avec rigueur [be-farekh] »(Ex. 1, 13). Rabbi El‘azar explique : ils les amenèrent progressivement à un dur labeur par des paroles doucereuses [be-fé rakh]. Rabbi Chemouel bar Na‘hmani comprend : ils leur imposèrent un travail écrasant [bi-frikha].
בְּפָרֶךְ רַבִּי אֶלְעָזָר אָמַר בְּפֶה רַךְ רַבִּי שְׁמוּאֵל בַּר נַחְמָנִי אָמַר בִּפְרִיכָה
« Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles dans le mortier et dans les briques par toutes sortes de labeurs aux champs, outre tout le labeur auquel ils les asservissaient avec rigueur » (ibid. 1, 14). Rava explique : au début, ils les firent travailler « dans le mortier et dans les briquescomme des ouvriers du bâtiment, et à la fin, ils les asservirent « par toutes sortes de labeurs aux champs », comme des esclaves.
וַיְמָרְרוּ אֶת חַיֵּיהֶם בַּעֲבֹדָה קָשָׁה בְּחֹמֶר וּבִלְבֵנִים וְגוֹ׳ אָמַר רָבָא בַּתְּחִילָּה בְּחוֹמֶר וּבִלְבֵנִים וּלְבַסּוֹף וּבְכׇל עֲבוֹדָה בַּשָּׂדֶה
« Outre tout le labeur auquel ils les asservissaient avec rigueur [be-farekh]. » Rabbi Chemouel bar Na‘hmani a rapporté ce commentaire de Rabbi Yonathan : ils échangeaient les rôles en imposant le travail des hommes aux femmes et le travail des femmes aux hommes ; l’obligation de s’atteler à une tâche inhabituelle et contre nature était une souffrance supplémentaire. Et, ajoute la guemara, même Rabbi El‘azar qui, au verset 13, a interprété la première mention de be-farekh par « avec des paroles doucereuses », admet sans nul doute que la seconde mention de ce terme, au verset 14, désigne un travail écrasant.
אֵת כׇּל עֲבֹדָתָם אֲשֶׁר עָבְדוּ בָהֶם בְּפָרֶךְ אָמַר רַבִּי שְׁמוּאֵל בַּר נַחְמָנִי אָמַר רַבִּי יוֹנָתָן שֶׁהָיוּ מַחְלִיפִין מְלֶאכֶת אֲנָשִׁים לְנָשִׁים וּמְלֶאכֶת נָשִׁים לַאֲנָשִׁים וּלְמַאן דְּאָמַר נָמֵי הָתָם בְּפֶה רַךְ הָכָא וַדַּאי בִּפְרִיכָה
Rav ‘Avira a expliqué lors d’un cours public comment les Hébreux furent sauvés d’Égypte par le mérite des femmes pieuses de cette génération. Quand elles allaient puiser de l’eau, le Saint béni soit-Il faisait arriver des petits poissons dans leurs cruches, de sorte que celles-ci se remplissaient à moitié d’eau et à moitié de poissons.
De retour chez elles, elles mettaient sur le feu deux marmites, une, d’eau chaude pour laver les pieds de leur mari, et une, de poissons.
