Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Quatorze

1. Tout ce qui préserve [son contenu de l’impureté] par une fermeture hermétique dans la tente d’un cadavre préserve [son contenu de l’impureté quand il se trouve] dans l’espace d’un récipient en poterie [impur] ; [ceci est un raisonnement a fortiori :] s’il préserve [de l’impureté] du cadavre qui est sévère, il est évident qu’il préserve [de l’impureté] du récipient en poterie qui est légère. Et tout ce qui ne préserve pas [son contenu de l’impureté] dans la tente d’un cadavre ne préserve pas [son contenu de l’impureté] dans l’espace d’un récipient en poterie.

2. Et de même que la fermeture hermétique [qui empêche l’impureté de pénétrer] n’empêche pas l’impureté [de sortir] dans la tente d’un cadavre, ainsi, la fermeture hermétique n’empêche pas l’impureté [de sortir] dans l’espace d’un récipient en poterie. Quel est le cas ? Si une marmite remplie d’aliments et de boissons fermée hermétiquement se trouve dans un four [en poterie] impur, la marmite et tout ce qu’elle contient sont purs. Si un rampant mort ou un liquide impur se trouve à l’intérieur d’elle, et qu’elle est fermée hermétiquement, et posée dans l’espace d’un four [pur], le four devient impur. (Et de même pour tout ce qui est semblable.)

3. Si un anneau impur enfoncé dans une brique ou une aiguille impure enfoncée dans une pièce de bois tombe dans l’espace d’un récipient en poterie, celui-ci devient impur ; bien que si un pain de térouma est en contact avec cette pièce en bois ou avec cette brique, il est pur, elles contaminent le récipient en poterie par son espace intérieur.

4. Si un coq avale un rampant mort ou de la chair d’un cadavre, et tombe dans l’espace d’un four [en poterie], il [le four] est pur. Et si le coq y meurt, le four devient impur, car ce qui est avalé dans un être vivant est préservé [de l’impureté] du récipient en poterie de la même manière qu’il est préservé [de l’impureté] dans la tente d’un cadavre.

5. Les éléments qui sont dans la bouche et dans les plis [du corps] ne sont pas considérés comme avalés. Comment cela s'applique-t-il ? Un homme qui a un liquide impur dans la bouche, ferme sa bouche, et met sa tête dans l’espace d’un récipient en poterie le rend impur. Et de même, si une personne pure a des aliments ou un liquide dans sa bouche, et introduit sa tête dans l’espace d’un four impur, les aliments qui sont dans sa bouche deviennent impurs. S’il a dans un pli [de son corps] le volume d’une lentille [de la chair] d’un rampant mort, et qu’il l’introduit dans l’espace d’un four, le four devient impur, bien que l’impureté se trouve dans le pli.

6. Une éponge qui a absorbé un liquide impur, bien qu’elle soit sèche de l’extérieur [c'est-à-dire que le liquide est entièrement absorbé], si elle tombe dans l’espace d’un récipient en poterie, elle le rend impur, car le liquide est destiné à sortir [de l’éponge]. Et il en est de même pour un morceau de navet et de jonc . Les tessons qui sont utilisés pour des liquides impurs, qui ont été essuyés, et qui sont tombés dans l’espace d’un récipient en poterie ne le rendent pas impur. S’ils tombent dans un four et qu’il est chauffé, il devient impur, parce que le liquide finit par s’échapper [sous l’action de la chaleur]. Dans quel cas cela s’applique-t-il [à savoir qu’ils ne contaminent pas le four s’il n’est pas chauffé] ? Pour un liquide [ayant une impureté] légère. Par contre, [un liquide sujet à] une [impureté] sévère, par exemple, le sang de la [femme] nidda, et son urine, s’il peut être extrait, et que l’on tient à ce qu’il soit extrait, il contamine le four, bien qu’il n’ait pas été chauffé. Et si l’on ne tient pas à ce qu’il soit extrait, il ne contamine [le four] que s’il est chauffé et que le liquide est exprimé. Et de même, si le four est chauffé avec un résidu [déchets] d’olives frais [qui n’est pas sec] issu d’un liquide [d’huile] impur[e], il devient impur, parce que le liquide [l’huile] est destiné[e] à être extrait. Mais [s’il est chauffé] avec un [résidu d’olive] vieux [sec], il [le four] est pur [parce que toute l’humidité de l’huile impure est déjà séchée]. Qu’appelle-t-on [résidu d’olive] vieux ? Après douze mois. Et si l’on sait que du liquide [de l’huile] sera exprimé[e] par la cuisson [c'est-à-dire que l’on évalue qu’il y a de l’humidité qui peut être exprimée par la cuisson], même après trois ans, le four est impur quand il est chauffé [avec ce résidu].

7. Un récipient en poterie divisé en deux par une séparation depuis le bord jusqu’au sol, si une impureté pénètre dans l’espace de l’une des deux parties, tout l’ustensile devient impur, parce qu’il n’est pas d’usage de partager [en deux] les ustensiles en poterie comme on partage les tentes. C’est pourquoi, si un four est séparé par des planches ou par des rideaux, et qu’un rampant mort est trouvé à un endroit, le tout est impur.

