car le début de la fuite, c’est la défaite. En effet, il est dit (I Sam. 4, 17) – « Israël a fui devant les Philistins et il y eut aussi de grandes pertes dans le peuple », et plus loin (ibid. 31, 1) : « les hommes d’Israël s’enfuirent devant les Philistins et tombèrent morts… »
שֶׁתְּחִילַּת נִיסָה נְפִילָה שֶׁנֶּאֱמַר נָס יִשְׂרָאֵל לִפְנֵי פְלִשְׁתִּים וְגַם מַגֵּפָה גְדוֹלָה הָיְתָה בָעָם וּלְהַלָּן הוּא אוֹמֵר וַיָּנֻסוּ אַנְשֵׁי יִשְׂרָאֵל מִפְּנֵי פְלִשְׁתִּים וַיִּפְּלוּ חֲלָלִים וְגוֹ׳
Ces exemptions, explique le Tana anonyme, sont accordées pour des guerres facultatives, déclenchées par le roi d’Israël de son propre chef, mais pour des guerres prescrites, tous les hommes valides de vingt ans et plus doivent partir au front ; même le marié doit sortir de sa chambre, et la mariée, du dais nuptial, pour apporter leur soutien à l’armée. Selon Rabbi Yehouda, les exemptions sont consenties pour des guerres prescrites, mais pour des guerres obligatoires, tous les hommes valides de vingt ans et plus doivent partir ; même le marié doit sortir de sa chambre, et la mariée, du dais nuptial.
בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים בְּמִלְחֲמוֹת הָרְשׁוּת אֲבָל בְּמִלְחֲמוֹת מִצְוָה הַכֹּל יוֹצְאִין אֲפִילּוּ חָתָן מֵחֶדְרוֹ וְכַלָּה מֵחוּפָּתָהּ אָמַר רַבִּי יְהוּדָה בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים בְּמִלְחֲמוֹת מִצְוָה אֲבָל בְּמִלְחֲמוֹת חוֹבָה הַכֹּל יוֹצְאִין אֲפִילּוּ חָתָן מֵחֶדְרוֹ וְכַלָּה מֵחוּפָּתָהּ
GUEMARA D’après notre michna, Rabbi Yossè et Rabbi Yossè le Galiléen conviennent que l’expression « craintif et faible de cœur » s’applique à un pécheur. Sur qui porte leur débat ? Sur celui qui a transgressé un interdit rabbinique. Rabbi Yossè le Galiléen le dispense, alors que Rabbi Yossè exempte seulement celui qui a enfreint un interdit biblique – à l’instar du Cohen Gadol ayant épousé une veuve.
גְּמָ׳ מַאי אִיכָּא בֵּין רַבִּי יוֹסֵי לְרַבִּי יוֹסֵי הַגְּלִילִי אִיכָּא בֵּינַיְיהוּ עֲבֵירָה דְּרַבָּנַן
À quel Tana peut-on attribuer cette baraïta : « Parler entre la mise des tefilin sur le bras et celle des tefilin de la tête constitue une transgression entraînant une dispense » des obligations militaires ? À qui donc ? À Rabbi Yossè le Galiléen.
כְּמַאן אָזְלָא הָא דְּתַנְיָא שָׂח בֵּין תְּפִילָּה לִתְפִילָּה עֲבֵירָה הִיא בְּיָדוֹ וְחוֹזֵר עָלֶיהָ מֵעוֹרְכֵי הַמִּלְחָמָה כְּמַאן כְּרַבִּי יוֹסֵי הַגְּלִילִי
À quel Tana attribuer cette autre baraïta : « Un soldat est exempté s’il a été saisi de tremblements en entendant le son du cor ou le heurt des boucliers ou encore s’il a uriné sur ses genoux en entendant le cliquetis des épées » ? À qui donc ? Apparemment cet enseignement s’accorde avec l’avis de Rabbi ‘Akiba, et non avec celui de Rabbi Yossè le Galiléen ? Dans ce cas, répond la guemara, même Rabbi Yossè le Galiléen convient que ce soldat est exempté, parce qu’il est écrit (Deut. 20, 8) : « et qu’il ne fasse pas fondre le cœur de ses frères comme son cœur. »
מַאן תְּנָא לְהָא דְּתָנוּ רַבָּנַן שָׁמַע קוֹל קְרָנוֹת וְהִרְתִּיעַ הַגָּפַת תְּרִיסִין וְהִרְתִּיעַ צִחְצוּחַ חֲרָבוֹת וּמַיִם שׁוֹתְתִין לוֹ עַל בִּרְכָּיו חוֹזֵר כְּמַאן לֵימָא רַבִּי עֲקִיבָא הִיא וְלָא רַבִּי יוֹסֵי הַגְּלִילִי בְּהָא אֲפִילּוּ רַבִּי יוֹסֵי הַגְּלִילִי מוֹדֶה מִשּׁוּם דִּכְתִיב וְלֹא יִמַּס אֶת לְבַב אֶחָיו כִּלְבָבוֹ
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
La michna rapportait le verset : « Et, lorsque les préposés auront fini de parler au peuple, on établira des chefs de corps à la tête du peuple » (v. 9) et expliquait que l’on place des hommes forts à l’avant-garde pour relever les guerriers à terre et renforcer le moral des troupes, et d’autres à l’arrière, munis de barres de fer, autorisés à frapper les cuisses de tout soldat qui cherche à s’enfuir, car le début de la fuite, c’est la défaite. La guemara demande – Au lieu d’employer l’expression « parce que le début de la fuite, c’est la défaite », l’auteur de la michna aurait dû dire : « parce que le début de la défaite, c’est la fuite » ! Il faut effectivement introduire cette correction dans la michna, admet la guemara.
