quatre manières différentes – “Béni...” en général, “béni...”, en particulier, “maudit...” en général et “maudit...” en particulier. Ces quatre, plus quatre à propos de l’obligation d’enseigner font huit. Ces huit, plus huit pour les obligations de garder et d’accomplir chaque commandement font seize. Au Sinaï, les commandements avaient été révélés à Moïse sous cette forme et Moïse les transmit ainsi au peuple dans les plaines de Moab, Car il est écrit après les bénédictions et les malédictions (ibid. 28, 69) – “Voici les paroles de l’alliance que l’Éternel a ordonné à Moïse de conclure avec les Enfants d’Israël, au pays de Moab, indépendamment de l’alliance qu’Il avait conclue avec eux au ‘Horeb” ; le verset laisse entendre qu’au ‘Horeb, les commandements avaient été énoncés aussi sous forme de bénédictions et de malédictions. Et il est écrit (Deut. 29, 8) – “Vous garderez les paroles de cette alliance et vous les pratiquerez...” Il apparaît que quarante-huit alliances furent conclues pour chaque commandement (3 multiplié par 16).
אַרְבַּע אַרְבַּע וְאַרְבַּע הֲרֵי שְׁמוֹנֶה שְׁמוֹנֶה וּשְׁמוֹנֶה הֲרֵי שֵׁשׁ עֶשְׂרֵה וְכֵן בְּסִינַי וְכֵן בְּעַרְבוֹת מוֹאָב שֶׁנֶּאֱמַר אֵלֶּה דִבְרֵי הַבְּרִית אֲשֶׁר צִוָּה ה׳ אֶת מֹשֶׁה וְגוֹ׳ וּכְתִיב וּשְׁמַרְתֶּם אֶת דִּבְרֵי הַבְּרִית הַזֹּאת וְגוֹ׳ נִמְצָא אַרְבָּעִים וּשְׁמוֹנֶה בְּרִיתוֹת עַל כׇּל מִצְוָה וּמִצְוָה
Rabbi Chim‘on ne compte pas les engagements pris au mont Guerizim et au mont ‘Eyval car, en l’occurrence, la Tora ne se réfère qu’à une partie des commandements. Il inclut à la place leur révélation à Moïse à l’intérieur de la tente du rendez-vous érigée dans le désert » (voir Lév. 1, 1).
רַבִּי שִׁמְעוֹן מוֹצִיא הַר גְּרִיזִים וְהַר עֵיבָל וּמַכְנִיס אֹהֶל מוֹעֵד שֶׁבַּמִּדְבָּר
Le premier Tana anonyme de la baraïta et Rabbi Chim‘on – explique la guemara – sont engagés dans la même discussion que les Tanaïm de cette autre baraïta – « Rabbi Yichma‘el affirme que les règles générales de la Tora ont été énoncées au Sinaï et les détails dans la tente du rendez-vous. Le premier Tana de la baraïta partage cet avis, de sorte que pour lui, la révélation à la tente du rendez-vous est la suite de celle du Sinaï et non de nouvelles alliances. Selon Rabbi ‘Akiba, les règles générales et les détails ont été révélés au Sinaï, et ont été redits dans la tente du rendez-vous, puis répétés une troisième fois dans les plaines de Moab – conformément à l’opinion de Rabbi Chim‘on, citée dans la baraïta.
וּבִפְלוּגְתָּא דְּהָנֵי תַּנָּאֵי דְּתַנְיָא רַבִּי יִשְׁמָעֵאל אוֹמֵר כְּלָלוֹת נֶאֶמְרוּ בְּסִינַי וּפְרָטוֹת בְּאֹהֶל מוֹעֵד רַבִּי עֲקִיבָא אוֹמֵר כְּלָלוֹת וּפְרָטוֹת נֶאֶמְרוּ בְּסִינַי וְנִשְׁנוּ בְּאֹהֶל מוֹעֵד וְנִשְׁתַּלְּשׁוּ בְּעַרְבוֹת מוֹאָב
De sorte que quarante-huit alliances ont été conclues pour chaque commandement.
וְאֵין לָךְ כׇּל דְּבַר מִצְוָה וּמִצְוָה שֶׁכְּתוּבָה בַּתּוֹרָה שֶׁלֹּא נִכְרְתוּ עָלֶיהָ אַרְבָּעִים וּשְׁמֹנֶה בְּרִיתוֹת
Rabbi Chim‘on ben Yehouda, un homme du village d’Akko (Acre), déclare au nom de Rabbi Chim‘on : quarante-huit alliances ont été conclues pour chacun des six cent trois mille cinq cent cinquante Hébreux recensés dans le désert (Ex. 38, 26 ; Nbres 1, 46 et 2, 32), chacun étant devenu garant de tous les autres.
רַבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן יְהוּדָה אִישׁ כְּפַר עַכּוֹ אָמַר מִשּׁוּם רַבִּי שִׁמְעוֹן אֵין לְךָ מִצְוָה וּמִצְוָה שֶׁכְּתוּבָה בַּתּוֹרָה שֶׁלֹּא נִכְרְתוּ עָלֶיהָ אַרְבָּעִים וּשְׁמֹנֶה בְּרִיתוֹת שֶׁל שֵׁשׁ מֵאוֹת אֶלֶף וּשְׁלֹשֶׁת אֲלָפִים וַחֲמֵשׁ מֵאוֹת וַחֲמִשִּׁים
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
Rabbi Yehouda ha-Nassi ajoute : d’après cet enseignement de Rabbi Chim‘on ben Yehouda, un homme du village d’Akko (Acre), au nom de Rabbi Chim‘on, on parvient à un total de six cent trois mille cinq cent cinquante engagements pour chaque Hébreu. »
אָמַר רַבִּי לְדִבְרֵי רַבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן יְהוּדָה אִישׁ כְּפַר עַכּוֹ שֶׁאָמַר מִשּׁוּם רַבִּי שִׁמְעוֹן אֵין לְךָ כׇּל מִצְוָה וּמִצְוָה שֶׁבַּתּוֹרָה שֶׁלֹּא נִכְרְתוּ עָלֶיהָ אַרְבָּעִים וּשְׁמֹנֶה בְּרִיתוֹת שֶׁל שֵׁשׁ מֵאוֹת אֶלֶף וּשְׁלֹשֶׁת אֲלָפִים וַחֲמֵשׁ מֵאוֹת וַחֲמִשִּׁים נִמְצָא לְכׇל אֶחָד וְאֶחָד מִיִּשְׂרָאֵל שֵׁשׁ מֵאוֹת אֶלֶף וּשְׁלֹשֶׁת אֲלָפִים וַחֲמֵשׁ מֵאוֹת וַחֲמִשִּׁים
Que vient ajouter Rabbi et quel est son point de divergence avec Rabbi Chim‘on ben Yehouda ? Rav Mecharchiya répond : les deux Sages conviennent que quarante-huit alliances ont été conclues avec les six cent trois mille cinq cent cinquante Hébreux pour chaque commandement et que chacun des Hébreux, garant de tous les autres, a pris sur soi encore six cent trois mille cinq cent cinquante obligations. Mais selon Rabbi, chacun était aussi garant du rôle de garant accepté par tous.
מַאי בֵּינַיְיהוּ אָמַר רַב מְשַׁרְשְׁיָא עָרְבָא וְעָרְבָא דְעָרְבָא אִיכָּא בֵּינַיְיהוּ
À l’époque des Amoraïm, Rabbi Yehouda ben Na‘hmani, l’interprète de Rabbi Chim‘on ben Lakich, a expliqué : la section tout entière des bénédictions et des malédictions sur le mont Guerizim et sur le mont ‘Eyval (Deut. 27, 15–26) s’applique à un amant et une amante coupables d’adultère – et pas seulement les versets 20, 22 et 23 qui s’y réfèrent explicitement.
דָּרֵשׁ רַבִּי יְהוּדָה בֶּן נַחְמָנִי מְתוּרְגְּמָנֵיהּ דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן לָקִישׁ כׇּל הַפָּרָשָׁה כּוּלָּהּ לֹא נֶאֶמְרָה אֶלָּא בְּנוֹאֵף וְנוֹאֶפֶת
En effet, il est dit – « Maudit soit l’homme qui fera une idole et une statue... » (ibid. 27, 15). Celui qui pratique l’idolâtrie ne mériterait-il qu’une malédiction ici-bas ? Reniant Dieu, il n’a pas droit, non plus, au monde à venir ! Mais en réalité, il faut comprendre ainsi le verset : quand un homme s’est uni à une femme mariée et a engendré un fils adultérin qui, honteux de ne pouvoir épouser une Juive de naissance, part vivre au milieu des païens et en vient à se livrer à l’idolâtrie – maudits soient son père et sa mère qui l’ont amené à ce culte.
