1. Il fut nommé DovBer d’après le Maguid de Mézeritch
Rabbi DovBer Chnéouri de Loubavitch naquit le 9 Kislev 5534 (1773), dans la ville de Liozna, aujourd’hui en Biélorussie.
Il vint au monde 10 jours avant le premier yahrtseit de son homonyme, Rabbi DovBer, le Maguid de Mézeritch, deuxième leader du mouvement ‘hassidique et maître de l’Admour Hazakène.
Ses parents, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi (l’Admour Hazakène) et la Rabbanit Shterna, avaient eu plusieurs filles, mais pas de garçon. Rabbi Chnéour Zalman demanda à son maître, le Maguid, une bénédiction pour avoir un fils. Le Maguid instruisit le couple d’augmenter leur ha’hnassat or’him (hospitalité), en mérite de quoi ils auraient un fils.
Le Chabbat précédant son décès, le Maguid révéla à l’Admour Hazakène les saintes et profondes préparations qui devaient être faites avant le chalom zakhar et la brit mila du garçon, et lui demanda de lui donner son nom.
Ce qui fut fait. Près d’un an plus tard, un garçon naquit qui fut nommé DovBer.
Lire : Biographie du Maguid de Mézeritch
2. Il est appelé « l’Admour Hametsahi »
En 5573 (1812), à la mort de son père, Rabbi DovBer prit la direction de ‘Habad. Il conserva cette position pendant près de 15 ans, jusqu’à son décès le 9 Kislev 5588 (1827), à l’âge de 54 ans. Son illustre gendre (et neveu), Rabbi Mena’hem Mendel Schneersohn, appelé du nom de son œuvre le « Tsema’h Tsédek », lui succéda. En raison de son décès prématuré, Rabbi DovBer occupa la fonction de Rabbi pendant la période la plus courte de tous les Rabbis de Loubavitch.
C’est à ce moment-là qu’il devint connu sous le nom de Mitteler Rebbe en yiddish ou Admour Hametsahi en hébreu, « le Rabbi Intermédiaire », puisqu’il avait servi entre l’Admour Hazakène (« le Vieux Rabbi ») et le Rabbi actuel (à l’époque).
3. Il commença à guider les ‘hassidim à l’âge de 16 ans
Bien avant qu’il n’accepte officiellement le poste de Rabbi, à l’âge de 16 ans, son père, l’Admour Hazakène, le chargea de superviser l’éducation et l’étude de la Torah des jeunes ‘hassidim dont beaucoup étaient de quelques années ses aînés. Cette tâche incluait également la correspondance avec les ‘hassidim habitant d’autres villes. Rabbi DovBer investit de nombreuses heures et beaucoup d’efforts dans cette tâche, et de nombreuses histoires sont racontées sur son succès à cet égard.
4. Marié à la Rabbanit Sheina, il eut 10 enfants.
À l’âge de 16 ans, Rabbi DovBer épousa la Rabbanit Sheina, la fille d’un enseignant pauvre nommé Reb Yaakov.
L’Admour Hazakène encouragea ce mariage, expliquant qu’une fois que l’aînée de Reb Yaakov se marierait dans leur famille, les autres enfants n’auraient aucun problème à trouver des conjoints appropriés.
Le couple eut huit filles et deux fils. Les plus remarquables d’entre elles furent la Rabbanit ‘Haya Mouchka, dont le mari devint le troisième Rabbi de ‘Habad, et la Rabbanit Menou’ha Ra’hel, qui sera plus tard connue comme « la Mère de Hébron » (voir fait 7).
La Rabbanit Sheina s’occupait des aspects pratiques de leur foyer, assistée par Rabbanit ‘Haya Mouchka, car son mari, Rabbi DovBer, se tenait le plus souvent à l’écart des affaires de ce monde.
5. Il fut un auteur prolifique
Dès son plus jeune âge, Rabbi DovBer écrivait de manière prolifique et tenait un journal dans lequel il consignait toutes les histoires et les pensées de Torah qu’il entendait de son père, leurs récits de voyage, l’histoire de Youd-Teth Kislev et bien plus encore.
