Cette coutume a pour but d’amener notre foi en la venue de Machia’h dans le monde du concret et du tangible et de faire que notre préparation à la Délivrance soit intériorisée, tout comme le vin et le matsa sont digérés et assimilés au corps.

À A’harone Chel Pessa’h, on lit comme Haftarah la prophétie de la Délivrance messianique qui énonce les choses promises pour les Temps Futurs, dont le fait que « La terre sera pleine de connaissance de D.ieu comme l’eau recouvre les fonds marins »,1 ainsi que « Il lèvera Sa main sur le fleuve »,2 manifestant ainsi un degré de révélation divine supérieur à celui symbolisé par l’eau.

[...] Et le jour d’A’harone Chel Pessa’h lui-même, à la fin de la journée se rajoute une élévation particulière : la séouda chelichith3 qui porte le nom de « Séoudat Machia’h » et qui comprend la coutume de boire quatre verres de vin. Comme cela a été expliqué précédemment, cela relève d’un degré encore plus haut des temps messianiques.

[...] Et ce degré est accordé à chaque Juif, et de telle manière que cela descend s’exprimer dans un repas matériel, ainsi que dans le fait de boire du vin matériel qui conduit à la joie. Il est en effet écrit [à propos de la Délivrance messianique] : « Là nous nous réjouirons »,4 une joie qui s’exprime par le chant de la bouche, par le battement des mains, jusqu’à la danse avec les jambes. Et dans les jambes elles-mêmes, avec les talons, la partie la plus basse du corps, telle qu’ils sont revêtus de « chaussures », comme mentionné dans le verset de la Haftarah : « Il nous fera passer à pieds chaussés ».5

Il ressort de tout cela que ce moment présent d’A’harone Chel Pessa’h, à la fin de la journée, pendant Séoudat Machia’h, est le moment le plus propice pour que « nos actions et notre service de D.ieu »6 donnent lieu à la plénitude des temps messianiques à travers la venue concrète de Machia’h. En tout premier lieu, un acte concret qui est lié avec ces instants-ci : l’accomplissement de la coutume de boire quatre verres de vin lors de ce repas :

Cette coutume a commencé avec les étudiants de la Yéchivat Tom’hei Temimim et, à partir d’eux et à travers eux, elle s’est répandue auprès de tous les Juifs dans le monde entier, du fait que tous les Juifs se rapprochent – avec hâte – du degré des « Temimim », nommés d’après le verset : « Tu seras tamim – intègre avec l’Éternel ton D.ieu ».7

[...] Conformément à cela, la Yéchivat Tom’hei Temimim distribuera certainement à présent quatre verres de vin à tous ceux qui ne les ont pas encore bus, ou à ceux qui ont commencé mais n’ont pas encore terminés tous les quatre verres.

Puisse D.ieu vouloir que ceci soit une préparation à la révélation proche de « la coupe de David dans le Monde Futur »,8 « ma coupe, pleine à ras bord »,9 rapidement en nos jours.

[La direction de la Yéchiva Tom’hei Temimim distribua quatre verres de vin à tous les présents. On chanta « Didane Natsa’h », et au milieu du chant, le Rabbi se leva et dansa avec une grande joie.]

Extrait de la Si’ha d’A’harone Chel Pessa’h 5747 [1987] (Torat Mena’hem 5747 vol. 3, p. 130–131. Voir également Likoutei Si’hot vol. 7, p. 272 et suiv.)