“Il en fit la lecture devant la place qui est en face de la porte de l’Eau.” » Il apparaît que d’après les Sages, représentés par le Tana anonyme, la lecture publique avait lieu dans le parvis du Temple. Et Rav ‘Hisda a expliqué que le Tana se réfère à la cour des femmes. וַיִּקְרָא בוֹ לִפְנֵי הָרְחוֹב אֲשֶׁר לִפְנֵי שַׁעַר הַמַּיִם אָמַר רַב חִסְדָּא בְּעֶזְרַת נָשִׁים
Selon notre michna, le Cohen Gadol « lit le chapitre 16 du Lévitique dans la section A‘harei Mot, puis le passage commençant par Akh bé-‘assor », quelques pages plus loin (Lév. 23, 26–32). Cet enseignement s’oppose apparemment à une autre michna (Meguila 24a) – « Il est permis de sauter d’un passage à l’autre d’un Livre des Prophètes, lors de la lecture publique de la haftara, mais pas dans la Tora » ! וְקוֹרֵא אַחֲרֵי מוֹת וְאַךְ בֶּעָשׂוֹר ורְמִינְהִי מְדַלְּגִין בְּנָבִיא וְאֵין מְדַלְּגִין בַּתּוֹרָה
De prime abord, Abayè pensa résoudre ainsi la contradiction : la michna du traité Meguila défend de sauter d’un passage à un autre quand on n’a pas le temps de dérouler la Tora jusqu’à la page voulue avant que le traducteur ait fini d’expliquer en araméen le premier texte – de sorte que ce « saut » entraîne une interruption non souhaitable durant l’office public. En revanche, notre michna permet au Cohen Gadol de dévider les pages de la Tora depuis A‘harei Mot jusqu’à Akh bé-‘assor, car on a le temps de le faire avant la fin de la traduction en araméen. אָמַר אַבָּיֵי לָא קַשְׁיָא כָּאן בִּכְדֵי שֶׁיִּפְסוֹק הַתּוּרְגְּמָן כָּאן בִּכְדֵי שֶׁלֹּא יִפְסוֹק הַתּוּרְגְּמָן
Pourtant, objecte la guemara, une baraïta complète l’enseignement de la michna du traité Meguila qui permet de sauter d’un passage à l’autre dans un Livre des Prophètes, mais pas dans la Tora, et précise – « Combien de pages a-t-on le droit de sauter ? Autant qu’il est possible d’enrouler le Livre avant la fin de la traduction en araméen » – ce qui laisse entendre qu’aucun saut n’est permis lors de la lecture de la Tora ! וְהָא עֲלַהּ קָתָנֵי מְדַלְּגִין בְּנָבִיא וְאֵין מְדַלְּגִין בַּתּוֹרָה וְעַד כַּמָּה מְדַלְּגִין עַד כְּדֵי שֶׁלֹּא יִפְסוֹק הַתּוּרְגְּמָן מִכְלָל דְּבַתּוֹרָה כְּלָל כְּלָל לָא
Mais en définitive, Abayè résout ainsi la contradiction : Ici, notre michna permet de sauter d’un texte à un autre de la Tora parce qu’ils se rapportent au même sujet – le Service de Kipour. En revanche, la michna du traité Meguila l’interdit quand il s’agit de deux sujets différents. En effet, un auditeur, n’ayant pas bien compris les commandements du premier texte, risque de les oublier si on passe immédiatement à un autre sujet. Cette crainte n’existe pas pour les Livres des Prophètes, contenant surtout des prescriptions morales. אֶלָּא אָמַר אַבָּיֵי לָא קַשְׁיָא כָּאן בְּעִנְיָן אֶחָד כָּאן בִּשְׁנֵי עִנְיָינִין

Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)

Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.

