1. Son nom était Rabbi Chnéour Zalman
Rabbi Chnéour Zalman naquit le 18 Eloul 5505 (1745), fils de Reb Baroukh et de Rivka. Selon la tradition, son prénom, qui peut être décomposé en chnei or (« deux lumières »), reflétait l’immense lumière qu’il apporterait au monde juif, tant dans les éléments révélés de la Torah (Talmud et halakha) que dans ses dimensions mystiques cachées (Kabbale et ‘Hassidisme). En effet, alors que l’Admour Hazakène n’était qu’un tout petit garçon, lors de Roch Hachana 5507, le Baal Chem Tov (fondateur du mouvement ‘hassidique) eut une révélation céleste, suite à laquelle il révéla que le monde serait illuminé par ces deux lumières.1

2. Il fut le plus jeune élève du Maguid
Formé dès son plus jeune âge à l’étude de la Torah, il manifesta des dons hors du commun. À l’âge de 9 ans, il maîtrisait les mathématiques et l’astronomie.2 À 12 ans, il maîtrisait le Talmud et la Kabbale, et il fut accepté comme un égal par les sages de Vitebsk. Cependant, il aspirait à plus.
C’est ainsi, qu’à l’âge de 20 ans, avec la bénédiction de sa femme, il quitta le domicile pour aller étendre son érudition. Il envisagea de se rendre à Vilna pour étudier auprès du célèbre Gaon (« Génie »), mais choisit finalement de se rendre à Mézeritch, le centre du mouvement ‘hassidique naissant, pour être guidé par le Maguid de Mézeritch.
Connu par ses pairs sous le nom de Der Rav (« Le Rabbin »), il était le plus jeune membre de la ‘Hevraya Kadicha (« Société Sainte »), le groupe d’élite des disciples du Maguid, dont beaucoup devinrent par la suite des maîtres ‘hassidiques.
3. Il fut l’auteur d’un Choul’hane Aroukh
À la demande du Maguid de Mézeritch, Rabbi Chnéour Zalman entreprit de composer une version étendue de nombreuses sections du Choul’hane Aroukh (le Code de la loi juive). Il n’avait pas encore trente ans. Communément appelé « Choul’hane Aroukh Harav », cet ouvrage fournit le raisonnement qui sous-tend chaque décision et donne une opinion finale, en tenant compte des décisions des autorités postérieures à la publication du Choul’hane Aroukh. Bien qu’il suive les divisions de chapitres de l’œuvre originale, le texte est entièrement retravaillé et nettement plus long.
Lire : Qu’est-ce que le Choul’hane Aroukh HaRav et pourquoi était-il nécessaire ?

4. Il fonda ‘Habad
Formé en tant que talmudiste et originaire de Lituanie (voir ci-dessous, point 7), l’Admour Hazakène créa une forme unique de ‘Hassidisme, mettant l’accent sur la contemplation du divin et sur la prémisse qu’à travers la compréhension intellectuelle, l’on peut maîtriser ses émotions et ses actions.
Ce mouvement devint connu sous le nom de ‘Habad, acronyme de ‘hokhma, bina et daat, les trois étapes du processus intellectuel.
Après son décès, il devint connu sous le nom d’Admour Hazakène (le « Vieux Rabbi »), car, en tant que premier Rabbi de ‘Habad, il traça la voie suivie par les générations suivantes de dirigeants et de ‘hassidim ‘Habad.
Lire : Qu’est-ce que ‘Habad ?

5. Il écrivit le Tanya
Bien qu’il ait écrit de nombreux livres (plus de détails ci-dessous), il est le plus étroitement associé au Tanya, un guide structuré et systématique pour une vie spirituellement saine, publié en 1796. Dans le Tanya, l’Admour Hazakène décrit les qualités de l’âme juive et donne des conseils pratiques pour maintenir l’inspiration, lutter contre la dépression, et rester concentré, dynamique et conscient de son but divin.
Lire : Le Tanya

