“Dans les assemblées
(à la mer), ils bénissent Dieu, l’Éternel, depuis la source
(ou la matrice) d’Israël.” »
בְּמַקְהֵלוֹת בָּרְכוּ אֱלֹהִים ה׳ מִמְּקוֹר יִשְׂרָאֵל
À supposer que les embryons aient chanté le Cantique de la mer, objecte la guemara, pouvaient-ils dire : « C’est mon Dieu et je Le glorifierai » – comme s’ils désignaient du doigt la Présence divine ? Pourtant, ils n’avaient pas la possibilité de
la contempler ! Rabbi Tan‘houm explique : le ventre
maternel se transforma pour eux comme un verre transparent,
de sorte qu’ils purent voir la Présence divine.
וְהָא לָא חֲזוֹ אָמַר רַבִּי תַּנְחוּם כָּרֵס נַעֲשָׂה לָהֶן כְּאַסְפַּקְלַרְיָא הַמְּאִירָה וְרָאוּ
Suite de la michna : « En ce
même jour, Rabbi Yehochoua ben Hourkenos expliqua – Job n’a servi
le Saint béni soit-Il que par amour, car il est dit (Job 13, 15) : “Qu’Il me fasse périr, j’espérerai en Lui [lo aya‘hel].” » Par la suite, ce Tana
ajoute que le verset est ambigu, parce que lo
traduit aussi la négation. Cependant, objecte la guemara, on devrait vérifier
comment lo
est orthographié : s’il est écrit avec un lamed
et un alef, il exprime la négation ; S’il est écrit avec un lamed
et un vav,
il faut le traduire par « lui » !
בּוֹ בַּיּוֹם דָּרַשׁ רַבִּי יְהוֹשֻׁעַ בֶּן הוּרְקָנוֹס שֶׁלֹּא עָבַד אִיּוֹב כּוּ׳ וְלִיחְזֵי הַאי לֹא אִי בְּלָמֶד אָלֶף כְּתִיב לֹא הוּא אִי בְּלָמֶד וָיו כְּתִיב לוֹ הוּא
La guemara réplique : quand il est écrit avec un lamed
et un alef, exprime-t-il toujours la négative ? S’il en est ainsi,
la formule « Dans toutes leurs souffrances, lo
(avec un lamed
et un alef) Il souffre »
(Is. 63, 9) signifierait que le Saint béni soit-Il est insensible
aux souffrances d’Israël ?
וְכׇל הֵיכָא דִּכְתִיב בְּלָמֶד אָלֶף לֹא הוּא אֶלָּא מֵעַתָּה בְּכׇל צָרָתָם לֹא צָר דִּכְתִיב בְּלָמֶד אָלֶף הָכִי נָמֵי דְּלֹא הוּא
Et on ne saurait prétendre que c’est le cas, puisqu’il est écrit
dans la suite du verset : « l’ange [qui sert] devant Lui les sauve » ! Mais à l’évidence,
quand lo
est écrit avec un lamed
et un alef, on peut le traduire par la négative ou par « lui ».
וְכִי תֵּימָא הָכִי נָמֵי וְהָכְתִיב וּמַלְאַךְ פָּנָיו הוֹשִׁיעָם אֶלָּא לָאו מַשְׁמַע הָכִי וּמַשְׁמַע הָכִי
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
On a enseigné
dans une baraïta
: « Rabbi Mèir a déclaré – L’expression “craignant Dieu” est employée à propos de
Job (1, 1) et à propos d’Avraham
(Gen. 22, 12). De même que chez Avraham, la crainte
n’était pas celle du châtiment, mais témoignait de son amour
pour le Saint béni soit-Il, il en va ainsi pour Job. »
תַּנְיָא רַבִּי מֵאִיר אוֹמֵר נֶאֱמַר יְרֵא אֱלֹהִים בְּאִיּוֹב וְנֶאֱמַר יְרֵא אֱלֹהִים בְּאַבְרָהָם מָה יְרֵא אֱלֹהִים הָאָמוּר בְּאַבְרָהָם מֵאַהֲבָה אַף יְרֵא אֱלֹהִים הָאָמוּר בְּאִיּוֹב מֵאַהֲבָה
Et où
est attesté l’amour d’Avraham lui-même ? Dans la formule
(Is. 41, 8) : « la descendance d’Avraham qui M’aimait. »
וְאַבְרָהָם גּוּפֵיהּ מְנָלַן דִּכְתִיב זֶרַע אַבְרָהָם אֹהֲבִי
En quoi
la récompense d’une personne qui agit par amour diffère-t-elle
de celle accordée à un fidèle qui agit par crainte ? La réponse est donnée par cette baraïta
– « Rabbi Chim‘on ben El‘azar déclare :
la récompense du premier est plus importante que celle du second, car
le mérite de celui-ci
se répercute seulement sur mille générations,
leur assurant une assistance providentielle, alors que l’autre
fait profiter deux mille générations.
