Vous arrive-t-il de sortir au restaurant avec des amis en espérant découvrir de nouvelles saveurs, pour vous retrouver devant un plat spécial du chef intitulé « Soupe à la crème de champignons de grand-mère » ? Ou voir au bas du menu « comme à la maison » ?

Qu’essaient-il d’imiter ?

Qu’essaient-il d’imiter ? Non pas la recette exacte, avec les bonnes mesures et les condiments d’origine. Ce qu’ils veulent, c’est susciter un sentiment de nostalgie, l’évocation des grands-mères qui remuent et servent de grandes marmites de soupe. C’est parce que, au-delà de l’épluchage et du mixage, les humains aspirent à ressentir la passion et l’intention liée au sentiment d’être à la maison.

Après avoir souligné pendant plusieurs chapitres l’importance de satisfaire aux exigences physiques d’une mitsva, le chapitre 38 nous présente l’inverse. Bien sûr, nous pouvons accomplir des mitsvas comme un robot, en les rayant une à une de notre liste de tâches sans réfléchir. Mais D.ieu désire ardemment que nous les fassions avec intention, ce que l’on appelle la « kavana ». Le même D.ieu qui veut que nous accomplissions une mitsva, comme manger de la matsa à Pessa’h ou agiter le loulav et l’étrog à Soukkot, veut que nous le fassions avec l’intention de nous relier à Lui ! Il veut que l’expérience soit remplie d’une passion qui donne vie à la mitsva. Nos sages ont comparé une mitsva sans kavana à un corps sans âme, car ce sont les émotions qui donnent l’âme à la mitsva. Lorsqu’une mitsva est accomplie avec l’intention expresse de se connecter à D.ieu, elle contient littéralement une plus grande quantité de lumière divine.

Il existe de fait différents niveaux de pratique de la mitsva, allant d’une performance « robotique » à une performance « humaine », chacune symbolisée par une forme de création supérieure.

Un acte physique accompli sans aucune émotion est comparé à un objet inanimé, un objet certes existant, mais qui n’est d’aucune façon « vivant ».

Demandez-vous si vous le sentez vraiment

Une mitsva physique qui implique une réflexion de la part de celui qui l’exécute, telle que la prière, mais qui est effectuée sans passion, peut être symbolisée par une plante, qui a une croissance et est plus « vivante » qu’un rocher inanimé.

Quand une personne fait une mitsva motivée par un amour naturel de D.ieu, celle-ci peut être comparée à un animal, qui est très « vivant », mais qui opère uniquement à un niveau naturel et instinctif.

Et quand une mitsva est accomplie avec un amour et une crainte stimulés intellectuellement, elle représente le niveau ultime, celui auquel nous insérons ce « contact humain » et ce goût de « comme à la maison » dans la mitsva elle-même.

Donc, bien que la première chose à faire soit de vous assurer que vous faites les bons gestes, ne vous arrêtez pas en si bon chemin ! La prochaine étape consiste à vous demander si vous le ressentez vraiment.

Un petit bout de Tanya : Faire une mitsva avec l’intention de se connecter à D.ieu n’améliore pas seulement notre mitsva, c’est aussi la manière dont D.ieu veut que nous Le servions.

(Inspiré du chapitre 38 du Tanya)