Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Douze
1. Les ustensiles en bois, en peau, et en os qui sont brisés sont purifiés de leur état d’impureté. Si l’on répare l’ustensile au moyen des morceaux brisés ou si l’on recueille les morceaux et que l’on en fait d’autres ustensiles, ils sont comme les autres ustensiles purs qui ne sont jamais devenus impurs, qui sont susceptibles de contracter l’impureté par la suite. Et de même, les ustensiles en métal qui ont été brisés après être devenus impurs deviennent purs. Si on les fait fondre et qu’on en fait d’autres ustensiles, ils reprennent leur état d’impureté antérieur ; les ustensiles en métal ne peuvent être parfaitement purifiés que s’ils sont immergés dans le bain rituel quand ils sont entiers [et non cassés] ou s’ils restent brisés.
2. Le retour des ustensiles en métal à leur statut d’impureté antérieur est d’ordre rabbinique. Et pourquoi [les sages] ont-ils décrété que les ustensiles en métal reprennent leur statut d’impureté antérieur ? Ceci est un décret, de crainte qu’un ustensile devienne impur, qu’on le fasse fondre et qu’on en fasse un autre ustensile dans la même journée ; si on le considère pur, conformément à la loi de la Torah, on en viendra à dire : « la cassure purifie et l’immersion purifie ; de même que s’il [l’ustensile] est brisé, qu’on le fait fondre et qu’on le répare, il est pur dans la même journée [avant le coucher du soleil], ainsi, si on l’immerge, bien qu’il soit comme auparavant, il est pur dans la même journée », et on en viendra à dire que les ustensiles n’ont pas besoin de passer le coucher du soleil [pour que leur processus de purification soit achevé] ; du fait de cette considération, ils [les sages] ont appliqué un décret d’impureté sur ceux-ci.
3. Qu’il s’agisse d’un ustensile devenu impur par un cadavre ou par d’autres impuretés, si on le fait fondre, il reprend son précédent état d’impureté jusqu’à ce qu’il soit immergé [dans le bain rituel]. S’il devient impur par un cadavre et reçoit l’aspersion le troisième [jour], puis, qu’on le fait fondre et qu’on en fait un autre ustensile, qui reçoit l’aspersion le septième [jour], et qui est immergé [dans le bain rituel], il est impur, et l’aspersion qui a eu lieu avant la fonte n’est pas associée à l’aspersion qui a eu lieu après la fonte, et il ne peut être purifié que s’il reçoit l’aspersion le troisième et le septième [jour] et est immergé avant d’être brisé ou reçoit l’aspersion le troisième et le septième [jour] et est immergé après la fonte.
4. [Si on façonne un ustensile avec] du fer impur [d’un ustensile impur] fondu avec du fer pur, si la majorité est du [fer] impur, il [l’ustensiles ainsi façonné] est impur. Et si la majorité est du [fer] pur, il est pur. S’il y a une moitié de chacun, il est impur. Et de même, si on façonne un ustensile [en poterie] avec de l’argile mélangée avec des excréments, chauffés ensemble dans un fourneau, s’il y a une majorité d’argile, il est susceptible de contracter l’impureté, parce que c’est un ustensile en poterie. Et s’il y a une majorité d’excréments, il n’est pas susceptible de contracter l’impureté.
5. Les ustensiles en métal recouverts d’un enduit [en métal] impur sont impurs. Par contre, les ustensiles façonnés à partir de l’enduit impur sont purs.
6. Une hache faite de fer pur dont la partie qui coupe [le bois] a été faite de [fer] impur est impure. Si la partie qui coupe a été faite de [fer] pur et la hache [la partie qui fend, cf. ch. 11 § 21 ou tout simplement l’autre partie rattachée au bois, comme dans nos haches] de [fer] impur, elle est pure, car son [statut] est déterminé par la partie qui effectue la fonction [de l’ustensile].
7. Une hache pure qui [dont la partie qui coupe] a été recouverte d’acier impur est pure.
8. Une cruche qui a été façonnée de [métal] impur et dont le fond a été façonné de [métal] pur est pure. Si elle est faite de [métal] pur et son fond de [métal] impur, elle est impure, car son statut est déterminé par le réceptacle, qui effectue la fonction [de l’ustensile].
