Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Treize
1. Nous avons déjà expliqué à plusieurs endroits qu’un ustensile en poterie ne contracte l’impureté que par son espace intérieur ou en étant mu par un zav. Et tous les autres ustensiles deviennent impurs par contact avec une impureté, et si une impureté est introduite dans leur espace intérieur sans qu’ils soient en contact avec celle-ci, ils sont purs. Il s’ensuit qu’un cas d’impureté concernant un ustensile en poterie est pur pour les [autres] ustensiles. Et un cas d’impureté concernant tous les ustensiles est pur pour les ustensiles en poterie. Et d’où savons-nous que les ustensiles en poterie ne peuvent contracter l’impureté que par leur espace intérieur ? Parce qu’il est dit : « Tout récipient en argile dans lequel en tomberait à l’intérieur » ; il contracte l’impureté par son espace intérieur, non par sa paroi extérieure.
2. Et de même qu’il contracte l’impureté par son espace intérieur, ainsi, il transmet l’impureté aux aliments et aux boissons par son espace intérieur. Comment cela s'applique-t-il ? Un récipient en poterie devenu impur, si des aliments et boissons sont introduits dans son espace intérieur, bien qu’ils ne soient pas en contact avec lui, ils sont impurs, ainsi qu’il est dit : « Tout ce qui est à l’intérieur de lui sera impur ». Par contre, les autres ustensiles impurs ne contaminent les aliments et boissons que par contact avec ceux-ci.
3. Un récipient en poterie ne contamine pas les ustensiles par son espace intérieur, qu’il s’agisse d’ustensiles en poterie ou d’autres ustensiles. Quel est le cas ? Soit un grand récipient en poterie dans lequel se trouvent des ustensiles ; une impureté est introduite dans son espace intérieur, il est lui-même impur, et tous les ustensiles qui sont à l’intérieur de lui sont purs. S’il y a des liquides dans les ustensiles qui sont à l’intérieur de lui, les liquides deviennent impurs par son espace intérieur, et contaminent à leur tour les récipients [dans lesquels ils sont contenus], et il [l’ustensile ainsi devenu impur] dit [au liquide qui l’a rendu impur] : « Ceux qui t’ont rendu impur ne m’ont pas rendu impur et tu m’as rendu impur ».
4. Les ustensiles en poterie qui sont en contact avec des boissons impures par leur paroi extérieure seulement, leur paroi extérieure devient impure comme tous les autres ustensiles. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? S’il [l’ustensile en poterie] a un réceptacle. Mais s’il n’a pas de réceptacle, et qu’il est en contact avec un liquide impur, il est pur, car tout ustensile en poterie qui n’a pas de réceptacle, sa paroi extérieure ne contracte pas l’impureté par les liquides. Si des aliments ou des boissons sont en contact avec la paroi extérieure d’un récipient en poterie impur, ils sont impurs. Les ustensiles en poterie ont le même statut que tous les autres ustensiles de ce point de vue, car tous les ustensiles impurs, s’ils sont en contact avec des aliments ou avec des boissons par leur paroi intérieure ou par leur paroi extérieure, ils [les aliments ou boissons] deviennent impurs.
5. Il n’y a pas de différence qu’une impureté soit introduite dans l’espace intérieur d’un récipient en poterie ou qu’il [le récipient] soit renversé sur l’impureté posée sur le sol et forme une tente sur celle-ci, parce que l’impureté est à l’intérieur de lui. Par tradition orale, ils [les sages] ont appris que ce qui est dit : « à l’intérieur » inclus les [cas de] tentes [comme celui-ci].