דָּרֵשׁ רַב עַוִּירָא בִּשְׂכַר נָשִׁים צִדְקָנִיּוֹת שֶׁהָיוּ בְּאוֹתוֹ הַדּוֹר נִגְאֲלוּ יִשְׂרָאֵל מִמִּצְרַיִם בְּשָׁעָה שֶׁהוֹלְכוֹת לִשְׁאוֹב מַיִם הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מְזַמֵּן לָהֶם דָּגִים קְטַנִּים בְּכַדֵּיהֶן וְשׁוֹאֲבוֹת מֶחֱצָה מַיִם וּמֶחֱצָה דָּגִים וּבָאוֹת וְשׁוֹפְתוֹת שְׁתֵּי קְדֵירוֹת אַחַת שֶׁל חַמִּין וְאַחַת שֶׁל דָּגִים
Puis elles apportaient ce qu’elles avaient préparé aux champs à leur époux. Elles les lavaient, les oignaient d’huile, leur donnaient à manger et à boire, puis s’unissaient à eux entre les bordures élevées des champs, comme il est dit (Ps. 68, 14) : « Si vous couchez entre les bordures, les ailes de la colombe seront revêtues d’argent et son plumage aura la couleur éclatante de l’or. »
Grâce à leur pudeur, évoquée dans le verset « Si vous couchez entre les bordures », les Hébreux eurent droit au butin de l’Égypte, car il est dit : « Les ailes de la colombe (Israël ; voir Cant. 6, 9) seront revêtues d’argent et son plumage aura la couleur éclatante de l’or. »
וּמוֹלִיכוֹת אֵצֶל בַּעְלֵיהֶן לַשָּׂדֶה וּמַרְחִיצוֹת אוֹתָן וְסָכוֹת אוֹתָן וּמַאֲכִילוֹת אוֹתָן וּמַשְׁקוֹת אוֹתָן וְנִזְקָקוֹת לָהֶן בֵּין שְׁפַתַּיִם שֶׁנֶּאֱמַר אִם תִּשְׁכְּבוּן בֵּין שְׁפַתָּיִם וְגוֹ׳ בִּשְׂכַר תִּשְׁכְּבוּן בֵּין שְׁפַתָּיִם זָכוּ יִשְׂרָאֵל לְבִיזַּת מִצְרַיִם שֶׁנֶּאֱמַר כַּנְפֵי יוֹנָה נֶחְפָּה בַכֶּסֶף וְאֶבְרוֹתֶיהָ בִּירַקְרַק חָרוּץ
Le Talmud Steinsaltz (Steinsaltz Center)
Traduit paragraphe par paragraphe; commenté par le Rabbin Adin Even-Israël Steinsaltz.
Et dès qu’elles étaient enceintes, elles rentraient chez elles. Au moment de l’accouchement, elles allaient et enfantaient dans les champs sous les pommiers, car il est dit (ibid. 8, 5) : « Sous le pommier je t’ai éveillée, là même où ta mère t’a conçue, où elle t’a conçue et enfantée. »
וְכֵיוָן שֶׁמִּתְעַבְּרוֹת בָּאוֹת לְבָתֵּיהֶם וְכֵיוָן שֶׁמַּגִּיעַ זְמַן מוֹלְדֵיהֶן הוֹלְכוֹת וְיוֹלְדוֹת בַּשָּׂדֶה תַּחַת הַתַּפּוּחַ שֶׁנֶּאֱמַר תַּחַת הַתַּפּוּחַ עוֹרַרְתִּיךָ וְגוֹ׳
Et le Saint béni soit-Il envoyait du ciel un ange qui les lavait et leur donnait les premiers soins, comme une sage-femme qui soigne le nouveau-né, car il est dit (Ez. 16, 4) : « À ta naissance, le jour où tu fus enfantée, ton cordon ombilical ne fut pas coupé (par une sage-femme), tu n’as pas été baignée dans l’eau pour être purifiée… » Puis l’ange ramassait pour eux deux pierres rondes, l’une, produisant miraculeusement de l’huile, et l’autre, du miel pour les sustenter, car il est dit (Deut. 32, 13) : « Il l’a nourri avec le miel du rocher et avec l’huile de la roche pierreuse. »
וְהַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא שׁוֹלֵחַ מִשְּׁמֵי מָרוֹם מִי שֶׁמְּנַקֵּיר וּמְשַׁפֵּיר אוֹתָן כְּחַיָּה זוֹ שֶׁמְּשַׁפֶּרֶת אֶת הַוָּלָד שֶׁנֶּאֱמַר וּמוֹלְדוֹתַיִךְ בְּיוֹם הוּלֶּדֶת אוֹתָךְ לֹא כׇרַּת שׇׁרֵּךְ וּבְמַיִם לֹא רֻחַצְתְּ לְמִשְׁעִי וְגוֹ׳ וּמְלַקֵּט לָהֶן שְׁנֵי עִגּוּלִין אֶחָד שֶׁל שֶׁמֶן וְאֶחָד שֶׁל דְּבַשׁ שֶׁנֶּאֱמַר וַיֵּנִקֵהוּ דְבַשׁ מִסֶּלַע וְשֶׁמֶן וְגוֹ׳
