la répartition des noms des tribus sur les pierres du èphod n’était pas la même que dans le Livre des Nombres (1, 5–15), mais était comme au début du Livre de l’Exode (1, 2–4).
לֹא כְּדֶרֶךְ שֶׁחֲלוּקִין בְּחוֹמֶשׁ הַפְּקוּדִים חֲלוּקִין בְּאַבְנֵי אֵפוֹד אֶלָּא כְּדֶרֶךְ שֶׁחֲלוּקִין בְּחוֹמֶשׁ שֵׁנִי
C’est-à-dire que sur la première pierre les fils de Léa – Reouven, Chim‘on, Lévi, Juda, Issakhar et Zevouloun – se succédaient en ordre d’âge. Sur la deuxième pierre – Les noms des fils de Rachel – Joseph, en haut, et Benjamin, en bas – et, entre eux, les fils des deux servantes : Dan, Naphtali, Gad et Acher.
כֵּיצַד בְּנֵי לֵאָה כְּסִידְרָן בְּנֵי רָחֵל אֶחָד מִכָּאן וְאֶחָד מִכָּאן וּבְנֵי שְׁפָחוֹת בָּאֶמְצַע
Mais alors, comment comprendre l’expression « selon leur naissance » – puisqu’ils n’ont pas été classés en ordre d’âge ? Ce sont les noms que leur père leur avait donnés à la naissance qui furent gravés sur les pierres du èphod, et non ceux que Moïse leur a attribués par la suite. Autrement dit, Reouven, et non Reouvèni, Chim‘on, et non Chim‘oni, Dan, et non ha-Dani, Gad, et non ha-Gadi. » Il apparaît que de l’avis unanime des Tanaïm, la répartition des tribus sur les pierres du èphod n’était pas la même qu’au mont Guerizim et au mont ‘Eyval. Ainsi, cette baraïta réfute définitivement le propos de Rav Cahana !
וְאֶלָּא מַאי אֲנִי מְקַיֵּים כְּתוֹלְדֹתָם כִּשְׁמוֹתָן שֶׁקָּרָא לָהֶן אֲבִיהֶן וְלֹא כְּשֵׁמוֹת שֶׁקָּרָא לָהֶן מֹשֶׁה רְאוּבֵן וְלֹא רְאוּבֵנִי שִׁמְעוֹן וְלֹא שִׁמְעוֹנִי דָּן וְלֹא הַדָּנִי גָּד וְלֹא הַגָּדִי תְּיוּבְתָּא דְּרַב כָּהֲנָא תְּיוּבְתָּא
Mais alors, interroge la guemara, comment comprendre l’expression « et la moitié », laissant entendre qu’il s’agit d’une « moitié » connue par ailleurs ? Un Tana a expliqué – « L’article défini “la” – ayant un sens restrictif – sous-entend que les effectifs de la moitié des Hébreux se trouvant sur le mont Guerizim étaient plus importants que ceux de la moitié se tenant sur le mont ‘Eyval, parce que les Anciens de la tribu de Lévi étaient restés en bas, entre les deux montagnes. »
וְאֶלָּא מַאי וְהַחֶצְיוֹ תָּנָא חֶצְיוֹ שֶׁל מוּל הַר גְּרִיזִים מְרוּבֶּה מֵחֶצְיוֹ שֶׁל הַר עֵיבָל מִפְּנֵי שֶׁלֵּוִי לְמַטָּה
Au contraire, objecte la guemara, puisqu’une partie des Lévites – l’une des tribus postées sur le mont Guerizim – était restée en bas, les autres membres du peuple qui se trouvaient sur cette montagne devaient être moins nombreux que sur le mont ‘Eyval ! Voici ce que le Tana a voulu dire : l’article défini « la » sous-entend que les tribus postées sur le mont Guerizim représentaient la majorité du peuple – même si une partie des Lévites était restée en bas – car les descendants de Joseph, en grand nombre, se trouvaient parmi elles. En effet, il est dit (Jos. 17, 14–15) – « Les fils de Joseph parlèrent à Josué, en disant : pourquoi m’as-tu donné en héritage un seul lot et un seul district, alors que je suis un peuple nombreux… Josué leur dit : si tu es un peuple nombreux, monte pour toi à la forêt » !
