Les parents de Samson furent avertis que le serment
– prononcé à l’occasion du pacte de non-belligérance entre Avraham et Avimélekh,
roi des Philistins, conclu à la demande de ce dernier (Gen. 21, 23) : « Et maintenant, jure-moi que tu ne me tromperas pas ni moi, ni mon fils, ni mon petit-fils »
– a été révoqué (hou‘hal
ressemblant à ya‘hél). En effet, les Philistins en asservissant les Juifs, ont profané le serment et résilié le pacte. Samson en s’attaquant aux Philistins n’outrepassera donc pas ce serment.
הוּחַל שְׁבוּעָתוֹ שֶׁל אֲבִימֶלֶךְ דִּכְתִיב אִם תִּשְׁקֹר לִי וּלְנִינִי וּלְנֶכְדִּי
« L’enfant
(Samson) grandit et l’Éternel le bénit »
(Jug. 13, 24). En quoi consistait cette bénédiction ? Rav Yehouda a expliqué au nom de Rav :
Samson avait une puissance virile
exceptionnelle. Son membre était ordinaire, mais sa semence, comme un torrent impétueux.
וַיִּגְדַּל הַנַּעַר וַיְבָרְכֵהוּ ה׳ בַּמֶּה בֵּרְכוֹ אָמַר רַב יְהוּדָה אָמַר רַב שֶׁבֵּרְכוֹ בְּאַמָּתוֹ אַמָּתוֹ כִּבְנֵי אָדָם וְזַרְעוֹ כְּנַחַל שׁוֹטֵף
« Samson invoqua l’Éternel. Il dit : Éternel Dieu, daigne Te souvenir de moi et daigne me renforcer, rien que cette fois, mon Dieu ! Pour que je me venge
(ici-bas) des Philistins de l’un de mes deux yeux –
Quitte à ne recevoir dans le monde à venir que le prix de la souffrance endurée pour l’autre œil » (ibid. 16, 28). Rav a expliqué – Samson adressa au Saint béni soit-Il cette prière : Maître du monde ! Souviens-Toi en ma faveur des vingt-deux années pendant lesquelles j’ai jugé Israël sans demander à personne
le moindre service, fût-ce de transporter un bâton d’un endroit à un autre.
וַיִּקְרָא שִׁמְשׁוֹן אֶל ה׳ וַיֹּאמֶר ה׳ אֱלֹהִים זׇכְרֵנִי נָא וְחַזְּקֵנִי נָא אַךְ הַפַּעַם הַזֶּה וְאִנָּקְמָה נְקַם אַחַת מִשְּׁתֵי עֵינַי מִפְּלִשְׁתִּים אָמַר רַב אָמַר שִׁמְשׁוֹן לִפְנֵי הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא רִבּוֹנוֹ שֶׁל עוֹלָם זְכוֹר לִי עֶשְׂרִים וּשְׁתַּיִם שָׁנָה שֶׁשָּׁפַטְתִּי אֶת יִשְׂרָאֵל וְלֹא אָמַרְתִּי לְאֶחָד מֵהֶם הַעֲבֵר לִי מַקֵּל מִמָּקוֹם לְמָקוֹם
« Samson alla et captura trois cents renards »
(ibid. 15, 4). Pourquoi des renards ? Rabbi Aïvou bar Nagdi a rapporté cette explication de Rabbi ‘Hiya bar Aba – Samson a déclaré : que vienne
le renard qui
court dans tous les sens et revient en arrière quand il est poursuivi par des chasseurs et qu’il châtie les Philistins qui sont revenus sur leur serment.
