car la Tora emploie le terme restrictif « ceci ». Quand la femme s’est mariée deux fois et ses deux maris la soupçonnent, indépendamment, d’avoir commis un adultère avec un amant différent, personne ne conteste qu’elle subisse l’épreuve à deux reprises, puisque l’Écriture utilise la formule « ceci est la loi concernant les jalousies ». דִּכְתִיב זֹאת בִּשְׁנֵי אֲנָשִׁים וּשְׁנֵי בּוֹעֲלִין דְּכוּלֵּי עָלְמָא לָא פְּלִיגִי דְּהָאִשָּׁה שׁוֹתָה וְשׁוֹנָה דִּכְתִיב תּוֹרַת
Dans quels cas les Tanaïm cités par la baraïta sont-ils en discussion ? Quand un mari affirme que sa femme, lavée d’une première accusation d’adultère, lui a été infidèle, maintenant, avec un autre amant. Ou bien, si l’accusée a été mariée à deux reprises et les soupçons des deux maris portent sur le même amant. כִּי פְּלִיגִי בְּאִישׁ אֶחָד וּשְׁנֵי בּוֹעֲלִין בִּשְׁנֵי אֲנָשִׁים וּבוֹעֵל אֶחָד
Selon le premier Tana, anonyme, l’expression « la loi » vient inclure la possibilité de réitérer l’épreuve pour toute nouvelle accusation, sauf si les soupçons d’un mari portent, les deux fois, sur le même amant – ce cas étant exclu par le terme restrictif « ceci ». תַּנָּא קַמָּא סָבַר תּוֹרַת לְרַבּוֹיֵי כּוּלְּהִי זֹאת לְמַעוֹטֵי אִישׁ אֶחָד וּבוֹעֵל אֶחָד
D’après les derniers Sages, le mot « ceci » exclut la répétition de l’épreuve pour toute nouvelle accusation, sauf si la femme a été mariée deux fois et ses deux maris la soupçonnent, chacun à son tour, d’avoir commis un adultère avec un amant différent – ce cas étant inclus par la formule « la loi ». וְרַבָּנַן בָּתְרָאֵי סָבְרִי זֹאת לְמַעוֹטֵי כּוּלְּהִי תּוֹרַת לְרַבּוֹיֵי שְׁנֵי אֲנָשִׁים וּשְׁנֵי בּוֹעֲלִין
Enfin, suivant Rabbi Yehouda, le mot « ceci » exclut deux cas, et « la loi » en inclut deux autres. Le mot « ceci » exclut la répétition de l’épreuve, si le soupçon d’un seul mari porte les deux fois, sur un ou deux amants. Puisque la femme a subi la première épreuve avec succès, le mari passe pour trop soupçonneux et sa seconde accusation n’est pas crédible. « La loi » inclut la possibilité de réitérer l’épreuve pour une femme mariée deux fois, que l’accusation de ses deux maris porte sur un ou deux amants. Là, il n’y a aucune raison de penser que l’accusation du second mari est dictée, comme celle du premier mari, par mauvais esprit. וְרַבִּי יְהוּדָה זֹאת לְמַעוֹטֵי תַּרְתֵּי תּוֹרַת לְרַבּוֹת תַּרְתֵּי זֹאת לְמַעוֹטֵי תַּרְתֵּי אִישׁ אֶחָד וּבוֹעֵל אֶחָד אִישׁ אֶחָד וּשְׁנֵי בּוֹעֲלִין תּוֹרַת לְרַבּוֹיֵי תַּרְתֵּי שְׁנֵי אֲנָשִׁים וּבוֹעֵל אֶחָד שְׁנֵי אֲנָשִׁים וּשְׁנֵי בּוֹעֲלִין

Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)

Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.



הֲדַרַן עֲלָךְ הָיָה מֵבִיא