sa face verdit (voir plus loin 20a). Elle s’est fardée les yeux pour lui – C’est pourquoi ses yeux sont exorbités (ibid.) Elle a tressé sa chevelure pour lui – C’est pourquoi le Cohen dénoue sa chevelure. Elle lui a fait signe avec le doigt de venir chez elle – C’est pourquoi ses ongles tombent. Elle s’est ceinte pour lui avec une belle lanière – C’est pourquoi le Cohen apporte une corde égyptienne et la lui attache au-dessus des seins.
Elle a étendu pour lui sa hanche – C’est pourquoi sa hanche s’affaisse.
פָּנֶיהָ מוֹרִיקוֹת הִיא כָּחֲלָה לוֹ עֵינֶיהָ לְפִיכָךְ עֵינֶיהָ בּוֹלְטוֹת הִיא קָלְעָה לוֹ אֶת שְׂעָרָהּ לְפִיכָךְ כֹּהֵן סוֹתֵר אֶת שְׂעָרָהּ הִיא הֶרְאֲתָה לוֹ בְּאֶצְבַּע לְפִיכָךְ צִיפּוֹרְנֶיהָ נוֹשְׁרוֹת הִיא חָגְרָה לוֹ בְּצִילְצוֹל לְפִיכָךְ כֹּהֵן מֵבִיא חֶבֶל הַמִּצְרִי וְקוֹשֵׁר לָהּ לְמַעְלָה מִדַּדֶּיהָ הִיא פָּשְׁטָה לוֹ אֶת יְרֵיכָהּ לְפִיכָךְ יְרֵיכָהּ נוֹפֶלֶת
Elle l’a reçu sur son ventre – C’est pourquoi son ventre gonfle. Elle lui a fait goûter toutes sortes de mets – C’est pourquoi elle doit apporter une offrande d’orge, céréale donnée généralement aux animaux. Elle lui a fait boire du bon vin dans de beaux verres – C’est pourquoi le Cohen lui fait boire les eaux amères dans un bol en terre.
הִיא קִיבְּלַתּוּ עַל כְּרֵיסָהּ לְפִיכָךְ בִּטְנָהּ צָבָה הִיא הֶאֱכִילַתּוּ מַעֲדַנֵּי עוֹלָם לְפִיכָךְ קׇרְבָּנָהּ מַאֲכַל בְּהֵמָה הִיא הִשְׁקַתְהוּ יַיִן מְשׁוּבָּח בְּכוֹסוֹת מְשׁוּבָּחִים לְפִיכָךְ כֹּהֵן מַשְׁקֶה מַיִם הַמָּרִים בִּמְקִידָּה שֶׁל חֶרֶשׂ
Elle a agi dans l’ombre – Le Très-Haut demeurant dans l’ombre (voir Ps. 91, 1) s’emploie à la punir, car il est dit (Job 24, 15) “Et l’œil de l’adultère épie le crépuscule en disant : aucun œil ne m’aperçoit et Celui qui est dans l’ombre appliquera Son attention [sur lui].”
הִיא עָשְׂתָה בַּסֵּתֶר יוֹשֵׁב בַּסֵּתֶר עֶלְיוֹן שָׂם בָּהּ פָּנִים שֶׁנֶּאֱמַר וְעֵין נֹאֵף שָׁמְרָה נֶשֶׁף לֵאמֹר לֹא תְשׁוּרֵנִי עָיִן וְגוֹ׳
Autre explication : elle a agi dans l’ombre – L’Omniprésent publie sa faute au grand jour, car il est dit (Prov. 26, 26) : “La haine a beau se cacher dans les ténèbres, sa méchanceté sera révélée dans l’assemblée.” Les noirs desseins conçus en cachette et voués à la haine du Saint béni soit-Il seront dévoilés publiquement. »
דָּבָר אַחֵר הִיא עָשְׂתָה בַּסֵּתֶר הַמָּקוֹם פִּירְסְמָה בַּגָּלוּי שֶׁנֶּאֱמַר תִּכַּסֶּה שִׂנְאָה בְּמַשָּׁאוֹן תִּגָּלֶה רָעָתוֹ בְקָהָל (וְגוֹ׳)
Revenant sur les points forts de cette baraïta, la guemara interroge : puisque Rabbi Yehouda ha-Nassi déduit de l’expression de l’Ecclésiaste – « une à une pour trouver le compte » – que les petites fautes s’ajoutent au fur et à mesure jusqu’à constituer une dette importante passible de châtiment, pourquoi a-t-il besoin du verset (Is. 9, 4) : « Parce que toute [fraction de] séa [entraînera la perte] fracassante d’une séa » pour enseigner que chaque petite faute sera châtiée ? Pour enseigner que chaque mesure de rétorsion est proportionnelle à la faute.
