CHAPITRE 3
MICHNA Le mari prenait l’offrande du panier égyptien où elle se trouvait, comme expliqué au chapitre précédent, et il la plaçait dans un ustensile du Service qu’il déposait entre les mains de la femme soupçonnée d’adultère. Ensuite, le Cohen plaçait ses mains au-dessous de celles de la femme et il opérait, avec elle, le balancement de l’offrande. Il opérait le balancement, puis il approchait l’offrande du coin sud-ouest de l’autel (comme indiqué en 14b), il prélevait une poignée de farine et la faisait fumer sur l’autel, le reste étant consommé par les Cohanim. הָיָה נוֹטֵל אֶת מִנְחָתָהּ מִתּוֹךְ כְּפִיפָה מִצְרִית וְנוֹתְנָהּ לְתוֹךְ כְּלִי שָׁרֵת וְנוֹתְנָהּ עַל יָדָהּ וְכֹהֵן מַנִּיחַ יָדוֹ מִתַּחְתֶּיהָ וּמְנִיפָהּ הֵנִיף וְהִגִּישׁ קָמַץ וְהִקְטִיר וְהַשְּׁאָר נֶאֱכָל לַכֹּהֲנִים
MICHNA Le mari prenait l’offrande du panier égyptien où elle se trouvait, comme expliqué au chapitre précédent, et il la plaçait dans un ustensile du Service qu’il déposait entre les mains de la femme soupçonnée d’adultère. Ensuite, le Cohen plaçait ses mains au-dessous de celles de la femme et il opérait, avec elle, le balancement de l’offrande. Il opérait le balancement, puis il approchait l’offrande du coin sud-ouest de l’autel (comme indiqué en 14b), il prélevait une poignée de farine et la faisait fumer sur l’autel, le reste étant consommé par les Cohanim. הָיָה נוֹטֵל אֶת מִנְחָתָהּ מִתּוֹךְ כְּפִיפָה מִצְרִית וְנוֹתְנָהּ לְתוֹךְ כְּלִי שָׁרֵת וְנוֹתְנָהּ עַל יָדָהּ וְכֹהֵן מַנִּיחַ יָדוֹ מִתַּחְתֶּיהָ וּמְנִיפָהּ הֵנִיף וְהִגִּישׁ קָמַץ וְהִקְטִיר וְהַשְּׁאָר נֶאֱכָל לַכֹּהֲנִים
Selon un premier Tana anonyme, le Cohen faisait d’abord boire les eaux amères à l’accusée, puis il apportait son offrande. Rabbi Chim‘on enseigne : il apportait d’abord son offrande puis il la faisait boire, ainsi qu’il est dit (Nbres 5, 26) – « Le Cohen... prendra une poignée de l’offrande et la fera fumer sur l’autel ; puis il fera boire les eaux à la femme. » Cependant, ajoute Rabbi Chim‘on, même s’il lui a d’abord fait boire les eaux amères puis qu’il a apporté son offrande, l’offrande est valable a posteriori.
הָיָה מַשְׁקָהּ וְאַחַר כָּךְ מַקְרִיב אֶת מִנְחָתָהּ רַבִּי שִׁמְעוֹן אוֹמֵר מַקְרִיב אֶת מִנְחָתָהּ וְאַחַר כָּךְ הָיָה מַשְׁקָהּ שֶׁנֶּאֱמַר וְאַחַר יַשְׁקֶה אֶת הָאִשָּׁה אֶת הַמָּיִם אִם הִשְׁקָהּ וְאַחַר כָּךְ הִקְרִיב אֶת מִנְחָתָהּ כְּשֵׁרָה
GUEMARA Rabbi El‘azar a dit à Rabbi Yochiya, un Amora de sa génération – Ne t’assieds pas avant de m’avoir répondu à cette question : d’où, c’est-à-dire de quel indice scripturaire, la michna déduit-elle que l’offrande d’une femme soupçonnée d’adultère requiert un balancement ? A-t-il bien demandé d’où la michna l’apprend, s’étonne la guemara ? C’est pourtant écrit explicitement au verset 25 : « Le Cohen... opèrera le balancement de l’offrande devant l’Éternel » ! Mais à l’évidence, Rabbi El‘azar sous-entendait la question suivante : puisque ce verset mentionne seulement le Cohen, sur quel indice scripturaire se fonde la michna pour enseigner qu’il doit opérer le balancement non pas seul mais avec les propriétaires de l’offrande – c’est-à-dire, en l’occurrence, avec la femme soupçonnée d’adultère ?
