ainsi se prolongera ton bonheur.” Le souverain suivit ce conseil et il nourrit tous les exilés juifs démunis. Et il est écrit aux versets suivants : “Tout le châtiment s’abattit sur le roi Nabuchodonosor… au bout de douze mois.” » Il a ainsi bénéficié d’un sursis de douze mois grâce à ses mérites, et il en va de même pour une femme coupable d’adultère. Quoi qu’il en soit, aucun des Tanaïm cités dans cette baraïta ne lui accorde donc trois ans de sursis comme le soutient l’auteur anonyme de notre michna ! הֵן תֶּהֱוֵי אַרְכָא לִשְׁלֵוְתָךְ וּכְתִיב כֹּלָּא מְטָא עַל נְבוּכַדְנֶצַּר מַלְכָּא וּכְתִיב לִקְצָת יַרְחִין תְּרֵי עֲשַׂר
En réalité, répond la guemara, on peut attribuer notre michna à Rabbi Yichma‘el. En effet, il a trouvé un autre verset laissant entendre que le sursis de douze mois peut être prolongé deux fois, car il est écrit (Amos 1, 11) – « Ainsi a parlé l’Éternel : sur trois péchés d’Édom (Je ne sévirai pas, mais) pour le quatrième, Je ne me raviserai pas. » לְעוֹלָם רַבִּי יִשְׁמָעֵאל וְאַשְׁכַּח קְרָא דְּאָמַר וְתָנֵי דִּכְתִיב כֹּה אָמַר ה׳ עַל שְׁלֹשָׁה פִּשְׁעֵי אֱדוֹם
Et pourquoi Rabbi Yichma‘el a-t-il enseigné : « Bien qu’aucune véritable preuve ne puisse être apportée de l’Écriture, on y trouve cependant une allusion dans les versets de Daniel ? » Autrement dit, pourquoi les versets explicites dans les livres de Daniel et d’Amos ne lui semblent pas probants ? Réponse : il est possible que le Saint béni soit-Il accorde un sursis plus long aux païens – comme le roi Nabuchodonosor ou Édom – pour différer leur châtiment ici-bas et ainsi réduire leurs mérites dans le monde à venir. וּמַאי אַף עַל פִּי שֶׁאֵין רְאָיָה לַדָּבָר זֵכֶר לַדָּבָר דִּלְמָא שָׁאנֵי גּוֹיִם דְּלָא מִפְּקִיד דִּינָא עֲלַיְיהוּ
D’après le Tana anonyme de notre michna, « un mérite peut suspendre les effets des eaux amères pendant un, deux ou trois ans. » De quel mérite s’agit-il ? Si tu dis qu’il s’agit du mérite acquis par l’étude de la Tora ? Pourtant une femme n’y est pas astreinte, car il est écrit (Deut. 11, 19) – « Vous enseignerez à vos fils. » Or selon une règle établie, la récompense d’une bonne action accomplie à titre facultatif est moins importante que la récompense dont bénéficie celui qui a effectué cette action parce qu’il y était astreint par la Tora ! Mais, diras-tu, le mérite d’avoir accompli un commandement peut également suspendre les effets des eaux amères, et ce serait donc en raison de la pratique des commandements auxquels une femme est astreinte qu’elle aurait mérité un sursis ? וְיֵשׁ זְכוּת תּוֹלָה שָׁלֹשׁ שָׁנִים כּוּ׳ זְכוּת דְּמַאי אִילֵּימָא זְכוּת דְּתוֹרָה הָא אֵינָהּ מְצֻוּוֹה וְעוֹשָׂה הִיא אֶלָּא זְכוּת דְּמִצְוָה
Ce à quoi il convient d’objecter : le mérite d’avoir accompli un commandement assure-t-il réellement une protection aussi durable ? Pourtant on a enseigné dans une baraïta à propos du verset (Prov. 6, 23) – « Car le commandement est un flambeau, et la Tora, une lumière » ; Rabbi Mena‘hem bar Yossè a expliqué : le verset compare le commandement à un flambeau, et la Tora à une lumière ; le commandement est comparé à un flambeau pour établir l’analogie suivante – De même qu’un flambeau protège en éclairant momentanément, il en va ainsi de l’accomplissement d’un commandement. זְכוּת דְּמִצְוָה מִי מַגְּנָא כּוּלֵּי הַאי וְהָתַנְיָא אֶת זוֹ דָּרַשׁ רַבִּי מְנַחֵם בַּר יוֹסֵי כִּי נֵר מִצְוָה וְתוֹרָה אוֹר תָּלָה הַכָּתוּב אֶת הַמִּצְוָה בְּנֵר וְאֶת הַתּוֹרָה בְּאוֹר אֶת הַמִּצְוָה בְּנֵר לוֹמַר לָךְ מָה נֵר אֵינָהּ מְגִינָּה אֶלָּא לְפִי שָׁעָה אַף מִצְוָה אֵינָהּ מְגִינָּה אֶלָּא לְפִי שָׁעָה

Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)

Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.