אַדְּרַבָּה מִפְּנֵי שֶׁלֵּוִי לְמַטָּה בָּצְרִי לְהוּ הָכִי קָאָמַר אַף עַל פִּי שֶׁלֵּוִי לְמַטָּה בְּנֵי יוֹסֵף עִמָּהֶם שֶׁנֶּאֱמַר וַיְדַבְּרוּ בְּנֵי יוֹסֵף אֶת יְהוֹשֻׁעַ לֵאמֹר מַדּוּעַ נָתַתָּה לִּי נַחֲלָה גּוֹרָל אֶחָד וְחֶבֶל אֶחָד וַאֲנִי עַם רָב וַיֹּאמֶר אֲלֵיהֶם יְהוֹשֻׁעַ אִם עַם רַב אַתָּה עֲלֵה לְךָ הַיַּעְרָה
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
En d’autres termes, il leur conseilla de se réfugier dans les forêts, pour que le mauvais œil n’ait pas prise sur eux. Les descendants de Joseph lui répondirent – Le mauvais œil n’a pas prise sur nous, car il est écrit (Gen. 49, 22) – « Prolifique est Joseph, prolifique au-dessus d’une source. » Au lieu de « au-dessus d’une source » [‘alè ‘ayin] Rabbi Abahou suggère de lire « échappant à l’œil » [‘olè ‘ayin].
אָמַר לָהֶן לְכוּ וְהַחְבִּיאוּ עַצְמְכֶם בַּיְּעָרִים שֶׁלֹּא תִּשְׁלוֹט בָּכֶם עַיִן הָרָע אֲמַרוּ לֵיהּ זַרְעֵיהּ דְּיוֹסֵף לָא שָׁלְטָא בֵּיהּ עֵינָא בִּישָׁא דִּכְתִיב בֵּן פֹּרָת יוֹסֵף בֵּן פֹּרָת עֲלֵי עָיִן וְאָמַר רַבִּי אֲבָהוּ אַל תְּהִי קוֹרֵא עֲלֵי עָיִן אֶלָּא עוֹלֵי עָיִן
Rabbi Yossè fils de Rabbi ‘Hanina déduit la même idée de la formule de Jacob, bénissant les fils de Joseph (ibid. 48, 16) – « qu’ils se multiplient abondamment comme des poissons au sein de la terre. » L’expression « ils se multiplient abondamment comme des poissons » établit une analogie entre les enfants de Joseph et le monde aquatique : de même que les poissons de la mer, recouverts par les eaux, ne donnent pas prise au mauvais œil, de même, la descendance de Joseph en est préservée.
רַבִּי יוֹסֵי בְּרַבִּי חֲנִינָא אֲמַר מֵהָכָא וְיִדְגּוּ לָרֹב בְּקֶרֶב הָאָרֶץ מָה דָּגִים שֶׁבַּיָּם מַיִם מְכַסִּין עֲלֵיהֶן וְאֵין הָעַיִן שׁוֹלֶטֶת בָּהֶן אַף זַרְעוֹ שֶׁל יוֹסֵף אֵין הָעַיִן שׁוֹלֶטֶת בָּהֶן
D’après la baraïta avancée contre Rav Cahana, les noms des tribus gravés sur les pierres du èphod comptaient au total cinquante lettres. Pourtant, en additionnant toutes les lettres de ces noms, selon leur orthographe habituelle, on arrive seulement à quarante-neuf ! Rabbi Yits‘hak répond : une lettre fut ajoutée au nom de Joseph, car il est dit (Ps. 81, 6) – « C’est un témoignage qu’Il a établi en Yehossef lorsqu’Il sortit d’Égypte ; j’ai entendu une langue que je ne connaissais pas. »
הָנֵי חֲמִשִּׁים אוֹתִיּוֹת חֲמִשִּׁים נְכֵי חֲדָא הָוְיָין אָמַר רַבִּי יִצְחָק יוֹסֵף הוֹסִיפוּ לוֹ אוֹת אַחַת שֶׁנֶּאֱמַר עֵדוּת בִּיהוֹסֵף שָׂמוֹ בְּצֵאתוֹ עַל אֶרֶץ מִצְרָיִם
Rav Na‘hman bar Yits‘hak objecta : on a établi précédemment qu’il fallait graver sur les pierres du èphod les noms donnés aux fils de Jacob « à leur naissance » – sans ajout ultérieur ! Mais en réalité, on parvient au total de cinquante lettres parce que, dans toute la Tora, Binyamin (Benjamin) est orthographié sans youd entre le mèm et le noun final, alors qu’ici, à sa naissance, il est écrit avec un youd, dans le verset (Gen. 35, 18) – « Et son père l’appela Binyamin » (avec un youd).
