Parce qu’il était le plus petit, le moins brillant, des hommes pieux. מִשֶּׁמֵּת רַבִּי אֶלְעָזָר בֶּן עֲזַרְיָה בָּטְלוּ עַטְרוֹת חׇכְמָה שֶׁעֲטֶרֶת חֲכָמִים עׇשְׁרָם מִשֶּׁמֵּת רַבִּי חֲנִינָא בֶּן דּוֹסָא בָּטְלוּ אַנְשֵׁי מַעֲשֶׂה מִשֶּׁמֵּת אַבָּא יוֹסֵי בֶּן קְטוֹנְתָּא בָּטְלוּ חֲסִידִים וְלָמָּה נִקְרָא שְׁמוֹ אַבָּא יוֹסֵי בֶּן קְטוֹנְתָּא שֶׁהָיָה מִקְּטַנֵּי חֲסִידִים
Depuis la mort de Ben ‘Azaï, les Sages assidus ont disparu. Depuis la mort de Ben Zoma, les exégètes, sachant déduire des règles pratiques du texte biblique, ont disparu. Depuis la mort de Rabban Chim‘on ben Gamliel, il y a eu une invasion de sauterelles et les malheurs se sont multipliés. Depuis la mort de Rabbi, les malheurs ont redoublé. » מִשֶּׁמֵּת בֶּן עַזַּאי בָּטְלוּ הַשַּׁקְדָנִין מִשֶּׁמֵּת בֶּן זוֹמָא בָּטְלוּ הַדַּרְשָׁנִין מִשֶּׁמֵּת רַבָּן שִׁמְעוֹן בֶּן גַּמְלִיאֵל עָלָה גּוֹבַאי וְרַבּוּ צָרוֹת מִשֶּׁמֵּת רַבִּי הוּכְפְּלוּ צָרוֹת
La dernière michna du traité atteste que « depuis la mort de Rabbi, la modestie et la crainte du péché ont disparu. » À ce propos, la guemara raconte que Rav Yossef déclara au récitant de cette michna qui venait de l’exposer devant lui : « N’enseigne pas que la modestie a disparu à la mort de Rabbi, car il y a encore moi qui suis humble comme lui. » De même, Rav Na‘hman a déclaré au récitant de cette michna qui venait de l’exposer devant lui : « N’enseigne pas que la crainte du péché a disparu, car il y a encore moi qui crains le péché comme lui. » מִשֶּׁמֵּת רַבִּי בָּטְלָה עֲנָוָה וְיִרְאַת חֵטְא אֲמַר לֵיהּ רַב יוֹסֵף לְתַנָּא לָא תִּיתְנֵי עֲנָוָה דְּאִיכָּא אֲנָא אֲמַר לֵיהּ רַב נַחְמָן לְתַנָּא לָא תִּיתְנֵי יִרְאַת חֵטְא דְּאִיכָּא אֲנָא