Lorsque les Égyptiens apprenaient la naissance des enfants, ils venaient les tuer ; un miracle s’accomplissait en faveur des nouveau-nés et ils entraient sous terre. Les Égyptiens amenaient alors des bœufs et labouraient sur leur dos, car il est dit (Ps. 129, 3) : « Des laboureurs ont labouré mon dos… » Après le départ des Égyptiens, les nouveau-nés émergeaient du sol et sortaient comme l’herbe du champ, car il est dit (Ez. 16, 7) : « Je te fis pousser comme l’herbe du champ. »
וְכֵיוָן שֶׁמַּכִּירִין בָּהֶן מִצְרִים בָּאִין לְהוֹרְגָן וְנַעֲשָׂה לָהֶם נֵס וְנִבְלָעִין בַּקַּרְקַע וּמְבִיאִין שְׁווֹרִים וְחוֹרְשִׁין עַל גַּבָּן שֶׁנֶּאֱמַר עַל גַּבִּי חָרְשׁוּ חֹרְשִׁים וְגוֹ׳ לְאַחַר שֶׁהוֹלְכִין הָיוּ מְבַצְבְּצִין וְיוֹצְאִין כְּעֵשֶׂב הַשָּׂדֶה שֶׁנֶּאֱמַר רְבָבָה כְּצֶמַח הַשָּׂדֶה נְתַתִּיךְ
Quand ils avaient grandi, ils revenaient en troupeaux à la maison, selon la suite du verset : « tu augmentas, grandis et tu vins avec ta plus belle parure [ba‘adi ‘adayim] » ; au lieu de ba‘adi ‘adayim, lire be-‘édrei ‘adarim, en troupeaux.
וְכֵיוָן שֶׁמִּתְגַּדְּלִין בָּאִין עֲדָרִים עֲדָרִים לְבָתֵּיהֶן שֶׁנֶּאֱמַר וַתִּרְבִּי וַתִּגְדְּלִי וַתָּבֹאִי בַּעֲדִי עֲדָיִים אַל תִּקְרֵי בַּעֲדִי עֲדָיִים אֶלָּא בְּעֶדְרֵי עֲדָרִים
Et lorsque le Saint béni soit-Il se révéla sur la mer, ces nourrissons, qui L’avaient vu après leur naissance quand Il était venu à leur secours, Le reconnurent en premier, comme il est dit (Ex. 15, 2) : « c’est mon Dieu et je Le glorifierai » – Celui-là même qui m’était apparu à ma naissance.
וּכְשֶׁנִּגְלָה הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא עַל הַיָּם הֵם הִכִּירוּהוּ תְּחִלָּה שֶׁנֶּאֱמַר זֶה אֵלִי וְאַנְוֵהוּ
« Le roi d’Égypte dit aux sages-femmes des Hébreux, dont l’une s’appelait Chifra et la seconde Pou‘a. » (ibid. 1, 15). Qui étaient ces deux accoucheuses ? Rav et Chemouel conviennent que l’une des deux était Yokhéved, la mère de Moïse, mais ils discutent pour savoir si la seconde était sa fille ou sa bru. D’après le premier avis, il s’agit de Yokhéved et Myriam ; selon la seconde opinion, de Yokhéved et Elichéva, la femme d’Aaron.
וַיֹּאמֶר מֶלֶךְ מִצְרַיִם לַמְיַלְּדוֹת הָעִבְרִיּוֹת וְגוֹ׳ רַב וּשְׁמוּאֵל חַד אָמַר אִשָּׁה וּבִתָּהּ וְחַד אָמַר כַּלָּה וַחֲמוֹתָהּ מַאן דְּאָמַר אִשָּׁה וּבִתָּהּ יוֹכֶבֶד וּמִרְיָם וּמַאן דְּאָמַר כַּלָּה וַחֲמוֹתָהּ יוֹכֶבֶד וֶאֱלִישֶׁבַע
Le premier avis est conforté par cette baraïta : « Chifra c’est Yokhéved. Et pourquoi est-elle nommée Chifra ? Parce qu’elle soignait [mechapéret] les nouveau-nés. Ou, selon une autre explication, parce que les Hébreux fructifièrent et se multiplièrent [chéparou ve-ravou] durant son existence.