מַתְקֵיף לַהּ רַב נַחְמָן בַּר יִצְחָק כְּתוֹלְדֹתָם בָּעֵינַן אֶלָּא כׇּל הַתּוֹרָה כּוּלָּהּ בִּנְיָמִן כְּתִיב וְהָכָא בִּנְיָמִין שָׁלֵם כְּדִכְתִיב וְאָבִיו קָרָא לוֹ בִנְיָמִין
§ Rav ‘Hana bar Bizna a rapporté cet enseignement de Rabbi Chim‘on le Pieux : Joseph, qui a sanctifié discrètement le Nom du Ciel – comme expliqué ci-après – a mérité qu’on lui ajoute une lettre du Nom du Saint béni soit-Il (le premier hè du Tétragramme, puisqu’il est appelé Yehossef dans le verset des Psaumes déjà cité). Juda qui a sanctifié le Nom du Ciel en public (voir plus loin) a reçu un nom contenant les quatre lettres du Tétragramme (avec un dalet).
אָמַר רַב חָנָא בַּר בִּיזְנָא אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן חֲסִידָא יוֹסֵף שֶׁקִּידֵּשׁ שֵׁם שָׁמַיִם בַּסֵּתֶר הוֹסִיפוּ עָלָיו אוֹת אַחַת מִשְּׁמוֹ שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא יְהוּדָה שֶׁקִּידֵּשׁ שֵׁם שָׁמַיִם בְּפַרְהֶסְיָא נִקְרָא כּוּלּוֹ עַל שְׁמוֹ שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא
En quelle occasion Joseph a-t-il sanctifié le Nom du Ciel ? En maîtrisant ses envies. En effet, il est écrit (ibid. 39, 11) – « Il advint, ce jour-là, qu’il entra à la maison pour accomplir son travail et il n’y avait, dans la maison, personne des gens de la maison. » Rabbi Yo‘hanan en déduit que, dans un premier temps, Joseph avait lui aussi l’intention de fauter avec la femme de Putiphar. « Il entra à la maison pour accomplir son travail » – Rav et Chemouel sont divisés sur le sens de ce verset : d’après l’un, il était réellement venu se livrer à son travail ; pour l’autre, « le travail » est un euphémisme ; en vérité, Joseph est entré dans la maison avec l’intention de commettre un adultère avec la femme de Putiphar.
יוֹסֵף מַאי הִיא דִּכְתִיב וַיְהִי כְּהַיּוֹם הַזֶּה וַיָּבֹא הַבַּיְתָה לַעֲשׂוֹת מְלַאכְתּוֹ אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן מְלַמֵּד שֶׁשְּׁנֵיהֶם לִדְבַר עֲבֵירָה נִתְכַּוְּונוּ וַיָּבֹא הַבַּיְתָה לַעֲשׂוֹת מְלַאכְתּוֹ רַב וּשְׁמוּאֵל חַד אָמַר לַעֲשׂוֹת מְלַאכְתּוֹ מַמָּשׁ וְחַד אָמַר לַעֲשׂוֹת צְרָכָיו נִכְנַס
« Et il n’y avait, dans la maison, personne des gens de la maison. » Comment se fait-il qu’il n’y avait aucun autre serviteur dans une maison aussi grande et importante que celle de ce scélérat (Putiphar, haut dignitaire égyptien) ? L’École de Rabbi Yichma‘el a expliqué – « C’était leur jour de fête et ils s’étaient tous rendus à leur temple idolâtre, laissant seule la femme de Putiphar qui avait prétexté une maladie, pensant que c’était l’occasion rêvée pour s’unir à Joseph.
