Et de même, nous avons l’exemple du serpent d’antan, qui a jeté son dévolu sur Eve qui ne lui était pas destinée – Il n’obtint pas satisfaction, et ce qui le rendait supérieur lui fut retiré. La malédiction proférée à son encontre suggère que le Saint béni soit-Il a déclaré – Je l’avais créé rusé, pour en faire le roi des animaux domestiques et des bêtes sauvages ; finalement, il est “maudit entre tous les animaux domestiques et les bêtes des champs” (Gen. 3, 14). וְכֵן מָצִינוּ בְּנָחָשׁ הַקַּדְמוֹנִי שֶׁנָּתַן עֵינָיו בְּמַה שֶּׁאֵינוֹ רָאוּי לוֹ מַה שֶּׁבִּיקֵּשׁ לֹא נָתְנוּ לוֹ וּמַה שֶּׁבְּיָדוֹ נְטָלוּהוּ מִמֶּנּוּ אָמַר הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא אֲנִי אָמַרְתִּי יְהֵא מֶלֶךְ עַל כׇּל בְּהֵמָה וְחַיָּה וְעַכְשָׁיו אָרוּר הוּא מִכׇּל הַבְּהֵמָה וּמִכֹּל חַיַּת הַשָּׂדֶה
J’avais dit qu’il marcherait la tête haute – Finalement, “il ira sur le ventre” (ibid.). J’avais dit qu’il consommerait la même nourriture que les êtres humains – Finalement “il mangera la poussière” (ibid.). Le serpent avait pensé : je vais tuer Adam et épouser Eve ; finalement, après qu’il eut incité Adam et Eve à manger du fruit interdit, le Saint béni soit-Il lui a déclaré : “Je ferai régner la haine entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité” (Gen. 3, 15). אֲנִי אָמַרְתִּי יְהַלֵּךְ בְּקוֹמָה זְקוּפָה עַכְשָׁיו עַל גְּחוֹנוֹ יֵלֵךְ אֲנִי אָמַרְתִּי יְהֵא מַאֲכָלוֹ מַאֲכַל אָדָם עַכְשָׁיו עָפָר יֹאכַל הוּא אָמַר אֶהֱרוֹג אֶת אָדָם וְאֶשָּׂא אֶת חַוָּה עַכְשָׁיו אֵיבָה אָשִׁית בֵּינְךָ וּבֵין הָאִשָּׁה וּבֵין זַרְעֲךָ וּבֵין זַרְעָהּ
Et de même, nous avons l’exemple de Caïn, qui envia son frère et fut condamné à l’exil. Kora‘h voulut la grande prêtrise et fut enterré vivant. Bil‘am intéressé par l’argent de Balak pour maudire Israël, connut une fin tragique ; il en va ainsi pour Doeg, qui était un Sage hors pair qui a envié le roi David et fut assassiné ; A‘hitofel voulut détrôner le roi David et finit par se suicider ; Guè‘hazi prit de l’argent à Na‘aman et fut frappé d’une affection lépreuse (voir II Rois chap. 5). Absalom qui avait fomenté une rébellion contre son père et Adoniyahou, qui voulut épouser Avichag, la garde de son père, furent tués tous les deux. Le roi ‘Ouziyahou (Osias) ambitionna la fonction de Cohen Gadol et fut frappé d’une affection lépreuse (II Chron. chap. 26). Et l’infâme Aman du Livre d’Esther voulut devenir roi