Ce distinguo est confirmé par la baraïta suivante – « Lors de la lecture publique de la Tora, il est permis de sauter d’un passage à un autre se rapportant à un seul sujet, et dans un Livre des Prophètes, même s’il s’agit de deux sujets différents. Dans l’un et l’autre cas, on a le droit de sauter seulement avant la fin de la traduction en araméen. וְהָתַנְיָא מְדַלְּגִין בַּתּוֹרָה בְּעִנְיָן אֶחָד וּבְנָבִיא בִּשְׁנֵי עִנְיָינִין וְכָאן וְכָאן בִּכְדֵי שֶׁלֹּא יִפְסוֹק הַתּוּרְגְּמָן
Lors de la lecture de la haftara, on ne doit jamais sauter d’un des premiers Prophètes à un autre. Il est permis de sauter d’un des douze derniers prophètes à un autre, parce qu’ils sont tous considérés comme une seule entité, mais uniquement dans l’ordre chronologique, et non à rebours. » וְאֵין מְדַלְּגִין מִנָּבִיא לְנָבִיא וּבְנָבִיא שֶׁל שְׁנֵים עָשָׂר מְדַלְּגִין וּבִלְבַד שֶׁלֹּא יְדַלֵּג מִסּוֹף הַסֵּפֶר לִתְחִילָּתוֹ
§ Selon notre michna, après avoir lu le chapitre 16 du Lévitique dans la section A‘harei Mot et le passage commençant par Akh bé-‘assor, le Cohen Gadol « ferme le Rouleau, le met contre sa poitrine et déclare à l’assistance : il est écrit ici, à propos de Kipour, plus que je ne vous ai lu. » Pourquoi doit-il apporter cette précision ? Pour ne pas jeter le discrédit sur le Rouleau de la Tora, donnant à penser que le passage des Nombres, lu par cœur, n’y figure pas. וְגוֹלֵל אֶת הַתּוֹרָה וּמַנִּיחָהּ בְּחֵיקוֹ כּוּ׳ וְכׇל כָּךְ לָמָּה שֶׁלֹּא לְהוֹצִיא לַעַז עַל סֵפֶר תּוֹרָה
« Et, ajoute la michna, le Cohen Gadol récite par cœur le texte commençant par Ouvé-‘assor dans le Livre des Nombres » (29, 7–11). Pourquoi doit-il le réciter de mémoire ? Il devrait enrouler la Tora depuis Akh bé-‘assor jusqu’à Ou-vé-‘assor et lire ensuite ce passage sur le parchemin ! Rav Houna bar Yehouda répond au nom de Rav Chèchet : il ne peut agir de la sorte, parce qu’il est interdit de dérouler de nombreuses pages de la Tora entraînant ainsi une interruption dans l’office public. וּבֶעָשׂוֹר שֶׁבְּחוֹמֶשׁ הַפְּקוּדִים קוֹרֵא עַל פֶּה וְלִיכְרְכֵיהּ לְסֵפֶר וְלִיקְרֵי אָמַר רַב הוּנָא בַּר יְהוּדָה אָמַר רַב שֵׁשֶׁת לְפִי שֶׁאֵין גּוֹלְלִין סֵפֶר תּוֹרָה בַּצִּבּוּר
Cependant, objecte encore la guemara, au lieu de réciter Ou-vé-‘assor par cœur, il devrait apporter un autre Rouleau de la Tora pour lire ce passage ! Rav Houna bar Yehouda répond : il ne faut pas porter atteinte au premier Rouleau en donnant à penser qu’on l’a refermé après y avoir décelé une erreur qui l’invalide. Selon Rabbi Chim‘on ben Lakich, on n’apporte pas un autre Rouleau, pour éviter la répétition, inutile, de la bénédiction sur la Tora. וְלַיְתֵי סֵפֶר תּוֹרָה אַחֲרִינָא וְלִיקְרֵי רַב הוּנָא בַּר יְהוּדָה אָמַר מִשּׁוּם פְּגָמוֹ שֶׁל רִאשׁוֹן רַבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן לָקִישׁ אָמַר לְפִי שֶׁאֵין מְבָרְכִין בְּרָכָה שֶׁאֵינָהּ צְרִיכָה