6. Si un rampant mort se trouve dans un trou, et qu’un récipient en poterie est renversé sur le trou, il ne devient pas impur, ainsi qu’il est dit : « à l’intérieur » ; il faut que l’impureté même pénètre à l’intérieur [du récipient]. C’est pourquoi, si un rampant mort se trouve en dessous du sol d’un four [en poterie, ces fours n’avaient pas de fond et étaient posés sur le sol], il [le four] est pur, car on présume qu’il [le rampant] est tombé alors qu’il était vivant, et est ensuite mort dans ce trou. Et de même, si une aiguille ou un anneau est trouvé en dessous du sol [du four], bien que [nous ayons pour principe que] tous les ustensiles trouvés sont impurs, comme nous l’avons expliqué, le four est pur, car on considère qu’ils s’y trouvaient avant que le four soit posé, et le four a été construit dessus, et ils ne sont pas tombés à l’intérieur de lui [du four]. S’ils sont trouvés dans la cendre [posée sur le sol], le four est impur, car il n’y a rien auquel attribuer [la présence de ces ustensiles impurs si ce n’est de dire qu’il est tombé dans le four]. S’ils sont trouvés dans le sol du four, de manière visible, mais sans être [toutefois] dans l’espace [du four], si de la pâte est cuite [au four sur le sol même], et qu’elle est en contact [avec eux], le four devient impur, comme s’ils se trouvaient dans son espace intérieur. Et sinon, son espace intérieur est pur, comme s’ils étaient en dessous du sol. A quelle pâte [les sages] ont-ils fait référence ? A une pâte moyenne, qui n’est pas trop tendre, ni dure.
7. Si un rampant mort se trouve dans « l’œil » d’un four [trou par lequel s’échappe la fumée et qui est fermé lors de la cuisson pour préserver la chaleur], dans l’œil d’une kira, ou dans l’œil d’un koupa’h : s’il se trouve dans la partie extérieure de la bordure intérieure [du trou, c'est-à-dire dans la partie extérieure à la fermeture], il [le four] est pur. Et de même, s’il se trouve dans l’espace de l’œil, il [le four] est pur, parce qu’il n’a pas pénétré dans l’espace du four, de la kira ou du koupa’h, mais il est suspendu en dessous de l’épaisseur de sa paroi. Et même s’il y a à cet endroit le volume d’une olive, ils [le four, la kira et le koupa’h] sont purs, à moins qu’il y ait un espace d’un téfa’h [cube] dans l’épaisseur de l’œil du four, de manière à ce qu’il communique l’impureté à l’espace intérieur du four, comme nous l’avons expliqué dans le contexte de l’impureté du cadavre.
8. Si le rampant mort se trouve à l’endroit où l’on met le bois [au bas de la paroi], dans la partie extérieure de la bordure intérieure, il [le four] est pur. S’il se trouve à l’endroit où est assis où l’intendant au bain, où est assis le teinturier, où sont assis ceux qui font bouillir les olives , tout est pur.
9. Le four, la kira, et les autres foyers ne contractent l’impureté que si l’impureté se trouve l’impureté depuis la fermeture [du four] et à l’intérieur [mais non si elle se trouve dans la bordure extérieure à la fermeture, comme dans les cas évoqués précédemment].
10. Le récipient en poterie dans lequel les particuliers boivent de l’eau, au milieu duquel [c'est-à-dire au niveau de la surface duquel] se trouve une sorte de réseau en poterie, et son bord, au-dessus du réseau, ressemble à un peigne, qui est appelé tsartsour, si une impureté pénètre dans l’espace intérieur du peigne, au-dessus du réseau, il devient entièrement impur, car cela est « l’intérieur » de cet ustensile
11. Un ustensile en poterie qui a trois parois, l’une à l’intérieur de l’autre, si la [paroi] intérieure dépasse [les autres], et qu’une impureté pénètre dans l’espace intérieur de la [paroi] intérieure, tous les aliments et boissons qui se trouvent dans l’espace entre la paroi intérieure et la [paroi] du milieu et la [paroi] extérieure sont purs. Si la [paroi] du milieu dépasse [les autres] et que son espace intérieur devient impur, tout ce qui est intérieur par rapport à elle est impur [même dans le récipient intérieur], et ce qui est extérieur à elle est pur. Si la [paroi] extérieure dépasse [les autres] et que son espace intérieur devient impur, tout est impur. Si elles sont au même niveau, celle dont l’espace intérieur devient impur est impure, et le reste est pur.