et fut pendu. Tous convoitèrent ce qui ne leur était pas destiné ; ils n’obtinrent pas satisfaction et furent privés en outre de ce qu’ils possédaient. » וְכֵן מָצִינוּ בְּקַיִן וְקֹרַח וּבִלְעָם וְדוֹאֵג וַאֲחִיתוֹפֶל וְגֵחֲזִי וְאַבְשָׁלוֹם וַאֲדוֹנִיָּהוּ וְעוּזִּיָּהוּ וְהָמָן שֶׁנָּתְנוּ עֵינֵיהֶם בְּמַה שֶּׁאֵינוֹ רָאוּי לָהֶם מַה שֶּׁבִּיקְּשׁוּ לֹא נִיתַּן לָהֶם וּמַה שֶּׁבְּיָדָם נְטָלוּהוּ מֵהֶם
Suite de notre michna : « Lors de l’union des corps, son flanc a goûté au plaisir en premier, puis le ventre – C’est pourquoi le flanc sera frappé en premier, puis le ventre… » De quel verset déduisons-nous que le châtiment de la femme suit ce cours, interroge la guemara ? De celui-ci (Nbres 5, 21) : « Que l’Éternel fasse de toi un sujet d’imprécation … en faisant, Lui l’Éternel, dépérir ton flanc et gonfler ton ventre » ? Pourtant dans le verset 27, l’ordre est inversé puisqu’il est écrit : « Son ventre gonflera et son flanc dépérira » ! בַּיָּרֵךְ הִתְחִילָּה בַּעֲבֵירָה וְכוּ׳ מְנָא הָנֵי מִילֵּי אִילֵּימָא מִשּׁוּם דִּכְתִיב בְּתֵת ה׳ אֶת יְרֵכֵךְ נוֹפֶלֶת וְאֶת בִּטְנֵךְ צָבָה וְהָכְתִיב וְצָבְתָה בִטְנָהּ וְנָפְלָה יְרֵכָהּ
Abayè répondit – Dans son imprécation, qui est le début du châtiment, le Cohen mentionne le flanc – qui a goûté au péché en premier – avant le ventre, mais les eaux font leur effet suivant la voie normale: parvenant d’abord au ventre, elles le font gonfler en premier, puis elles descendent jusqu’au flanc et le font dépérir. Cependant, objecte encore la guemara, dans son imprécation, le Cohen mentionne aussi le ventre avant le flanc, en disant (v. 22) : « Que ses eaux s’introduisent dans tes entrailles pour faire gonfler le ventre et dépérir le flanc » ! Là, le Cohen prévient l’accusée que – contrairement à ce que laissait entendre le début de son imprécation – son ventre sera frappé avant le flanc. Cette précision est nécessaire pour ne pas laisser à penser que les eaux amères n’ont pas eu l’effet prévu. אֲמַר אַבָּיֵי כִּי לָיֵיט לָיֵיט תְּחִילָּה יָרֵךְ וַהֲדַר בֶּטֶן לָיֵיט וּמַיָּא כִּי בָּדְקִי כִּי אוֹרְחַיְיהוּ בָּדְקִי בֶּטֶן בְּרֵישָׁא וַהֲדַר יָרֵךְ בִּקְלָלָה נָמֵי כְּתִיב לַצְבּוֹת בֶּטֶן וְלַנְפִּל יָרֵךְ הָהוּא דְּמוֹדַע לַהּ כֹּהֵן דְּבֶטֶן בְּרֵישָׁא וַהֲדַר יָרֵךְ שֶׁלֹּא לְהוֹצִיא לַעַז עַל מַיִם הַמָּרִים

Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)

Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.