תַּנְיָא כְּמַאן דְּאָמַר אִשָּׁה וּבִתָּהּ דְּתַנְיָא שִׁפְרָה זוֹ יוֹכֶבֶד וְלָמָּה נִקְרָא שְׁמָהּ שִׁפְרָה שֶׁמְּשַׁפֶּרֶת אֶת הַוָּלָד דָּבָר אַחֵר שִׁפְרָה שֶׁפָּרוּ וְרָבוּ יִשְׂרָאֵל בְּיָמֶיהָ
Pou‘a, c’est Myriam. Et pourquoi est-elle appelée Pou‘a ? Parce qu’elle parlait [po‘a] au fœtus pour le faire sortir du ventre maternel. Ou, selon une autre explication, parce qu’elle avait parlé par inspiration sacrée en prédisant : ma mère mettra au monde un enfant qui sauvera les Hébreux. »
פּוּעָה זוֹ מִרְיָם וְלָמָּה נִקְרָא שְׁמָהּ פּוּעָה שֶׁהָיְתָה פּוֹעָה וּמוֹצִיאָה אֶת הַוָּלָד דָּבָר אַחֵר פּוּעָה שֶׁהָיְתָה פּוֹעָה בְּרוּחַ הַקּוֹדֶשׁ וְאוֹמֶרֶת עֲתִידָה אִמִּי שֶׁתֵּלֵד בֵּן שֶׁמּוֹשִׁיעַ אֶת יִשְׂרָאֵל
« Et il dit : “quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, vous verrez sur le ovnaïm. Si c’est un garçon, vous le mettrez à mort et si c’est une fille, vous la laisserez en vie” » (ibid. 1, 16). Que signifie le mot ovnaïm ? Rabbi ‘Hanan explique : Pharaon leur donna une indication importante pour que la mère n’ait pas le temps de prendre le nourrisson et de le cacher en prétendant qu’il était mort-né. Il leur déclara : quand elle s’accroupit pour accoucher, ses hanches se refroidissent comme des pierres [avanim] ; à ce moment-là, prenez-le et tuez-le.
וַיֹּאמֶר בְּיַלֶּדְכֶן אֶת הָעִבְרִיּוֹת וְגוֹ׳ מַאי אׇבְנָיִם אָמַר רַבִּי חָנָן סִימָן גָּדוֹל מָסַר לָהֶן אָמַר לָהֶן בְּשָׁעָה שֶׁכּוֹרַעַת לֵילֵד יַרְכוֹתֶיהָ מִצְטַנְּנוֹת כַּאֲבָנִים
Selon une autre explication, le mot ovnaïm désigne le siège de la parturiente. Cette traduction est étayée par le verset (Jér. 18, 3) : « Je descendis dans la maison du potier et voici il faisait un travail sur la selle [ovnaïm]. » En employant le même terme pour la selle du potier et le siège de la parturiente, l’Écriture a voulu établir cette analogie : à l’instar du potier qui forme un objet en posant la matière à modeler sur la selle de bois placé entre ses deux jambes, la parturiente est dans la même position au moment où elle donne naissance à son enfant.
וְאִית דְּאָמַר כְּדִכְתִיב וָאֵרֵד בֵּית הַיּוֹצֵר וְהִנֵּה הוּא עוֹשֶׂה מְלָאכָה עַל הָאׇבְנָיִם מָה יוֹצֵר זֶה יָרֵךְ מִכָּאן וְיָרֵךְ מִכָּאן וְסַדָּן בָּאֶמְצַע אַף אִשָּׁה יָרֵךְ מִכָּאן וְיָרֵךְ מִכָּאן וְהַוָּלָד בָּאֶמְצַע
Suite du verset – « si c’est un garçon, vous le mettrez à mort. » Selon Rabbi ‘Hanina, Pharaon leur donna une indication importante pour connaître le sexe de l’enfant et, le cas échéant, le tuer avant la fin de l’accouchement : un garçon naît le visage tourné vers le bas, et une fille, le visage tourné vers le haut.