וְאֵין אִישׁ מֵאַנְשֵׁי הַבַּיִת וְגוֹ׳ אֶפְשָׁר בַּיִת גָּדוֹל כְּבֵיתוֹ שֶׁל אוֹתוֹ רָשָׁע לֹא הָיָה בּוֹ אִישׁ תָּנָא דְּבֵי רַבִּי יִשְׁמָעֵאל אוֹתוֹ הַיּוֹם יוֹם חַגָּם הָיָה וְהָלְכוּ כּוּלָּן לְבֵית עֲבוֹדָה זָרָה שֶׁלָּהֶם וְהִיא אָמְרָה לָהֶן חוֹלָה הִיא אָמְרָה אֵין לִי יוֹם שֶׁנִּיזְקָק לִי יוֹסֵף כַּיּוֹם הַזֶּה
“Elle le saisit par son vêtement en disant : couche avec moi” (Gen. 39, 12). À ce moment-là, Joseph entrevit par la fenêtre l’image de son père, qui lui dit : Joseph ! Les noms de tes frères sont appelés à être inscrits sur les pierres du èphod et toi, parmi eux. Veux-tu que ton nom soit effacé et être surnommé – “Celui qui fréquente des prostituées”, visé par le verset (Prov. 29, 3) : “celui qui fréquente des prostituées perdra [sa réputation, plus précieuse qu’]une fortune” ?
וַתִּתְפְּשֵׂהוּ בְּבִגְדוֹ לֵאמֹר וְגוֹ׳ בְּאוֹתָהּ שָׁעָה בָּאתָה דְּיוֹקְנוֹ שֶׁל אָבִיו וְנִרְאֲתָה לוֹ בַּחַלּוֹן אָמַר לוֹ יוֹסֵף עֲתִידִין אַחֶיךָ שֶׁיִּכָּתְבוּ עַל אַבְנֵי אֵפוֹד וְאַתָּה בֵּינֵיהֶם רְצוֹנְךָ שֶׁיִּמָּחֶה שִׁמְךָ מִבֵּינֵיהֶם וְתִקָּרֵא רוֹעֶה זוֹנוֹת דִּכְתִיב וְרֹעֶה זוֹנוֹת יְאַבֶּד הוֹן
Aussitôt Joseph se ressaisit, comme l’atteste le verset (Gen. 49, 24) – “La fermeté de son arc est revenue.” Rabbi Yo‘hanan explique au nom de Rabbi Mèir : cette expression suggère que Joseph subjugua son désir sexuel. D’après la suite du verset – “Ses bras sont restés agiles”, on peut imaginer que Joseph appuya ses mains sur le sol pour maîtriser son excitation par cette position inconfortable et un épanchement séminal sortit d’entre les ongles de ses mains.
מִיָּד וַתֵּשֶׁב בְּאֵיתָן קַשְׁתּוֹ אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן מִשּׁוּם רַבִּי מֵאִיר שֶׁשָּׁבָה קַשְׁתּוֹ לְאֵיתָנָהּ וַיָּפֹזּוּ זְרוֹעֵי יָדָיו נָעַץ יָדָיו בַּקַּרְקַע וְיָצְאָה שִׁכְבַת זַרְעוֹ מִבֵּין צִיפּוֹרְנֵי יָדָיו
La suite “grâce aux mains du puissant Jacob” s’explique de la sorte : grâce à qui son nom a pu être gravé sur les pierres du èphod ? Uniquement grâce au “puissant Jacob”. La fin du verset – “De là, un berger, une pierre d’Israël” montre que Joseph acquit ainsi le mérite de devenir le berger d’Israël, car il est dit (Ps. 80, 2) – “Berger d’Israël prête l’oreille, [toi qui le] conduis comme le troupeau de Joseph.” »
מִידֵּי אֲבִיר יַעֲקֹב מִי גָּרַם לוֹ שֶׁיֵּחָקֵק עַל אַבְנֵי אֵפוֹד אֶלָּא אֲבִיר יַעֲקֹב מִשָּׁם רֹעֶה אֶבֶן יִשְׂרָאֵל מִשָּׁם זָכָה וְנַעֲשָׂה רוֹעֶה שֶׁנֶּאֱמַר רוֹעֵה יִשְׂרָאֵל הַאֲזִינָה נֹהֵג כַּצֹּאן יוֹסֵף
On a enseigné dans une baraïta – « Joseph aurait pu engendrer douze tribus, comme son père, car il est dit (Gen. 37, 2) – “Voici la descendance de Jacob – Joseph”, qui était appelé à la même destinée que son père, mais il n’eut que deux fils à cause de l’épanchement séminal sorti d’entre les ongles de ses dix doigts. Néanmoins, Benjamin, son frère, engendra dix garçons qui furent tous appelés par des noms évoquant ses tribulations, car il est dit (ibid. 46, 21) – “Et les fils de Benjamin : Béla, Vékher, Achbel, Guèra, Na‘aman, E‘hi, Roch, Moupim, ‘Houpim et Ard”.