Et la Tora est comparée à une lumière pour établir cette analogie : de même que la lumière protège en éclairant éternellement, il en va ainsi de la Tora. Cette idée est déjà exprimée au verset précédent : « Quand tu marcheras, elle – la Tora – te guidera, quand tu te coucheras, elle te gardera et quand tu te réveilleras, elle interviendra en ta faveur. » « Quand tu marcheras, elle te guidera » – dans ce monde-ci ; « quand tu te coucheras, elle te gardera » – à l’heure de la mort ; « et quand tu te réveilleras, elle interviendra en ta faveur » – dans le monde à venir, après le « réveil », c’est-à-dire lors de la résurrection des morts. וְאֶת הַתּוֹרָה בְּאוֹר לוֹמַר לָךְ מָה אוֹר מֵגֵין לָעוֹלָם אַף תּוֹרָה מְגִינָּה לָעוֹלָם וְאוֹמֵר בְּהִתְהַלֶּכְךָ תַּנְחֶה אֹתְךָ וְגוֹ׳ בְּהִתְהַלֶּכְךָ תַּנְחֶה אֹתְךָ זֶה הָעוֹלָם הַזֶּה בְּשָׁכְבְּךָ תִּשְׁמוֹר עָלֶיךָ זוֹ מִיתָה וַהֲקִיצוֹתָ הִיא תְשִׂיחֶךָ לֶעָתִיד לָבֹא
Cette idée est illustrée par une parabole : un homme qui marche au plus profond de la nuit et de l’obscurité craint les épines, les fosses, les ronces, les bêtes sauvages et les brigands, et ne sait pas où son chemin le conduit. מָשָׁל לְאָדָם שֶׁהָיָה מְהַלֵּךְ בְּאִישׁוֹן לַיְלָה וַאֲפֵילָה וּמִתְיָירֵא מִן הַקּוֹצִים וּמִן הַפְּחָתִים וּמִן הַבַּרְקָנִים וּמֵחַיָּה רָעָה וּמִן הַלִּסְטִין וְאֵינוֹ יוֹדֵעַ בְּאֵיזֶה דֶּרֶךְ מְהַלֵּךְ
Si une torche de feu (allusion à une obligation religieuse) se présente à lui, il évitera grâce à elle les épines, les fosses et les ronces, mais il craindra encore d’être attaqué, au couvert de la nuit, par des bêtes sauvages et des brigands (qui personnifient ici les souffrances et les châtiments), et il ne saura toujours pas où son chemin le conduit. À l’aube – quand se lève la lumière qui correspond à l’étude de la Tora – il est préservé des bêtes sauvages et des brigands, mais il ne sait pas encore où son chemin le conduit (parce que la tentation peut l’inciter à suspendre son étude et à se dévoyer). Arrivé à un carrefour, il est préservé de tous les dangers. נִזְדַּמְּנָה לוֹ אֲבוּקָה שֶׁל אוּר נִיצַּל מִן הַקּוֹצִים וּמִן הַפְּחָתִים וּמִן הַבַּרְקָנִים וַעֲדַיִין מִתְיָירֵא מֵחַיָּה רָעָה וּמִן הַלִּיסְטִין וְאֵינוֹ יוֹדֵעַ בְּאֵיזֶה דֶּרֶךְ מְהַלֵּךְ כֵּיוָן שֶׁעָלָה עַמּוּד הַשַּׁחַר נִיצַּל מֵחַיָּה רָעָה וּמִן הַלִּיסְטִין וַעֲדַיִין אֵינוֹ יוֹדֵעַ בְּאֵיזֶה דֶּרֶךְ מְהַלֵּךְ הִגִּיעַ לְפָרָשַׁת דְּרָכִים נִיצַּל מִכּוּלָּם
