Qui t’a irritée quand tu t’es irritée au point de te laisser capturer et qui est venu à toi maintenant, pour t’apaiser et t’inciter à te libérer ?
מַאן אַמְרְיָךְ (לְהָא) דְּאִימָּרַיְיתְּ וּמַאן אֲתָא עֲלָךְ דְּאִיפַּיַּיסְתְּ
« Il frappa dans le peuple soixante-dix hommes, cinquante mille hommes » – Rabbi Abahou et Rabbi El‘azar sont divisés sur le sens du verset. Pour l’un, il y eut soixante-dix victimes, dont chacune avait autant de valeur que cinquante mille hommes ordinaires. Pour l’autre, il y eut cinquante mille victimes, dont chacune avait autant de valeur que les soixante-dix membres du Grand Sanhédrin – sans compter le Nassi.
וַיַּךְ בָּעָם שִׁבְעִים אִישׁ חֲמִשִּׁים אֶלֶף אִישׁ רַבִּי אֲבָהוּ וְרַבִּי אֶלְעָזָר חַד אָמַר שִׁבְעִים אִישׁ הָיוּ וְכׇל אֶחָד וְאֶחָד שָׁקוּל כַּחֲמִשִּׁים אֶלֶף וְחַד אָמַר חֲמִשִּׁים אֶלֶף הָיוּ וְכׇל אֶחָד וְאֶחָד שָׁקוּל כְּשִׁבְעִים סַנְהֶדְרִין
À propos du transport de l’Arche à Jérusalem à l’époque du roi David, il est écrit, d’une part – (II Sam. 6, 13) « Lorsque les porteurs de l’Arche de l’Éternel eurent avancé de six pas, on sacrifia un bœuf et un veau gras », alors qu’un autre passage se rapportant au même épisode (I Chron. 15, 26) mentionne « sept taureaux et sept béliers » ! Pour résoudre cette contradiction apparente, Rav Papa bar Chemouel explique : à chaque pas on sacrifia un bœuf et un veau gras, et tous les six pas, sept taureaux et sept béliers.
וַיְהִי כִּי צָעֲדוּ נֹשְׂאֵי אֲרוֹן ה׳ שִׁשָּׁה צְעָדִים וַיִּזְבַּח שׁוֹר וּמְרִיא וּכְתִיב שִׁבְעָה פָרִים וְשִׁבְעָה אֵילִים אָמַר רַב פָּפָּא בַּר שְׁמוּאֵל עַל כׇּל פְּסִיעָה וּפְסִיעָה שׁוֹר וּמְרִיא עַל כׇּל שֵׁשׁ וְשֵׁשׁ פְּסִיעוֹת שִׁבְעָה פָרִים וְשִׁבְעָה אֵילִים
Rav ‘Hisda lui objecta : s’il en est ainsi, tout Erets-Israël serait rempli de hauts-lieux ! Mais en réalité, affirme Rav ‘Hisda, on sacrifia tous les six pas, un bœuf et un veau gras, et tous les trente-six pas, sept taureaux et sept béliers.
אֲמַר לֵיהּ רַב חִסְדָּא אִם כֵּן מִילֵּאתָ אֶת כׇּל אֶרֶץ יִשְׂרָאֵל בָּמוֹת אֶלָּא אָמַר רַב חִסְדָּא עַל כׇּל שֵׁשׁ וְשֵׁשׁ פְּסִיעוֹת שׁוֹר וּמְרִיא עַל כׇּל שִׁשָּׁה סְדָרִים שֶׁל שֵׁשׁ פְּסִיעוֹת שִׁבְעָה פָרִים וְשִׁבְעָה אֵילִים
Autre contradiction apparente entre les deux Livres. Il est écrit (I Chron. 13, 9) – « Comme on arrivait à la grange de Kidon, ‘Ouza étendit la main pour retenir l’Arche… », alors qu’un autre passage se rapportant au même épisode (II Sam. 6, 6) mentionne « la grange de Nakhon » ! Rabbi Yo‘hanan explique : le nom de la grange varie en fonction des rôles successifs joués par l’Arche. Au début, la grange est associée à un javelot – kidon – puisque ‘Ouza fut frappé pour son attitude irrespectueuse envers l’Arche. Mais des mois après, la grange est appelée nakhon, parce que l’Arche rendit « stable » la maison de Obed-Edom où elle était entreposée et lui apporta la bénédiction, le propriétaire ayant traité l’Arche avec déférence (II Sam. 6, 12).