6. Il était un courageux débatteur
Alors que le mouvement ‘hassidique se répandait et attirait de nombreuses personnes grâce à ses principes rafraîchissants, d’autres étaient méfiants face à ses innovations. Pour combattre la désinformation et la suspicion, l’Admour Hazakène se rendit dans de nombreuses villes, où il débattit publiquement avec ceux qui s’opposaient au ‘Hassidisme, notamment lors d’un débat à Minsk en 1783.
Son érudition et sa fidélité à la tradition apaisèrent toujours les craintes de ses auditeurs et gagnaient de nombreux nouveaux adeptes au ‘Hassidisme, en particulier parmi la classe savante, qui pouvait apprécier son articulation érudite de la philosophie ‘hassidique.
En 1774, il se rendit avec l’un de ses illustres condisciples à Vilna dans le but de rencontrer le Gaon de Vilna, considéré comme le leader des opposants au ‘Hassidisme, afin d’apaiser ses soupçons. Cependant, le Gaon choisit de sauter par la fenêtre du deuxième étage plutôt que de les recevoir et de les écouter.
7. Il eut de nombreux titres
Dans les conversations et les documents écrits, il est connu sous de nombreux noms et appellations.
Admour Hazakène/Alter Rebbe : Depuis son décès, il est presque invariablement connu parmi les ‘hassidim sous le terme yiddish de « Alter Rebbe », signifiant « Vieux Rabbi », ou son équivalent yiddish hébreu, l’Admour Hazakène.
Rabbénou Hagadol : « Notre Grand Rabbi »
Baal HaTanya : En raison de l’immense contribution du Tanya à la vie juive, il est souvent appelé le Baal HaTanya, « l’auteur du Tanya ». Parfois, ce titre inclut également le Choul’hane Aroukh, faisant de lui le « Baal HaTanya VehaChoul’hane Aroukh ».
Le Rav : De par sa qualité de « rabbin des rabbins », il était souvent appelé « le Rav » parmi ses collègues, en reconnaissance de sa stature en tant qu’éminent érudit de la Torah, dont l’autorité était si grande qu’il était considéré comme étant à la hauteur des autorités des générations précédentes. (De la même manière, son Choul’hane Aroukh est souvent appelé « Choul’hane Aroukh HaRav ».)
Der Litvak : Les Juifs d’origine lituanienne sont souvent considérés comme étant perspicaces, méthodiques et érudits. Étant le Litvak (« Lituanien » en yiddish) par excellence, il était affectueusement appelé ainsi par ses pairs et aussi par le Maguid lui-même.
RaChaZ : Dans la littérature rabbinique, il est parfois mentionné sous le nom de Rachaz (acronyme de « Rabbi Chnéour Zalman »), ou même Raz (pour « Rabbi Zalman »).
8. Il œuvra pour stabiliser la vie juive
L’Admour Hazakène investit des efforts considérables pour améliorer la situation matérielle des Juifs, souvent entassés dans de petits villages avec peu d’opportunités de croissance économique. Parmi ses nombreuses initiatives, il y eut une campagne pour encourager les Juifs à s’installer plus profondément en Russie, où il y avait des opportunités pour le commerce et l’agriculture.
Il s’efforça également d’influencer le gouvernement de S. Pétersbourg pour qu’il traite les Juifs avec bienveillance.
9. Il fonda « Colel ‘Habad »
En 1777, un groupe de ‘hassidim, dirigé par le Rabbi Mena’hem Mendel de Horodok, partit s’installer en Terre Sainte. Le Rabbi Chnéour Zalman avait initialement l’intention de les accompagner, mais fut finalement persuadé de rester en Europe pour s’occuper des communautés ‘hassidiques sur place.
Il fut toutefois chargé de collecter des fonds pour soutenir la communauté de Terre Sainte qui s’installa d’abord à Safed puis à Tibériade. Connu sous le nom de « Colel ‘Habad », le fonds qu’il créa est toujours actif aujourd’hui, plus de 200 ans plus tard.

10. Il était le leader des ‘Hassidim en Biélorussie et en Lituanie
Après le départ de son mentor, Rabbi Mena’hem Mendel de Horodok, Rabbi Chnéour Zalman fut reconnu comme le leader de tous les ‘hassidim en Biélorussie, en Lituanie et dans les régions avoisinantes.
11. Il fut libéré de prison le 19 Kislev
En tant que leader du mouvement ‘hassidique en expansion en Lituanie et en Biélorussie, bastion des opposants au mouvement, Rabbi Chnéour Zalman suscita beaucoup de jalousie et d’animosité. En 1798, il fut arrêté par le gouvernement tsariste et accusé de trahison. Les accusations montées de toutes pièces, basées sur des calomnies faites par des opposants au ‘Hassidisme, comprenaient la tentative de devenir roi des Juifs et l’envoi de fonds à la communauté ‘hassidique en Terre Sainte, alors gouvernée par les Turcs, ennemis de la Russie.
Finalement, la fausseté des accusations fut mise en lumière, et il fut libéré de prison 53 jours plus tard, le 19ème jour de Kislev, célébré chaque année depuis lors en tant que « Nouvel An du ‘Hassidisme ».
Lire : Qu’est-ce que Youd-Tet Kislev ?

12. Il vécut à Liozna et à Lyadi
En 1767, il s’installa à Liozna, où il accepta le poste de Maguid (prédicateur). En 1800, deux ans après sa première arrestation, Rabbi Chnéour Zalman fut arrêté une seconde fois et convoqué dans la capitale pour se défendre. Après avoir été totalement disculpé, il ne retourna pas à Liozna, mais s’installa à Lyadi, où il resta jusqu’à ce qu’il soit contraint de fuir à la fin de sa vie.
13. Il mourut en fuyant Napoléon
Alors que les armées de Napoléon Ier balayaient l’Europe, l’Admour Hazakène perçut que Napoléon avait l’intention de déchirer le tissu religieux de la vie juive dans le but de rendre les Juifs des citoyens de sa société occidentale utopique.
Il répugnait de vivre sous le règne de Napoléon au point qu’il fuit son domicile lorsque les Français envahirent la Biélorussie.

Sur la route, il tomba gravement malade et décéda à Piena, un petit village près de Koursk, le 24 Tevet 5573 (1812). Il fut enterré dans le cimetière juif de Haditch, un village près de Poltava.

14. Ses descendants furent les Rabbis suivants de ‘Habad
Après le décès du Rabbi Chnéour Zalman, la direction du mouvement fut transmise à son fils, Rabbi Dov Ber, puis à son petit-fils, Rabbi Mena’hem Mendel de Loubavitch, qui adopta le nom de famille Schneersohn (« fils de Chnéour »), tout comme tous les rabbis de ‘Habad suivants, qui étaient tous ses descendants directs.
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