גְּמָ׳ אֲמַר לֵיהּ רַבִּי אֶלְעָזָר לְרַבִּי יֹאשִׁיָּה דְּדָרֵיהּ לָא תֵּיתֵב אַכַּרְעָךְ עַד דִּמְפָרְשַׁתְּ לָהּ לְהָא מִילְּתָא מִנַּיִן לְמִנְחַת סוֹטָה שֶׁטְּעוּנָה תְּנוּפָה מְנָא לַן וְהֵנִיף כְּתִיב בַּהּ בִּבְעָלִים מְנָלַן
Rabbi Yochiya lui a répondu : on le déduit de l’analogie sémantique fondée sur l’emploi répété du mot « main », « main », dans le passage biblique relatif à la femme sota et dans celui se rapportant aux offrandes de paix. Il est écrit ici (Nbres 5, 25) : « Et le Cohen prendra des mains de la femme l’offrande de jalousie », et il est écrit là-bas (Lév. 7, 29–30) – « Celui qui offre ses offrandes de paix... ses propres mains apporteront les sacrifices par le feu à l’Éternel... pour en opérer le balancement devant l’Eternel. »
אָתְיָא יָד יָד מִשְּׁלָמִים כְּתִיב הָכָא וְלָקַח הַכֹּהֵן מִיַּד הָאִשָּׁה וּכְתִיב הָתָם יָדָיו תְּבִיאֶינָה
L’analogie sémantique établit donc une corrélation entre les deux balancements, ce qui permet de déduire la règle suivante : de même qu’ici, dans le cas de la femme sota, intervient le Cohen, là-bas aussi, dans le cas de l’offrande paix, intervient le Cohen ; et de même que là-bas interviennent les propriétaires, ici aussi interviennent les propriétaires. Comment cela, c’est-à-dire comment concilier l’intervention du Cohen avec celle des propriétaires pour opérer le balancement d’une même offrande ? Réponse : dans les deux cas, le Cohen doit placer ses mains en dessous des mains du propriétaire et opérer ainsi le balancement, de sorte qu’ils agissent ensemble.
מָה כָּאן כֹּהֵן אַף לְהַלָּן כֹּהֵן וּמָה לְהַלָּן בְּעָלִים אַף כָּאן בְּעָלִים הָא כֵּיצַד מַנִּיחַ יָדוֹ תַּחַת יְדֵי הַבְּעָלִים וּמֵנִיף
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
§ Suite de la michna : « Il opérait le balancement, approchait l’offrande du coin sud-ouest de l’autel, en prélevait une poignée de farine et la faisait fumer ... Le Cohen faisait boire les eaux amères à l’accusée, puis il apportait son offrande. » Pourtant, objecte la guemara, d’après l’ordre chronologique décrit précédemment par la michna, l’offrande a déjà été apportée quand le Cohen soumet la femme à l’épreuve des eaux amères !
הֵנִיף וְהִגִּישׁ קָמַץ וְכוּ׳ הָיָה מַשְׁקָהּ וְאַחַר כָּךְ מַקְרִיב אֶת מִנְחָתָהּ הָא אַקְרְבַהּ
Réponse : il faut comprendre ainsi l’enseignement de notre michna – Le Tana présente d’abord les diverses étapes du rituel des offrandes des femmes soupçonnées d’adultère ; comment cela se déroule-t-il ? Le Cohen opère le balancement, approche l’offrande de l’autel, en prélève une poignée de farine et la fait fumer sur l’autel, le reste étant consommé par les Cohanim.
הָכִי קָאָמַר סֵדֶר מְנָחוֹת כֵּיצַד הֵנִיף וְהִגִּישׁ קָמַץ וְהִקְטִיר וְהַשְּׁאָר נֶאֱכָל לַכֹּהֲנִים
Et quant à l’épreuve des eaux amères, la michna rapporte à ce sujet une controverse entre Rabbi Chim‘on et les Sages : les Sages, représentés par le Tana anonyme, pensent que le Cohen soumet d’abord la femme à l’épreuve des eaux amères puis qu’il apporte son offrande, et Rabbi Chim‘on pense qu’il apporte d’abord son offrande puis qu’il la soumet à l’épreuve des eaux amères, ainsi qu’il est dit dans le verset – « Le Cohen... prendra une poignée de l’offrande et la fera fumer sur l’autel ; puis il fera boire les eaux à la femme. »
וּבְהַשְׁקָאָה גּוּפַהּ פְּלִיגִי רַבִּי שִׁמְעוֹן וְרַבָּנַן דְּרַבָּנַן סָבְרִי מַשְׁקָהּ וְאַחַר כָּךְ מַקְרִיב אֶת מִנְחָתָהּ וְרַבִּי שִׁמְעוֹן סָבַר מַקְרִיב אֶת מִנְחָתָהּ וְאַחַר כָּךְ מַשְׁקָהּ שֶׁנֶּאֱמַר וְאַחַר יַשְׁקֶה
Cependant, ajoute Rabbi Chim‘on, s’il l’a d’abord faite boire puis qu’il a apporté son offrande, l’offrande est valable a posteriori.
וְאִם הִשְׁקָהּ וְאַחַר כָּךְ הִקְרִיב אֶת מִנְחָתָהּ כְּשֵׁרָה
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