כְּתִיב כִּידֹן וּכְתִיב נָכוֹן אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן בַּתְּחִלָּה כִּידוֹן וּלְבַסּוֹף נָכוֹן
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
La guemara reprend ici la citation de la Tossefta interrompue en 35a. « Il s’avère à la lecture du récit biblique que l’on érigea des pierres à trois occasions. Moïse le fit sur le territoire de Moab, car il est dit (Deut. 1, 5) — “De l’autre côté du Jourdain, sur le territoire de Moab, Moïse commença à expliquer [bèèr] cette Tora en disant” et ailleurs, à propos des pierres devant être érigées sur le mont ‘Eyval, il est dit (ibid. 27, 8) : “Tu écriras sur les pierres toutes les paroles de cette Tora en les expliquant [baèr] bien.” On déduit de l’analogie sémantique fondée sur l’emploi répété du verbe “expliquer” que Moïse les a écrites lui aussi sur des pierres.
נִמְצֵאתָ אַתָּה אוֹמֵר שְׁלֹשָׁה מִינֵי אֲבָנִים הָיוּ אֶחָד שֶׁהֵקִים מֹשֶׁה בְּאֶרֶץ מוֹאָב שֶׁנֶּאֱמַר בְּעֵבֶר הַיַּרְדֵּן בְּאֶרֶץ מוֹאָב הוֹאִיל מֹשֶׁה בֵּאֵר וְגוֹ׳ וּלְהַלָּן הוּא אוֹמֵר וְכָתַבְתָּ עֲלֵיהֶן אֶת כׇּל דִּבְרֵי הַתּוֹרָה הַזֹּאת וְגוֹ׳ וְאָתְיָא בֵּאֵר בֵּאֵר
Josué érigea une deuxième série de pierres au milieu du Jourdain, car il est dit (Jos. 4, 9) – “Josué érigea douze pierres au milieu du Jourdain… et elles y sont jusqu’à ce jour.” Enfin, après avoir dressé une troisième série de pierres au mont ‘Eyval, Josué les transporta à Guilgal, car il est dit (ibid. 4, 20) – “Et ces douze pierres qu’ils avaient prises du Jourdain, Josué les érigea à Guilgal.” »
וְאֶחָד שֶׁהֵקִים יְהוֹשֻׁעַ בְּתוֹךְ הַיַּרְדֵּן שֶׁנֶּאֱמַר וּשְׁתֵּים עֶשְׂרֵה אֲבָנִים הֵקִים יְהוֹשֻׁעַ בְּתוֹךְ הַיַּרְדֵּן וְאֶחָד שֶׁהֵקִים בַּגִּלְגָּל שֶׁנֶּאֱמַר וְאֵת שְׁתֵּים עֶשְׂרֵה הָאֲבָנִים הָאֵלֶּה אֲשֶׁר לָקְחוּ וְגוֹ׳
Nos maîtres ont encore enseigné dans la Tossefta – « Comment les Enfants d’Israël ont-ils écrit la Tora sur des pierres ? Selon Rabbi Yehouda, ils l’ont écrite sur des pierres, comme il leur avait été ordonné (Deut. 27, 2) – “Au jour où vous passerez le Jourdain… tu érigeras de grandes pierres que tu enduiras de chaux.” Puis : “Tu écriras sur les pierres toutes les paroles de cette Tora...” (ibid. 27, 8). Ensuite, ils les enduisirent de chaux – comme prescrit au verset 2.