וַיֵּלֶךְ שִׁמְשׁוֹן וַיִּלְכֹּד שְׁלֹשׁ מֵאוֹת שׁוּעָלִים מַאי שְׁנָא שׁוּעָלִים אָמַר רַבִּי אַיְּבוּ בַּר נַגְדִּי אָמַר רַבִּי חִיָּיא בַּר אַבָּא אָמַר שִׁמְשׁוֹן יָבֹא מִי שֶׁחוֹזֵר לַאֲחוֹרָיו וְיִפָּרַע מִפְּלִשְׁתִּים שֶׁחָזְרוּ בִּשְׁבוּעָתָן
On a enseigné
dans une baraïta
– « Rabbi Chim‘on le Pieux a déclaré – La largeur d’épaules de Samson était de soixante coudées, car il est dit
(ibid. 16, 3) : “Samson se coucha jusqu’à la mi-nuit. Il se leva à la mi-nuit, il saisit les battants de la porte de la ville et les deux montants, il les arracha ainsi que la traverse, les mit sur les épaules” et on sait
par tradition que les battants de la porte de Gaza ne mesuraient pas moins de soixante coudées. »
תַּנְיָא אָמַר רַבִּי שִׁמְעוֹן הֶחָסִיד בֵּין כְּתֵיפָיו שֶׁל שִׁמְשׁוֹן שִׁשִּׁים אַמָּה הָיָה שֶׁנֶּאֱמַר וַיִּשְׁכַּב שִׁמְשׁוֹן עַד חֲצִי הַלַּיְלָה וַיָּקׇם בַּחֲצִי הַלַּיְלָה וַיֶּאֱחֹז בְּדַלְתוֹת שַׁעַר הָעִיר וּבִשְׁתֵּי הַמְּזוּזוֹת וַיִּסָּעֵם עִם הַבְּרִיחַ וַיָּשֶׂם עַל כְּתֵיפָיו וּגְמִירִי דְּאֵין דַּלְתוֹת עַזָּה פְּחוּתוֹת מִשִּׁשִּׁים אַמָּה
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
« Il
fut chargé de chaînes et forcé de tourner la meule [to‘hen] dans la prison »
(Jug. 16, 21) – Selon Rabbi Yo‘hanan, la mouture
en question est un euphémisme pour la transgression d’une des relations interdites, comme dans ce verset
(Job 31, 10) : « Que ma femme tourne la meule pour un autre,
que des étrangers aient commerce avec elle. » Le mot to‘hen
dans le verset des Juges enseigne que chaque
Philistin amena sa femme à Samson dans la prison pour qu’il la rende enceinte
et qu’elle donne naissance à des enfants aussi forts que lui. Rav Papa cite
à ce propos le dicton populaire : devant celui qui boit du vin,
on met du vin ; devant celui qui creuse la terre
de son potager, on apporte un panier plein de légumes. Autrement dit, Samson, qui était attiré par les Philistines, plusieurs femmes de ce peuple lui ont été proposées lorsqu’il était en prison.
וַיְהִי טוֹחֵן בְּבֵית הָאֲסוּרִים אָמַר רַבִּי יוֹחָנָן אֵין טְחִינָה אֶלָּא לְשׁוֹן עֲבֵירָה וְכֵן הוּא אוֹמֵר תִּטְחַן לְאַחֵר אִשְׁתִּי מְלַמֵּד שֶׁכׇּל אֶחָד וְאֶחָד הֵבִיא לוֹ אֶת אִשְׁתּוֹ לְבֵית הָאֲסוּרִים כְּדֵי שֶׁתִּתְעַבֵּר הֵימֶנּוּ אָמַר רַב פָּפָּא הַיְינוּ דְּאָמְרִי אִינָשֵׁי קַמֵּי דְּשָׁתֵי חַמְרָא חַמְרָא קַמֵּי רָפוֹקָא (גְּרִידְיָא דּוּבְלָא)
Rabbi Yo‘hanan a encore déclaré – Un mari infidèle
peut s’attendre à être trompé par sa femme, car il est dit
(ibid. 31, 9–10) : « Si mon cœur a été séduit par une femme, si j’ai fait le guet à la porte de mon prochain, que ma femme tourne la meule pour un autre, que des étrangers aient commerce avec elle. » La même idée est exprimée par ce dicton populaire : lui,
le mari, se trouve entre les courges, et sa femme, entre les courgettes.
