Trier, le av melakha de borèr, est interdit le Chabbat.1 Cela désigne l’action de trier (à la main ou avec un ustensile) un mélange pour séparer les éléments désirés de ceux que l’on ne désire pas. Dans la plupart des scénarios, cela ne fait pas de différence que l’on trie en retirant les éléments voulus des éléments non désirés ou vice versa.
Trier
Utiliser un outil pour trier, en particulier un outil conçu à cet effet, est presque toujours interdit le Chabbat,2 à l’exception du fait d’utiliser des couverts pour sélectionner des aliments dans une assiette si l’on a l’intention de les manger immédiatement. Dans ce cas, la sélection effectuée avec la fourchette ou la cuillère est considérée comme faisant partie du processus de consommation et non comme un acte en soi.
Le Eglei Tal3 permet l’utilisation d’un éplucheur mais uniquement pour les fruits et légumes dont la peau est habituellement consommée. Puisque la peau et le fruit sont souvent consommés ensemble, la peau est considérée comme faisant partie du fruit. Dès lors, retirer la peau du fruit équivaut à trier des articles identiques, ce qui est autorisé, comme cela sera expliqué plus loin. La plupart des autres autorités halakhiques,4 cependant, ne sont pas d’accord avec cette approche et interdisent l’utilisation d’un éplucheur le Chabbat.
Le mélange
Qu’est-ce qui est considéré comme un « mélange » dans le cadre de borèr ?
- Les éléments désirés et ceux non désirés sont entièrement mélangés ensemble, comme un mélange d’arachides et de raisins secs dans un bol. S’ils sont simplement réunis mais pas véritablement mélangés – comme des fruits posés sur la table –, en retirer certains n’est pas un problème.5
- Les deux éléments sont attachés l’un à l’autre, même s’ils se distinguent clairement l’un de l’autre. Par exemple, un fruit attaché à sa peau ou un raisin attaché à sa tige.
- Les deux éléments se combinent, comme lorsqu’une feuille tombe dans un bol de soupe.6
Borèr n’est un problème que lorsque tous les composants sont vraiment mélangés. Si un élément est clairement discernable et se démarque, même s’il se trouve avec quelque chose d’autre, il peut être sélectionné. Par exemple, on peut retirer les œufs de l’eau dans laquelle ils ont été bouillis, ou retirer à la cuillère des morceaux de pommes de terre d’une soupe car dans les deux cas, l’aliment désiré est clairement distinct du liquide avec lequel il est mélangé et n’est donc pas considéré comme étant « mélangé » au regard de l’interdit de borèr.7
Dans chacun des scénarios énumérés ci-dessus, certains éléments du mélange sont désirés, tandis que d’autres ne le sont pas. La melakha de borèr n’est transgressée que si les composants du mélange ne sont pas du même type. Par exemple, enlever les arêtes des poissons est un acte de borèr, car les arêtes ne sont pas désirées et ne sont pas de la chair de poisson. Retirer des éléments d’un ensemble réunissant des éléments du même type, cependant, est autorisée.8 Par exemple, on peut sélectionner de plus gros morceaux de poisson parmi des plus petits, si tous les morceaux sont du même type de poisson. Si les morceaux proviennent de différentes espèces de poissons, il est interdit d’en sélectionner un parmi les autres, car même si toutes les morceaux sont du poisson, ils ne sont pas tous du même type.9
Quand borèr est autorisé
Borèr n’est autorisé avec de la nourriture que lorsque l’acte de sélection fait partie du processus normal de consommation de l’aliment et ne constitue pas un acte en soi. Pour répondre à ce critère, trois conditions doivent être remplies.
- Il faut expressément prendre ce que l’on veut du mélange et non retirer ce que l’on ne veut pas. Puisque l’on choisit ce que l’on veut manger, c’est considéré comme faisant partie du processus de consommation.
- Il faut sélectionner les aliments à la main. Une fourchette ou une cuillère peuvent également être utilisées, car ce sont des ustensiles utilisés pour manger.
- Cette sélection ne peut se faire qu’immédiatement avant le repas.10 Si certaines autorités halakhiques vont jusqu’à considérer que même une heure avant le repas est acceptable,11 le Choul’hane Aroukh Harav n’autorise qu’un délai beaucoup plus court.12
Une autre méthode de borèr autorisée consiste à retirer l’élément indésirable avec certains des éléments désirés.13 Par exemple, si un morceau de nourriture tombe dans un bol de soupe, il convient de l’en retirer avec une partie du liquide. Bien que l’Admour Hazakène ait mentionné cette option dans son Choul’hane Aroukh,14 il a écrit plus tard qu’il ne fallait pas utiliser cette méthode, car, à son avis, il n’est pas totalement certain qu’elle soit permise.15
On peut aussi défaire un mélange en l’étalant sur une table et en choisissant ce que l’on veut.16
Borèr dans le Mishkane
Pour produire la farine utilisée pour les sacrifices et le « Pain de Proposition », le blé était vanné pour séparer les grains de leur balle, laissant un tas de grains mélangés à de la saleté et des débris. Borèr était le processus de tri par lequel les grains étaient alors sélectionnés.17 D’autres expliquent que le même processus devait être mis en œuvre pour les herbes et les épices nécessaires pour faire des teintures pour le Mishkane.18
Les Toladot de Borèr
- Choisir à la main l’élément désiré dans un mélange avec l’intention de l’utiliser plus tard.
- Trier à l’aide d’un ustensile qui n’est pas conçu pour trier des choses.19
Activités courantes à éviter :
- Enlever des légumes pourris d’un sac de légumes.
- Retirer les cuillères d’une pile de fourchettes.
- Retirer les arêtes des poissons.
- Éplucher les fruits et légumes bien avant de servir un repas.
- Trier des pièces de jeu ou des petits jouets qui ont été mélangés.
- Organiser des livres qui ont été placés au hasard sur une étagère.
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