MICHNA Autres exemples de mesures de rétorsion : Samson s’est laissé entraîner par ses yeux – C’est pourquoi les Philistins lui crevèrent les yeux, comme il est dit (Jug. 16, 21) : « Les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux. » מַתְנִי׳ שִׁמְשׁוֹן הָלַךְ אַחַר עֵינָיו לְפִיכָךְ נִקְּרוּ פְּלִשְׁתִּים אֶת עֵינָיו שֶׁנֶּאֱמַר וַיֹּאחֲזוּהוּ פְלִשְׁתִּים וַיְנַקְּרוּ אֶת עֵינָיו
Absalom s’est enorgueilli de sa chevelure – C’est pourquoi il fut pendu par les cheveux (II Sam. 18, 9–10). Et puisqu’il s’était uni aux dix concubines de son père (ibid. 15, 16 et 16, 22) – Dix lances le transpercèrent, comme il est dit (ibid. 18, 15) : « Dix hommes, écuyers de Joab, entourèrent et frappèrent Absalom à mort. » En outre, il avait trompé trois cœurs – Celui de son père, en déclarant à ce dernier qu’il allait offrir des sacrifices (ibid. 15, 7) ; le cœur de deux cents hommes, membres des tribunaux rabbiniques, le suivant de bonne foi (ibid. 15, 11) parce qu’il leur avait montré un ordre de mission signé par son père ; et celui du peuple d’Israël, comme il est dit (ibid. 15, 6) : « Absalom vola le cœur des gens d’Israël. » C’est pourquoi il fut transpercé de trois javelots, comme il est dit (ibid. 18, 14) : « Il prit trois javelots et les enfonça dans le cœur d’Absalom. » אַבְשָׁלוֹם נִתְגָּאָה בִּשְׂעָרוֹ לְפִיכָךְ נִתְלָה בִּשְׂעָרוֹ וּלְפִי שֶׁבָּא עַל עֶשֶׂר פִּלַגְשֵׁי אָבִיו לְפִיכָךְ נִתְּנוּ בּוֹ עֶשֶׂר לוֹנְבִיּוֹת שֶׁנֶּאֱמַר וַיָּסֹבּוּ עֲשָׂרָה אֲנָשִׁים נוֹשְׂאֵי כְּלֵי יוֹאָב וּלְפִי שֶׁגָּנַב שָׁלֹשׁ גְּנֵבוֹת לֵב אָבִיו וְלֵב בֵּית דִּין וְלֵב יִשְׂרָאֵל שֶׁנֶּאֱמַר וַיְגַנֵּב אַבְשָׁלוֹם אֶת לֵב אַנְשֵׁי יִשְׂרָאֵל לְפִיכָךְ נִתְקְעוּ בּוֹ שְׁלֹשָׁה שְׁבָטִים שֶׁנֶּאֱמַר וַיִּקַּח שְׁלֹשָׁה שְׁבָטִים בְּכַפּוֹ וַיִּתְקָעֵם בְּלֵב אַבְשָׁלוֹם
Et de même que le châtiment est calqué sur la faute, il en va ainsi pour la récompense d’une bonne action. Myriam attendit un moment pour savoir ce qu’il allait advenir de Moïse, son frère, déposé dans une corbeille sur la rive du Nil, comme il est dit (Ex. 2, 4) : « Sa sœur se tint au loin pour voir ce qu’il lui serait fait. » C’est pourquoi les Enfants d’Israël s’attardèrent pour elle sept jours dans le désert quand elle fut frappée d’une affection lépreuse, comme il est dit (Nbres 12, 15) : « et le peuple ne partit pas avant que Myriam ait été réintégrée. » וְכֵן לְעִנְיַן הַטּוֹבָה מִרְיָם הִמְתִּינָה לְמֹשֶׁה שָׁעָה אַחַת שֶׁנֶּאֱמַר וַתֵּתַצַּב אֲחוֹתוֹ מֵרָחוֹק לְפִיכָךְ נִתְעַכְּבוּ לָהּ יִשְׂרָאֵל שִׁבְעָה יָמִים בַּמִּדְבָּר שֶׁנֶּאֱמַר וְהָעָם לֹא נָסַע עַד הֵאָסֵף מִרְיָם