וְאָמַר רַבִּי יוֹחָנָן כׇּל הַמְזַנֶּה אִשְׁתּוֹ (מְזַנֶּנֶת) [מְזַנָּה] עָלָיו שֶׁנֶּאֱמַר אִם נִפְתָּה לִבִּי עַל אִשָּׁה וְעַל פֶּתַח רֵעִי אָרָבְתִּי וּכְתִיב תִּטְחַן לְאַחֵר אִשְׁתִּי וְעָלֶיהָ יִכְרְעוּן אֲחֵרִין וְהַיְינוּ דְּאָמְרִי אִינָשֵׁי אִיהוּ בֵּי קָארֵי וְאִיתְּתֵיהּ בֵּי בוּצִינֵי
Autre enseignement de Rabbi Yo‘hanan – Samson jugea les Enfants d’Israël
en prononçant des verdicts aussi justes que ceux de leur Père céleste, car il est dit
(Gen. 49, 16) : « Dan
(allusion à Samson, appartenant à cette tribu) jugera son peuple comme le
[Dieu] unique… » Et Rabbi Yo‘hanan a déclaré – Samson
(Chimchon) a été appelé ainsi d’après l’un des Noms du Saint béni soit-Il, puisqu’il est dit
(Ps. 84, 12) : « Car l’Éternel Dieu est une muraille [chémech], un bouclier... » Mais dès lors, on devrait interdire d’effacer
le nom de Chimchon, au même titre que les autres noms de Dieu (voir Deut. 12, 4 ; Rambam, Hilkhot Yessodei ha-Tora
chap. 6) ; or on sait que ce n’est pas le cas ! À l’évidence,
Rabbi Yo‘hanan a voulu seulement établir une analogie
entre Samson et un attribut du Saint béni soit-Il. De même que,
d’après le verset des Psaumes, le Saint béni soit-Il protège le monde entier, Samson a protégé ses coreligionnaires à sa génération.
וְאָמַר רַבִּי יוֹחָנָן שִׁמְשׁוֹן דָּן אֶת יִשְׂרָאֵל כַּאֲבִיהֶם שֶׁבַּשָּׁמַיִם שֶׁנֶּאֱמַר דָּן יָדִין עַמּוֹ כְּאַחַד וְגוֹ׳ וְאָמַר רַבִּי יוֹחָנָן שִׁמְשׁוֹן עַל שְׁמוֹ שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא נִקְרָא שֶׁנֶּאֱמַר כִּי שֶׁמֶשׁ וּמָגֵן ה׳ אֱלֹהִים וְגוֹ׳ אֶלָּא מֵעַתָּה לֹא יִמָּחֶה אֶלָּא מֵעֵין שְׁמוֹ שֶׁל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מָה הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מֵגֵין עַל כׇּל הָעוֹלָם כּוּלּוֹ אַף שִׁמְשׁוֹן מֵגֵין בְּדוֹרוֹ עַל יִשְׂרָאֵל
Rabbi Yo‘hanan affirme
aussi que Bil‘am boitait d’une jambe – car il est dit
(Nbres 23, 3) – « Il alla avec une luxation
[chéfi] » –
et que Samson boitait des deux jambes, puisque
Jacob prédit avant sa mort (Gen. 49, 17) : « Dan (allusion à Samson) sera avec une double luxation [chefifon] sur le chemin. »
וְאָמַר רַבִּי יוֹחָנָן בִּלְעָם חִיגֵּר בְּרַגְלוֹ אַחַת הָיָה שֶׁנֶּאֱמַר וַיֵּלֶךְ שֶׁפִי שִׁמְשׁוֹן חִיגֵּר בִּשְׁתֵּי רַגְלָיו הָיָה שֶׁנֶּאֱמַר שְׁפִיפֹן עֲלֵי אֹרַח
Nos maîtres ont enseigné
dans une baraïta
– « Cinq
personnages bibliques ont été créés avec
des attributs exceptionnels rappelant
ceux du Très-Haut et tous furent frappés dans
ce qui faisait leur fierté : Samson
se distinguait par sa force ; Saül, par son cou
(I Sam. 10, 23) ; Absalom, par sa chevelure
(II Sam. 14, 25–26) ; Sédécias, par ses yeux ; Assa, par ses pieds agiles.
תָּנוּ רַבָּנַן חֲמִשָּׁה נִבְרְאוּ מֵעֵין דּוּגְמָא שֶׁל מַעְלָה וְכוּלָּן לָקוּ בָּהֶן שִׁמְשׁוֹן בְּכֹחוֹ שָׁאוּל בְּצַוָּארוֹ אַבְשָׁלוֹם בִּשְׂעָרוֹ צִדְקִיָּה בְּעֵינָיו אָסָא בְּרַגְלָיו
Samson
perdit sa force, car il est écrit
(Jug. 16, 19) : “sa force se retira de lui.”