Il écrivait avec une telle rapidité, permettant au flux de ses pensées de couler à travers sa plume sur le papier, que parfois son écriture débordait des marges de la page sur son bureau. Il écrivait si vite qu’à la 40e ligne, la première n’était toujours pas sèche.
Aujourd’hui, ses œuvres sont rassemblées dans plus de 30 volumes (y compris de nombreux livres publiés à titre posthume), et sont disponibles dans les librairies juives et en ligne. Plusieurs d’entre elles ont pris la forme de petits livrets, afin d’être moins coûteuses.
Certains de ses ouvrages furent écrits pour des personnes spécifiques, comme le Pokéa’h Ivrim, qui a été écrit pour un baal techouva nommé Chmouel Leib. Il détaille le chemin correct à suivre dans le service de D.ieu, pour lui et d’autres personnes dans sa situation. Fait assez rare à l’époque, le livre fut écrit en yiddish pour que Chmouel Leib puisse le comprendre.
6. Il délivrait une abondance d’enseignements ‘hassidiques
Rabbi DovBer est connu pour son abondance d’enseignements et d’écrits ‘hassidiques. Il lui arrivait souvent de discourir pendant des heures d’affilée.
Son petit-fils Rabbi Chmouel (le quatrième Rabbi) l’a décrit comme incarnant l’attribut kabbalistique de binah, qui implique une compréhension large et fluide.
À un moment donné, on l’a entendu pendant un discours murmurer « cha cha » (« chut chut »), pour ralentir la vitesse fulgurante de ses pensées.
Un record fut peut-être établi lorsqu’en un jour de la fête de Chavouot, il prononça 11 discours ‘hassidiques !
7. Il fonda la communauté ‘Habad de Hébron
Rabbi DovBer envoya un groupe de ses ‘hassidim pour renforcer la vie juive en Terre Sainte, en fondant la communauté ‘Habad à Hébron. Il acheta une pièce dans le complexe de la synagogue Avraham Avinou à Hébron et la désigna comme synagogue ‘Habad ; c’est la plus ancienne propriété ‘Habad en Israël.
Sa fille, la Rabbanit Menou’ha Ra’hel, s’y installa plus tard et fut une figure centrale de la renaissance de la ville juive de Hébron, connue à ce jour comme « la mère de Hébron ».
8. Il a mis « Loubavitch » dans ‘Habad-Loubavitch
Après la mort de son père et le déplacement forcé de la cour ‘Habad suite à l’invasion française de 1812, Rabbi DovBer chercha et trouva un nouvel endroit pour y installer le siège de ‘Habad : la ville de Loubavitch.
Après son installation, des ‘hassidim achetèrent des maisons dans les environs et firent de la ville le siège du mouvement ‘Habad pendant plus d’un siècle.
Par rapport aux périodes tumultueuses durant lesquelles son père dirigea le mouvement ‘Habad, son mandat fut caractérisé par la paix et un développement régulier. Le nombre des ‘hassidim ‘Habad a ainsi doublé puis triplé.
9. Il était très respecté par le gouvernement russe
En tant que fils et successeur de son père, il était très respecté par le gouvernement russe. L’Admour Hazakène était très respecté pour son soutien aux Russes lors de l’invasion de Napoléon en 1812.
Lorsque Rabbi DovBer voyagea de Krementchouk à Loubavitch, pour assumer la direction du mouvement ‘Habad, les fonctionnaires du gouvernement de chaque ville tout au long de son itinéraire reçurent l’ordre de le saluer et de remplacer les chevaux de sa voiture par des chevaux plus frais et plus forts.
10. Il créa un fonds de secours juif pour la guerre après l’invasion française de 1812
La situation financière des Juifs de Russie au début des années 1800 n’était pas idéale, mais après la guerre et le chaos qui suivit, la situation était catastrophique.