De même, Joseph, d’un rang plus élevé que tous ses frères, puisqu’il était vice-roi d’Égypte, eut le mérite de s’occuper personnellement des funérailles de son père, comme il est dit (Gen. 50, 7 et 9) : « Joseph monta pour enterrer son père… et il amena avec lui des chars et des cavaliers. » Or, qui, à nos yeux, a été traité, après sa mort, plus dignement que Joseph, dont Moïse lui-même eut le souci de rapatrier son corps ? יוֹסֵף זָכָה לִקְבּוֹר אֶת אָבִיו וְאֵין בְּאֶחָיו גָּדוֹל מִמֶּנּוּ שֶׁנֶּאֱמַר וַיַּעַל יוֹסֵף לִקְבֹּר אֶת אָבִיו וַיַּעֲלוּ עִמּוֹ גַּם רֶכֶב גַּם פָּרָשִׁים מִי לָנוּ גָּדוֹל מִיּוֹסֵף שֶׁלֹּא נִתְעַסֵּק בּוֹ אֶלָּא מֹשֶׁה
Moïse, sans égal parmi les Enfants d’Israël, eut le mérite d’emporter lui-même les ossements de Joseph, comme il est dit (Ex. 13, 19) : « Moïse prit les ossements de Joseph avec lui. » Or, qui à nos yeux, a été traité, plus dignement que Moïse, inhumé par le Saint béni soit-Il, comme il est dit (Deut. 34, 6) : « Il l’enterra dans la vallée » ? Et cet accueil divin n’est pas l’apanage de Moïse, mais de tous les Justes, car il est dit (Is. 58, 8) : « Ta justice marchera devant toi, la gloire de l’Éternel te recevra. » מֹשֶׁה זָכָה בְּעַצְמוֹת יוֹסֵף וְאֵין בְּיִשְׂרָאֵל גָּדוֹל מִמֶּנּוּ שֶׁנֶּאֱמַר וַיִּקַּח מֹשֶׁה אֶת עַצְמוֹת יוֹסֵף עִמּוֹ מִי גָּדוֹל מִמֹּשֶׁה שֶׁלֹּא נִתְעַסֵּק בּוֹ אֶלָּא הַמָּקוֹם שֶׁנֶּאֱמַר וַיִּקְבֹּר אוֹתוֹ בַּגַּי לֹא עַל מֹשֶׁה בִּלְבַד אָמְרוּ אֶלָּא עַל כׇּל הַצַּדִּיקִים שֶׁנֶּאֱמַר וְהָלַךְ לְפָנֶיךָ צִדְקֶךָ כְּבוֹד ה׳ יַאַסְפֶךָ
GUEMARA Nos maîtres ont enseigné dans une baraïta : « Samson s’est rebellé contre le Créateur en se laissant entraîner par ses yeux, car il est dit (Jug. 14, 3) – “Samson répondit à son père, prends-moi celle-ci pour épouse, car elle plaît à mes yeux.” C’est pourquoi les Philistins lui crevèrent les yeux, comme il est dit (ibid. 16, 21) : “Les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux.” » גְּמָ׳ תָּנוּ רַבָּנַן שִׁמְשׁוֹן בְּעֵינָיו מָרַד שֶׁנֶּאֱמַר וַיֹּאמֶר שִׁמְשׁוֹן אֶל אָבִיו אוֹתָהּ קַח לִי כִּי הִיא יָשְׁרָה בְעֵינָי לְפִיכָךְ נִקְּרוּ פְּלִשְׁתִּים אֶת עֵינָיו שֶׁנֶּאֱמַר וַיֹּאחֲזוּהוּ פְלִשְׁתִּים וַיְנַקְּרוּ אֶת עֵינָיו