וּמֵאַחַר דְּנָפְקָא לֵיהּ מֵאַחַת לְאַחַת לִמְצֹא חֶשְׁבּוֹן כִּי כׇל סְאוֹן סֹאֵן בְּרַעַשׁ לְמָה לִי לְכַמִּדָּה
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
Et puisque Rabbi le déduit de ce verset du Livre d’Isaïe (9, 4), pourquoi a-t-il besoin de l’autre (27, 8) : « Selon la [mesure comble d’une] séa [de fautes], quand tu l’envoies [à sa perte], tu la puniras » ?
וּמֵאַחַר דְּנָפְקָא לֵיהּ מִכִּי כׇל סְאוֹן סֹאֵן בְּרַעַשׁ בְּסַאסְּאָה בְּשַׁלְּחָהּ תְּרִיבֶנָּה לְמָה לִי
Pour faire allusion à cet enseignement énoncé par Rav ‘Hinana bar Papa – Le Saint béni soit-Il ne punit pas une nation par à-coups ; lorsque la coupe est pleine, elle disparaît de la scène du monde, car il est dit : « Selon la [mesure comble d’une] séa, quand tu l’envoies [à sa perte], tu la puniras. »
לְכִדְרַב חִינָּנָא בַּר פָּפָּא דְּאָמַר רַב חִינָּנָא בַּר פָּפָּא אֵין הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא נִפְרָע מִן הָאוּמָּה עַד שְׁעַת שִׁילּוּחָהּ שֶׁנֶּאֱמַר בְּסַאסְּאָה בְּשַׁלְּחָהּ וְגוֹ׳
Est-ce vrai, interroge la guemara ? Pourtant Rava a déclaré : pourquoi trois coupes ont été évoquées à propos de l’Égypte dans le rêve du maître-échanson (Gen. 40, 11–13) ? L’une se réfère à la coupe du châtiment bue par l’Égypte à travers les dix plaies à l’époque de Moïse ; la deuxième, à celle qu’elle a bue à l’époque du Pharaon Nekho, vaincu par le roi Nabuchodonosor (voir Jér. 46, 13), et la troisième, à celle qu’elle est appelée à boire avec les autres nations aux temps messianiques. Donc, l’Égypte a été frappée à plusieurs reprises !
אִינִי וְהָאָמַר רָבָא שָׁלֹשׁ(ה) כּוֹסוֹת הָאֲמוּרוֹת בְּמִצְרַיִם לָמָּה אַחַת שֶׁשָּׁתָת בִּימֵי מֹשֶׁה וְאַחַת שֶׁשָּׁתָת בִּימֵי פַּרְעֹה נְכֹה וְאַחַת שֶׁעֲתִידָה לִשְׁתּוֹת עִם חַבְרוֹתֶיהָ
Et on ne saurait répondre que les anciens Égyptiens ont été anéantis à l’époque des Hébreux, et que ceux de l’époque du Pharaon Nekho – et de la nôtre après l’extermination de ces derniers – sont des immigrants issus d’autres nations, car un démenti est apporté par cette baraïta. D’après la loi biblique (Deut. 23, 8–9), un Égyptien converti au judaïsme (« un prosélyte égyptien de la première génération »), ainsi que ses enfants (« Égyptiens de la seconde génération ») ne peuvent épouser une Juive. À ce propos, « Rabbi Yehouda a témoigné – Minyamin, le prosélyte égyptien, l’un de mes amis, et disciple de Rabbi ‘Akiba, a déclaré : je suis prosélyte égyptien de la première génération et j’ai épousé une prosélyte égyptienne ayant le même statut que moi. Je marierai mon fils à une Égyptienne de la seconde génération – c’est-à-dire issue, comme lui, de prosélytes égyptiens – pour que mon petit-fils ait le droit d’entrer dans la communauté juive, c’est-à-dire épouser une Juive de naissance. » En revanche, s’il mariait son fils à une prosélyte égyptienne (de la première génération), son petit-fils aurait le statut « d’Égyptien de la seconde génération » (voir Kidouchin 67a). Il apparaît de ce témoignage que les Égyptiens visés par l’interdit biblique n’ont pas été anéantis lors de la sortie d’Égypte. L’enseignement de Rava laissant entendre que l’Égypte a été frappée à plusieurs reprises, s’oppose donc à l’affirmation de Rav ‘Hinana bar Papa, selon laquelle les nations ne sont punies qu’une fois pour toutes !
