Avec la guerre en Israël et les difficultés rencontrées par les Juifs dans le monde entier, se lever avec le sourire chaque matin peut sembler impossible. Au cours des dernières semaines, j’ai collecté des outils spirituels, ainsi que des conseils de thérapeutes de renommée mondiale, pour m’aider à gérer l’anxiété en cette période précaire. Ces outils m’ont été utiles et j’espère qu’ils le seront aussi pour vous.

1. La prière aide

Nous croyons que D.ieu entend nos prières et prête attention à nos demandes. D.ieu – et Lui seul – est en charge de notre monde, et nos prières contribuent à créer un véritable changement. Accordez-vous du temps chaque jour pour Lui confier votre cœur. Remettez-Lui vos fardeaux, puis accordez-vous l’espace et la paix nécessaires pour poursuivre votre journée.

D’un point de vue psychologique, la prière augmente la sérotonine, le neurotransmetteur du bonheur. Il peut également réduire les taux de dépression et d’anxiété.1

La prière nous éloigne de la réaction de lutte ou de fuite et nous permet de réfléchir de manière rationnelle. Le Dr Paul Hokemeyer, thérapeute spécialisé dans le mariage, la famille et les addictions, explique : « Lorsque nous nous asseyons et que nous prions ou méditons, nous sommes en mesure de passer de ce mode de survie effrayé et stressé à un état intentionnel, et finalement de réengager notre cortex préfrontal, la partie du cerveau qui régit notre fonctionnement exécutif et nous permet de prendre des décisions intelligentes en pleine conscience. »

En tant que Juifs, nous croyons qu’il existe un plan préétabli. Sans D.ieu et sans la croyance en Son plan, une personne sera toujours en lutte pour avoir le sentiment de contrôler la situation.

Paradoxalement, le fait d’abandonner (l’illusion que l’on possède) le contrôle sur notre vie pour s’en remettre à D.ieu nous apporte le sentiment de la contrôler.2 Le Dr Lizzy Weisinger explique que l’une des façons de remettre les choses à D.ieu est de prier dans cette intention. Cette pratique consiste notamment à se débarrasser de ce besoin de contrôle permanent. Vous pouvez dire : « Hé, D.ieu, c’est Toi qui t’occupes de ça. » Ou encore : « D.ieu, je ne comprends pas ce qui se passe, mais je sais que Tu as un plan dans lequel ça s’insère. »

2. Contrôlez ce que vous pouvez

Une grande partie de notre peur et de notre anxiété provient du sentiment d’un manque de contrôle. Et si nous ne pouvons pas contrôler les problèmes mondiaux, nous pouvons contrôler nos attitudes et nos réactions.

  • Choisissez une mitsva à accomplir et consacrez-la à la sécurité de notre peuple.
  • Écrivez une lettre d’encouragement à un soldat israélien ou à un membre de la famille d’un soldat israélien.
  • Faites un don à Israël et à des causes dignes d’intérêt. Tout montant est utile.
  • Exprimez-vous et partagez la vérité. Connaissez les faits et soyez prêts à les défendre face à ceux qui choisissent la haine.

Un peu de lumière chasse beaucoup d’obscurité ; un petit pas dans une direction positive peut être cette lumière.

3. Faire preuve de gratitude régulièrement

Linda Stone, visionnaire dans le domaine de la technologie et cadre chez Microsoft et Apple, donnait une présentation à des cadres de haut niveau. Au cours de son intervention, elle a montré un appareil expérimental qui mesurait la variabilité du rythme cardiaque. L’appareil devenait rouge lorsque la personne était très stressée et passait au vert lorsqu’elle se calmait.

Elle a commencé son exposé en essayant de démontrer que ses techniques de respiration pouvaient réduire le stress, en utilisant l’appareil comme preuve. La démonstration aurait dû être simple, mais alors qu’elle enchaînait les exercices de respiration, l’appareil restait obstinément rouge pendant qu’elle était sur scène.

Elle a regardé le public et a pris un moment pour exprimer sa gratitude aux personnes qui l’avaient aidée.

Alors qu’elle disait ses remerciements, le public a crié : « Il clignote en vert ! » L’expression de sa gratitude avait modifié les réactions de son corps plus profondément que n’importe quelle technique de respiration.3

La pratique juive regorge d’occasions d’exprimer sa gratitude. En nous levant le matin, les premiers mots que nous prononçons sont Modé Ani, « Merci ». Nous disposons de centaines de bénédictions pour remercier D.ieu, et même le nom du peuple juif provient de hodaya, le mot hébreu pour désigner la gratitude.