Samson a-t-il réellement été entraîné à la faute par ses sens, interroge la guemara ? Pourtant il est écrit (ibid. 14, 4) : « Son père et sa mère ne savaient pas que cela [venait] de l’Éternel » ! Ce verset laisse entendre que Dieu a suscité le désir de Samson afin qu’il en vienne à combattre les Philistins ! Réponse – Samson, quant à lui, était mû par son désir personnel, et non par la volonté d’accomplir les desseins célestes, mais le Saint béni soit-Il s’est servi de lui pour combattre les Philistins. אִינִי וְהָכְתִיב וְאָבִיו וְאִמּוֹ לֹא יָדְעוּ כִּי מֵה׳ הִיא כִּי אֲזַל מִיהָא בָּתַר יַשְׁרוּתֵיהּ אֲזַל
Il est enseigné dans une baraïta« Rabbi Yehouda ha-Nassi a déclaré : Samson a commencé à se dévoyer à Gaza, c’est pourquoi il fut frappé à Gaza. Il a commencé à se dévoyer à Gaza – Car il est écrit (Jug. 16, 1) : “Samson alla à Gaza et y vit une femme courtisane…” C’est pourquoi il fut frappé à Gaza, comme il est écrit (ibid. 16, 21) : “ils le firent descendre à Gaza – Où il fut chargé de chaînes et forcé de tourner la meule dans la prison.” » תַּנְיָא רַבִּי אוֹמֵר תְּחִילַּת קִלְקוּלוֹ בְּעַזָּה לְפִיכָךְ לָקָה בְּעַזָּה תְּחִילַּת קִלְקוּלוֹ בְּעַזָּה דִּכְתִיב וַיֵּלֶךְ שִׁמְשׁוֹן עַזָּתָה וַיַּרְא שָׁם אִשָּׁה זוֹנָה וְגוֹ׳ לְפִיכָךְ לָקָה בְּעַזָּה דִּכְתִיב וַיּוֹרִידוּ אוֹתוֹ עַזָּתָהּ
Samson a-t-il réellement commencé à se dévoyer à Gaza, interroge la guemara ? Pourtant il est écrit auparavant (ibid. 14, 1) : « Samson descendit à Timna, y remarqua une femme entre les filles des Philistins » ! Néanmoins, répond la guemara, Samson n’a commencé à se dévoyer qu’à Gaza ; la Philistine rencontrée à Timna, il l’avait épousée en bonne et due forme. וְהָכְתִיב וַיֵּרֶד שִׁמְשׁוֹן תִּמְנָתָה תְּחִלַּת קִלְקוּלוֹ מִיהָא בְּעַזָּה הֲוָה
L’Écriture, qui a fait silence sur le nom des deux femmes que Samson connut à Timna et à Gaza, raconte (ibid. 16, 4) : « Plus tard, il s’éprit, dans le torrent de Sorek, d’une femme appelée Dalila. » À propos de cette mention, on a enseigné dans une baraïta – « Rabbi Yehouda ha-Nassi a déclaré : Dalila méritait bien son nom, car elle arracha [dildela] la force de Samson, lui arracha les secrets enfouis dans son cœur, et lui arracha l’aide providentielle acquise grâce à ses bonnes actions. וַיְהִי אַחֲרֵי כֵן וַיֶּאֱהַב אִשָּׁה בְּנַחַל שֹׂרֵק וּשְׁמָהּ דְּלִילָה תַּנְיָא רַבִּי אוֹמֵר אִילְמָלֵא לֹא נִקְרָא שְׁמָהּ דְּלִילָה רְאוּיָה הָיְתָה שֶׁתִּקָּרֵא דְּלִילָה דִּילְדְּלָה אֶת כֹּחוֹ דִּילְדְּלָה אֶת לִבּוֹ דִּילְדְּלָה אֶת מַעֲשָׂיו