Craint-on réellement de porter atteinte au premier Rouleau de la Tora, objecte la guemara à Rav Houna bar Yehouda ? Pourtant Rabbi Yits‘hak le Forgeron a déclaré – Quand Roch ‘Hodech Tèvet vient à tomber un Chabat, il faut apporter trois Rouleaux de la Tora pour lire dans le premier la section hebdomadaire ; dans le second, le passage des Nombres (28, 11–15) ayant trait à la Néoménie (Roch ‘Hodech) ; puis dans le troisième, le texte du jour de ‘Hanouca correspondant (c’est-à-dire l’offrande du jour apportée tour à tour par les chefs des tribus au moment de l’inauguration du Tabernacle – voir Nbres chap. 7). Ainsi, Rabbi Yits‘hak le Forgeron permet de lire dans trois Rouleaux, sans craindre de discréditer les premiers ! וּמִי חָיְישִׁינַן לִפְגָמָא וְהָאָמַר רַבִּי יִצְחָק נַפָּחָא רֹאשׁ חֹדֶשׁ טֵבֵת שֶׁחָל לִהְיוֹת בְּשַׁבָּת מֵבִיא שָׁלֹשׁ תּוֹרוֹת וְקוֹרֵא אַחַת מֵעִנְיָינוֹ שֶׁל יוֹם וְאַחַת שֶׁל רֹאשׁ חֹדֶשׁ וְאַחַת בְּשֶׁל חֲנוּכָּה
Réponse : quand trois hommes lisent un passage différent dans trois Rouleaux, il n’y a aucune atteinte aux deux premiers. En revanche, si un seul homme – le Cohen Gadol, en l’occurrence – avait lu dans deux Rouleaux, il aurait jeté le discrédit sur le premier. תְּלָתָא גַּבְרֵי בִּתְלָתָא סִיפְרֵי לֵיכָּא פְּגָמָא חַד גַּבְרָא בִּתְרֵי סִיפְרֵי אִיכָּא פְּגָמָא
La michna continue – « À la fin de la lecture de la Tora, le Cohen Gadol récite huit bénédictions… » Des précisions sont apportées dans cette baraïta – « Le Cohen Gadol récite la bénédiction finale sur la Tora [acher natan lanou Torat émet…] – comme chaque fidèle lors de la lecture publique à la synagogue – puis trois autres, tirées du rituel de la ‘Amida, se rapportant au Service (Retsè), au remerciement (Modim) et au pardon des péchés. Enfin, il prononce des bénédictions séparées sur le Temple, sur les Cohanim, sur Israël et sur Jérusalem. » וּמְבָרֵךְ עָלֶיהָ שְׁמֹנֶה בְּרָכוֹת כּוּ׳ תָּנוּ רַבָּנַן [מְבָרְכִין] עַל הַתּוֹרָה כְּדֶרֶךְ שֶׁמְּבָרְכִין בְּבֵית הַכְּנֶסֶת וְעַל הָעֲבוֹדָה וְעַל הַהוֹדָאָה וְעַל מְחִילַת עָוֹן כְּתִיקְנָן עַל הַמִּקְדָּשׁ בִּפְנֵי עַצְמוֹ וְעַל הַכֹּהֲנִים בִּפְנֵי עַצְמָן עַל יִשְׂרָאֵל בִּפְנֵי עַצְמָן וְעַל יְרוּשָׁלַיִם בִּפְנֵי עַצְמָהּ
D’après la fin de notre michna, ces bénédictions sont suivies « d’une autre prière ». Une baraïta enseigne – « Dans cette autre prière, le Cohen Gadol dit : “Supplication, louange et requête, car Ton peuple, Israël, a besoin d’être sauvéet il conclut – “Béni sois-Tu Éternel, qui écoute la prière. Ensuite, chacun apporte de chez soi son propre Rouleau de la Tora et lit. Pourquoi demande-t-on aux fidèles de se déplacer ? Pour montrer au public la beauté des Rouleaux de la Tora. » וְהַשְּׁאָר תְּפִלָּה תָּנוּ רַבָּנַן הַשְּׁאָר תְּפִלָּה תְּחִנָּה רִנָּה וּבַקָּשָׁה שֶׁעַמְּךָ יִשְׂרָאֵל צְרִיכִין לִיוּוֹשֵׁעַ וְחוֹתֵם בְּשׁוֹמֵעַ תְּפִלָּה מִכָּאן וְאֵילָךְ כׇּל אֶחָד וְאֶחָד מֵבִיא סֵפֶר תּוֹרָה מִתּוֹךְ בֵּיתוֹ וְקוֹרֵא בּוֹ וְכׇל כָּךְ לָמָּה כְּדֵי לְהַרְאוֹת חָזוּתוֹ לְרַבִּים