תָּנוּ רַבָּנַן כֵּיצַד כָּתְבוּ יִשְׂרָאֵל אֶת הַתּוֹרָה רַבִּי יְהוּדָה אוֹמֵר עַל גַּבֵּי אֲבָנִים כְּתָבוּהָ שֶׁנֶּאֱמַר וְכָתַבְתָּ עַל הָאֲבָנִים אֶת כׇּל דִּבְרֵי הַתּוֹרָה הַזֹּאת וְגוֹ׳ וְאַחַר כָּךְ סָדוּ אוֹתָן בְּסִיד
Rabbi Chim‘on lui objecta : s’il en est ainsi, comment les nations du monde ont-elles pris connaissance de la Tora ? Il lui répondit : le Saint béni soit-Il leur insuffla l’intelligence de dépêcher des scribes qui grattèrent la chaux et recopièrent la Tora pour la faire connaître à leurs compatriotes. En conséquence, elles sont vouées à la mort pour ne pas avoir saisi l’occasion d’apprendre la Tora.
אָמַר לוֹ רַבִּי שִׁמְעוֹן לִדְבָרֶיךָ הֵיאַךְ לָמְדוּ אוּמּוֹת הָעוֹלָם תּוֹרָה אָמַר לוֹ בִּינָה יְתֵירָה נָתַן בָּהֶם הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא וְשִׁיגְּרוּ נוֹטֵירִין שֶׁלָּהֶן וְקִילְּפוּ אֶת הַסִּיד וְהִשִּׂיאוּהָ וְעַל דָּבָר זֶה נִתְחַתֵּם גְּזַר דִּינָם לִבְאֵר שַׁחַת שֶׁהָיָה לָהֶן לִלְמֹד וְלֹא לָמְדוּ
D’après Rabbi Chim‘on, les Hébreux ont d’abord enduit les pierres de chaux puis ont écrit la Tora sur la chaux en ajoutant en bas le verset intimant d’exterminer les sept peuples cananéens (Deut. 20, 18) – “Afin qu’ils ne vous enseignent pas à faire comme toutes les abominations qu’ils accomplissent pour leurs dieux.” Ainsi, ils informaient les Cananéens habitant hors d’Erets-Israël qu’on accepterait de les laisser en vie s’ils se repentaient. »
רַבִּי שִׁמְעוֹן אוֹמֵר עַל גַּבֵּי סִיד כְּתָבוּהָ וְכָתְבוּ לָהֶן לְמַטָּה יְלַמְּדוּ אֶתְכֶם לַעֲשׂוֹת כְּכֹל וְגוֹ׳ הָא לָמַדְתָּ שֶׁאִם הָיוּ חוֹזְרִין בִּתְשׁוּבָה הָיוּ מְקַבְּלִין אוֹתָן
Rava bar Cheila expliqua : d’où Rabbi Chim‘on a-t-il déduit que la Tora a été écrite sur la chaux ? Du verset (Is. 33, 12) – « Et les peuples seront des fours à combustion de la chaux », qu’il comprend ainsi : ils seront consumés parce qu’ils n’ont pas appris la Tora écrite clairement sur la chaux.
אָמַר רָבָא בַּר שֵׁילָא מַאי טַעְמָא דְּרַבִּי שִׁמְעוֹן דִּכְתִיב וְהָיוּ עַמִּים מִשְׂרְפוֹת סִיד עַל עִסְקֵי סִיד
En revanche, selon Rabbi Yehouda, le prophète établit cette comparaison avec la chaux : de même que celle-ci est destinée à être brûlée, il en va ainsi des nations du monde.
וְרַבִּי יְהוּדָה כִּי סִיד מָה סִיד אֵין לוֹ תַּקָּנָה אֶלָּא שְׂרֵיפָה אַף אוּמּוֹת הָעוֹלָם אֵין לָהֶם תַּקָּנָה אֶלָּא שְׂרֵיפָה
Selon une baraïta – « Dans le verset (Deut. 21, 10) – “Quand tu partiras en guerre contre [l’un de] tes ennemis (hors d’Erets-Israël)... tu captureras ses captifs”, cette dernière formule, apparemment superflue vient permettre de laisser en vie des Cananéens habitant hors de la Terre s’ils se repentent. » À quel auteur peut-on attribuer cet enseignement ?
כְּמַאן אָזְלָא הָא דְּתַנְיָא וְשָׁבִיתָ שִׁבְיוֹ לְרַבּוֹת כְּנַעֲנִים שֶׁבְּחוּצָה לָאָרֶץ שֶׁאִם חוֹזְרִין בִּתְשׁוּבָה מְקַבְּלִין אוֹתָן
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