Elle lui arracha sa force – Car il est écrit (ibid. 16, 19) : “sa force se retira de lui.” Elle lui arracha les secrets de son cœur, car il est écrit (Jug. 16, 18) : “Dalila vit qu’il lui avait dévoilé tout son cœur.” Elle lui arracha l’aide providentielle acquise grâce à ses bonnes actions – Car la Présence divine se retira de lui, comme il est écrit (ibid. 16, 20) : “et lui ne savait pas que l’Éternel s’était détourné de lui.” » דִּילְדְּלָה אֶת כֹּחוֹ דִּכְתִיב וַיָּסַר כֹּחוֹ מֵעָלָיו דִּילְדְּלָה אֶת לִבּוֹ דִּכְתִיב וַתֵּרֶא דְּלִילָה כִּי הִגִּיד לָהּ אֶת כׇּל לִבּוֹ דִּילְדְּלָה אֶת מַעֲשָׂיו דְּאִיסְתַּלַּק שְׁכִינָה מִינֵּיהּ דִּכְתִיב וְהוּא לֹא יָדַע כִּי ה׳ סָר מֵעָלָיו
« Dalila vit qu’il lui avait dévoilé tout son cœur. » D’où savait-elle qu’il ne mentait pas, comme précédemment ? Rabbi ‘Hanin a répondu au nom de Rav : les paroles de vérité se reconnaissent et apparaissent comme telles. Selon Abayè, elle savait que ce Juste n’aurait pas prononcé le Nom du Ciel en vain. Puisqu’il a dit (ibid. 16, 17) : « Je suis nazir de Dieu », elle fut persuadée que c’était la vraie explication de sa force. וַתֵּרֶא דְּלִילָה כִּי הִגִּיד לָהּ אֶת כׇּל לִבּוֹ מְנָא יָדְעָה אָמַר רַבִּי חָנִין אָמַר רַב נִיכָּרִין דִּבְרֵי אֱמֶת אַבָּיֵי אָמַר יָדְעָה בּוֹ בְּאוֹתוֹ צַדִּיק דְּלָא מַפֵּיק שֵׁם שָׁמַיִם לְבַטָּלָה כֵּיוָן דַּאֲמַר נְזִיר אֱלֹהִים אֲנִי אֲמַרָה הַשְׁתָּא וַדַּאי קוּשְׁטָא קָאָמַר
« Il advint, comme elle l’obsédait par ses paroles tous les jours et le poussait à bout » (ibid. 16, 16). Comment s’y prenait-elle ? Rabbi Yits‘hak, de l’École de Rabbi Ami, a expliqué : elle se dégageait de lui avant la fin de la relation pour le faire souffrir. וַיְהִי כִּי הֵצִיקָה לּוֹ בִדְבָרֶיהָ כׇּל הַיָּמִים וַתְּאַלְצֵהוּ מַאי וַתְּאַלְצֵהוּ אָמַר רַבִּי יִצְחָק דְּבֵי רַבִּי אַמֵּי בִּשְׁעַת גְּמַר בִּיאָה נִשְׁמְטָה מִתַּחְתָּיו
Avant la naissance de Samson, un ange avait ordonné à sa mère (ibid. 13, 4) : « Et maintenant, garde-toi bien de boire du vin et d’[autre] boisson enivrante, ne mange rien d’impur. » Quel est le sens de la dernière prescription : « Ne mange rien d’impur » ? Et de plus, jusqu’à présent aurait-elle consommé des aliments impurs pour que l’ange juge nécessaire de les lui défendre ? Rabbi Yits‘hak, de l’École de Rabbi Ami, a expliqué : l’ange a fait allusion à tous les sous-produits dérivés de la vigne et interdits, eux aussi, à un nazir. וְעַתָּה הִשָּׁמְרִי נָא וְאַל תִּשְׁתִּי יַיִן וְשֵׁכָר וְאַל תֹּאכְלִי כׇּל טָמֵא מַאי כׇּל טָמֵא וְתוּ עַד הַשְׁתָּא דְּבָרִים טְמֵאִים קָאָכְלָה אָמַר רַבִּי יִצְחָק דְּבֵי רַבִּי אַמֵּי דְּבָרִים הָאֲסוּרִים בְּנָזִיר