שִׁמְשׁוֹן בְּכֹחוֹ דִּכְתִיב וַיָּסַר כֹּחוֹ מֵעָלָיו
Saül
se tua en se transperçant le cou, car il est écrit
(I Sam. 31, 4) : “Saül prit l’épée et tomba sur elle –
de manière à être décapité.”
שָׁאוּל בְּצַוָּארוֹ דִּכְתִיב וַיִּקַּח שָׁאוּל אֶת הַחֶרֶב וַיִּפֹּל עָלֶיהָ
Absalom
fut tué à cause de sa chevelure
luxuriante, comme expliqué plus loin
(10b). Sédécias
fut frappé dans ses yeux, car il est écrit
(II Rois 25, 7) : “Il creva les yeux de Sédécias.”
אַבְשָׁלוֹם בִּשְׂעָרוֹ כִּדְבָעֵינַן לְמֵימַר קַמַּן צִדְקִיָּה בְּעֵינָיו דִּכְתִיב וְאֶת עֵינֵי צִדְקִיָּהוּ עִוֵּר
Assa
fut frappé dans ses pieds, car il est écrit
(I Rois 15, 23) : “Seulement dans sa vieillesse, il eut les pieds malades.” » Rav Yehouda a expliqué au nom de Rav :
Assa souffrit de la podagre. Mar Zoutra fils de Rav Na‘hman demanda à son père : comment se représenter cette souffrance ? Il lui répondit : c’est aussi
douloureux qu’une
piqûre d’aiguille dans la chair vive. D’où
Rav Na‘hman le savait-il ? D’aucuns pensent qu’il avait dû éprouver lui-même cette souffrance. D’autres supposent qu’elle lui avait été décrite par son maître. Et certains citent
à ce propos le verset (Ps. 25, 14) : « Le secret de l’Éternel à ceux qui Le craignent, Il leur révèle Son alliance. »
אָסָא בְּרַגְלָיו דִּכְתִיב רַק לְעֵת זִקְנָתוֹ חָלָה אֶת רַגְלָיו וְאָמַר רַב יְהוּדָה אָמַר רַב שֶׁאֲחָזַתּוּ פָּדַגְרָא אֲמַר לֵיהּ מָר זוּטְרָא בְּרֵיהּ דְּרַב נַחְמָן לְרַב נַחְמָן הֵיכִי דָּמֵי פָּדַגְרָא אֲמַר לֵיהּ כְּמַחַט בִּבְשַׂר הַחַי מְנָא יָדַע אִיכָּא דְּאָמְרִי מֵיחַשׁ הֲוָה חָשׁ בֵּיהּ וְאִיכָּא דְּאָמְרִי מֵרַבֵּיהּ שְׁמַע לֵיהּ וְאִיכָּא דְּאָמְרִי סוֹד ה׳ לִירֵאָיו וּבְרִיתוֹ לְהוֹדִיעָם
Rava a exposé
en public cet enseignement : pourquoi Assa a-t-il été puni ? Parce qu’il a réquisitionné les disciples des Sages
pour des travaux de fortification, comme il est dit
(I Rois 15, 22) : « Et le roi Assa convoqua tous les Judéens
(y compris, les disciples des Sages, généralement dispensés des corvées royales), sans exception ;
ils enlevèrent les pierres et le bois… Assa s’en servit pour fortifier Ghéba… »
Que
vient souligner l’expression « sans exception » ? Rav Yehouda a expliqué au nom de Rav :
le roi Assa a même
fait sortir un marié de sa chambre, et une mariée, de son dais nuptial
pour les employer à cette mission – alors que la Tora interdit de les enrôler (Deut. 24, 5).