MICHNA Parmi les textes qui doivent être prononcés en hébreu, la première michna du chapitre a mentionné la section du roi. Dans quelles circonstances la lisait-il ? À l’issue du premier jour de la fête de Souccot, le « huitième » – expression sibylline, qui sera expliquée par la guemara – à la fin de l’année sabbatique, on dresse dans le parvis du Temple une estrade en bois sur laquelle le roi prend place. La date de cet événement est indiquée dans le verset (Deut. 31, 10–11) – « Au bout de sept ans, à la solennité de l’année sabbatique, à la fête de Souccot, quand tout Israël viendra se présenter devant l’Éternel, ton Dieu, tu liras cette Tora devant tout Israël… » מַתְנִי׳ פָּרָשַׁת הַמֶּלֶךְ כֵּיצַד מוֹצָאֵי יוֹם טוֹב הָרִאשׁוֹן שֶׁל חַג בַּשְּׁמִינִי בְּמוֹצָאֵי שְׁבִיעִית עוֹשִׂין לוֹ בִּימָה שֶׁל עֵץ בָּעֲזָרָה וְהוּא יוֹשֵׁב עָלֶיהָ שֶׁנֶּאֱמַר מִקֵּץ שֶׁבַע שָׁנִים בְּמֹעֵד וְגוֹ׳
Puis on suit le même cérémonial que pour la lecture du Cohen Gadol décrite dans la michna précédente. Le bedeau de la synagogue bâtie sur le mont du Temple prend un Rouleau de la Tora, le passe au président, qui le remet au Vice Cohen Gadol lequel le donne au Cohen Gadol pour qu’il l’apporte au roi. Celui-ci se lève, reçoit le Rouleau et se rassied pour lire (les passages indiqués ci-dessous). חַזַּן הַכְּנֶסֶת נוֹטֵל סֵפֶר תּוֹרָה וְנוֹתְנָהּ לְרֹאשׁ הַכְּנֶסֶת וְרֹאשׁ הַכְּנֶסֶת נוֹתְנָהּ לַסְּגָן וְהַסְּגָן נוֹתְנָהּ לְכֹהֵן גָּדוֹל וְכֹהֵן גָּדוֹל נוֹתְנָהּ לַמֶּלֶךְ וְהַמֶּלֶךְ עוֹמֵד וּמְקַבֵּל וְקוֹרֵא יוֹשֵׁב
Cependant, lors de la cérémonie du hakhel célébrée pendant son règne, le roi Agrippa se leva pour recevoir le Rouleau de la Tora et resta debout pendant la lecture, ce qui lui valut les félicitations des Sages. Quand il arriva au verset (ibid. 17, 15) – « Tu ne pourras placer sur toi (comme roi) un homme étranger », des larmes jaillirent de ses yeux – car il descendait d’Hérode, un non-juif. Les assistants lui déclarèrent – « N’aie crainte, Agrippa, tu es notre frère, tu es notre frère ! » – car sa mère était juive. אַגְרִיפַּס הַמֶּלֶךְ עָמַד וְקִבֵּל וְקָרָא עוֹמֵד וְשִׁבְּחוּהוּ חֲכָמִים וּכְשֶׁהִגִּיעַ לְלֹא תוּכַל לָתֵת עָלֶיךָ אִישׁ נׇכְרִי זָלְגוּ עֵינָיו דְּמָעוֹת אָמְרוּ לוֹ אַל תִּתְיָרֵא אַגְרִיפַּס אָחִינוּ אָתָּה אָחִינוּ אָתָּה
Lors du rassemblement, chaque roi doit lire sans interruption depuis le début du Deutéronome jusqu’au Chema inclus (Deut. 6, 4–9) – appelant à porter le joug de la Royauté céleste – puis passer au deuxième paragraphe du Chema qui commence par vehaya im chamoa (ibid. 11, 13–21), invitant à accepter les commandements, sauter ensuite jusqu’aux deux passages relatifs à la dîme commençant par ‘asser te‘asser et ki tekhalé la‘sser (ibid. 14, 22–29 et 26, 12–15). Il lit aussi la section qui parle de la nomination et des obligations du roi (ibid. 17, 14–20), puis les bénédictions et les malédictions jusqu’à la fin du chapitre 28. וְקוֹרֵא מִתְּחִילַּת אֵלֶּה הַדְּבָרִים עַד שְׁמַע וּשְׁמַע וְהָיָה אִם שָׁמֹעַ עַשֵּׂר תְּעַשֵּׂר כִּי תְכַלֶּה לַעְשֵׂר וּפָרָשַׁת הַמֶּלֶךְ וּבְרָכוֹת וּקְלָלוֹת עַד שֶׁגּוֹמֵר כׇּל הַפָּרָשָׁה
