Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Quinze
1. Un ustensile en poterie n’est susceptible de contracter l’impureté qu’à l’achèvement de sa confection. Et à partir de quand sa confection est-elle achevée ? Dès qu’il est cuit dans un four [à céramique]. Le four, dès qu’il est chauffé suffisamment pour cuire du pain spongieux [pâte pétrie mollement, appelée ainsi parce qu’elle absorbe rapidement la cuisson. Néanmoins, pour un four nouveau, la température à atteindre prend plus de temps que pour un four qui a déjà été utilisé]. La kira, dès qu’elle est chauffée suffisamment pour cuire un œuf de poule brouillé mis dans une terrine [enduit d’huile]. Le koupa’h, s’il est fait pour cuire [du pain à l’intérieur], la mesure est la même que celle du four. S’il est fait pour cuire [un mets dans une marmite, au-dessus], la mesure est la même que celle de la kira.
2. Un four que l’on a commencé à construire, s’il est grand, dès que l’on a construit quatre téfa’him [de hauteur] et qu’on l’a chauffé [de la manière évoquée ci-dessus], il est susceptible de contracter l’impureté. Et s’il est petit, dès que l’on a construit un téfa’h et qu’on l’a chauffé [il est susceptible de contracter l’impureté]. La kira, dès que l’on a construit trois téfa’him et qu’on l’a chauffé. Le koupa’h, s’il est fait pour cuire [du pain à l’intérieur], il a le même statut qu’un four. Et s’il est fait pour cuire [un mets], il a le même statut qu’une kira.
3. Un four qui a été chauffé de dos [c'est-à-dire que le feu n’a pas été introduit à l’intérieur mais l’a chauffé de l’extérieur], ou qu’il a été chauffé chez l’artisan [et non dans le but de cuire] ou qui a été chauffé sans intention [de le chauffer], étant donné qu’il a été chauffé, est susceptible de contracter l’impureté. Une fois, un feu se déclara dans un four d’un village, et le cas fut présenté au tribunal rabbinique qui déclara [le four] susceptible de contracter l’impureté.
4. Un four que l’on a chauffé [suffisamment] pour pouvoir l’utiliser pour griller est susceptible de contracter l’impureté. [Si on l’a chauffé seulement suffisamment] pour blanchir des fibres de lin [sérancées], il est pur [non susceptible de contracter l’impureté], car cela n’est pas un acte de travail avec le four même [le lin n’a pas besoin de la chaleur et le chauffer légèrement suffit].
5. Si un four a été partagé en deux [avec une séparation], et que l’une de ses parties a été chauffée et rendue impure par un liquide [impur], celle-ci est impure, et l’autre [qui n’a pas encore été chauffée] est pure [parce que sa confection n’est pas achevée, par conséquent, elle n’est pas susceptible de contracter l’impureté]. Si elle [la partie chauffée] est rendue impure par un rampant mort ou quelque chose de semblable parmi les impuretés qui relèvent de la Torah, tout est impur. Et [dans le premier cas d’impureté par un liquide] l’épaisseur [de la séparation] entre elles [les deux parties] est impure. Si les deux [parties] sont chauffées et que l’une d’elle devient impure par un liquide dans son espace intérieur, on partage l’épaisseur [de la séparation] : ce [la partie de la séparation] qui est nécessaire à la partie impure est impur[e], et ce [la partie de la séparation] qui est nécessaire à la partie pure est pure. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si on a partagé [le four en deux parties] et qu’on l’a ensuite chauffé. Toutefois, si on a chauffé [le four] et ensuite partagé [le four en deux parties], et que l’une d’elle devient impure, même par un liquide, tout [le four] devient impur.
6. Un four ou une kira en pierre sont toujours purs [non susceptibles de contracter l’impureté]. Et [un four ou une kira] en métal ne sont pas sujets à l’impureté du four et de la kira , ainsi qu’il est dit : « ils seront mis en mis en pièces » ; [cela concerne] ce qui peut être mis en pièces [c'est-à-dire le four et la kira en poterie, non en métal], et ils [le four et la kira en métal] contractent l’impureté en tant qu’ustensiles en métal. Comment cela s'applique-t-il ? Ils ne contractent pas l’impureté par leur espace intérieur, ni quand ils sont attachés au sol comme [dans le cas d’]un four et une kira [en poterie]. Et si une impureté est en contact avec eux, même avec leur paroi extérieure, ils deviennent impurs comme les autres ustensiles en métal. Et s’ils deviennent impurs par un cadavre, ils ont le statut de père d’impureté, comme les autres ustensiles en métal, et ils peuvent être purifiés dans le bain rituel.