אִם בֵּן הוּא וַהֲמִתֶּן אוֹתוֹ אָמַר רַבִּי חֲנִינָא סִימָן גָּדוֹל מָסַר לָהֶן בֵּן פָּנָיו לְמַטָּה בַּת פָּנֶיהָ לְמַעְלָה
« Les sages-femmes craignirent l’Éternel et elles ne firent point ce que leur [aleihen] avait dit le roi d’Égypte ; elles maintinrent en vie les enfants » (Ex. 1, 17). La Tora aurait dû employer lahen, plutôt que aleihen. Rabbi Yossè fils de Rabbi ‘Hanina en déduit que Pharaon a fait des avances aux deux sages-femmes et qu’elles les repoussèrent, aleihen faisant référence à une relation intime (voir Gen. 29, 23).
וַתִּירֶאןָ הַמְיַלְּדוֹת אֶת הָאֱלֹהִים וְלֹא עָשׂוּ כַּאֲשֶׁר דִּבֶּר אֲלֵיהֶן וְגוֹ׳ לָהֶן מִיבְּעֵי לֵיהּ אָמַר רַבִּי יוֹסֵי בְּרַבִּי חֲנִינָא מְלַמֵּד שֶׁתְּבָעָן לִדְבַר עֲבֵירָה וְלֹא נִתְבְּעוּ
Fin du verset : « elles maintinrent en vie les enfants. » Un Tana a enseigné : « Non seulement elles ne les mirent pas à mort, mais elles leur fournirent aussi de l’eau et de la nourriture. »
וַתְּחַיֶּיןָ אֶת הַיְּלָדִים תָּנָא לֹא דַּיָּין שֶׁלֹּא הֵמִיתוּ אוֹתָן אֶלָּא שֶׁהָיוּ מַסְפִּיקוֹת לָהֶם מַיִם וּמָזוֹן
« Les sages-femmes dirent à Pharaon : les femmes des Hébreux ne sont pas comme les femmes égyptiennes, car elles sont des ‘hayot » (ibid. 1, 19). Quel est, ici, le sens du mot ‘hayot – désignant soit des accoucheuses soit des animaux ? Ont-elles voulu dire que les femmes des Hébreux étaient des sages-femmes ? Cet argument est-il convaincant ? Une sage-femme n’aurait-elle pas besoin de l’aide d’une collègue pour accoucher ?
וַתֹּאמַרְןָ הַמְיַלְּדוֹת אֶל פַּרְעֹה כִּי לֹא כַנָּשִׁים וְגוֹ׳ מַאי חָיוֹת אִילֵימָא חַיּוֹת מַמָּשׁ אַטּוּ חַיָּה מִי לָא צְרִיכָה חַיָּה אַחֲרִיתִי לְאוֹלוֹדַהּ
Mais elles déclarèrent à Pharaon – Toutes les tribus de cette nation sont comparées à des animaux qui mettent bas seuls : Yehouda, à un lionceau (Gen. 49, 9) ; à propos de Dan, il est écrit (ibid. 49, 17) « Que Dan soit un serpent » ; Naphtali est « une gazelle qui s’élance » (ibid. 49, 21) ; Issakhar, « un âne osseux » (ibid. 49, 14) ; Joseph – « Le taureau, son premier-né » (Deut. 33, 17) ; Benjamin – « un loup dévorant » (Gen. 49, 27).
אֶלָּא אָמְרוּ לוֹ אוּמָּה זוֹ כְּחַיָּה נִמְשְׁלָה יְהוּדָה גּוּר אַרְיֵה דָּן יְהִי דָן נָחָשׁ נַפְתָּלִי אַיָּלָה שְׁלֻחָה יִשָּׂשכָר חֲמוֹר גָּרֶם יוֹסֵף בְּכוֹר שׁוֹר בִּנְיָמִין זְאֵב יִטְרָף
Ces six tribus ont été comparées explicitement à des animaux ; les autres sont incluses dans ce verset : (Ez. 19, 2) « Comme ta mère (la nation d’Israël) était une lionne, accroupie parmi des lions. »
דִּכְתִיב בֵּיהּ כְּתִיב בֵּיהּ וּדְלָא כְּתִיב בֵּיהּ כְּתִיב בֵּיהּ מַה אִמְּךָ לְבִיָּא בֵּין אֲרָיוֹת רָבָצָה וְגוֹ׳
« Il advint quand les sages-femmes craignirent l’Éternel, Il leur fit des maisons » (Ex. 1, 21). Rav et Chemouel discutent pour savoir s’il s’agit des maisons (des familles) de la prêtrise et des Lévites ou de maisons royales. D’après le premier avis, le verset fait allusion à Aaron, le père de tous les Cohanim, et à Moïse qui était un Lévite – l’un et l’autre étant les fils de Yokhéved.