דָּרֵשׁ רָבָא מִפְּנֵי מָה נֶעֱנַשׁ אָסָא מִפְּנֵי שֶׁעָשָׂה אַנְגַּרְיָא בְּתַלְמִידֵי חֲכָמִים שֶׁנֶּאֱמַר וְהַמֶּלֶךְ אָסָא הִשְׁמִיעַ אֶת כׇּל יְהוּדָה אֵין נָקִי מַאי אֵין נָקִי אָמַר רַב יְהוּדָה אָמַר רַב אֲפִילּוּ חָתָן מֵחֶדְרוֹ וְכַלָּה מֵחוּפָּתָהּ
Une contradiction apparaît dans le texte biblique. Il est écrit
(Jug. 14, 1) – « Samson descendit à Timna », et il est écrit
dans la Genèse (38, 13) : « On informa Tamar en ces termes : voici ton beau-père monte à Timna » ! Rabbi El‘azar répond : pour Samson, l’Écriture emploie
le terme de descente parce qu’il a déchu à Timna
en jetant son dévolu sur une Philistine. En revanche, pour Yehouda,
dont la relation avec Tamar en cette ville constitua le point de départ d’une grande ascension,
puisqu’elle engendra toute une lignée de rois et de prophètes, le terme de montée est approprié.
כְּתִיב וַיֵּרֶד שִׁמְשׁוֹן תִּמְנָתָה וּכְתִיב הִנֵּה חָמִיךְ עֹלֶה תִמְנָתָה אָמַר רַבִּי אֶלְעָזָר שִׁמְשׁוֹן שֶׁנִּתְגַּנָּה בָּהּ כְּתִיב בֵּיהּ יְרִידָה יְהוּדָה שֶׁנִּתְעַלָּה בָּהּ כְּתִיב בֵּיהּ עֲלִיָּה
Selon Rabbi Chemouel bar Na‘hmani, il y avait deux
villes appelées Timna ; l’une,
située dans une descente,
au fond d’une vallée, et l’autre plus haute.
רַבִּי שְׁמוּאֵל בַּר נַחְמָנִי אָמַר שְׁתֵּי תִּמְנָאוֹת הָיוּ חֲדָא בִּירִידָה וַחֲדָא בַּעֲלִיָּה
D’après Rav Papa, il y avait une seule
ville appelée Timna,
à flanc de montagne : celui qui venait du sommet
y accédait par une descente ; celui qui venait d’en bas devait monter.
En Babylonie, on trouve des villes semblables, telles Vardonya, Bei Barei et le marché de Nérech.
רַב פָּפָּא אָמַר חֲדָא תִּמְנָה הֲוַאי דְּאָתֵי מֵהַאי גִּיסָא יְרִידָה וּדְאָתֵי מֵהַאי גִּיסָא עֲלִיָּה כְּגוֹן וַרְדּוֹנְיָא וּבֵי בָארֵי וְשׁוּקָא דְנַרֶשׁ
À propos de Tamar, il est écrit (ibid. 38, 14) : « elle s’assit
à un carrefour [be-féta‘h ‘eynayim] – Littéralement “à la porte des yeux”. » Rabbi Alexandri a expliqué : cette expression nous enseigne qu’elle est allée s’asseoir à la porte
de la demeure d’Avraham notre père, vers laquelle tous les regards étaient dirigés,
car le Patriarche était connu pour son hospitalité. Selon Rav ‘Hanin, citant Rav,
Tamar s’est assise à un endroit appelé
‘Eynayim, mentionné aussi
(avec une orthographe légèrement différente) dans le verset
(Jos. 15, 34) : « Zanoa‘h, ‘Eyn Ganim, Tapoua‘h et ‘Eynam. »
וַתֵּשֶׁב בְּפֶתַח עֵינַיִם אָמַר רַבִּי אֲלֶכְּסַנְדְּרִי מְלַמֵּד שֶׁהָלְכָה וְיָשְׁבָה לָהּ בְּפִתְחוֹ שֶׁל אַבְרָהָם אָבִינוּ מָקוֹם שֶׁכׇּל עֵינַיִם צוֹפוֹת לִרְאוֹתוֹ רַבִּי חָנִין אָמַר רַב מָקוֹם הוּא שֶׁשְּׁמוֹ עֵינַיִם וְכֵן הוּא אוֹמֵר תַּפּוּחַ וְהָעֵינָם
D’après Rabbi Chemouel bar Na‘hmani,
l’expression be-féta‘h ‘eynayim
signifie que Tamar a donné à Yehouda des arguments
pour lui ouvrir les yeux
sur la légalité de leur relation. Quand Yehouda lui fit des avances, il lui demanda : peut-être es-tu une païenne,
qui m’est interdite ? Elle lui répondit : je suis une prosélyte,
qui t’est permise. Peut-être es-tu mariée,
objecta Yehouda ? Elle lui dit : je suis célibataire.
