Je courais sur le tapis roulant et mon fils me regardait étrangement. « Mais à quoi ça sert, Maman ? », demanda-t-il. « Pourquoi tu marches si tu ne vas nulle part ? »

C’était la première fois qu’il me voyait faire du sport. « Marcher est justement le but, mon cœur ! Mon objectif n’est pas d’atteindre un endroit spécifique, mais de brûler des calories. »

Le protagoniste du Tanya, le Beinoni, a une question similaire : à quoi servent tous les efforts qu’il investit pour servir D.ieu s’il ne voit aucune amélioration réelle ? Il peut remplir ses journées de bonnes actions, mais il se retrouve toujours en prise avec son mauvais penchant et ne sera jamais un tsadik. Il lui semble qu’il ne va nulle part !

Sauf que là est exactement le but. Non pas d’atteindre une destination, mais de brûler des calories spirituelles.

Le Zohar cite une analogie illustrant cette idée. Pour qu’une flamme puisse brûler, une mèche ne suffit pas ; elle a besoin d’huile pour brûler longtemps. Le Zohar compare la Chekhina, la révélation de D.ieu, à une flamme et le corps humain à une mèche. Pour que la Chekhina soit révélée dans une personne, il faut de l’huile pour la maintenir enflammée.

C’est là que ces calories spirituelles entrent en jeu. Accomplir des mitsvas physiques alimente la flamme de la Chekhina, et le seul moyen de révéler la Chekhina de D.ieu consiste à effectuer physiquement une mitsva.

Pourquoi les mitsvot sont-elles comme du carburant ? De même que le carburant physique est complètement consumé au moment où il devient lumière et où il perd son identité, faire une mitsva est un moyen de créer la lumière de D.ieu, car il ne reste aucune existence consciente. Si tout ce que j’ai, ce sont des émotions pour D.ieu, alors je ressens consciemment ma propre existence. Il y a un moi qui ressent ces émotions. Mais quand je fais une mitsva, c’est D.ieu qui est au centre, et non moi.

En d’autres termes, le désintéressement est la clé pour révéler la lumière de D.ieu, et faire une mitsva pour D.ieu, c’est exactement cela. Ainsi, bien que je ne transforme peut-être pas complètement mon âme animale comme peut le faire un tsadik, j’utilise son énergie pour participer activement à la révélation de la sainteté dans le monde.

Un petit bout de Tanya : Les Mitsvot sont la volonté profonde de D.ieu... et le but de tout.

(Inspiré du chapitre 35 du Tanya)