7. Un four en métal qui a été troué, [ou son bord a été] ébréché, [ou il a été] fendu, et qui a été bouché avec de l’argile, enduit d’une couche d’argile [sur la fente, pour boucher celle-ci], ou [une couche] d’argile a été ajouté[e sur le rebord, ce qui accroît l’espace intérieur et compense l’effet du trou] est susceptible de contracter l’impureté en tant que four. Quelle doit être la taille du trou [pour que le fait de le boucher d’argile confère au four le statut de « four » et qu’il soit concerné par cette impureté] ? [La taille] suffisante pour que le feu sorte [par ce trou]. Et de même pour une kira. Et si des supports en argile ont été faits pour une kira [entière pour placer dessus les marmites], elle est susceptible de contracter l’impureté en tant que kira. Si on l’enduit d’argile [une kira en métal entière], sur sa paroi intérieure ou extérieure, elle n’est toujours pas susceptible de contracter l’impureté.
8. Un four [en poterie] qui n’est pas attaché au sol, même s’il est suspendu au cou d’un chameau, est susceptible de contracter l’impureté en tant que four [bien qu’il soit ouvert par le bas, et donc inutilisable de cette façon], ainsi qu’il est dit : « ils sont impurs », où qu’ils soient.
9. Le four de fusion des artisans des métaux qui a une place pour mettre une marmite est susceptible de contracter l’impureté, comme une kira. Et de même, la kira des verriers [qui fabriquent le verre], si elle a une place où mettre une marmite, est susceptible de contracter l’impureté. four
10. Les fours des fabricants de chaux, des verriers [qui fabriquent des ouvrages en verre], et des potiers sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté parce qu’ils ne sont pas enduits d’argile]. Un four [en poterie avec une ouverture sur le côté, sur le sol duquel on pose les marmites et on colle le pain au lieu de le coller sur le mur comme dans les autres fours], s’il a un muret [à l’intérieur du four sur lequel mettre les marmites et coller le pain à la place de les poser sur le sol], il est susceptible de contracter l’impureté [et s’il n’y a pas de muret, il n’est pas susceptible de contracter l’impureté].
11. Les pierres que l’on a attachées ensemble et dont on a fait un four, si on les enduit d’une couche d’argile sur leur paroi intérieure et extérieure, elle [cette structure] est considérée comme un four en tous points et est susceptible de contracter l’impureté par son espace intérieur. Et si on les enduit [d’argile] sur leur paroi extérieure seulement, elle [cette structure] est susceptible de contracter l’impureté par un contact, mais non par son espace intérieur [car les éléments qui la composent ne sont considérés comme attachés et formant un four que par ordre rabbinique, cf. ch. 17 § 3]. Si on attache des pierres à un four sans les attacher entre elles, elles sont susceptibles de contracter l’impureté avec le four. Si elles sont attachées l’une avec l’autre, mais non au four, elles sont considérées comme une cour de four [bac adjacent au four où est déposé le pain que l’on retire du four, cf. ch. 17 § 3, et les mêmes lois sont appliquées]. Si l’on creuse dans le sol et que l’on fait un bac [c'est-à-dire qu’on met le four dans le sol, et que le sol sert de bac], il [ce bac] est pur [car le sol n’est pas susceptible de contracter l’impureté]. Et le bac d’une kira est pur [non susceptible de contracter l’impureté parce qu’elle n’est pas fait pour y cuire du pain].
12. Deux jarres ou deux terrines dont on a fait une kira [c'est-à-dire qu’on les a disposées l’une non loin de l’autre, en allumant un feu au milieu, de manière à ce que les marmites soient posées sur la paroi des deux jarres ou terrines] sont susceptibles de contracter l’impureté par l’espace qui est entre elles, par le contact, et l’espace intérieur des jarres est pur [ne contracte pas l’impureté, parce qu’il représente la paroi extérieure de la kira]. Et l’épaisseur des jarres est partagée : ce qui est nécessaire à la kira est susceptible de contracter l’impureté, et ce qui est nécessaire à l’espace intérieur de la jarre est pur [ne contracte pas l’impureté].
13. Si l’on fait trois supports sur le sol et qu’on les attache avec de l’argile pour placer dessus une marmite, elle [cette structure] est susceptible de contracter l’impureté en tant que kira. Si l’on fixe trois clous sur le sol pour placer dessus la marmite, bien que l’on ait fait dessus un emplacement d’argile pour disposer la marmite, elle [cette structure] est pure [non susceptible de contracter l’impureté] comme une kira en métal. Et de même, des pierres qui ne sont pas enduites d’argile sur lesquelles on place [une marmite] ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, comme une en pierre.