12. Des terrines l’une à l’intérieur de l’autre, dont les bords sont au même niveau, et un rampant mort se trouve dans la [terrine] supérieure [c'est-à-dire intérieure] ou dans la [terrine] inférieure [c'est-à-dire extérieure], celle qui contient le rampant mort est impure, et les autres terrines sont pures, ainsi que les aliments qu’elles contiennent. Si chaque terrine a un trou suffisant pour laisser pénétrer un liquide, et que le rampant mort se trouve dans [la terrine] supérieure, tous les aliments et boissons qui sont dans toutes les terrines sont impurs, car l’impureté est dans l’espace de toutes [les terrines], comme cela sera expliqué. Si le rampant mort se trouve dans la [terrine] inférieure [extérieure], celui-ci est impur et tous [les autres] sont purs, car le rampant n’a pas pénétré dans l’espace intérieur de la [terrine] supérieure, et la paroi de la [terrine] inférieure ne dépasse pas [celle du terrine supérieure] pour contaminer tous les aliments et boissons qu’elle contient. [Dans le cas où les terrines n’ont pas de trou,] si le rampant mort se trouve dans la [terrine] supérieure, et que la paroi de la [terrine] inférieure dépasse [celle de la terrine supérieure], la [terrine] supérieure est impure, car le rampant mort se trouve à l’intérieur d’elle, et de même, la [terrine] inférieure [est impure], étant donné que sa paroi dépasse [celle de la terrine supérieure], le rampant mort se trouve dans son espace intérieur. Et les autres terrines dans la [terrine] inférieure sont pures, car un récipient en poterie ne contamine pas les ustensiles qu’il contient. Et s’il y a entre elles de l’humidité [suffisante pour humidifier la main en contact avec celle-ci], toute [terrine] qui contient de l’humidité est impure, parce que le liquide contracte l’impureté par l’espace de la [terrine] inférieure qui dépasse [la terrine supérieure] et rend à son tour impur la terrine [dans laquelle elle se trouve].
13. Si une plaquette en poterie a des bols qui sont collés à elle et qu’ils ont été confectionnés ensemble [non rattachés par la suite], de sorte que le tout forme un seul ustensile, et que l’un d’eux [de ces bols] devient impur, tous ne sont pas impurs. Et si la plaquette a une paroi qui dépasse [celle des bols], de sorte que tous les bols sont à l’intérieur d’elle, et que l’un d’eux devient impur, tous sont impurs. Et identique est la loi concernant un plateau à épices [composés de plusieurs compartiments pour les différentes espèces] en poterie, et un double encrier [divisé en deux compartiments identiques].
14. Un plateau à épices en bois dont l’un des compartiments est devenu impur par un liquide, les autres compartiments ne sont pas impurs . Et s’il a une paroi qui dépasse [celle de tous les compartiments], de sorte que tous les compartiments se trouvent à l’intérieur de celui-ci, et que l’un des compartiments devient impur par un liquide, tous deviennent impurs, car tous sont considérés comme un seul ustensile, et un ustensile dont la paroi intérieure devient impur par un liquide est entièrement impur. Si ses compartiments sont fixés avec des clous, ils sont considérés comme attachés pour ce qui est de l’impureté et de l’aspersion [suite à l’impureté par un cadavre]. S’ils sont simplement fixés [sans clous], ils sont [considérés comme] attachés pour ce qui est de l’impureté mais non pour ce qui est de l’aspersion. Et si les compartiments peuvent être retirés et remis, ils ne sont pas [considérés comme] attachés pour ce qui est de l’impureté, ni pour ce qui est de l’aspersion.
Commencez une discussion