Peut-être ton père,
usant du droit qui lui a été accordé par loi (voir Deut. 22, 16), t’a-t-il liée
à ton insu par des engagements matrimoniaux
alors que tu étais mineure, demanda-t-il encore ? Elle lui répondit : je suis orpheline. Peut-être te trouves-tu
dans ta période d’impureté
menstruelle ? Elle lui répondit : je suis pure.
רַבִּי שְׁמוּאֵל בַּר נַחְמָנִי אָמַר שֶׁנָּתְנָה עֵינַיִם לִדְבָרֶיהָ כְּשֶׁתְּבָעָהּ אָמַר לָהּ שֶׁמָּא נׇכְרִית אַתְּ אָמְרָה לֵיהּ גִּיּוֹרֶת אֲנִי שֶׁמָּא אֵשֶׁת אִישׁ אַתְּ אָמְרָה לֵיהּ פְּנוּיָה אֲנִי שֶׁמָּא קִיבֵּל בִּךְ אָבִיךָ קִידּוּשִׁין אָמְרָה לֵיהּ יְתוֹמָה אֲנִי שֶׁמָּא טְמֵאָה אַתְּ אָמְרָה לֵיהּ טְהוֹרָה אֲנִי
Ayant évoqué la maison d’Avraham, la guemara s’interroge sur le sens du verset (Gen. 21, 33) : « Avraham planta
[un] èchel
à Beèr Chéva
et il y invoqua le nom de l’Eternel, le Dieu d’éternité. » Selon Rèch Lakich, il indique que
le Patriarche a planté un verger avec toutes sortes
d’arbres produisant des
fruits délicieux
pour les passants.
וַיִּטַּע אֶשֶׁל בִּבְאֵר שָׁבַע אָמַר רֵישׁ לָקִישׁ מְלַמֵּד שֶׁעָשָׂה פַּרְדֵּס וְנָטַע בּוֹ כׇּל מִינֵי מְגָדִים
Rabbi Yehouda et Rabbi Ne‘hémya sont divisés
sur la signification du mot èchel. D’après l’un,
il désigne un verger,
comme l’affirme Rèch Lakich, et selon l’autre, une
tente servant d’auberge – Les lettres du mot èchel
étant les initiales de Akhila, Chetiya, Levaya, « [donner à] manger et à boire, puis raccompagner [les invités] ».
Certes,
argumente la guemara, pour celui qui y voit une référence à un verger, la formule « Il planta » est appropriée. Mais pour celui qui affirme
qu’il s’agit d’une auberge, comment
expliquer cette expression ?
Réponse – S’agissant d’une tente, le verbe planter convient aussi, comme dans ce verset
(Dan. 11, 45) : « Il planta les tentes de son palais… »
רַבִּי יְהוּדָה וְרַבִּי נְחֶמְיָה חַד אָמַר פַּרְדֵּס וְחַד אָמַר פּוּנְדָּק בִּשְׁלָמָא לְמַאן דְּאָמַר פַּרְדֵּס הַיְינוּ דִּכְתִיב וַיִּטַּע אֶלָּא לְמַאן דְּאָמַר פּוּנְדָּק מַאי וַיִּטַּע כְּדִכְתִיב וַיִּטַּע אׇהֳלֵי אַפַּדְנוֹ וְגוֹ׳
À propos de la fin du verset de la Genèse, cité précédemment : « Il y invoqua
[vayikra] le nom de l’Éternel, le Dieu d’éternité » – Rèch Lakich suggère de ne pas lire vayikra
(« il invoqua »),
וַיִּקְרָא שָׁם בְּשֵׁם ה׳ אֵל עוֹלָם אָמַר רֵישׁ לָקִישׁ אַל תִּיקְרֵי וַיִּקְרָא
Commencez une discussion