Faire régulièrement le point sur la multitude de bénédictions dont nous bénéficions dans notre vie est un outil simple et important pour maintenir une pensée saine. Tenir un journal de gratitude ou noter chaque jour les choses pour lesquelles nous sommes reconnaissants est un excellent moyen de ne pas perdre de vue la situation dans son ensemble. Quelle que soit la difficulté de la situation, nous pouvons toujours trouver quelque chose pour lequel dire merci, ce qui nous remonte le moral et celui de ceux qui nous entourent.

4. Remercier D.ieu pour le mal

Lorsque nous remercions D.ieu pour le mal, nous nous humilions et admettons que D.ieu a un plan d’ensemble, que nous ne connaissons peut-être pas. Bien que contre-intuitif, je trouve cet outil extrêmement efficace.

Nous étions en Israël lorsque la guerre a éclaté. Ma famille a dû se précipiter à plusieurs reprises dans l’abri anti bombe en l’espace de quelques heures. Nous avons essayé de rendre la situation amusante pour les enfants (âgés de 2 à 16 ans) en jouant aux cartes et en leur amenant de quoi manger, mais il était difficile de masquer notre peur.

Après avoir couru six fois à l’abri, j’ai commencé à murmurer mes remerciements à D.ieu. J’ai dit : « D.ieu, je sais que Tu es le Maître de l’univers et que Tu sais ce qui est le mieux, alors je Te remercie même si je ne comprends pas. » Le simple fait de prononcer ces mots m’a réconfortée et j’ai pu montrer un visage positif à mes jeunes enfants.

Lorsque nous mettons cela en pratique, un autre changement s’opère : nous commençons à voir plus de bien dans nos expériences quotidiennes.

5. Connaître son histoire (familiale)

La nation juive est une nation résiliente. Nos ancêtres ont été confrontés à des atrocités insondables et ont pourtant eu le courage et la force de se reconstruire.

Des chercheurs4 de l’université Emory ont découvert que les enfants qui connaissaient le mieux l’histoire de leur famille affichaient un plus grand bien-être émotionnel. Ils se sentaient mieux dans leur peau, et plus ils entendaient dire que leur famille avait traversé des épreuves et prospéré malgré tout, mieux ils s’adaptaient.

L’autonomie naît du sentiment que l’on compte, que l’on a un but et une place, et que l’on manquerait à sa famille si l’on n’était pas là.

C’est ce que nous faisons au niveau national lors de la plupart des fêtes juives et chaque fois que nous parlons de notre famille juive élargie, en remontant jusqu’au mont Sinaï. La majeure partie de l’histoire juive se résume à cela : en tant que nation, nous avons connu beaucoup de temps difficiles. Et avec l’aide de D.ieu, nous avons chaque fois surmonté nos difficultés.

Lorsque vous entendez cela, vous vous rendez compte que l’on a besoin de vous. Vous êtes une pièce essentielle du puzzle qui remonte à des milliers d’années.

6. Trouver un moyen de donner

Ces derniers temps, les nouvelles sont remplies d’histoires qui peuvent vous paralyser émotionnellement. Mais il y a aussi des centaines de belles histoires d’organisations et d’individus qui soutiennent le peuple juif et Israël. Se concentrer sur ces histoires peut apporter de la lumière et de l’espoir. Par exemple, le restaurant Novellus à S. Charles, dans le Missouri, a cashérisé sa cuisine pendant une journée et a fait don de toutes les bénéfices réalisés ce jour-là directement à Israël.

Ailleurs, des citoyens et des adolescents ont rassemblé des quantités impressionnantes de fournitures pour les soldats en Israël.

Nous aussi, nous pouvons lutter contre l’obscurité en trouvant quelqu’un ou une organisation à qui donner. Que ce soit en apportant une aide financière, en faisant du bénévolat ou même en partageant des opportunités potentielles.

Le Dr Weisinger explique que lorsque nous sommes anxieux, nous nous enfermons dans notre propre esprit, ce qui nous isole. Lorsque nous sortons de nous-mêmes et faisons des choses pour les autres, nous nous sentons accomplis et productifs.

Lorsque nous nous retrouvons noyés dans les vagues actuelles de chaos et de stress, canalisons cette anxiété vers quelque chose de positif et, avec l’aide de D.ieu, Israël et le peuple juif en récolteront les fruits.