Rabbi DovBer établit un fonds pour reconstruire les villes juives qui avaient été détruites, en demandant aux communautés de créer des écoles officielles où chacun pourrait apprendre un métier et subvenir dignement à ses besoins.
11. Il forma une chorale, « la Kapelyé »
Rabbi DovBer appréciait beaucoup la musique ‘hassidique. À sa demande, un groupe, appelé la Kapelyé, fut formé par des ‘hassidim. Ils ont composé, joué et chanté les nigounim ‘Habad de leur époque.
Parfois, il demandait à la Kapelyé de jouer de la musique et regardait des ‘hassidim spécialement entraînés faire des courses de chevaux. Son fils Mena’hem No’houm faisait également partie des cavaliers.
Quelques-uns des nigounim les plus célèbres de ‘Habad sont attribués à la Kapelyé ; l’un d’entre eux, connu sous le nom du groupe, « la Kapelyé », est le nigoun le plus associé à Rabbi DovBer.
Écoutez : La Kapelyé de l’Admour Haemtsahi
12. Il fonda des dizaines de colonies agricoles juives
Rabbi DovBer fit du lobbying auprès du gouvernement russe pour qu’il fournisse des terres aux Juifs afin qu’ils puissent y établir des colonies agricoles. Une fois ces colonies fondées, Rabbi DovBer leur rendit visite, encourageant et élevant leurs habitants, et collectant des fonds pour leur expansion.
Grâce à ses efforts, lui et ses descendants furent désignés par les autorités tsaristes comme des « citoyens honorables ».
Trente-neuf colonies furent établies dans la région de Kherson ; elles ont soutenu leurs communautés pendant les 120 années suivantes, jusqu’à leur destruction par les nazis.
13. Il fut emprisonné sur de fausses accusations
Rabbi DovBer fut emprisonné sur la base de fausses accusations de détournement d’argent collecté comme fonds de secours après la guerre de 1812 et l’incendie qui survint à la cour de son père à Lyadi. Le lendemain de Soukkot 5587 (1826), il fut amené pour être interrogé à Vitebsk. Après un peu plus d’un mois, le 10 Kislev, il fut libéré (les procédures judiciaires se poursuivirent un peu plus longtemps, et les charges furent complètement abandonnées un an plus tard, le 21 Kislev, quelques jours après le décès de Rabbi DovBer).
Le 10 Kislev, le jour où Rabbi DovBer fut libéré, est considéré comme un jour de fête chez ‘Habad jusqu’à aujourd’hui.
14. Il décéda immédiatement après un discours ‘hassidique
Après avoir lutté pour sa santé pendant environ un mois, le jour de son 54e anniversaire, le 9 Kislev (la veille de l’anniversaire de sa libération de prison), Rabbi DovBer prononça un discours ‘hassidique avec beaucoup d’excitation et d’énergie. Il conclut peu avant l’aube par les mots Ki imkha mekor ‘haïm mé’hayé ha’haïm, qui se traduit par « car avec Toi est la source de la vie, de la vie de la vie ». C’est alors qu’il quitta ce monde.
Il fut enterré dans la ville de Niyezhin où il s’était arrêté sur le chemin du retour après avoir s’être rendu sur la sépulture de son père à Haditch.
Il est né et est décédé le même jour, comme Moïse, conformément à l’affirmation du Talmud selon laquelle les justes, comme Moïse, décèdent le jour de leur naissance.
15. L’Admour Haemtsahi popularisa la boîte de tsédaka
Alors qu’il supervisait la collecte de fonds pour la vie juive en Terre Sainte, Rabbi DovBer suggéra que chacun désigne un récipient dans sa maison pour la charité, ce qui permettrait aux donateurs de donner la tsedaka plus souvent que s’ils ne le faisaient que lorsqu’ils allaient à la synagogue ou lorsqu’un collecteur se présentait.
Cela contribua à ce que la boîte de tsédaka (« poushka » en yiddish) devienne un objet familier pour tous, et un moyen très courant d’accomplir cette grande mitsva.
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