Autre explication du verset des Proverbes (6, 23) par Rabbi Mena‘hem bar Yossè : une transgression éteint le mérite acquis par l’accomplissement d’un commandement, mais une transgression n’éteint pas le mérite acquis par l’étude de la Tora, car il est dit (Cant. 8, 7) – « Des eaux abondantes ne pourront éteindre l’amour » – même des fautes abondantes ne peuvent anéantir l’étude de la Tora, preuve de l’amour témoigné à Dieu et à Sa parole ! Il apparaît donc que le mérite acquis par l’accomplissement d’un commandement autre que l’étude de la Tora n’est pas assez grand pour suspendre les effets des eaux amères ! דָּבָר אַחֵר עֲבֵירָה מְכַבָּה מִצְוָה וְאֵין עֲבֵירָה מְכַבָּה תּוֹרָה שֶׁנֶּאֱמַר מַיִם רַבִּים לֹא יוּכְלוּ לְכַבּוֹת אֶת הָאַהֲבָה
Rav Yossef répond : tout le temps que dure son accomplissement, un commandement protège d’un châtiment mérité pour une faute passée et il préserve en outre des dangers de la tentation. En revanche, passé le temps de son accomplissement, il protège du châtiment, mais il ne préserve plus du péché, tandis que l’étude de la Tora protège du châtiment et préserve du danger tant durant le temps que dure son accomplissement qu’une fois passé ce temps. Il en ressort donc que l’accomplissement d’un commandement peut suspendre l’effet des eaux amères. אָמַר רַב יוֹסֵף מִצְוָה בְּעִידָּנָא דְּעָסֵיק בָּהּ מַגְּנָא וּמַצְּלָא בְּעִידָּנָא דְּלָא עָסֵיק בָּהּ אַגּוֹנֵי מַגְּנָא אַצּוֹלֵי לָא מַצְּלָא תּוֹרָה בֵּין בְּעִידָּנָא דְּעָסֵיק בָּהּ וּבֵין בְּעִידָּנָא דְּלָא עָסֵיק בָּהּ מַגְּנָא וּמַצְּלָא
Raba lui a objecté : pourtant, Doeg (voir I Sam. chap. 22) et A‘hitofel (II Sam. chap. 15–17) ne s’étaient-ils pas adonnés à l’étude de la Tora ? Pourquoi donc leur étude ne les a-t-elle pas protégés de la faute ? En réalité, explique Rava, nous apprenons de là que l’étude de la Tora protège du châtiment et préserve de la faute tout le temps que dure son accomplissement, en revanche une fois passé ce temps, elle protège du châtiment, mais elle ne préserve pas de la faute. Quant à un commandement, il protège du châtiment tant durant le temps que dure son accomplissement qu’une fois passé ce temps, mais il ne préserve pas de la faute. מַתְקֵיף לַהּ רַבָּה אֶלָּא מֵעַתָּה דּוֹאֵג וַאֲחִיתוֹפֶל מִי לָא עָסְקִי בְּתוֹרָה אַמַּאי לָא הֵגֵינָּה עֲלַיְיהוּ אֶלָּא אָמַר רָבָא תּוֹרָה בְּעִידָּנָא דְּעָסֵיק בָּהּ מַגְּנָא וּמַצְּלָא בְּעִידָּנָא דְּלָא עָסֵיק בָּהּ אַגּוֹנֵי מַגְּנָא אַצּוֹלֵי לָא מַצְּלָא מִצְוָה בֵּין בְּעִידָּנָא דְּעָסֵיק בָּהּ בֵּין בְּעִידָּנָא דְּלָא עָסֵיק בָּהּ אַגּוֹנֵי מַגְּנָא אַצּוֹלֵי לָא מַצְּלָא