Suivant le récit biblique (ibid. 15, 19), alors que Samson mourait de soif, « Dieu fendit l’alvéole de la mâchoire (dont Samson s’était servi pour frapper les Philistins) et en sortit de l’eau. Il but, l’esprit lui revint et il reprit vie. » Rabbi Yits‘hak, de l’École de Rabbi Ami, a expliqué : puisque Samson avait eu le désir impur de s’unir à une Philistine, il dut son salut à l’eau qui sortit d’une chose impure, la mâchoire d’un âne. וַיִּבְקַע אֱלֹהִים אֶת הַמַּכְתֵּשׁ אֲשֶׁר בַּלֶּחִי אָמַר רַבִּי יִצְחָק דְּבֵי רַבִּי אַמֵּי הוּא אִיוָּה לְדָבָר טָמֵא לְפִיכָךְ נִתְלוּ חַיָּיו בְּדָבָר טָמֵא
À propos du verset (Jug. 13, 25) : « L’esprit de l’Éternel commença [va-ta‘hel] à l’agiter dans le camp de Dan, entre Tsore‘a et Echtaol » – Rabbi ‘Hama fils de Rabbi ‘Hanina a expliqué – La prophétie de Jacob notre père, sur lequel avait soufflé « l’esprit de l’Éternel » s’accomplit (‘halta, de la même racine que va-ta‘hel), car il avait déclaré avant sa mort (Gen. 49, 17) : « Que Dan soit un serpent sur le chemin » – Allusion aux attaques de Samson, issu de la tribu de Dan. וַתָּחֵל רוּחַ ה׳ וְגוֹ׳ אָמַר רַבִּי חָמָא בְּרַבִּי חֲנִינָא חָלְתָה נְבוּאָתוֹ שֶׁל יַעֲקֹב אָבִינוּ דִּכְתִיב יְהִי דָן נָחָשׁ עֲלֵי דֶרֶךְ
À propos de l’expression « à l’agiter dans le camp de Dan » – Rabbi Yits‘hak, de l’École de Rabbi Ami, a expliqué : cela nous enseigne que la Présence divine résonnait devant lui comme une clochette pour guider chacun de ses pas. En effet, il est écrit ici – « à l’agiter [lefa‘amo] dans le camp de Dan », et il est écrit ailleurs (Ex. 39, 25–26) : « Ils firent des clochettes d’or pur et placèrent les clochettes autour, au milieu des grenades, sur les pans du manteau (du Cohen Gadol) tout autour… une clochette [pa‘amon] et une grenade, une clochette et une grenade, sur les pans du manteau tout autour, pour officier… » לְפַעֲמוֹ בְּמַחֲנֵה דָן אָמַר רַבִּי יִצְחָק דְּבֵי רַבִּי אַמֵּי מְלַמֵּד שֶׁהָיְתָה שְׁכִינָה מְקַשְׁקֶשֶׁת לְפָנָיו כְּזוֹג כְּתִיב הָכָא לְפַעֲמוֹ בְּמַחֲנֵה דָן וּכְתִיב הָתָם פַּעֲמֹן וְרִמֹּן
À propos de la fin du verset « entre Tsore‘a et Echtaol », Rabbi Assi a expliqué : Tsore‘a et Echtaol étaient deux grandes montagnes ; Samson les arracha et les pulvérisa l’une contre l’autre. בֵּין צׇרְעָה וּבֵין אֶשְׁתָּאוֹל אָמַר רַבִּי אַסִּי צׇרְעָה וְאֶשְׁתָּאוֹל שְׁנֵי הָרִים גְּדוֹלִים הָיוּ וַעֲקָרָן שִׁמְשׁוֹן וּטְחָנָן זֶה בָּזֶה
« Et il commencera [ya‘hel] à sauver Israël de la main des Philistins » (Jug. 13, 5). Le combat contre les Philistins ayant débuté avant la naissance de Samson (voir par exemple Jug. 10, 11–12), Rabbi ‘Hama fils de Rabbi ‘Hanina a expliqué וְהוּא יָחֵל לְהוֹשִׁיעַ אֶת יִשְׂרָאֵל אָמַר רַבִּי חָמָא בְּרַבִּי חֲנִינָא