Qui fut la première prisonnière juive à Gaza?
La lecture de la Torah de cette semaine nous relate que lorsque nos ancêtres Abraham et Sarah séjournèrent à Guerar, au pays des Philistins, Sarah fut enlevée et devint prisonnière d’Abimélec, le roi des Philistins.
D.ieu punit sévèrement Abimélec pour cet enlèvement, et une plaie terrible le frappa, lui et tout son peuple : tous les orifices de leurs corps commencèrent à se fermer inexorablement. Les voies digestives se bouchèrent, les femmes ne pouvaient plus accoucher, les yeux, les oreilles, la gorge de chacun s’obturaient et il leur sembla que leur fin était arrivée.
D.ieu apparu en rêve à Abimélec et lui ordonna de restituer à Avraham son épouse et de les implorer de prier pour lui, autrement il allait mourir. Ce qui fut fait.
Juste après cela, la Torah raconte la naissance miraculeuse de notre patriarche Its’hak (Isaac). Dans le Talmud, nos Sages enseignent que cette juxtaposition signifie que Sarah conçut Its’hak avant même qu’Abimélec et sa famille ne soient guéris, et ils en déduisent le principe selon lequel lorsque l’on prie en faveur des autres alors que l’on éprouve soi-même le même besoin, on est exaucé en premier.
Abraham et Sarah avaient alors respectivement 99 ans et 89 ans, et n’avaient pas encore eu d’enfant ensemble. Lorsqu’Abimélec se repentit, qu’il rendit Sarah à Abraham et qu’il les implora d’invoquer pour lui la clémence de D.ieu, ils prièrent pour lui et pour son peuple, de sorte que les femmes philistines puissent de nouveau accoucher. Cela arriva, mais pas avant que la situation de Sarah elle-même ne se débloque et qu’elle tombe enceinte de Its’hak.
Comment la prière pour autrui peut-elle bénéficier à soi-même ? Nos Sages donne un éclairage fascinant sur ce phénomène :
La réponse tient dans l’unité des âmes juives. Dans l’unité au sein de l’âme elle-même, et dans l’unité des âmes entre elles, car le peuple d’Israël est un organisme unique et unifié, dont chaque membre est intrinsèquement lié avec tous les autres. De fait, une âme juive vit simultanément sur deux plans, l’un incarné dans le corps ici-bas, et l’autre relié à sa Source En Haut. Lorsqu’une personne prie pour une autre, c’est à travers le canal qui relie les deux parties de son âme que la bénédiction divine descend dans notre monde. Dès lors, la première chose que cette bénédiction rencontre en arrivant dans ce monde est la personne qui l’a invoquée dans sa prière, et si celle-ci connaît elle-même le manque qu’elle cherche à combler chez l’autre, la bénédiction s’exerce chez elle dans son cheminement pour aller vers son destinataire final.
Aujourd’hui aussi, de nombreuses mères, grands-mères et futures mères juives sont prisonnières au pays des Philistins, connu sous son nom moderne de « Bande de Gaza ». Avec elles se trouvent aussi des pères, des grands-pères et des futurs pères juifs.
Depuis le jour de Sim’hat Torah, tous les Juifs du monde, chaque jour, chaque heure, prient pour eux, de tout leur cœur. Et pas seulement les Juifs : tous les humains prient pour eux.
Avec l’aide de D.ieu ces prières seront bientôt exaucées et nous retrouverons nos mères et nos pères, nos sœurs et nos frères, nos filles et nos fils, sains et saufs.
Mais selon le principe exposé ci-dessus, ce ne sont pas seulement les otages de Gaza qui seront libérés, mais tous ceux qui auront prié pour eux avec sincérité et qui se trouvent également en situation d’exil matériel ou spirituel, et qui mériteront d’assister à la venue de Machia’h et à l’avènement de l’ère de paix et d’harmonie universelle que celui-ci introduira, lorsque D.ieu accomplira Sa promesse :
« Je les amènerai sur Ma sainte montagne, Je les comblerai de joie dans Ma maison de prières, leurs holocaustes et autres sacrifices seront les bienvenus sur Mon autel, car Ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations. » — Isaïe 56,7
Chabbat Chalom !
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