אָרוּר הָאִישׁ אֲשֶׁר יַעֲשֶׂה פֶסֶל וּמַסֵּכָה וְגוֹ׳ בְּאָרוּר סַגִּי לֵיהּ אֶלָּא זֶה הַבָּא עַל הָעֶרְוָה וְהוֹלִיד בֵּן וְהָלַךְ לְבֵין אוּמּוֹת הָעוֹלָם וְעָבַד עֲבוֹדָה זָרָה אֲרוּרִין אָבִיו וְאִמּוֹ שֶׁל זֶה שֶׁכָּךְ גָּרְמוּ לוֹ
Nos maîtres ont enseigné dans une baraïta : « Il est écrit (Deut. 11, 29) – “Tu mettras la bénédiction sur le mont Guerizim et la malédiction sur le mont ‘Eyval.” Pourquoi en ai-je besoin ? Pour enseigner que les bénédictions devraient être prononcées sur le mont Guerizim et les malédictions sur le mont ‘Eyval ? C’est dit explicitement dans les versets (ibid. 27, 12–13) – “Ceux-ci se tiendront pour bénir le peuple sur le mont Guerizim, et ceux-là se tiendront pour [prononcer] la malédiction sur le mont ‘Eyval”. Mais en réalité, le verset du chapitre 11 vient préciser que les bénédictions doivent précéder les malédictions.
תָּנוּ רַבָּנַן וְנָתַתָּ אֶת הַבְּרָכָה עַל הַר גְּרִזִים וְאֶת הַקְּלָלָה וְגוֹ׳ מָה תַּלְמוּד לוֹמַר אִם לְלַמֵּד שֶׁתְּהֵא בְּרָכָה עַל הַר גְּרִזִים וּקְלָלָה עַל הַר עֵיבָל הֲרֵי כְּבָר נֶאֱמַר אֵלֶּה יַעַמְדוּ לְבָרֵךְ אֶת הָעָם עַל הַר גְּרִזִים וּכְתִיב וְאֵלֶּה יַעַמְדוּ עַל הַקְּלָלָה בְּהַר עֵיבָל אֶלָּא לְהַקְדִּים בְּרָכָה לִקְלָלָה
On aurait pu croire qu’il fallait réciter toutes les bénédictions avant de commencer les malédictions. Aussi la Tora a-t-elle employé le singulier : “la bénédiction” et “la malédiction” pour souligner qu’il fallait réciter la première bénédiction avant la première malédiction et continuer à les alterner – et ne pas prononcer toutes les bénédictions avant de commencer les malédictions.
יָכוֹל יִהְיוּ כׇּל הַבְּרָכוֹת קוֹדְמוֹת לַקְּלָלוֹת תַּלְמוּד לוֹמַר בְּרָכָה וּקְלָלָה בְּרָכָה אַחַת קוֹדֶמֶת לִקְלָלָה וְאֵין כׇּל הַבְּרָכוֹת קוֹדְמוֹת לַקְּלָלוֹת
En outre, comme indiqué précédemment, le verset a mis en regard la bénédiction et la malédiction pour établir ces analogies : à l’exemple des malédictions, les bénédictions devaient être aussi prononcées par les Lévites, à haute voix, en hébreu, en général et en particulier. Et dans les deux cas, les tribus postées sur l’un et l’autre mont étaient tenues de répondre Amen. »
וּלְהַקִּישׁ בְּרָכָה לִקְלָלָה לוֹמַר לָךְ מָה קְלָלָה בִּלְוִיִּם אַף בְּרָכָה בִּלְוִיִּם וּמָה קְלָלָה בְּקוֹל רָם אַף בְּרָכָה בְּקוֹל רָם וּמָה קְלָלָה בִּלְשׁוֹן הַקּוֹדֶשׁ אַף בְּרָכָה בִּלְשׁוֹן הַקּוֹדֶשׁ וּמָה קְלָלָה בִּכְלָל וּפְרָט אַף בְּרָכָה בִּכְלָל וּפְרָט וּמָה קְלָלָה אֵלּוּ וָאֵלּוּ עוֹנִין וְאוֹמְרִים אָמֵן אַף בְּרָכָה אֵלּוּ וָאֵלּוּ עוֹנִין וְאוֹמְרִים אָמֵן
MICHNA Parmi les textes rituels devant être prononcés en hébreu, la première michna du chapitre a mentionné la bénédiction des Cohanim (Nbres 6, 24–26). Comment est-elle récitée ? Hors du Temple, les Cohanim s’arrêtent après chaque verset et la communauté répond Amen ; au Temple, ils récitaient les trois versets sans interruption, car on ne répondait pas Amen dans cette enceinte sacrée – comme expliqué dans la guemara. Au Temple, les Cohanim prononçaient le Tétragramme
מַתְנִי׳ בִּרְכַּת כֹּהֲנִים כֵּיצַד בַּמְּדִינָה אוֹמֵר אוֹתָהּ שָׁלֹשׁ בְּרָכוֹת וּבַמִּקְדָּשׁ בְּרָכָה אַחַת בַּמִּקְדָּשׁ אוֹמֵר אֶת הַשֵּׁם
Commencez une discussion