תַּנְיָא הָיָה רָאוּי יוֹסֵף לָצֵאת מִמֶּנּוּ שְׁנֵים עָשָׂר שְׁבָטִים כְּדֶרֶךְ שֶׁיָּצְאוּ מִיַּעֲקֹב אָבִיו שֶׁנֶּאֱמַר אֵלֶּה תֹּלְדוֹת יַעֲקֹב יוֹסֵף אֶלָּא שֶׁיָּצָא שִׁכְבַת זַרְעוֹ מִבֵּין צִיפּוֹרְנֵי יָדָיו וְאַף עַל פִּי כֵן יָצְאוּ מִבִּנְיָמִין אָחִיו וְכוּלָּן נִקְרְאוּ עַל שְׁמוֹ שֶׁנֶּאֱמַר וּבְנֵי בִנְיָמִן בֶּלַע וָבֶכֶר וְאַשְׁבֵּל וְגוֹ׳
“Béla” se réfère à Joseph, car ce dernier fut englouti [nivla] entre les nations. “Vékher” se rapporte aussi à lui, car il était l’aîné [bekhor] de sa mère. Le nom “Achbel” est lié également à Joseph, parce que Dieu fit en sorte qu’il soit prisonnier en Égypte [chevao è-l]. “Guèra” a trait également à Joseph, parce que celui-ci a séjourné [gar] à l’étranger.
בֶּלַע שֶׁנִּבְלַע בֵּין הָאוּמּוֹת וּבֶכֶר בְּכוֹר לְאִמּוֹ הָיָה וְאַשְׁבֵּל שֶׁשְּׁבָאוֹ אֵל גֵּרָא שֶׁגָּר בְּאַכְסַנְיוֹת
“Na‘aman” rappelle que Joseph était particulièrement aimable [na‘im]. En souvenir de Joseph, Benjamin nomma deux autres fils “E‘hi et Roch”, comme pour dire : c’est mon frère [a‘hi] et c’est mon chef [rochi]. Deux fils furent appelés “Moupim et ‘Houpim”, parce que Benjamin pensa avec tristesse : Joseph n’a pas assisté à mon mariage [‘houpa], et moi je n’ai pas assisté au sien. Enfin, “Ard” fait allusion à Joseph qui est descendu [yarad] en Égypte, entre les païens. Ou, selon une autre explication, parce que son visage ressemblait à une rose [véred]. »
וְנַעֲמָן שֶׁנָּעִים בְּיוֹתֵר אֵחִי וָרֹאשׁ אֵחִי הוּא וְרֹאשִׁי הוּא מֻפִּים וְחֻפִּים הוּא לֹא רָאָה בְּחוּפָּתִי וַאֲנִי לֹא רָאִיתִי בְּחוּפָּתוֹ וָאָרְדְּ שֶׁיָּרַד לְבֵין אוּמּוֹת הָעוֹלָם אִיכָּא דְּאָמְרִי וָאָרְדְּ שֶׁפָּנָיו דּוֹמִין לְוֶורֶד
Rabbi ‘Hiya bar Aba a rapporté cet enseignement de Rabbi Yo‘hanan : lorsque Pharaon dit à Joseph (Gen. 41, 44) – « Sans ton intervention, nul ne lèvera la main... », les astrologues de Pharaon lui demandèrent : nous imposerais-tu comme chef un vulgaire esclave acheté par son maître pour vingt pièces d’argent ? Pharaon leur répondit : je vois en lui des airs de majesté.
אָמַר רַבִּי חִיָּיא בַּר אַבָּא אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן בְּשָׁעָה שֶׁאָמַר לוֹ פַּרְעֹה לְיוֹסֵף וּבִלְעָדֶיךָ לֹא יָרִים אִישׁ אֶת יָדוֹ וְגוֹ׳ אָמְרוּ אִיצְטַגְנִינֵי פַרְעֹה עֶבֶד שֶׁלְּקָחוֹ רַבּוֹ בְּעֶשְׂרִים כֶּסֶף תַּמְשִׁילֵהוּ עָלֵינוּ אָמַר לָהֶן גִּנּוּנֵי מַלְכוּת אֲנִי רוֹאֶה בּוֹ
Ils lui répliquèrent : s’il en est ainsi, il devrait connaître les soixante-dix langues ! L’ange Gabriel vint enseigner à Joseph les soixante-dix langues. Au début, Joseph ne parvenait pas à les apprendre. L’ange lui ajouta une lettre du Nom du Saint béni soit-Il et, dès lors, il parvint à les apprendre, car il est dit (Ps. 81, 6) – « C’est un témoignage qu’Il a établi en Yehossef (Joseph) lorsqu’Il sortit d’Égypte ; j’ai entendu une langue que je ne connaissais pas. » Le lendemain, Joseph put répondre à Pharaon dans la langue de son choix.