Ravina maintient que c’est le mérite de l’étude de la Tora qui peut suspendre les effets des eaux amères. Quant à l’objection précitée, à savoir qu’une femme n’est pas astreinte à l’étude de la Tora et n’a donc droit, ipso facto, qu’à une moindre récompense, on peut y répondre de la manière suivante : bien qu’elle ne soit pas astreinte à l’étude de la Tora, elle obtient une récompense pour avoir incité ses fils à apprendre la Tora ou la Michna et pour avoir attendu patiemment que son mari revienne de la maison d’étude, or cette récompense n’est-elle pas une part du mérite qui leur revient à eux, c’est-à-dire à ses fils et à son mari qui ont étudié la Tora ? C’est ainsi que le mérite d’une femme participe du mérite qu’il y a à étudier la Tora et suspend l’effet des eaux amères. רָבִינָא אָמַר לְעוֹלָם זְכוּת תּוֹרָה וּדְקָאָמְרַתְּ אֵינָהּ מְצֻוּוֹה וְעוֹשֶׂה נְהִי דִּפַּקּוֹדֵי לָא מִפַּקְּדָא בְּאַגְרָא דְּמַקְרְיָן וּמַתְנְיָין בְּנַיְיהוּ וְנָטְרָן לְהוּ לְגַבְרַיְיהוּ עַד דְּאָתוּ מִבֵּי מִדְרְשָׁא מִי לָא פָּלְגָאן בַּהֲדַיְיהוּ
Revenons à la parabole évoquée par Rabbi Mena‘hem bar Yossè. On a vu que la torche représente le commandement, et l’aube, la lumière qui perce grâce à l’étude. Mais à quoi fait allusion « le carrefour » dont il a parlé ? Rav ‘Hisda dit : il s’agit du disciple d’un Sage, le jour de sa mort ; il est à ce moment heureux de ne pas avoir rejeté le joug de la Tora sa vie durant. Selon Rav Na‘hman bar Yits‘hak, la crainte du péché, associée à l’étude de la Tora, conduit le disciple d’un Sage à « un carrefour » de son itinéraire. Grâce à l’étude, il sait ce qui est permis et ce qui est interdit, tandis que la crainte du péché lui permet d’orienter son étude dans la bonne direction. Enfin, selon Mar Zoutra, le disciple d’un Sage ne sait pas si la vérité qui commence à se faire jour dans son esprit sera acceptée par ses collègues ; il parvient « au carrefour » de son étude quand son enseignement fait autorité. מַאי פָּרָשַׁת דְּרָכִים אָמַר רַב חִסְדָּא זֶה תַּלְמִיד חָכָם וְיוֹם מִיתָה רַב נַחְמָן בַּר יִצְחָק אָמַר זֶה תַּלְמִיד חָכָם וְיִרְאַת חֵטְא מָר זוּטְרָא אָמַר זֶה תַּלְמִיד חָכָם דְּסָלְקָא לֵיהּ שְׁמַעְתָּתָא אַלִּיבָּא דְהִלְכְתָא
À propos de la seconde explication du verset des Proverbes (6, 23) donnée par Rabbi Mena‘hem bar Yossè – une transgression éteint, c’est-à-dire annule le mérite acquis par l’accomplissement d’un commandement, mais pas le mérite lié à l’étude de la Tora. Rav Yossef a déclaré : cette interprétation de Rabbi Mena‘hem bar Yossè est tellement juste que c’est comme s’il l’avait entendue lors de la Révélation au Sinaï. À n’en point douter, si Doeg et A‘hitofel l’avaient connue, ils n’auraient pas persécuté le roi David. En effet, ce dernier écrit dans les Psaumes (71, 10–11) – « Mes ennemis parlent contre moi et ceux qui guettent ma vie se concertent en disant : Dieu l’a abandonné. Poursuivez-le, empoignez-le, nul ne le sauvera ! » Doeg et A‘hitofel osèrent s’attaquer au roi David, car ils pensaient que la faute commise par ce dernier avec Batchéva l’avait privé irrémédiablement de l’assistance divine. דָּבָר אַחֵר עֲבֵירָה מְכַבָּה מִצְוָה וְאֵין עֲבֵירָה מְכַבָּה תּוֹרָה אָמַר רַב יוֹסֵף דַּרְשֵׁיהּ רַבִּי מְנַחֵם בַּר יוֹסֵי לְהַאי קְרָא כִּי סִינַי וְאִילְמָלֵא דַּרְשׁוּהּ דּוֹאֵג וַאֲחִיתוֹפֶל הָכִי לָא רְדַפוּ בָּתַר דָּוִד דִּכְתִיב לֵאמֹר אֱלֹהִים עֲזָבוֹ וְגוֹ׳