Après cette lecture, le roi récite les mêmes bénédictions que celles prononcées, à Kipour, par le Cohen Gadol, sauf la quatrième, se rapportant au pardon des péchés, qu’il remplace par la bénédiction – « Qui sanctifie Israël et les temps », prononcée par chaque fidèle dans la ‘Amida des jours de fête. בְּרָכוֹת שֶׁכֹּהֵן גָּדוֹל מְבָרֵךְ אוֹתָן הַמֶּלֶךְ מְבָרֵךְ אוֹתָן אֶלָּא שֶׁנּוֹתֵן שֶׁל רְגָלִים תַּחַת מְחִילַת הֶעָוֹן
GUEMARA Est-il concevable, interroge la guemara, que la michna fixe la lecture du roi le huitième jour de Souccot, après avoir indiqué qu’elle avait lieu à l’issue du premier jour de la fête ? À l’évidence, il faut remplacer « le huitième » par « la huitième », c’est-à-dire le début de la huitième année du précédent cycle sabbatique – la première année du nouveau cycle. גְּמָ׳ בַּשְּׁמִינִי סָלְקָא דַּעְתָּךְ אֵימָא בַּשְּׁמִינִית
Et pourquoi la Tora a-t-elle donné tant de précisions sur la date de la cérémonie du hak-hel : « Au bout de sept ans, à la solennité de l’année sabbatique, à la fête de Souccot, quand tout Israël viendra se présenter devant l’Éternel » (ibid. 31, 10–11) ? וְכׇל הָנֵי לְמָה לִי
Elles sont toutes nécessaires. En effet, si la Tora avait utilisé uniquement l’expression « au bout de sept ans », les Hébreux auraient pu les compter depuis le moment où cet ordre avait été donné – c’est-à-dire à la fin du séjour dans le désert – et procéder ensuite à la cérémonie du hakhel même en une année non-sabbatique (les cycles septénaires ayant débuté bien plus tard, après le partage d’Erets-Israël). Aussi a-t-il fallu préciser que la lecture du roi doit avoir lieu « à la solennité de l’année sabbatique ». צְרִיכִי דְּאִי כְּתַב רַחֲמָנָא מִקֵּץ הֲוָה אָמֵינָא נִימְנוֹ מֵהַשְׁתָּא וְאַף עַל גַּב דְּלָא מִתְרְמֵי בִּשְׁמִיטָּה כְּתַב רַחֲמָנָא שְׁמִטָּה
Et si la Tora n’avait recouru qu’à cette dernière formule, on aurait pu fixer la lecture publique à la fin de l’année sabbatique. Aussi a-t-il fallu ajouter – « À la solennité ». וְאִי כְּתַב רַחֲמָנָא שְׁמִטָּה הֲוָה אָמֵינָא בְּסוֹף שְׁמִיטָּה כְּתַב רַחֲמָנָא בְּמֹעֵד
Et s’il n’y avait eu que cette expression, on aurait pu y voir une allusion au Nouvel An (Roch Hachana), qui est inclus parmi « les solennités de l’Éternel » (Lév. chap. 23). D’où la nécessité d’écrire – « À la fête de Souccot » pour lever cette ambiguïté. וְאִי כְּתַב בְּמֹעֵד הֲוָה אָמֵינָא מֵרֵישׁ שַׁתָּא כְּתַב רַחֲמָנָא בְּחַג הַסֻּכּוֹת
Et si la Tora avait utilisé seulement l’expression : « À la fête de Souccot », le roi aurait pu procéder à la lecture publique même le dernier jour de la fête. Aussi a-t-elle ajouté : « Quand tout Israël viendra » וְאִי כְּתַב רַחֲמָנָא בְּחַג הַסֻּכּוֹת הֲוָה אָמֵינָא אֲפִילּוּ יוֹם טוֹב אַחֲרוֹן כְּתַב רַחֲמָנָא בְּבוֹא כׇל יִשְׂרָאֵל