מַאי אִיכָּא בֵּין עוֹשֶׂה מֵאַהֲבָה לְעוֹשֶׂה מִיִּרְאָה אִיכָּא הָא דְּתַנְיָא רַבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן אֶלְעָזָר אוֹמֵר גָּדוֹל הָעוֹשֶׂה מֵאַהֲבָה יוֹתֵר מִן הָעוֹשֶׂה מִיִּרְאָה שֶׁזֶּה תָּלוּי לְאֶלֶף דּוֹר וְזֶה תָּלוּי לְאַלְפַּיִם דּוֹר
En effet, il est écrit d’une part
(Ex. 20, 6) : “Qui étend Ma bienveillance à des milliers, pour ceux qui M’aiment
et ceux qui observent Mes commandements.” D’autre part
il est écrit (Deut. 7, 9) : “Reconnais que l’Éternel ton Dieu . . . garde l’alliance et la bienveillance pour ceux qui L’aiment et pour ceux qui accomplissent Ses commandements
(par crainte) [jusqu’]à mille générations.” »
הָכָא כְּתִיב לַאֲלָפִים לְאֹהֲבַי וּלְשֹׁמְרֵי מִצְוֹתָי וְהָתָם כְּתִיב וּלְשֹׁמְרֵי מִצְוֹתָיו לְאֶלֶף דּוֹר
Dans ce dernier verset aussi,
objecte la guemara, il est écrit : « Pour ceux qui L’aiment
et pour ceux qui accomplissent Ses commandements [jusqu’]à mille générations ! »
הָתָם נָמֵי כְּתִיב לְאֹהֲבָיו וּלְשֹׁמְרֵי מִצְוֹתָיו לְאֶלֶף דּוֹר
La Tora a laissé entendre que le mérite de « ceux qui M’aiment » se répercute sur « des milliers de générations », alors que « mille générations » profitent de « ceux qui accomplissent Ses commandements » (par crainte), en accolant les expressions correspondantes dans l’un et l’autre verset.
הַאי לְדִסְמִיךְ לֵיהּ וְהַאי לְדִסְמִיךְ לֵיהּ
À ce propos, la guemara raconte : deux disciples étaient assis devant Rava. L’un lui déclara – On m’a fait lire dans mon rêve le verset (Ps. 31, 20) : « Qu’elle est grande Ta bonté que Tu tiens en réserve pour ceux qui Te craignent ! » L’autre lui dit – On m’a fait lire dans mon rêve le verset (ibid. 5, 12) : « Alors se réjouiront tous ceux qui s’abritent en Toi, ils jubileront à jamais . . . ils exulteront en Toi ceux qui aiment Ton nom. » Il leur expliqua : vos rêves révèlent que vous êtes tous deux des Justes parfaits, l’un agissant par amour, l’autre, par crainte.
הָנְהוּ תְּרֵי תַּלְמִידֵי דַּהֲווֹ יָתְבִי קַמֵּיהּ דְּרָבָא חַד אָמַר לֵיהּ אַקְרְיוּן בְּחֶלְמַאי מָה רַב טוּבְךָ אֲשֶׁר צָפַנְתָּ לִּירֵאֶיךָ וְחַד אָמַר לֵיהּ אַקְרְיוּן בְּחֶלְמַאי וְיִשְׂמְחוּ כׇל חוֹסֵי בָךְ לְעוֹלָם יְרַנֵּנוּ וְיַעְלְצוּ בְךָ אֹהֲבֵי שְׁמֶךָ אֲמַר לְהוּ תַּרְוַיְיכוּ רַבָּנַן צַדִּיקֵי גְּמוּרֵי אַתּוּן מָר מֵאַהֲבָה וּמָר מִיִּרְאָה
הֲדַרַן עֲלָךְ כְּשֵׁם שֶׁהַמַּיִם
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