אָמְרוּ לוֹ אִם כֵּן יְהֵא יוֹדֵעַ בְּשִׁבְעִים לָשׁוֹן בָּא גַּבְרִיאֵל וְלִימְּדוֹ שִׁבְעִים לָשׁוֹן לָא הֲוָה קָגָמַר הוֹסִיף לוֹ אוֹת אַחַת מִשְּׁמוֹ שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא וְלָמַד שֶׁנֶּאֱמַר עֵדוּת בִּיהוֹסֵף שָׂמוֹ בְּצֵאתוֹ עַל אֶרֶץ מִצְרָיִם שְׂפַת לֹא יָדַעְתִּי אֶשְׁמָע וּלְמָחָר כֹּל לִישָּׁנָא דְּאִישְׁתַּעִי פַּרְעֹה בַּהֲדֵיהּ אַהְדַּר לֵיהּ
En revanche, quand Joseph lui parlait en hébreu, Pharaon ne le comprenait pas. Pharaon demanda à Joseph de le lui enseigner. Joseph accéda à sa requête mais Pharaon ne parvint pas à apprendre cette langue. Pharaon adjura Joseph de ne pas dévoiler cette incapacité à qui que ce soit. Joseph le lui jura.
אִישְׁתַּעִי אִיהוּ בִּלְשׁוֹן הַקֹּדֶשׁ לָא הֲוָה קָא יָדַע מַאי הֲוָה אָמַר אֲמַר לֵיהּ אַגְמַרִי אַגְמְרֵיהּ וְלָא גְּמַר אֲמַר לֵיהּ אִישְׁתְּבַע לִי דְּלָא מְגַלֵּית אִישְׁתְּבַע לוֹ
Des années plus tard, Joseph déclara à Pharaon (Gen. 50, 5) – « Mon père m’a fait jurer en disant : voici que je vais mourir ! Dans mon tombeau que je me suis creusé au pays de Canaan, c’est là que tu me mettras au tombeau », Pharaon refusa, lui suggérant de demander à qui de droit de le délier de son engagement. Joseph lui répondit : demanderai-je aussi d’être libéré du serment que je t’ai fait ? Bon gré mal gré, Pharaon lui dit (Gen. 50, 6) « Monte et enterre ton père comme tu le lui avais juré. »
כִּי אֲמַר לֵיהּ אָבִי הִשְׁבִּיעַנִי לֵאמֹר אֲמַר לֵיהּ זִיל אִיתְּשִׁיל אַשְּׁבוּעֲתָךְ אֲמַר לֵיהּ וְאִיתְּשִׁיל נָמֵי אַדִּידָךְ וְאַף עַל גַּב דְּלָא נִיחָא לֵיהּ אֲמַר לֵיהּ עֲלֵה וּקְבֹר אֶת אָבִיךָ כַּאֲשֶׁר הִשְׁבִּיעֶךָ
Et en quelle occasion Juda a-t-il sanctifié le Nom du Ciel ? La réponse apparaît dans cette baraïta – « Rabbi Mèir affirme qu’avant le passage de la mer des Joncs, les tribus se disputaient l’une avec l’autre, chacune voulant descendre en premier dans la mer.
יְהוּדָה מַאי הִיא דְּתַנְיָא הָיָה רַבִּי מֵאִיר אוֹמֵר כְּשֶׁעָמְדוּ יִשְׂרָאֵל עַל הַיָּם הָיוּ שְׁבָטִים מְנַצְּחִים זֶה עִם זֶה זֶה אוֹמֵר אֲנִי יוֹרֵד תְּחִלָּה לַיָּם וְזֶה אוֹמֵר אֲנִי יוֹרֵד תְּחִלָּה לַיָּם קָפַץ
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