וְכִי תֵּימָא הָנָךְ אֲזַדוּ וְהָנֵי אַחֲרִינֵי נִינְהוּ וְהָתַנְיָא אָמַר רַבִּי יְהוּדָה מִנְיָמִין גֵּר הַמִּצְרִי הָיָה לִי חָבֵר מִתַּלְמִידֵי רַבִּי עֲקִיבָא אָמַר מִנְיָמִין גֵּר הַמִּצְרִי אֲנִי מִצְרִי רִאשׁוֹן וְנָשָׂאתִי מִצְרִית רִאשׁוֹנָה אַשִּׂיא לִבְנֵי מִצְרִית שְׁנִיָּה כְּדֵי שֶׁיְּהֵא בֶּן בְּנִי מוּתָּר לָבֹא בַּקָּהָל
À l’évidence, si un enseignement a été donné à ce sujet, il a certainement été énoncé ainsi – Rav ‘Hinana bar Papa a déclaré : le Saint béni soit-Il ne punit pas un roi par à-coups, mais uniquement quand sa dernière heure a sonné, car il est dit – « Selon la [mesure comble d’une] séa, quand tu l’envoies [à sa perte], tu la puniras. »
אֶלָּא אִי אִיתְּמַר הָכִי אִיתְּמַר אָמַר רַב חִינָּנָא בַּר פָּפָּא אֵין הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא נִפְרָע מִן הַמֶּלֶךְ עַד שְׁעַת שִׁילּוּחוֹ שֶׁנֶּאֱמַר בְּסַאסְּאָה בְּשַׁלְּחָהּ תְּרִיבֶנָּה וְגוֹ׳
Ameimar déduit l’enseignement de Rav ‘Hinana bar Papa de ce verset (Mal. 3, 6) : « Car Moi, l’Éternel, Je n’ai pas recommencé, et vous, fils de Jacob, vous n’avez pas été anéantis. » Comment le comprendre ? « Moi, l’Éternel, Je n’ai pas recommencé » – Je n’ai pas frappé une nation à deux reprises, « et vous, fils de Jacob, vous n’avez pas été anéantis » malgré les nombreux coups que vous avez subis, comme il ressort aussi de cet autre verset (Deut. 32, 23) : « Je finirai Mes flèches contre vous » – Mes flèches se finissent ; mais eux, les Enfants d’Israël n’ont pas de fin.
אַמֵּימָר מַתְנֵי לְהָא דְּרַב חִינָּנָא בַּר פָּפָּא אַהָא מַאי דִּכְתִיב כִּי אֲנִי ה׳ לֹא שָׁנִיתִי וְאַתֶּם בְּנֵי יַעֲקֹב לֹא כְלִיתֶם אֲנִי ה׳ לֹא שָׁנִיתִי לֹא הִכֵּיתִי לְאוּמָּהּ וְשָׁנִיתִי לָהּ וְאַתֶּם בְּנֵי יַעֲקֹב לֹא כְלִיתֶם הַיְינוּ דִּכְתִיב חִצַּי אֲכַלֶּה בָּם חִצַּי כָּלִין וְהֵן אֵינָן כָּלִין
Rav Hamnouna a déclaré – Le Saint béni soit-Il ne punit pas une personne avant que sa mesure soit comble, car il est dit (Job 20, 22) : « Quand sa mesure suffisante est comble, il est dans la détresse… », le mécréant (dont il est question dans ce passage) est puni une fois qu’il a satisfait tous ses désirs.
