Dans les temps futurs, Ticha BeAv deviendra un jour de réjouissance. Cependant, le Rabbi demande que nous instaurions de la joie en ces jours avant même l’avènement de la délivrance messianique, en organisant des célébrations d’achèvement de l’étude de traités du Talmud (« sioum massékhet ») La joie qui en résulte, assure le Rabbi, atténuera la rigueur du mois de Av.
Il existe un vort1 bien connu (rapporté au nom du Rabbi de Munkatch2) concernant l’affirmation de nos Sages : « Lorsque commence le mois de Av, nous diminuons la joie ».3 Il expliqua cela ainsi : « Comment diminuons-nous la rigueur de Av ? Par la joie. »
Naturellement, la joie doit être du type de joie que le Choul’hane Aroukh autorise pendant la période des Neuf Jours. De manière générale, il s’agit de l’étude de la Torah, qui réjouit le cœur (comme le dit le verset : « Les préceptes de D.ieu sont droits, ils réjouissent le cœur »4 ).
En conséquence, je voudrais proposer qu’un sioum massékhet – la célébration de la conclusion de l’étude d’un traité du Talmud – soit célébré chaque jour des Neuf Jours.
Ceci peut constituer l’explication d’une anecdote que j’ai entendue de mon beau-père, le Rabbi (Précédent, ndlr). Il a relaté que son père, le Rabbi Rachab, célébrait un sioum chaque jour des Neuf Jours. Il ne mangeait pas nécessairement de la viande après, mais il organisait néanmoins un sioum chaque jour.
Deux questions me sont venues à l’esprit à ce sujet. Premièrement, qu’est-ce que cela accomplissait ? Célébrer un sioum est une bonne chose à faire à n’importe quel moment de l’année. Pourquoi organisait-il des sioumim spécifiquement durant les Neuf Jours ? Deuxièmement, mon beau-père savait que s’il me racontait quelque chose, le moment viendrait où je ne pourrai pas m’empêcher de le publier. Pourquoi m’a-t-il confié cette anecdote ?
J’ai alors pensé à une réponse simple. Dans la mesure où « ces jours [de deuil] seront finalement transformés en jours de joie et d’allégresse et en fêtes solennelles »,5 ce changement doit d’abord être initié par nous, par nos actions et notre avoda. Par conséquent, lorsque cette période de l’année arrive, nous célébrons des sioumim, ce qui engendre de la joie dans le monde ici-bas. Le Talmud raconte qu’en achevant l’étude d’un traité, un certain Amora organisait « yoma tava lerabbanane », un festin pour les étudiants). La raison pour laquelle un sioum suscite de la joie ici-bas est parce qu’il provoque de la joie En-haut, et de là la joie descend se diffuser ici aussi...
Il convient d’instaurer cette pratique partout dans le monde...
Il convient de célébrer un sioum chacun des Neuf Jours, y compris le jour de Ticha BeAv, où un sioum devrait être organisé sur le traité Moed Katane.6 Ceux qui n’ont pas la capacité de terminer l’étude d’un traité par eux-mêmes participeront à un sioum tenu par une autre personne.
Si’ha de Erev Roch ‘Hodech Mena’hem Av 5735 [1975] (Si’hot Kodech 5735, vol. 2, pp. 343–348)
[En 5751 [1991], le Rabbi donna pour instruction que les sioumim continuent d’être célébrés quotidiennement jusqu’au 15 Av – voir Sefer HaSi’hot 5751, vol. 2, p. 733. À une autre occasion, il a demandé qu’on termine le sioum en évoquant le sujet de l’amour du prochain et qu’on encourage les présents à donner la tsédaka.]
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