Depuis la Sortie d’Égypte et le Don de la Torah, nos enfants tiennent la place centrale dans notre peuple. L’éducation de nos enfants est ce qui garantit la continuité et l’éternité de celui-ci.
La directive : nous devons concentrer l’essentiel de nos efforts sur l’éducation (le ‘hinoukh) des enfants juifs.
Nous proclamons cette année comme « l’Année de l’Éducation Juive », consacrée au Mivtsa ‘Hinoukh. Nous devons faire en sorte qu’il ne reste aucun enfant juif, garçon ou fille, qui ne reçoit pas une éducation juive. Telle est notre proclamation : cette année, l’accent doit être mis à veiller à ce que chaque enfant juif reçoive une éducation basée sur le judaïsme authentique.
Bien que l’attitude consistant à faire une telle proclamation soit quelque chose de nouveau, apparu aux États-Unis, il faut en premier lieu rappeler qu’il existe de nombreux récits de tsadikim – et « Ton peuple sont tous des tsadikim »1 – qui relatent que ceux-ci ont pris des concepts qui relevaient de la coutume locale et les ont utilisés dans la langue sainte, pratique qui possède une source dans le Talmud.2 Il est ainsi d’usage de se saisir de termes de la langue locale et de les utiliser dans la langue sainte. Tout comme nous avons le devoir de retirer une leçon dans le service de D.ieu de toute chose en ce monde, il en est de même des langues locales : nous les utilisons pour le service de D.ieu, [en les incorporant] dans la langue sainte.
Mais surtout, nos Rabbis eux-mêmes ont parfois proclamé une année comme étant « l’année d’un certain sujet », ou qu’un certain sujet était le sujet de l’année. Cette pratique tire sa source de la prière du Cohen Gadol lorsqu’il sortait du Saint des Saints et demandait : « Puisse cette année être une année de lumière, une année de bénédiction, etc ». De même, nos Rabbis proclamaient que l’année soit une année de Torah, et même une année de « Torah Temima ».3
[…] Conformément à cela, nous proclamons cette année comme année d’éducation, et du fait que ceci est fait dans un lieu saint, dans une synagogue etc.,4 cela a d’autant plus d’effet.
[…] L’idée n’est pas ici d’avoir fait un beau discours, dont on se souviendra ou pas, mais que la chose soit mise en pratique, comme l’enseigne la Michna dans les Pirkei Avot : « Ce n’est pas l’étude qui est primordiale, mais l’action », il faut faire un « vacarme » du domaine de la sainteté, une « tempête » du domaine de la sainteté, « un saut et un bond » du domaine de la sainteté, et en cela, un saut et un bond à l’intérieur même du saut et du bond, dont les forces nous sont données par ce Chabbat qui suit la fête de Pessa’h.5
Quels que soient les efforts que nous ayons investis en cela jusqu’à présent, et quelle que soit la réussite que l’on ait atteinte, il peut y avoir plus de réussite, il doit y avoir plus de réussite et il y aura plus de réussite, jusqu’à atteindre une immense réussite qui dépasse toutes les attentes.
Et grâce à nos efforts pour renforcer et développer l’éducation juive pendant le temps de l’exil, ce sera exactement comme lors de la Sortie d’Égypte : il est dit dans le Talmud6 au sujet des enfants que « ce sont eux qui L’ont reconnu en premier », ce sont précisément les enfants nés en temps d’exil qui reconnurent d’abord la Présence divine lors de l’Ouverture de la mer en s’écriant : « C’est mon D.ieu et je Le glorifierai ».7 Cela ne s’est cependant pas limité aux enfants : leur reconnaissance du Divin suscita également une élévation chez Moïse et les Enfants d’Israël de sorte que, même au niveau qui était le leur, ils eurent eux aussi l’expérience spirituelle de la Sortie d’Égypte.
C’est de cette façon que nous élèverons des enfants qui seront Tsivot Hachem – « l’Armée d’Hachem », et nous irons « avec nos jeunes et nos vieux, avec nos fils et nos filles »8 – « une grande assemblée reviendra ici »9 – accueillir notre juste Machia’h.
Extraits de la Si’ha du Chabbat parachat A’harei 5736 (Si’hot Kodech 5736 vol. 2, pp. 118-121)
Commencez une discussion