8. Si on introduit un récipient dans lequel se trouve une impureté dans l’espace d’un récipient en poterie, et que la bordure du récipient impur est à l’extérieur du [c'est-à-dire dépasse le] récipient en poterie, bien que l’impureté soit à l’intérieur [de l’espace] du récipient en poterie, il est pur, ainsi qu’il est dit : « à l’intérieur de lui », et non à l’intérieur de ce qui est à l’intérieur de lui.

9. Et de même, s’il y a un récipient en poterie impur et qu’il introduit dans son espace un autre récipient qui contient des aliments et des boissons, et le bord de ce dernier est à l’extérieur du récipient en poterie, bien que les aliments et boissons se trouvent à l’intérieur du récipient en poterie impur, ils sont purs, ainsi qu’il est dit : « tout ce qui est à l’intérieur de lui sera impur », et non ce qui est à l’intérieur de ce qui est à l’intérieur de lui. Comment cela s'applique-t-il ? Si un rampant mort se trouve dans une ruche, un panier [en bois], une marmite, une outre, ou quelque chose de semblable, et que l’on fait descendre le panier dans l’espace d’une jarre ou dans l’espace d’un four [en poterie], bien que le rampant mort se trouve à l’intérieur de l’espace de la jarre, étant donné que le bord du panier ou de l’outre [dans laquelle il se trouve] dépasse le bord de la jarre ou le bord du four, ils [la jarre et le four] sont purs. Et s’il y a à l’intérieur de l’outre, de la marmite ou de ce qui est semblable des aliments ou des boissons et qu’on les fait descendre dans l’espace d’un four ou d’une jarre qui sont impurs, ils sont purs. Si la ruche, le panier, l’outre ou ce qui est semblable sont troués, ils ne sont préservent pas [de l’impureté] ; plutôt, s’il y a un rampant mort à l’intérieur d’eux et qu’on les fait descendre dans l’espace d’un récipient en poterie pur, il devient impur. Et s’il y a des aliments ou des boissons à l’intérieur d’eux et qu’on les fait descendre dans l’espace d’un récipient en poterie impur, ils deviennent impurs. Et quelle doit être la taille du trou [pour que l’impureté pénètre par celui-ci] ? Pour les ustensiles immergeables, la taille pour laisser sortir des olives. Pour les ustensiles en poterie faits pour les aliments, la taille pour [laisser sortir] des olives. Pour [les ustensiles en poterie] faits pour les boissons, la taille pour laisser pénétrer un liquide, et pour [les ustensiles en poterie] faits pour l’un et pour l’autre, on applique [la mesure] la plus rigoureuse, et s’il y a un trou suffisant pour laisser pénétrer un liquide dans cet ustensile en poterie, il ne préserve pas [de l’impureté] du récipient en poterie.

10. Si on bouche un trou dans un ustensile en poterie avec de la poix, qu’un rampant mort se trouve à l’intérieur de celui-ci, et qu’il est laissé pendre dans l’espace d’un four pur, il [le four] devient impur, car la fermeture hermétique n’empêche pas l’impureté de se répandre, comme nous l’avons expliqué. Par contre, s’il y a dans cet ustensile des aliments ou des boissons et qu’on le fait pendre dans l’espace d’un four impur, ils sont purs, parce que le trou est bouché. Et tous les autres ustensiles qui sont bouchés avec de la poix ou quelque chose de semblable ne sont pas préservés [de l’impureté] du récipient en poterie.

11. Une ruche qui a été détériorée [une partie est tombée], bien que le trou ait été bouché avec de la paille, elle ne préserve pas [son contenu de l’impureté] du récipient en poterie, parce qu’elle n’est pas un ustensile.

12. Une outre et une kficha qui ont eu un trou de taille suffisante pour laisser sortir une grenade, bien qu’elles perdent le statut d’ustensile [pour ce qui est de contracter l’impureté], préservent [de l’impureté] d’un récipient en poterie, à condition que le trou soit au-dessus du bord du récipient en poterie, à l’extérieur, et que [seul] le réceptacle [la partie non endommagée] soit suspendue à l’intérieur du récipient en poterie.

13. Une peau plate ou quelque chose de semblable qui est plongée dans l’espace d’un ustensile en poterie ou dans l’espace d’un four [en poterie], avec un rampant mort à l’intérieur de la peau [enveloppé dans celle-ci et complètement recouvert], le four est impur. Et si le rampant est dans le four, les aliments et boissons qui sont [enveloppés] dans la peau sont impurs, car seuls les ustensiles qui sont des récipients, comme un panier, un panier ou une outre, préservent [de l’impureté] du récipient en poterie.

14. Un récipient en poterie à l’intérieur duquel se trouve une impureté, et un récipient en poterie pur est renversé sur le récipient impur, ou le récipient à l’intérieur duquel l’impureté est collée est renversé sur le récipient pur, bien que l’espace des deux soit mêlé, le [récipient] impur reste impur et le [récipient] pur reste pur, car aucune impureté n’a été introduite à l’intérieur de l’espace de l’ustensile en poterie pur. C’est pourquoi, si une jarre pleine de liquide pur est posée en dessous du sol d’un four [dans une fosse], et qu’un rampant mort tombe à l’intérieur du four, la jarre et le liquide sont purs, bien que l’espace du four soit mêlé à celui de la jarre. Et il en est de même si la jarre est renversée sur le four, et son ouverture donne sur l’espace du four, même le liquide qui se trouve au fond de la jarre reste pur.