Moudre, le av melakha de to’hèn, est interdit le Chabbat. Moudre revient à fragmenter un gros objet en morceaux plus petits pouvant remplir un but nouveau ou meilleur.1 Tout acte qui produit ce résultat est inclus dans le melakha de to’hèn, à quelques exceptions près :

  • Les aliments ne provenant pas du sol et pouvant être consommés sans autre préparation ne sont pas inclus dans l’interdiction.2 Par exemple, on peut hacher de la viande cuite ou découper un bloc de fromage en tranches.
  • Les aliments préparés pour un repas qui doit être pris incessamment (même si la préparation prend beaucoup de temps) ne sont pas inclus dans la melakha de to’hèn.3 On ne peut cependant pas utiliser des ustensiles faits pour broyer ou émincer des aliments, comme une râpe ou un pilon, même si la nourriture est consommée immédiatement.4
  • Quelque chose qui a été préalablement moulu puis reformé en une masse peut être broyé à nouveau.5 Par exemple, on peut écraser un biscuit parce que la farine qui en est l’ingrédient principal était auparavant sous forme de grains de blé qui ont été eux-mêmes moulus.
  • Dans certains cas, to’hèn sera autorisé si l’action est accomplie différemment de la façon dont elle est habituellement pratiquée.6 Par exemple, on peut écraser une banane avec une cuillère puisque c’est une fourchette qui est généralement utilisée. On peut préparer la nourriture de cette façon même si le repas ne suit pas immédiatement.

To’hèn dans le Mishkane

Divers colorants étaient nécessaires pour teindre des textiles dans le Mishkane. Ces colorants étaient fabriqués en broyant des herbes pour les réduire en une poudre qui était ensuite mélangée avec de l’eau.7 D’autres rattachent la melakha à la mouture du blé utilisé pour le le’hem hapanim, le Pain de Proposition qui était cuit dans le Mishkane chaque semaine.8

Les Toladot de To’hèn

  • Couper des bûches en petits morceaux pour produire du bois de chauffage9
  • Découper de bandes de tissu d’un vêtement
  • Effriter un morceau de terre
  • Émincer des légumes10

Interdictions rabbiniques : les médicaments

À l’époque talmudique, les médicaments étaient généralement produits en broyant diverses herbes et plantes. Puisque ce processus implique la melakha de to’hèn, les autorités halakhiques ont interdit l’utilisation de la plupart des médicaments le Chabbat.11 Cette interdiction s’étend à tous les exercices physiques, les remèdes ou les thérapies qui améliorent la santé, même si ceux-ci n’incluent pas la prise de médicaments, dès lors qu’ils concernent des affections relativement légères. Les maladies graves et les douleurs extrêmes n’ont jamais été incluses dans l’interdiction. Quand il s’agit de sauver la vie d’une personne, la prise de tout médicament nécessaire est non seulement autorisée mais obligatoire.12 Il convient, autant que faire se peut, de consulter un rabbin sur la prise d’un traitement le Chabbat.

Activités courantes à éviter

  • Couper les légumes pour une salade tôt le matin de Chabbat pour un repas qui aura lieu beaucoup plus tard dans l’après-midi.13
  • Utiliser une râpe ou un presse-purée (même si l’on a l’intention de manger tout de suite).