Selon la seconde opinion, l’Écriture se réfère à la dynastie du roi David, issu de Myriam, car il est écrit (I Chron. 2, 19) : « ‘Azouva (surnom de Myriam, comme expliqué plus loin) mourut (c’est-à-dire fut frappée d’une affection lépreuse) et Caleb [re]prit pour lui Efrat (Myriam, comme femme, après sa guérison) et elle lui enfanta ‘Hour. » Et il est écrit (I Sam. 17, 12) : « Et David fils d’un Efratéen… », c’est-à-dire descendant d’Efrat.
וַיְהִי כִּי יָרְאוּ הַמְיַלְּדוֹת אֶת הָאֱלֹהִים וַיַּעַשׂ לָהֶם בָּתִּים רַב וּשְׁמוּאֵל חַד אָמַר בָּתֵּי כְהוּנָּה וּלְוִיָּה וְחַד אָמַר בָּתֵּי מַלְכוּת מַאן דְּאָמַר בָּתֵּי כְהוּנָּה וּלְוִיָּה אַהֲרֹן וּמֹשֶׁה וּמַאן דְּאָמַר בָּתֵּי מַלְכוּת דָּוִד נָמֵי מִמִּרְיָם קָאָתֵי דִּכְתִיב וַתָּמׇת עֲזוּבָה אֵשֶׁת כָּלֵב וַיִּקַּח לוֹ כָלֵב אֶת אֶפְרָת וַתֵּלֶד לוֹ אֶת חוּר וּכְתִיב וְדָוִד בֶּן אִישׁ אֶפְרָתִי וְגוֹ׳
Cet autre verset du premier Livre des Chroniques (2, 18) – « Et Caleb fils de ‘Hetsron engendra ‘Azouva, Icha et Yeri‘ot. Et voici ses fils : Yècher, Chovav et Ardon » – pose problème. Caleb était-il réellement un fils de ‘Hetsron ? Pourtant, d’après le Livre des Nombres (13, 6), il était un fils de Yefouné ! Il était bien le fils de ‘Hetsron et on l’a surnommé ben Yefouné : le fils qui s’est détourné (ché-pana, jeu de mots avec yefouné) du complot des explorateurs (voir Nbres chap. 13).
וְכָלֵב בֶּן חֶצְרוֹן הוֹלִיד אֶת עֲזוּבָה אִשָּׁה וְאֶת יְרִיעוֹת וְאֵלֶּה בָנֶיהָ יֵשֶׁר וְשׁוֹבָב וְאַרְדּוֹן בֶּן חֶצְרוֹן בֶּן יְפֻנֶּה הוּא בֵּן שֶׁפָּנָה מֵעֲצַת מְרַגְּלִים
Cependant, objecte encore la guemara, il est présenté comme le fils de Kenaz dans le verset (Jug. 1, 13) : « ‘Otniel fils de Kenaz, frère de Caleb, la prit » ! Rava répondit : à la mort de Yefouné (‘Hetsron) – père de Caleb – sa veuve épousa Kenaz et donna naissance à ‘Otniel. De sorte que Caleb était le beau-fils de Kenaz et le demi-frère utérin de ‘Otniel.
וְאַכַּתִּי בֶּן קְנַז הוּא דִּכְתִיב וַיִּלְכְּדָהּ עׇתְנִיאֵל בֶּן קְנַז אֲחִי כָלֵב אָמַר רָבָא חוֹרְגוֹ דִּקְנַז הֲוָה
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