14. Si l’on fait de deux pierres une kira et qu’on les attache avec de l’argile, elle [cette kira] est susceptible de contracter l’impureté. Si l’on attache l’une [au sol] avec de l’argile, et non l’autre, elle [cette kira] n’est pas susceptible de contracter l’impureté.
15. Si [une marmite] est disposée sur une pierre [attachée au sol avec de l’argile] et un four [disposés non loin l’un de l’autre], [ou] sur elle [la pierre] et une kira, [ou] sur elle [la pierre] et un koupa’h, elle [la pierre] est impure [susceptible de contracter l’impureté]. Si [la marmite est disposée] sur elle [la pierre] et sur un mur, [ou] sur elle [la pierre] et sur un rocher, elle [la pierre] n’est pas susceptible de contracter l’impureté [car un mur et un rocher ne peuvent pas être « mis en pièces », cf. § 6].
16. La kira des bouchers [qui vendent de la viande cuite], constituée d’une pierre à côté de l’autre [chaque marmite étant placée sur une paire de pierres, avec un feu au milieu], toutes [les pierres ainsi placées] étant attachées avec de l’argile, si l’une [des pierres] devient impure, toutes ne sont pas impures.
17. Si on a fait de trois pierres attachées avec de l’argile deux kira, qu’on les ait attachées [les pierres] l’une à l’autre sans les attacher au sol, ou qu’on les ait attachées au sol sans les attacher ensemble, si l’un des deux kira devient impure, la pierre de la pierre du milieu qui sert à la kira impure est impure, et celle qui sert à la kira pure est pure. Si la pierre extérieure de la kira pure est retirée, la [pierre] du milieu est entièrement impure [parce qu’elle ne sert qu’à la kira impure]. Si la [pierre] extérieure de la kira impure est retirée, la pierre du milieu devient entièrement pure [parce qu’elle ne sert qu’à la kira pure]. Si les deux [pierres] extérieures deviennent impures, [la règle suivante est appliquée :] si la pierre du milieu est grande [et peut recevoir une marmite à chacune de ses extrémités], [les parties suivantes de la pierre du milieu sont impures] la partie nécessaire à la [première] kira pour poser [la marmite] et la partie nécessaire à l’autre kira pour poser [la marmite], et le reste [de cette pierre] est pur. Et si elle est petite, elle est entièrement impure. Si la [pierre] du milieu est retirée [la règle suivante est appliquée :] si l’on peut placer sur les deux [pierres] extérieures un grand chaudron, elle [la structure formée par les eux pierres] est impure. Si elles sont plus éloignées que cette mesure, elle [cette structure] est pure. Si on remet la [pierre] du milieu, tout est pur [non susceptible de contracter l’impureté], comme auparavant. Si on l’enduit d’argile [c'est-à-dire qu’on l’attache au sol ou aux autres pierres avec de l’argile], elle [cette structure] est susceptible de contracter l’impureté à l’avenir, à condition que l’on chauffe suffisamment chacune d’entre elles pour cuire un œuf.
18. Soit deux pierres utilisées pour faire une kira, et celle-ci devient impure ; on juxtapose une pierre de part et d’autre de celle-ci [la kira, il y a donc quatre pierres, enduites d’argile, qui forment trois kira], la moitié de chacune des deux pierres de la première kira est impure, et la moitié est pure. Si les deux [pierres extérieures] pures qu’on a juxtaposées sont retirées, les deux [pierres] de la kira reprennent leur état d’impureté
19. Une planche en poterie qui a des réceptacles pour les marmites [les marmites sont disposées dans les trous de la planche] et de la cendre chaude se trouve à l’intérieur [pour garder les marmites chaudes], n’est pas concerné par l’impureté de la kira et est susceptible de contracter l’impureté en tant que récipient. C’est pourquoi, si elle est attachée au sol, elle est pure, comme les autres ustensiles [attachés au sol, exceptés les fours et fourneaux, comme cela a été expliqué précédemment]. Et si elle a un trou, elle n’est pas susceptible de contracter l’impureté comme un récipient, contrairement à la kira. Ce qui touche ces côtés [de cette planche], [s’ils sont impurs,] n’est pas impur pour [avoir touché] une kira [mais pour avoir touché un récipient]. Sa partie large [partie attachée à la planche] où l’on s’assoit pendant la cuisson contracte l’impureté si la planche devient impure. Et de même, si l’on renverse un panier [tressé ayant le statut d’ustensile en bois] et que l’on construit une kira dessus, il est susceptible de contracter l’impureté en tant qu’ustensile en bois, non en tant que kira, c’est pourquoi, il ne contracte pas l’impureté par son espace intérieur comme une kira.
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