9. Un ustensile en métal devenu impur par ordre rabbinique, par exemple, rendu impur par une idole ou quelque chose de semblable, qui a été brisé, fondu, et dont on a fait un autre ustensile, fait l’objet d’un doute s’il reprend son état d’impureté antérieur ou non.
10. Les ustensiles en verre qui sont devenus impur et qui ont été brisés deviennent purs comme tous les ustensiles. Et même si on les fait fondre et qu’on en façonne d’autres ustensiles, ils ne reprennent pas leur statut d’impureté antérieur parce que l’impureté [d’un ustensile en verre] est d’ordre rabbinique. Et de même, les ustensiles en verre qui ont été brisés, bien que les morceaux constituent des ustensiles [à part entière] et peuvent faire l’objet d’une utilisation, étant donné que ce sont des cassures d’ustensiles, ils ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’ils ne ressemblent pas aux ustensiles en poterie [un ustensile en verre brisé n’est généralement pas utilisé du fait du danger]. Comment cela s'applique-t-il ? Un bol en verre qui a été brisé et dont on a adapté le fond pour une utilisation, le fond n’est pas susceptible de contracter l’impureté, bien qu’il soit comme un bol. Et si on rogne la partie de la partie brisée et qu’on la polit avec une lime, il est susceptible de contracter l’impureté.
11. Une petite fiole, saisissable dans une main, qui a perdu son col, est susceptible de contracter l’impureté, parce que l’on n’introduit pas la main à l’intérieur, mais on la verse. Par contre, une grande [fiole], qui [ne peut] être saisie [qu’]avec les deux mains, qui a perdu son col, est pure [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle [risque de] blesse[r] la main quand on introduit celle-ci à l’intérieur. Et de même, une [petite] fiole d’huile de musc, bien qu’elle soit petite, si elle perd son col, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle cause une blessure au doigt lorsqu’on retire le parfum qui est à l’intérieur.
12. Les grandes cruches [en verre] qui ont perdu leur col ont toujours le statut d’ustensiles, parce qu’on peut les adapter pour les conserves [y mettre du vin et du vinaigre qui servent à conserver et ne sont pas souvent nécessaires].
13. Un verre qui a été détérioré sur la majeure partie [de sa circonférence] est pur [non susceptible de contracter l’impureté]. S’il le tiers de sa circonférence est cassé sur la majeure partie de sa hauteur, il est pur. S’il est troué et qu’on le bouche avec de l’étain ou avec de la poix, il est pur. Le verre et la fiole qui sont troués dans leur partie supérieure ou inférieure sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté].
14. Un grand bol et un bol qui ont été troués dans leur partie supérieure sont susceptibles de contracter l’impureté. [S’ils ont été troués] dans leur partie inférieure, ils sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté]. S’ils sont fendus, [la règle suivante est alors appliquée :] s’ils peuvent contenir de l’eau chaude comme de l’eau froide [sans que la fente s’élargisse, ou se brise], ils sont susceptibles de contracter l’impureté. Et sinon, ils sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté].
15. Les verres qui sont ébréchés, bien que leur bord érafle la bouche, ils sont susceptibles de contracter l’impureté.
16. Un trémie en verre [en forme de V pour déverser le blé ensuite moulu] est pur [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’il est comme une grande jarre qui ne peut rien contenir.
17. Le verre dont on fait un miroir est pur [non susceptible de contracter l’impureté], bien qu’il puisse contenir [quelque chose], parce qu’il n’est pas fait pour contenir. Une louche en verre qui peut contenir, bien qu’elle se renverse sur le côté quand elle est posée sur la table et ne peut pas contenir [quelque chose], est susceptible de contracter l’impureté.
18. Un grand bol en verre qui est utilisé comme miroir est susceptible de contracter l’impureté. Et s’il a a priori été fait pour servir de miroir, afin que les éléments posés dessus soient visibles de dos [réfléchis par le récipient] , il est pur. Et tous les ustensiles en verre ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté avant que leur confection soit achevée, comme tous les ustensiles.
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