Quel texte biblique avaient-ils interprété pour en venir à cette conclusion ? C’est le verset (Deut. 23, 15) – « On ne verra pas en toi de chose malséante ; sinon Il se retirerait de toi. » À l’évidence, ils ne savaient pas qu’une transgression éteint le mérite acquis par l’accomplissement d’un commandement, mais pas celui lié à l’étude de la Tora, comme le laisse entendre le verset du Cantique des cantiques déjà cité partiellement – « Des eaux abondantes ne pourront éteindre l’amour. Si une personne donnait toute la fortune de sa maison en échange de l’amour, on le traiterait avec le plus grand mépris. » מַאי דְּרוּשׁ וְלֹא יִרְאֶה בְךָ עֶרְוַת דָּבָר וְגוֹ׳ וְהֵן אֵינָן יוֹדְעִין שֶׁעֲבֵירָה מְכַבָּה מִצְוָה וְאֵין עֲבֵירָה מְכַבָּה תּוֹרָה
À quel cas s’applique la formule : « on le traiterait avec le plus grand mépris », d’où l’on déduit qu’il est impossible d’acquérir le mérite de l’étude au moyen de l’argent ? ‘Oula explique : elle ne s’applique pas au cas du Tana appelé Chim‘on, le frère de ‘Azarya, ainsi nommé en référence à son frère ‘Azarya parce que ce dernier lui assurait sa subsistance afin qu’il puisse se consacrer intégralement à l’étude, en échange de quoi Chim‘on partageait son mérite avec son frère, ni à celui de Rabbi Yo‘hanan soutenu, dans les mêmes conditions, par la maison du nassi, מַאי בּוֹז יָבוּזוּ לוֹ אָמַר עוּלָּא לָא כְּשִׁמְעוֹן אֲחִי עֲזַרְיָה וְלָא כְּרַבִּי יוֹחָנָן דְּבֵי נְשִׂיאָה
mais elle s’applique à Hillel et Chévna. En effet, quand Rav Dimi est venu d’Erets-Israël en Babylonie, il a témoigné : Hillel et Chévna étaient frères. Hillel étudiait la Tora dans la misère (voir Yoma 35b), tandis que Chévna faisait des affaires. Finalement, ce dernier proposa à son frère : viens, nous allons fusionner et partager nos bénéfices ; je te cède la moitié de ma fortune contre la moitié de la récompense qui te revient pour ton étude ! Alors une Voix céleste proclama : « Si une personne donnait toute la fortune de sa maison en échange de l’amour (de l’étude), on la traiterait avec le plus grand mépris. » אֶלָּא כְּהִלֵּל וְשֶׁבְנָא דְּכִי אֲתָא רַב דִּימִי אָמַר הִלֵּל וְשֶׁבְנָא אַחֵי הֲווֹ הִלֵּל עֲסַק בַּתּוֹרָה שֶׁבְנָא עֲבַד עִיסְקָא לְסוֹף אֲמַר לֵיהּ תָּא נַעֲרוֹב וְלִיפְלוֹג יָצְתָה בַּת קוֹל וְאָמְרָה אִם יִתֵּן אִישׁ אֶת כׇּל הוֹן בֵּיתוֹ וְגוֹ׳