אָמַר רַב הַמְנוּנָא אֵין הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא נִפְרָע מִן הָאָדָם עַד שֶׁתִּתְמַלֵּא סְאָתוֹ שֶׁנֶּאֱמַר בִּמְלֹאות שִׂפְקוֹ יֵצֶר לוֹ וְגוֹ׳
La guemara rapporte un autre enseignement de Rav ‘Hinana bar Papa. Ce Sage a expliqué – Quel est le sens du verset (Ps. 33, 1) : « Entonnez, Justes, des chants en [l’honneur de] l’Eternel, aux hommes droits la louange sied [nava tehila] » ? Le texte biblique n’étant pas vocalisé, au lieu de nava tehila (« la louange sied »), on peut lire navé tehila, (« [à propos de] la demeure [qu’ils ont construite], la louange »). Les Justes qui entonnent la louange, ce sont Moïse et David, dont les constructions, érigées en l’honneur du Saint béni soit-Il, ne sont pas tombées aux mains des ennemis.
דָּרֵשׁ רַב חִינָּנָא בַּר פָּפָּא מַאי דִּכְתִיב רַנְּנוּ צַדִּיקִים בַּה׳ לַיְשָׁרִים נָאוָה תְהִלָּה אַל תִּקְרֵי נָאוָה תְהִלָּה אֶלָּא נָוֶה תְהִלָּה זֶה מֹשֶׁה וְדָוִד שֶׁלֹּא שָׁלְטוּ שׂוֹנְאֵיהֶם בְּמַעֲשֵׂיהֶם
Le roi David eut ce privilège, comme il est écrit (Lam. 2, 8) : « L’Éternel a résolu de détruire le mur de la fille de Sion », c’est-à-dire la Cité de David avec son palais (voir II Sam. 5, 7 et 9) ; or, au verset 9 du même chapitre des Lamentations, il est dit – « Ses portes se sont enfoncées dans la terre », pour échapper aux ennemis qui conquirent la ville à l’époque du roi Sédécias. Le Tabernacle édifié sous l’égide de Moïse fut également préservé des mains étrangères, tel qu’il est enseigné dans la Tossefta (Sota13, 1) : « Après la construction du premier Temple, la tente d’assignation ainsi que ses poutres, ses crochets, ses anneaux, ses colonnes et ses socles furent enfouis. » Où ? Dans les souterrains du Temple, précise Rav ‘Hisda au nom d’Avimi.
דָּוִד דִּכְתִיב טָבְעוּ בָאָרֶץ שְׁעָרֶיהָ מֹשֶׁה דְּאָמַר מָר מִשֶּׁנִּבְנָה מִקְדָּשׁ רִאשׁוֹן נִגְנַז אֹהֶל מוֹעֵד קְרָשָׁיו קְרָסָיו וּבְרִיחָיו וְעַמּוּדָיו וַאֲדָנָיו הֵיכָא אָמַר רַב חִסְדָּא אָמַר אֲבִימִי תַּחַת מְחִילּוֹת שֶׁל הֵיכָל
§ Nouvelle baraïta : « La femme adultère a jeté son dévolu sur un homme qui lui était interdit ; on ne lui donne pas ce qu’elle voulait, car son amant ne pourra l’épouser même si elle divorce, et on lui retire ce qu’elle possédait. Si elle boit les eaux amères, elle meurt ; si elle passe aux aveux, elle est interdite à jamais à son mari et perd tout droit à une indemnité de rupture.
Tel est le sort réservé à qui jette son dévolu sur ce qui ne lui est pas destiné – il n’obtient pas satisfaction et il perd ce qu’il possédait.
תָּנוּ רַבָּנַן סוֹטָה נָתְנָה עֵינֶיהָ בְּמִי שֶׁאֵינוֹ רָאוּי לָהּ מַה שֶּׁבִּיקְּשָׁה לֹא נִיתַּן לָהּ וּמַה שֶּׁבְּיָדָהּ נְטָלוּהוּ מִמֶּנָּה שֶׁכׇּל הַנּוֹתֵן עֵינָיו בְּמַה שֶּׁאֵינוֹ שֶׁלּוֹ מַה שֶּׁמְבַקֵּשׁ אֵין נוֹתְנִין לוֹ וּמַה שֶּׁבְּיָדוֹ נוֹטְלִין הֵימֶנּוּ
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