וְהָיָה כְּכַלֹּת הַשֹּׁטְרִים כּוּ׳ הַאי מִפְּנֵי שֶׁתְּחִילַּת נִיסָה נְפִילָה מִפְּנֵי שֶׁתְּחִילַּת נְפִילָה נִיסָה מִבְּעֵי לֵיהּ אֵימָא מִפְּנֵי שֶׁתְּחִילַּת נְפִילָה נִיסָה
La michna continue : « Les exemptions sont accordées pour les guerres facultatives, déclenchées par le roi d’Israël de son propre chef, mais pour des guerres prescrites, tous les hommes valides de vingt ans et plus doivent partir au front ; même le marié et la mariée sont tenus de quitter la chambre nuptiale pour apporter leur soutien à l’armée. Selon Rabbi Yehouda, les exemptions sont consenties pour des guerres prescrites, mais pour des guerres obligatoires tous les hommes valides de vingt ans et plus doivent partir au front. » Rabbi Yo‘hanan explique : en réalité, tous les Sages accordent les exemptions pour les mêmes guerres. Simplement, leur terminologie est différente : les guerres appelées facultatives par les Sages sont « prescrites » d’après Rabbi Yehouda pour laisser entendre que le soldat engagé dans ces guerres accomplit un commandement qui le dispense de toute obligation religieuse supplémentaire en vertu du principe – « Qui s’occupe d’une mitsva est dispensé d’une autre mitsva. » Les guerres appelées « prescrites » par les premiers, sont qualifiées de guerres « obligatoires » par Rabbi Yehouda – car il avait employé le terme de « prescrites » pour les guerres facultatives.
בַּמֶּה דְּבָרִים אֲמוּרִים בְּמִלְחֲמוֹת הָרְשׁוּת כּוּ׳ אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן רְשׁוּת דְּרַבָּנַן זוֹ הִיא מִצְוָה דְּרַבִּי יְהוּדָה מִצְוָה דְּרַבָּנַן זוֹ הִיא חוֹבָה דְּרַבִּי יְהוּדָה
Rava clarifie la réponse de Rabbi Yo‘hanan – De l’avis unanime, les guerres de conquête menées par Josué sont une obligation, et les guerres d’expansion déclenchées par les rois de la maison de David, sont facultatives ; même Rabbi Yehouda admet qu’elles ne sont pas « prescrites » et, ipso facto, qu’elles ne dispensent pas les soldats de toute autre obligation religieuse. Leur débat porte sur une guerre préventive où l’ennemi n’a pas encore déclaré la guerre. Selon Rabbi Yehouda, elle entre dans la catégorie des guerres « prescrites », alors que pour les autres Sages, elle est facultative. Comme expliqué précédemment, il s’agit de savoir si le principe : « Qui s’occupe d’une mitsva est dispensé d’une autre mitsva » s’applique au soldat participant à cette guerre préventive.
אָמַר רָבָא מִלְחֲמוֹת יְהוֹשֻׁעַ לְכַבֵּשׁ דִּבְרֵי הַכֹּל חוֹבָה מִלְחֲמוֹת בֵּית דָּוִד לִרְווֹחָה דִּבְרֵי הַכֹּל רְשׁוּת כִּי פְּלִיגִי לְמַעוֹטֵי נׇכְרִים דְּלָא לַיְתֵי עֲלַיְיהוּ מָר קָרֵי לַהּ מִצְוָה וּמָר קָרֵי רְשׁוּת נָפְקָא מִינַּהּ לְעוֹסֵק בְּמִצְוָה שֶׁפָּטוּר מִן הַמִּצְוָה
הֲדַרַן עֲלָךְ מְשׁוּחַ מִלְחָמָה
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